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00:00et alimenté par l'extrême droite, se met en marge contre Meroan Benhassar, humoriste
00:05qui est intervenu sur France 5 dans l'émission C'est à vous.
00:09Son tort impule ample un bonésara, une barbe, mais surtout être arabe.
00:15Voilà ce qu'il aura fallu, 15 menaces par minute pendant plusieurs jours à cet humoriste.
00:23La chasse aux sorcières est lancée pour exhumer, tronquer, sortir de leur contexte
00:29des mots, des blagues afin de salir, disqualifier, avec pour seul but une mort médiatique et
00:36professionnelle.
00:37Le processus est bien rodé, Meroan n'est pas le premier à subir ces raids numériques,
00:44dont le seul tort, je le redis, est d'être d'apparence arabo-musulmane.
00:48Il ne sera plus à l'écran, c'est par ces mots que vous avez réagi la semaine
00:53dernière au Sénat.
00:54Le message envoyé à une partie de nos compatriotes est désastreux et dévastateur, c'est une
01:01faute politique.
01:02Madame la Ministre, alors que le budget de votre ministère subit une saignée avec plus
01:09de 150 millions d'euros de baisse, qui aura des conséquences catastrophiques sur la création
01:14culturelle et sur la transmission des savoirs, vous avez fait le choix de vous consacrer
01:20votre temps à une polémique raciste montée de toutes pièces.
01:24Madame la Ministre, êtes-vous désormais directrice des programmes de l'audiovisuel
01:30public ? Allez-vous admettre que cette éviction relève d'une censure islamophobe purement
01:35et simplement ou allez-vous continuer à nous faire croire que la plus grande menace
01:40pour la République est un bonnet, une barbe et un pull trop grand sur France 5 ?
01:44Je vous remercie.
01:45La parole est à présent à Madame Rachida Datié, Ministre en charge de la Culture.
01:56Merci Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, Madame la députée
02:03Amrani.
02:04Je vais répéter ce que j'ai déjà dit et je vais même préciser des propos.
02:09Vous savez très bien que le recrutement des chroniqueurs et des journalistes, ça relève
02:13soit de l'antenne, soit de la production.
02:15Ça ne relève pas du ministère de la Culture.
02:18Ensuite, s'agissant de ces humoristes, a-t-il tenu des propos répréhensibles à l'antenne ?
02:22Non.
02:23Je l'ai dit, je le redis, aussi bien sur France Inter qu'à cet avou.
02:28A-t-il écrit des propos ou tenu des propos par le passé qui peuvent heurter, choquer,
02:34blesser ?
02:35Oui.
02:36A-t-il écrit des propos ?
02:37Ses propos.
02:38Ses propos.
02:39Non mais, soit je vous réponds, soit vous écoutez ma réponse, soit vous arrêtez.
02:53Enfin, ce n'est pas possible.
02:54Vous me parlez d'un humoriste, vous me parlez de Zemmour.
02:57On ne parle pas de la même chose, il a été condamné, est-ce qu'on parle de condamnation
03:03?
03:04Non.
03:05Je ne parle pas de propos, ils ne sont pas qualifiés à pénalement, alors on arrête.
03:09Mais vous allez m'écouter, et vous allez m'écouter jusqu'à la fin.
03:12Donc, est-ce que les propos étaient répréhensibles ?
03:14Non.
03:15Est-ce que les propos étaient choquants ?
03:17Oui.
03:18Alors, je veux redire, la liberté de recrutement et de choix des animateurs et des journalistes,
03:25c'est l'antenne et la production, ce n'est pas moi.
03:27Ensuite, là où je rejoins votre indignation, rien ne justifie une déferlante de haine,
03:33rien ne justifie le racisme, rien ne justifie l'essentialisation systématique.
03:39Je vous le dis, je vous le dis.
03:41Alors, pour conclure, juste pour conclure, je veux aussi dire, parce que vous l'avez
03:46rappelé, rien ne justifie l'essentialisation systématique.
03:50Faudrait aussi que l'humoriste arrête de dire qu'il a été viré par une arabe.
03:54Merci beaucoup Madame la Ministre.
04:01La parole est à présent Madame.