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Après 90 jours et plus de 22 heures de course, Violette Dorange a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe dimanche matin aux Sables-d’Olonne. Elle est invitée de BFMTV ce jeudi pour revenir sur son parcours. 

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Transcription
00:00Bonjour Violette d'Orange, vous êtes la Benjamine de ce Vendée Globe.
00:05Vous êtes aussi un petit peu devenue la star de ce Vendée Globe.
00:0923 ans et vous avez terminé ce premier Vendée Globe dimanche.
00:14Comment ça va déjà, première question après ce périple de 90 jours, 22 heures, 37 minutes et 9 secondes ?
00:22C'est beaucoup de soulagement d'arriver au bout de cette aventure
00:27et de retrouver ses proches, c'est une émotion qui est juste incroyable.
00:31Après trois mois c'était très long donc ça fait vraiment du bien de retrouver la Terre
00:36et puis c'est aussi beaucoup de chamboulement de voir tout cet engouement autour du projet.
00:40Vous avez pu récupérer un petit peu ?
00:42Pas trop, pas trop non, ça s'enchaîne.
00:46Ça ne se voit pas, je voulais qu'on revoie les images de votre arrivée.
00:52On les voit là, ces images où vous aviez des milliers de personnes qui sont là pour vous acclamer.
00:59Vous vous attendiez quand même à un engouement, un enthousiasme pareil à votre arrivée Violette d'Orange ?
01:04Je ne m'attendais pas à un tel engouement et c'était vraiment très surprenant.
01:09Le fait de revoir des visages, ça fait une sensation assez bizarre après trois mois.
01:16Sur ce moment-là je pense que j'étais vraiment sidérée, j'étais sortie de mon corps.
01:21Je ne comprenais pas ce qui se passait.
01:23La solitude justement, parce que vous dites j'ai passé trois mois en mer seule
01:27et ça m'a fait bizarre de revoir tout ce monde.
01:29La solitude vous a pesé ou pas tant que ça ?
01:32Oui, alors la solitude non, je ne me suis jamais sentie seule au monde.
01:37Mais par contre parfois ce qui pèse, ça peut être un petit peu l'ennui
01:41parce que parfois on trouve le temps un peu long, mais ce n'est pas le plus difficile.
01:45Parfois on a des épreuves vraiment difficiles, des tempêtes à traverser, des galères techniques
01:50où on sent parfois un danger.
01:52Alors justement, vous avez été prise dans une tempête, vous avez pris une décision compliquée dans ce genre de compétition.
01:57On a ressorti un extrait parce que vous avez publié sur Instagram,
02:00vous avez alimenté Instagram de votre expérience et on a puiser dedans.
02:06On a ressorti la séquence où vous nous racontez qu'il y a une tempête
02:09et que vous allez essayer de l'éviter parce que ça fait peur.
02:13Evidemment, on regarde.
02:14Ce matin, j'ai pris une décision pas facile.
02:17Dans la dépression, ils disent qu'il y a 40 nœuds, rafales jusqu'à 55, 58 même.
02:24J'ai vu sur un fichier, sur un des deux fichiers, donc je ne le sens pas du tout.
02:28Ce matin, je me suis dit que j'allais ralentir et que j'allais laisser passer tout ça
02:32parce que moi, mon objectif, c'est d'arriver et je ne veux pas me retrouver
02:36dans des situations dangereuses avec des vagues de 6 mètres, avec du vent
02:41qui fait que je ne peux plus contrôler mon bateau.
02:43Ce n'est pas du tout, du tout l'objectif.
02:4640 nœuds, ça représente quoi pour nous qui ne connaissons pas ?
02:49C'est des vagues de 6 mètres, c'est ce que vous dites ?
02:51C'est vraiment ça que vous avez échappé ?
02:54Oui, parfois. Au maximum, sur toute la course, j'ai eu du 6 mètres de houle
03:01et 40 nœuds, il faut faire fois 1,8.
03:05Pour remettre en kilomètre heure, ça représente quand même une sacrée force de vent
03:10et à partir de 40 nœuds, ça commence à être un petit peu une tempête.
03:13J'aime bien un petit peu une tempête.
03:17Et où est-ce que vous avez eu le plus peur ?
03:21À plusieurs moments, déjà dans l'entrée des mers du sud,
03:24je me suis retrouvée face à une première tempête et là, j'ai eu un peu l'angoisse
03:27avant d'y arriver et c'est là où j'ai eu les vagues de 6 mètres.
03:32C'était compliqué, le bateau plante au bout de la vague
03:35et puis on en discutait après.
03:37Parfois, le bateau peut se coucher sur le côté s'il y a une survente dans les voiles
03:42ou s'il y a une vague qui roule du mauvais côté.
03:45Donc, il faut être un petit peu tout le temps sur le qui-vive dans les tempêtes.
03:48Et on pense quoi justement dans ces moments-là ?
03:50On est toute seule, on n'a que 23 ans, comment on fait pour faire face ?
03:58Il y a un vrai travail de préparation mentale,
04:01une préparation physique.
04:03Je sais aussi comment réagir, les gestes qu'il faut faire à bord du bateau
04:06pour me mettre en sécurité.
