L'enquête sur le meurtre de Louise, 11 ans, avance avec l'interpellation d'Owen L., 23 ans, dont l'ADN a été retrouvé sur la victime. Malgré des antécédents de violence, le mobile reste flou. Une conférence de presse est attendue à 18h.
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00:00On va donc faire un point sur l'enquête qui semble toute proche de l'épilogue ce matin avec donc l'interpellation et le placement en garde à vue de Noën, 23 ans, qui a été arrêté lundi soir.
00:12Pas d'aveu à ce stade, mais une preuve qui paraît accablante, c'est son ADN qui a été retrouvé sur les mains de Louise Maxime et lui-même présentait des griffures sur ses mains.
00:22Le procureur de la République d'Evry s'exprimera à 18h pour faire le point. Ce sera d'ailleurs à suivre en direct sur BFM.
00:27Il manque un élément ce matin, c'est le mobile, Maxime.
00:31Oui, il manque le pourquoi. Évidemment, il reste présumé innocent, mais si c'est bien elle qui a tué la petite Louise, pourquoi ?
00:39Pour l'instant, on ne sait pas grand-chose. On sait que les enquêteurs cherchent. On sait que sur le corps de Louise n'a pas été retrouvé de violence sexuelle.
00:47On sait qu'ils habitaient pas très loin. On sait que lui a été au même collège, mais c'était des années avant.
00:53Les familles se connaissaient ?
00:55On ignore si les familles habitaient vraiment à 300 mètres l'une de l'autre, fréquentaient les mêmes enseignes.
01:02Donc c'était des familles qui se croisaient, de toute évidence.
01:05C'est sans doute de toute évidence des familles qui se croisaient. Il n'est pas impossible que certains membres de la famille se connaissaient entre eux.
01:11Donc c'est sûr qu'ils se connaissaient, mais ça n'en fait pas un mobile. C'est vrai qu'on essaie de comprendre.
01:16Sur lui, évidemment...
01:18Qu'est-ce qu'on a sur lui ? Allons-y.
01:19Tous les gens à qui on a parlé, qui le connaissent, nous disent « Non, moi je le vois pas agressif. Jamais je tombe des nues. Jamais j'aurais pu imaginer qu'il fasse quelque chose comme ça. »
01:27Bon, évidemment. Après, quand on creuse un peu, on se rend compte qu'il est quand même connu pour des délits mineurs, notamment des faits de violence.
01:34Y a-t-il un problème avec la violence ?
01:36Intrafamilial ?
01:38On n'a pas plus de détails que ça sur les violences. Mais bon, forcément, ça dit quelque chose du profil.
01:42Après, bien sûr, ça n'en fait pas un mobile. Mais c'est vrai que ça reste la grosse question.
01:48Il semble que c'est lui qui a tué Louise, même s'il reste primé innocent.
01:51Si c'est lui qui a tué Louise, pourquoi ?
01:53Qu'est-ce qui l'a poussé à faire ça ?
01:55Et il va falloir revenir sur la nature de l'acte d'une épouvantable violence.
01:58Leïla, est-ce que vous, dans le collège, dans votre environnement de parents d'élèves, vous aviez déjà entendu parler de ce garçon ?
02:04Non, j'en ai entendu parler que très récemment, ces derniers jours, puisque des familles le connaissent ou connaissent ses parents.
02:14Maintenant, on sait que c'est quelqu'un du voisinage.
02:17Je ne connais pas cet individu parce que c'est une génération qui est passée par le collège avant mon âge d'été.
02:26On est dans quel genre de milieu ?
02:29On est dans un milieu privilégié.
02:31Que ce soit la ville, dans son ensemble, et dans ses quartiers présidentiels, où il n'y a pas de soucis, où le niveau socio-professionnel est plutôt élevé.
02:43Je suis un peu sous le choc, parce que c'est confortable de coller le crime sur un marginal qui n'est pas du secteur.
02:58Intellectuellement et émotionnellement, c'est plus confortable.
03:01Là, c'est le choc d'apprendre qu'il s'agit d'un voisin.
03:05Ça rajoute de la violence à la violence et je vous avoue que ça nous entraîne curieusement dans une tristesse, dans un puits de tristesse.
03:15Tristesse et incompréhension.
03:17Est-ce que ce garçon, Maxime, travaillait, était intégré socialement ?
03:22Il avait de toute évidence une vie sentimentale stable.
03:26Oui, parce qu'il a sa petite amie en garde à vue.
03:28Il travaillait ?
03:30On sait qu'il a fait un stage en tant que paysagiste.
03:34On a pu discuter avec la directrice qui l'a pris en soge.
03:37Elle dit qu'il n'était pas très impliqué, qu'il n'avait pas l'air très passionné par ce qu'il faisait.
03:44Selon les gens avec qui on discute, certains nous disent qu'il n'était effectivement sans activité, qu'il restait souvent chez lui.
03:50On nous le décrit beaucoup comme quelqu'un très accro aux jeux vidéo, qui reste beaucoup chez lui.
03:54Il sortait, il fréquentait des jeunes de son âge.
03:58Certains disent qu'il avait une mauvaise fréquentation, mais sans trop étayer la chose.
04:03On sait aussi qu'il faisait du football en activité, qu'il en a fait petit et qu'il en faisait encore récemment.
04:08Ce qui nous trouble tous, et qui trouble évidemment Leïla et nous sur le plateau de première édition,
04:14c'est le décalage entre ce que vient de décrire Maxime Branstetter,
04:17c'est-à-dire un profil relativement banal, certes des violences, certes un petit casier,
04:23et l'épouvantable violence de ce geste criminel, résumé innocent, bien sûr,
04:30épouvantable, on parle de 7-8 coups de couteau sur une petite fille de 11 ans.
