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00:00Europe un soir, 19h21, Pierre Devilleau.
00:03Toujours avec Louis Ozelter et Gabrielle Cluzel, on parlait à l'instant de Gabrielle Attal
00:08qui donc fait des propositions, évidemment tout cela n'est pas anodin.
00:12On a Monsieur Darmanin qui, d'une certaine manière, lâche Édouard Philippe, on l'a dit, redit, redit
00:19dans cette émission qui est partie beaucoup trop tôt.
00:21Donc on a Darmanin qui fait cavalier seul.
00:23Et puis on a Monsieur Retailleau, tout seul, comme un grand,
00:27qui part et qui brigue la présidence des Républicains.
00:31Évidemment, chez un certain Laurent Wauquiez qui avait déjà dit qu'il y aurait, dans ce cas-là,
00:36une guerre des chefs, ça passe mal.
00:38Écoutez Bruno Retailleau ce matin sur France Inter.
00:42Je pense qu'on a besoin, et je le vois bien, et pas que moi, mais on l'a vu aussi dans des résultats
00:48des élections législatives partielles, municipales.
00:51La droite retrouve des couleurs, et je pense qu'il faut vraiment refonder
00:54un grand parti de droite qui accepte de s'élargir.
00:56Il y a un goût parce que les Français viennent vers nous,
00:59parce que je pense qu'ils adhèrent à nos solutions et à nos propositions.
01:02Alors, la droite, si tentée, peut-elle être menée par Bruno Retailleau, Gabriel Cluzel,
01:07avec un obstacle qui ressemble un peu à Baladur Chirac, qui est celui de Laurent Wauquiez.
01:13Et, je vous pose ma question, mais vous répondez dans l'ordre que vous voulez,
01:17est-ce que les plus embêtés dans tout ça, ça ne serait pas le Rassemblement National ?
01:21Parce que les propositions de Retailleau, ça ressemble quand même beaucoup
01:24à ce que propose le Rassemblement National.
01:26Alors, oui, il y a beaucoup de choses dans votre question.
01:29C'est vrai que Bruno Retailleau vient de faire une démonstration qui procède presque du miracle.
01:36La droite peut faire de la droite, on peut t'en dire.
01:40Et c'est vrai que cette possibilité d'être ministre de l'Intérieur,
01:45est pour lui quand même l'occasion de montrer ce qu'il a dans le ventre.
01:49Il dit volontiers qu'il est vendéen comme maréchal de l'âtre,
01:52et que sa devise, c'est ne pas subir.
01:54De fait, il le montre.
01:56C'est vrai que Laurent Wauquiez, c'est celui qu'on attend,
01:59on se dit à quel moment il va sortir du bois.
02:02À force d'attendre, il est sorti du bois, mais peut-être un peu tard.
02:06Peut-être que la place est prise.
02:09C'est vrai que tout cela va être assez compliqué pour eux à gérer.
02:13Je pense qu'ils n'imaginaient pas que Bruno Retailleau pourrait lui faire de l'ombre.
02:16Maintenant, s'agissant du Rassemblement National,
02:19oui, vous avez raison, ça peut être un obstacle pour eux.
02:23Bruno Retailleau dit que la droite reprend des couleurs dans les suffrages partiels, c'est vrai.
02:31Néanmoins, vous savez qu'il pèse sur LR une présomption d'insincérité.
02:36C'est-à-dire qu'il y a toute une partie de l'électorat qui a pu aller au RN, chez Zemmour,
02:42mais le reconquête a parfois été un sas pour des gens qui n'auraient jamais voté Rassemblement National.
02:49Ils se disent qu'ils ont été déçus, parce que c'est Nicolas Sarkozy qui s'est assis sur le 2005,
02:56qui a fait le traité de Lisbonne, qui s'est assis sur le traité de constitution européenne.
03:03Selon la formule de Zemmour, on attendait le Karcher et on a eu Kouchner.
03:10Bref, tout cela a fait que pour le moment, il y a encore beaucoup de réticences à l'endroit de la droite.
03:16Je terminerai par là. Le but du RN est de montrer que c'est un peu Dalida, Bruno Retailleau, parole, parole.
03:22On va voir s'ils vont y arriver.
03:24Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, qui vont s'affronter selon toute évidence,
03:28avaient deux stratégies différentes quand est intervenue la dissolution et la perte de pouvoir d'Emmanuel Macron.
03:35Bruno Retailleau fervent opposant Emmanuel Macron, c'est pas à démontrer.
03:39A considérer que la droite étant en dehors du pouvoir depuis trop longtemps,
03:45il fallait absolument qu'elle saisisse ce créneau pour revenir.
03:48Elle a pris la fenêtre Michel Barnier, puis François Bayrou pour prendre des ministères,
03:52pour prendre des responsabilités et montrer aux Français qu'elle savait encore un petit peu
03:55comment on appuyait sur les manettes quand on était aux responsabilités.
03:59Laurent Wauquiez depuis l'été dernier, et il est assez constant sur CELTINE d'ailleurs,
04:04considère qu'il n'y a que des coups à prendre en s'associant à ces expériences gouvernementales
04:08qui, pour celle de Michel Barnier d'ailleurs, a duré trois mois,
04:10pour celle de François Bayrou et dirigée par un Premier ministre qui n'est pas...
04:13Vous dites ça alors que Laurent Wauquiez voulait absolument être ministre de l'Intérieur sous le gouvernement Barnier.
04:17Il n'a pas dit non, mais il a dit non à toutes les autres propositions de ministères qu'on lui a faites quand même.
04:22Donc il a quand même considéré que...
04:24Il voulait quand même être ministre de l'Intérieur.
04:26Michel Barnier lui a dit non parce que je ne te fais pas confiance.