04:08Et après, la peur peut quand même rester présente et il n'y a rien à faire.
04:13Comment on se prépare ?
04:14Ça prend combien de temps et qu'est-ce qu'on fait pour se préparer ?
04:17Je prépare ce projet depuis 4 ans officiellement,
04:21mais c'est des années de navigation.
04:23J'ai commencé la voile à 7 ans et il y a déjà tout un parcours de qualification
04:28pour arriver au Vendée Globe.
04:30Mais quand est-ce que vous avez décidé de faire le Vendée Globe ?
04:33A 11 ans, vous aviez déjà cette idée en tête ?
04:36Non, c'était un rêve. Je connais le Vendée Globe depuis toute petite,
04:40mais ce n'était pas concret.
04:42Et c'est devenu vraiment concret à partir de 2020,
04:45où j'ai commencé à en parler, à chercher les financements pour un tel projet.
04:50Autre séquence qui nous a marquées,
04:52le moment où le mât avait un problème et nécessitait une réparation.
04:57Le mât de 28 mètres de haut, c'est ça. On regarde la séquence.
05:02Ça y est, j'ai réussi à récupérer la pièce, je suis en haut du mât.
05:05Ça bouge pas mal.
05:1128 mètres de hauteur, c'est un truc de fou.
05:13C'était cette pièce qui s'était cassée,
05:15donc je suis allée la chercher en tête de mât,
05:18à la drisse tout en haut qui va moins servir.
05:21Et je l'ai réinstallée là, donc j'ai refait le loop.
05:24Et maintenant, je vais pouvoir redescendre.
05:27Moi, j'ai les mains moites rien que de regarder.
05:3128 mètres, c'est 9 étages.
05:33On est au 9ème étage de l'immeuble.
05:35Et ça bouge en plus, il n'y a pas d'ascenseur.
05:38Et donc c'est là qu'on comprend que c'est aussi sacrément sportif,
05:41et qu'il faut être en conditions physiques.
05:44Ah oui, il y a une préparation physique.
05:46En fait, ce qui est le plus dur à bord, c'est de porter tout le matériel qu'on embarque.
05:49Tout est calculé, on hésite entre deux tournevis si on le prend ou pas.
05:53Mais c'est vraiment là, à bord, on a les voiles à porter,
05:56plus le matériel, plus la nourriture.
05:59Et ça correspond à 300-400 kg.
06:02La nourriture, tout est prévu.
06:04Vous auriez pu tenir encore combien de temps ?
06:07Les vraies questions, Nora, qu'est-ce qu'on mange pendant Vendée Globe ?
06:11Comme pour les astronautes, on mange de la nourriture apertisée ou lyophilisée.
06:16Lyophilisée, c'est déshydratée.
06:18Et apertisée, c'est juste mis sous vide.
06:21C'est pas drôle, hein ?
06:23Et on n'a pas quelques plaisirs au milieu de rien.
06:26J'avais des snacks, des petits gâteaux ou même du carré de chocolat.
06:30Mais au bout d'un mois, il n'y a plus de fruits.
06:33Et après, ce qui m'a manqué, c'est les légumes.
06:36Est-ce que vous vous rattrapez, là ?
06:39Là, c'est cure de légumes depuis dimanche.
06:42Est-ce que vous avez un message à faire passer aux jeunes qui nous regardent ?
06:45C'est les vacances, il y a peut-être des jeunes devant BFM TV qui nous regardent.
06:48Les stages de voile, les premiers.
06:50Parce que quand même, vous n'avez que 23 ans.
06:53Vous êtes franchement un modèle fort, mental, physique.
06:58Qu'est-ce que vous leur dites aux jeunes ?
07:01Le projet Devenir, il s'appelle Devenir le bateau,
07:05c'est vraiment de mettre en avant la jeunesse,
07:08de prouver que les jeunes sont capables de réaliser plein de belles choses,
07:12les inspirer pour qu'ils se lancent dans l'aventure,
07:16aussi les amener vers la nature.
07:18Et enfin aussi, donner un petit message à nos aînés,
07:22nous dire faites confiance à la jeunesse,
07:24parce qu'elle est capable de réaliser de très belles choses,
07:27et il faut l'aider, il faut l'accompagner.
07:29Et on a vu d'ailleurs une photo, c'est un autre rêve pour vous qui se réalise,
07:33vous allez rejoindre l'équipe de la Britannique,
07:35Samantha Davis, en tant que co-skipper,
07:38cette année pour la saison 2025, c'est bien ça ?
07:41C'est ça, je voulais juste faire un petit clin d'œil aux partenaires,
07:44leur dire un grand merci pour leur soutien pour cette saison.
07:47Et là, il y a une nouvelle aventure qui démarre,
07:51je vais rejoindre le projet avec Samantha Davis pour la saison.
07:55Bravo à vous, merci, non je suis désolée Nora.
07:57On veut savoir ce qu'il y a dans ce projet, ça veut dire que vous allez faire d'autres courses ?
08:00Oui, je vais faire des courses en double, traverser l'Atlantique.

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