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00:00Et j'avais envie de revenir avec vous sur ce procès qui s'est donc ouvert cette semaine, deuxième jour du procès au palais de justice de Paris, de l'attentat de la basilique de Nice, c'était en 2020, on le rappelle, trois victimes, l'accusé Brahim Aouissaoui a parlé sans reconnaître les faits, évoquant une perte de mémoire totale.
00:17Est-ce que ça, et qu'il a fait des déclarations pour le coup qui sont très interpellantes, il dit, est-ce légitime de prendre les armes pour combattre ceux qui ne sont pas votre religion, l'interroge le Président.
00:28Il répond, c'est un droit légitime quand on défend sa mère, sa sœur, sa terre, toutes les cibles sont légitimes, quand vous tuez les musulmans c'est normal, mais quand les musulmans répondent et tuent, c'est pas normal.
00:39Dernière question, vous êtes d'accord avec les terroristes, demande le juge, il ne s'agit pas des terroristes, c'est la vérité, il se décrit comme juste un musulman, ce procès du djihadisme interpelle quand même énormément sur le fait que cinq ans après, il est resté cinq ans en prison, sa pensée est la même.
00:58Le djihadisme c'est une idéologie, c'est pas des déséquilibrés, c'est pas des fous, c'est pas des imbéciles, enfin parfois ce sont des imbéciles, mais derrière il y a une idéologie qui est construite, et c'est une vision du monde qui est en effet déshumanisante, qui est en effet profondément totalitaire, comparable au fascisme, qui a eu d'ailleurs une histoire commune avec le fascisme.
01:19Il y avait eu un film qui avait été fait par un réalisateur qui s'appelait François Margolin, qui s'appelle François Margolin, au Mali, qui avait été interdit en France par Manuel Valls, qui s'appelait Salafiste, il était allé au Mali rencontrer des islamistes, des très grands islamistes, qu'il filmait sur leur vision du monde, entre guillemets comme des intellectuels, des intellectuels de la mort, des intellectuels d'un néo-fascisme, mais c'est ça qu'il faut bien comprendre.
01:40Et donc derrière vous avez en effet la barbarie de celui qui prend un couteau pour aller égorger des gens, et vous avez une idéologie consistant à estimer que l'islam doit se construire sur le prosélytisme, sur le massacre des adeptes des autres religions, sur une guerre contre toutes les civilisations qui ne sont pas sous la coupe de l'islamisme et donc de l'Occident, une guerre contre la démocratie libérale, une guerre contre le droit des minorités, une guerre contre la liberté individuelle, une guerre contre tout ça.
02:09Et en effet, il y a deux dimensions dans la lutte contre l'islamisme, il y en a une qui est pénale, répressive et sécuritaire, et qui est évidemment nécessaire, et il y en a une autre, qui à mon avis sera une des grandes affaires du siècle qui s'ouvre, c'est la lutte contre l'idéologie islamiste, et qui notamment doit véhiculer une autre image, enfin en tout cas dans le monde musulman, il y a beaucoup de forces politiques qui au nom de l'islam, et d'une autre lecture de l'islam, combattent ardemment l'islamisme.
02:33Non mais, moi je ne suis pas étonné de voir cela, je pense qu'aujourd'hui, ce n'est pas moi qui le dit, ce sont des spécialistes comme Gilles Kepel qui parlent d'un djihadisme d'atmosphère, c'est qu'aujourd'hui, des personnes qui pensent comme ce monsieur, je pense que malheureusement il y en a des milliers en France, on ne les voit pas forcément, on les a peut-être un peu plus vus ces derniers temps, je parlais tout à l'heure de l'influenceur algérien...
02:54Lui il était venu en France pour ça, on le rappelle, un Tunisien, transité par l'Europe...