04:36C'est difficile, il ne faut pas spéculer évidemment, mais qu'est-ce qui peut se passer ?
04:41Mais Leïla l'expliquait très très bien.
04:44Intellectuellement, on préférerait se dire qu'il y a un profil de prédateur et d'agresseur et de meurtrier.
04:49La vérité, c'est que non, ça ressemble à quoi un prédateur ? Ça ressemble à quoi un meurtrier ?
04:53On voit bien dans les histoires même de pédocriminalité, c'est un oncle, c'est un père, c'est un frère,
04:57donc il n'y a pas de profil type.
04:59Après, vous savez, les voisins qui disent « il était très aimable, il portait mon caddie »,
05:04je ne peux pas y croire, déjà il y a une part de déni, première chose,
05:08de s'imaginer qu'on peut côtoyer quelqu'un de potentiellement violent, criminel,
05:11sans qu'on se rende compte, et ensuite on ne sait jamais ce qui se passe chez les gens.
05:15S'il souffre d'une pathologie psychiatrique, psychique, un trouble de la personnalité,
05:20c'est invisible, ça ne se voit pas, il n'y a pas de stigmate de la maladie mentale.
05:24Peut-être qu'il prenait un traitement, peut-être qu'il était en rupture de traitement,
05:27tout ça on pourrait le savoir s'il y a un dossier médical,
05:29notamment s'il a été hospitalisé par exemple en milieu intra-hospitalier.
05:33Est-ce qu'il était accro aux jeux vidéo ? Est-ce qu'il consommait des substances neurotoxiques ?
05:36Est-ce qu'il y avait de la violence intra-familiale ?
05:38Puisque vous en parlez, des confrères, on va les citer,
05:42dit, écrit, que le suspect passionné de jeux en ligne
05:45aurait pu sombrer dans une très violente colère
05:47après avoir perdu une partie dans le jeu Fortnite Battle Royale.
05:50Le jeu peut faire basculer dans l'indicible ?
05:54Il y a des cas, enfin, encore une fois...
05:57Le jeu seul, le jeu vidéo, ne fait pas basculer dans un comportement criminel.
06:02Même si Fortnite, c'est un jeu qui est extrêmement violent,
06:04on ne peut pas imputer un crime uniquement à un jeu vidéo.
06:08Il y a une association de comportements.
06:10S'il ne faisait que ça toute la journée,
06:12s'il se coupait progressivement du monde en se marginalisant,
06:15si au fur et à mesure, il y avait comme un décalage
06:18entre la vie réelle et la vie numérique au travers de ces jeux vidéo,
06:21tout ça peut créer de l'effroi, de l'assidération, de l'impulsivité,
06:25une incapacité à gérer sa colère et donc un passage à l'acte.
06:28Je disais juste que Fortnite n'est pas un jeu ultra-violent.
06:31C'est un jeu avec même un design plutôt enfantin.
06:34C'est un jeu où on se combat, mais il y a bien plus violent que Fortnite.
06:38C'est un jeu qui est la star des cours de récré.
06:40On joue en primaire, donc c'est plutôt le jeu à outrance, j'imagine.
06:45Marie-Jean Tric, vous êtes devant les locaux de la police criminelle de Versailles
06:48où les gardes à vue se poursuivent ce matin,
06:50et donc notamment celle du principal suspect Owen.
06:53Que va-t-il se passer dans les prochaines heures, Marie ?
06:58Eh bien, au cours des prochaines heures, de nombreuses choses pourraient se passer.
07:01Mais en tout cas, au vu des éléments que l'on vient d'entendre sur le plateau,
07:04il est fort probable que la garde à vue soit prolongée
07:07jusqu'à ce soir 20 heures pour le principal suspect.
07:10Et puis on attend bien entendu également cette conférence de presse
07:13qui a été annoncée par le procureur de la République d'Evry.
07:16Conférence de presse qui se tiendra ce soir à 18 heures.
07:18On espère avoir davantage d'informations sur le mobile du principal suspect,
07:23et puis davantage d'informations sur l'arme du crime
07:25qui, on le rappelle, à l'heure actuelle, est toujours introuvable.
07:28Pas d'arme du crime, effectivement,
07:29et donc l'intervention du procureur de la République d'Evry,
07:32ce soir, 18 heures, à suivre sur BFM.
07:34Leïla, je me retourne vers vous.
07:36Est-ce que les enfants sont retournés en cours ?
07:39Est-ce que les enseignants parviennent quand même à faire cours,
07:42compte tenu de ce trouble majeur que vous avez évoqué il y a quelques instants ?
07:48Les cours ont repris, et au-delà de la première journée,
07:52je pense qu'il y a une tendance à une reprise normale.
07:55Les cours reprennent, les enfants font de nouveau leur devoir.
08:02Maintenant, je vous avoue que nous nous sommes vus hier soir,
08:05nous sommes encore à fleurs de peau.
08:08Vous sentez que les parents ont besoin de parler ?
08:12Les enfants, les parents, oui.
08:15Que ce soit les parents ou les enfants,
08:17j'ai envie de vous dire que nous avons tous les quatre figures.
08:19Il y a des parents qui n'ont pas du tout envie de s'exprimer,
08:22et il faut le respecter,
08:23tout comme il faut respecter les parents qui ont envie de s'exprimer.
08:25Nous avons vraiment les deux quatre figures.
08:28Je ne porte pas de jugement de valeur,
08:30chacun réagit comme il le veut.
08:33On précise que la cellule d'écoute installée dans le collège André-Mauroy
08:36est maintenue jusqu'à la fin de la semaine.
08:38Merci d'avoir été avec nous ce matin.