04:29Oui, et puis est-ce qu'il voulait absolument le poste pour lui-même,
04:32ou est-ce qu'il voulait faire barrage à Bruno Retailleau,
04:34qui a quand même tenté de débrancher au moment où on est passé de Barnier à Bayrou quand même ?
04:38On est d'accord.
04:39C'est-à-dire que Laurent Wauquiez a considéré à ce moment-là qu'il était peut-être temps pour la droite de retirer ses billes,
04:43de revenir dans l'opposition et de ne pas participer au gouvernement.
04:46Ce qui n'est pas le calcul de Bruno Retailleau qui pense qu'il faut que les Français voient des ministres de droite en action
04:51pour être convaincus que la droite est de retour, selon le slogan qu'on entend souvent.
04:56Alors pour l'instant, comme il le dit, ça se voit un petit peu ici et là dans des résultats d'élections.
05:02Mais quand même, quand on voit LR qui fait du 10%, on se dit que c'est plus que le score de Valéry Pécresse en 2022, par exemple.
05:09Donc c'est très peu d'élections partielles.
05:12Lui, c'est son argument pour dire que ça marche.
05:15Là où Laurent Wauquiez a toujours considéré que le mandat Macron se terminerait mal,
05:20qu'il ne fallait absolument pas être associé à cette expérience-là et qu'il fallait rester dans l'opposition.
05:26Pour l'instant, les sondages et ces résultats qu'on vient d'évoquer donnent plutôt raison à Bruno Retailleau.
05:30Mais est-ce qu'un ministre de l'Intérieur qui veut en plus montrer son efficacité,
05:35parce que pour l'instant, effectivement, c'est beaucoup de paroles,
05:38a le temps et ne va-t-il pas perdre sa crédibilité en allant dans un affrontement partisan, dans une élection de parti, dans des affaires-là ?
05:50Je n'ai pas la réponse à cette question.
05:52Mais il est évident qu'il prend un gros risque, Bruno Retailleau, en allant affronter Wauquiez sur son terrain.
05:57Parce que Wauquiez avait eu, lui, le temps de s'occuper du parti, puisqu'il n'est pas ministre.
06:00Parole-parole d'Alida, je me souviens plutôt de Laurent Jacobelli qui disait dans cette émission
06:05qu'il valait mieux l'original à la copie et que le RN faisait du RN et pas du Retailleau.
06:13Et on avait pris l'image du Canada dry.
06:16En même temps, est-ce que LR avait quelque chose à perdre ?
06:20Ils étaient au plus bas dans les sondages, c'est un peu le bonnet d'Âne qu'on appelait à gouverner.
06:27Je pense que la stratégie de Bruno Retailleau ne sera peut-être pas gagnante, mais restée à l'arrière,
06:36sachant qu'il bénéficiait d'une contre-notoriété, si j'ose dire.
06:41Le résultat de Valéry Pécresse les avait laissés dans les chaussettes.
06:45Mais il y a toujours des échecs.
06:48C'est comme la primaire de 2016, et on va y venir.
06:53Regardez, on va se retrouver avec qui ? On va se retrouver avec Retailleau.
06:57Peut-être que Wauquiez va dire « moi j'y vais quand même ».
06:59Peut-être qu'on va avoir Xavier Bertrand, chaque présidentiel y va.
07:04On va peut-être avoir Darmanin.
07:07Et puis, qu'est-ce qu'il va se passer Edouard Philippe ?
07:10Il n'y a pas de raison, j'étais le premier à y aller.
07:14C'est ça que je veux dire.
07:18Depuis des années, on dit qu'on ne fera plus la même chose,
07:22parce qu'il y a trop de monde, et après on est éliminé.
07:25Et après, on aurait bien voulu que ce soit celui-là et pas celui-là.
07:28Je pense qu'il y aura un processus darwiniste, si j'ose dire.
07:31Le plus fort gagnera.
07:34Ce qui sera intéressant, et qui fera peut-être la différence entre les deux,
07:37c'est que Bruno Retailleau a l'air de parler d'ouverture à droite.
07:42Est-ce que c'est un homme, par exemple, qui considérera, s'il est à la tête de LR,
07:47qu'il faut continuer le cordon sanitaire avec le RN ?
07:50C'est peut-être la question en réalité,
07:54qui pourrait recomposer le paysage politique et changer la donne.
07:59Laurent Wauquiez a l'air assez accro du cordon sanitaire.
08:02Je me trompe ou pas ?
08:04Je ne sais pas, c'est Louis Zelter, le spécialiste.
08:07Le problème, c'est que Marine Le Pen ne veut pas s'allier.
08:10Elle veut gagner.
08:13Même si la droite entendait la main de Marine Le Pen...
08:16Il n'y en aura qu'un, c'est sûr.
08:19L'union des droites peut marcher avec, par exemple, Marion Maréchal.
08:24Avec Marion Maréchal, avec Nicolas Dupont-Aignan,
08:27qui lui aussi appelle l'union des droites.
08:30Avec les fiotistes qui ne savent pas vraiment où ils habitent.
08:33Vous mettez les scores en cumulé, vous n'arrivez pas à 5 ou 10 %.
08:37Le Rassemblement national, dans un récent sondage, fait 35 %.
08:40A des législatives, c'est une solution.
08:42C'est un score énorme.
08:44Et après, il ne faudra pas s'étonner qu'on a un deuxième tour Mélenchon-Marine Le Pen.
08:47Alors ça, c'est ce qui se passera si jamais tous ces ambitieux
08:51se lancent, ne s'entendent pas.
08:54Si on est sur ce tableau de départ que vous venez de dénumérer,
08:58c'est Mélenchon-Le Pen au prochain coup.
09:00Merci les amis, on n'a plus le temps.
09:02Les enfants de repas, c'est tout de suite.

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