02:58Mais on voit très bien, et j'allais y venir ensuite au flux migratoire, mais on a en France aujourd'hui, beaucoup d'ennemis de l'intérieur, beaucoup de personnes qui sont nées en France, qui détestent la France, qui veulent imposer la charia, qui sont des adeptes des thèses des fréristes, qui sont des adeptes de l'islam politique, et ça en effet il va falloir y répondre et par la répression, et ensuite par la lutte contre l'idéologie,
03:22et moi je pense que la troisième pierre qu'il faudrait ajouter à cela, c'est la lutte contre l'immigration massive, parce que l'islamisme, le djihadisme, ça n'a pas poussé dans les prairies vendéennes, ou dans les prairies sévnoles, ça vient d'une région du monde où on accueille beaucoup, on a beaucoup parlé des flux migratoires qui venaient d'Afghanistan, qui venaient de la Syrie,
03:46on sait qu'ils ont bénéficié, notamment certains terroristes de novembre 2015, qui ont bénéficié de ces flux migratoires, il faut cesser ces flux, car malheureusement dans cela, il faut maintenant une immigration choisie, puisque dans ces flux, se cachent des personnes qui détestent la France, qui veulent nous tuer, et qui représentent tout ce que les valeurs de la France ne véhiculent pas.
04:07Et il y a un retour de cette menace djihadiste en France, écoutez Olivier Christian, procureur national antiterroriste, il alerte sur ce retour.
04:15Oui, il y a un retour de la menace djihadiste aujourd'hui, qui se caractérise principalement par une menace, alors je ne fais plus trop la différence, en tout cas pas de cette façon là, entre ce que pendant longtemps on a distingué entre la menace endogène et la menace exogène, parce qu'en fait l'ensemble de la menace terroriste djihadiste est aujourd'hui d'une nature exogène.
04:41Voilà, c'est effectivement inquiétant.
04:43Oui, c'est bien, il faudrait faire écouter ce monsieur Emmanuel Bompard, vous savez le co-ordinateur de la France Insoumise, qui ce dimanche chez Pierre de Villeneuve, nous disait que l'islamisme et la criminalité organisée n'étaient pas des menaces existentielles pour la France.
04:58Ce serait bien que, au moins les personnes qui savent, soient mises aux oreilles de monsieur Bompard.
05:03Nathan Deveur.
05:05On vit un moment qui est comparable à la chute du nazisme, à ceci près que l'islamisme est encore profondément vivant comme idéologie.
05:13Mais à la fin de l'état islamique, moment où l'état islamique a été démantelé en Syrie et en Irak, où il y a eu beaucoup de djihadistes qui ont été arrêtés, de gens qui se sont battus contre la France, contre tout le monde qui ont été arrêtés,
05:24et bien c'est normal, certains sortent maintenant de prison parce qu'ils ont purgé leur peine.
05:29Et on est dans cette situation où il y a aussi d'autres personnes qui ont été des très très grands criminels de Daesh, et qui s'en tirent plutôt bien, parce que quand ils ont fait leur peine de prison, on n'a pas pu caractériser qu'ils avaient commis tel ou tel crime.
05:40Je crois, je fais la comparaison, qu'il faudra de la même manière qu'il y a eu des chasseurs de nazis dans les années 70, 80, etc., il faut faire, et ça existe déjà, il y a des ONG en Turquie, en Syrie, en Irak, etc., qui travaillent à cela,
05:52il faut aujourd'hui traquer les grands criminels de Daesh, qui seraient passés entre les gouttes de la justice humaine, les traquer, les punir, les emprisonner, et leur faire payer leur crime.
06:0113h53 sur Europe 1, on est ensemble jusqu'à 14h. Le dernier sujet que je voulais aborder avec vous, les amis, ça concerne la fin de ce sommet qui s'est doré au Grand Palais sur l'intelligence artificielle, et ça ne vous a pas échappé,
06:13les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont refusé de signer la proposition de régulation. Est-ce qu'Emmanuel Macron se trompe de combat ? Je me dirige vers vous, d'abord Nathan Devers, puisque vous étiez à l'Elysée ce matin, et vous avez justement évoqué ces sujets, l'intelligence.
06:26Non, je n'étais pas à l'Elysée, j'étais au sommet.
06:28Vous étiez au sommet, pardonnez-moi, vous étiez au sommet au Grand Palais, et voilà, vous avez pu échanger, avoir des informations précises sur ce...
06:36Non, mais c'était un sommet qui, à mon avis, restera perçu à long terme comme un moment historique, et dont on n'a peut-être pas beaucoup parlé sur le moment, mais qui le sera, pourquoi ?
06:44Il y a eu une révolution industrielle au XIXe siècle, qui était la révolution du travail par la mécanisation du travail manuel, qui a eu des effets énormes, et d'ailleurs le Grand Palais en est un des symboles, un des joyaux.
06:54On est en train de rentrer dans la même révolution industrielle, mais sur le travail de l'esprit, et donc dans ce sommet, c'était passionnant, il y avait des grands spécialistes, des prix Nobel, des chercheurs, des entrepreneurs,
07:04qui montraient que dans tous les champs professionnels, tout ce qui allait changer, tous les métiers qui vont être bouleversés, certains qui vont disparaître, d'autres qui vont apparaître, enfin, il y a des mutations énormes.
07:12Et face à cela, le but de ce sommet, c'était quoi ? C'était de dire, pour l'instant, l'IA, elle est essentiellement dirigée par un modèle qui est américain, dérégulation folle, c'était passionnant parce qu'il y a eu J. Devins, le vice-président américain, qui est venu, et qui lui a défendu le modèle américain, etc.
07:26En face, il y a un modèle chinois, qui est au contraire, la surveillance, etc., une IA qui est utilisée pour le pire, et essayer de faire construire un modèle européen, donc avec la vision de la civilisation qui est la nôtre, pour que dans la grande révolution de l'IA, à la fois il y ait une émergence des investissements massifs, 109 milliards, etc.
07:43Mais est-ce que c'est vertueux, mais est-ce que ce n'est pas un peu naïf de penser qu'une commission de régulation, enfin un projet de régulation collégiale peut peser ?
07:51C'était pas la régulation, précisément. C'était de casser la logique selon laquelle l'Union Européenne, tout ce qu'elle a apporté à l'IA, c'est de la régulation. Donc c'était d'abord de développer des investissements massifs, 300 milliards en fait, à l'échelle européenne, et dont 109 qui sont français, et c'était surtout que ces investissements ne nuisent pas à la créativité humaine qui existe au sein des métiers qui vont être affectés par l'IA. Donc c'était pas la régulation, justement.
08:13Moi je vais tempérer un petit peu l'optimisme de Nathan, moi j'étais très heureux que la France accueille ce sommet international, puisque ce sujet de co-organiser avec l'Inde, vous avez raison, puisqu'on est face à une révolution que malheureusement je crois les Européens n'ont pas tout à fait saisie, et je pense notamment à la commission de Bruxelles, pourquoi les États-Unis et le Royaume-Uni aujourd'hui ne signent pas cet accord de régulation ?
08:39Déjà parce que c'est un petit peu comme les accords de Paris, il est déjà caduque. On a un accord qui nous dit qu'il sera éthique, inclusif, qu'il sera ouvert, qu'il défendra la planète, on signe cet accord avec la Chine et l'Inde, qui représentent 50% des émissions de gaz à effet de serre.
09:02Je ne sais pas si Nathan vous avez testé l'intelligence artificielle chinoise, diptyque, mais posez-lui la question de qu'est-ce qu'il s'est passé en 1989, Plastian and Men, demandez-lui ce que c'est le grand mot en avant, demandez-lui ce que c'est la révolution culturelle, je peux vous dire que ça ne tombe pas dedans.
09:19Que l'Europe et la France veulent se construire en opposition des États-Unis, en disant qu'ils veulent créer un modèle pour ne plus être marginalisés, c'est très bien, mais attention à ne pas se faire manger également par la grande mâchoire chinoise, moi entre les États-Unis et la Chine, j'ai choisi mon camp, mais attention quand même à ne pas se faire avoir par la Chine.
09:41Merci les amis, Nathan Devers, Jules Thorez, c'était passionnant, on continue, on peut prolonger le débat après la fin de l'émission, bien sûr, et d'ailleurs c'est souvent ce qu'on fait pour nos auditeurs, sachez-le, il y a un after, on se retrouve demain évidemment pour d'autres débats animés, merci à tous.

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