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Huit jours après son large succès contre le pays de Galles (43-0) en ouverture du Tournoi des 6 Nations, l'équipe de France a été battue d'un point samedi à Twickenham (25-26). Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à «L'Équipe», et Jean-Baptiste Elissalde, notre consultant, sont revenus sur cette défaite.

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Transcription
00:00:00Salut à toutes, salut à tous. Ils sont bien là, vous les voyez tous les deux au niveau de l'écran.
00:00:07Deuxième numéro du Salon Tactique, spécial tournoi destination 2025.
00:00:11Autant la semaine dernière, après le Pays de Galles, on s'était dit qu'est-ce qu'on leur a mis aux Gallois.
00:00:15Hier, ça a été plus compliqué pour l'équipe de France, avec une défaite qui fait mal pour évidemment les rêves de Grand Chelem,
00:00:21une défaite 26-25, une défaite d'un petit point pour les hommes de Fabin-Galtier.
00:00:25Il y a du bon, du moins bon. Jean-Baptiste Elissal va vous le dire dans quelques minutes.
00:00:29Il a plutôt passé une bonne soirée en famille, ça lui a rappelé le bon vieux temps du tournoi des Cinq Nations, c'est ça ?
00:00:35Salut Jean-Baptiste.
00:00:36Bonsoir à tous. Oui, oui, j'ai passé une bien meilleure soirée et un bien meilleur match que face au fameux récital gallois,
00:00:45comme vous l'avez si bien titré.
00:00:48Oui, sincèrement, ça n'avait rien à voir et alors bien sûr qu'on peut être déçu par le résultat,
00:00:54mais je me suis surtout attaché au contenu, comme d'habitude, et j'ai passé une bonne soirée dans une bonne ambiance.
00:01:00Oui, les gens vibraient autour, donc c'est ce qu'on attend des matchs de rugby et notamment dans le tournoi des Cinq Nations.
00:01:05Ça m'a rappelé le bon souvenir, en effet.
00:01:07Oui, c'est vrai. Salut Alex. Hier, c'était plutôt sympa. En tribune, nous, on est neutre, forcément,
00:01:12parce qu'on est journaliste et c'est vrai que c'était sympa comme match à regarder quand même, absolument.
00:01:16On n'est pas complètement neutre non plus, mais c'était un match agaçant par moment, haletant quoi qu'il arrive,
00:01:28renversant, extrêmement rythmé et dans un stade qui donne toujours des dimensions particulières au match.
00:01:37C'était beaucoup plus passionnant que la semaine dernière.
00:01:43Qui dit match particulier, dit émission particulière, parce qu'Alexandre Bardot aujourd'hui dit le thème dans l'émission.
00:01:49Comme ça, on va y aller. On rappelle juste que ça dure une heure. On va respecter la consigne de base,
00:01:54sinon je coupe la connexion dans une heure. Alex, tu es prévenu.
00:01:57On va d'abord peut-être commencer par l'animation offensive des Français. En tout cas, ils ont eu des occasions.
00:02:02Ils ont marqué trois essais. Ils auraient pu en marquer beaucoup plus, mais ils ont eu des occasions.
00:02:06Qu'est-ce qu'il faut retenir, tous les deux, de ce point de vue-là ?
00:02:08Vas-y, Alex. Vas-y, commence parce que moi, je vois plutôt le verre à moitié plein.
00:02:16Je pense que c'est un des matchs les plus improbables auxquels j'ai assisté.
00:02:25Des matchs gagnés par l'équipe qui est dominée, ça arrive.
00:02:29Mais là, il y a eu, notamment pendant la première demi-heure, tellement d'occasions.
00:02:37Ça va continuer après. Mais tellement d'occasions. En foot, c'était quasiment but vide.
00:02:43Il n'y avait plus qu'à pousser le ballon au fond des filets.
00:02:46Il y en a eu tellement en première mi-temps qu'en fait, ça donne un truc fou à ce match-là,
00:02:55un truc totalement improbable. J'ai juste quelques stats.
00:02:59J'ai pris, rien que si on regarde, la première entrée dans les 50 mètres de chaque équipe.
00:03:05La France, pour la première fois, elle est rentrée dans le camp anglais avec le ballon à 3'12.
00:03:11Les Anglais, c'est à 13'26. Après 13 minutes 26 de jeu.
00:03:17La première entrée dans les 22 mètres, c'est à 8'42 pour les Français.
00:03:21Et les Anglais, c'est à la 19e mise.
00:03:24Quand on était à la 28e minute, en entrée dans les 50 mètres adverses avec le ballon,
00:03:30la France en était à 11. Dans les 50 mètres adverses, c'est quand même assez simple d'y rentrer.
00:03:35L'Angleterre était seulement à 2.
00:03:38C'est vraiment pour dire qu'il y avait un déséquilibre qui faisait penser que ce match
00:03:43pouvait finir comme le France-Angleterre d'il y a deux ans ou dans des marges approchantes.
00:03:48Moi, j'ai pensé après le premier essai que les Anglais avaient perdu le bras de fer
00:03:53et que les Français avaient gagné la petite confiance, la petite assurance en plus
00:03:57qui fait qu'on ne fait plus les petites erreurs techniques et que ça allait dérouler.
00:04:03En fait, non, ça ne s'est pas passé comme ça.
00:04:06Je retiens que l'équipe de France a été capable de faire de cette équipe d'Angleterre
00:04:14un sparring partner par moments, mais qu'elle a aussi eu des trous d'air
00:04:20dans plein de domaines, en défense, sous les ballons.
00:04:25Aussi, pour le simple aspect offensif en termes de manipulation du ballon,
00:04:31elle a eu des absences qui ont fait qu'elle n'a pas réussi à gagner ce match
00:04:34qui n'était pas perdable a priori.
00:04:39Jean-Baptiste, tu veux retenir le positif, c'est ce que tu nous disais.
00:04:44On a perdu quand même, t'es au courant ?
00:04:46En fait, je ne suis pas l'entraîneur de l'équipe, je ne fais pas partie du staff,
00:04:51je ne suis pas joueur, donc j'ai moins cette déception.
00:04:55En fait, je regarde le résultat, le brut.
00:04:58Au golf, on parle de brut et de net, tu sais.
00:05:00Le résultat net, c'est qu'on a perdu, qu'on s'est peut-être mis une épine dans le pied
00:05:03voire plus une balle dans le pied pour gagner le tournoi
00:05:06et que c'est vrai que cette génération mérite des titres parce qu'elle est très douée,
00:05:10qu'on a jamais mis autant de moyens dans le staff et dans les entraînements, etc.
00:05:16Et qu'en effet, on peut attendre des meilleurs résultats.
00:05:21Mais par contre, dans le contenu du match, c'est la première fois depuis bien longtemps
00:05:27que je n'avais pas vu la France utiliser entre guillemets aussi bien le ballon.
00:05:31Alors on parle de la finition, ça porte bien son nom, c'est le dernier geste.
00:05:36Mais on l'a vu des centaines de fois en foot.
00:05:39Alors en foot, c'est encore plus particulier parce que t'as pas cet aspect combat
00:05:43et c'est vrai que tu peux être très dominé et gagner le match 1-0 à l'arraché à la fin
00:05:47et mettre le bus devant le but.
00:05:50Mais là, ce matin, je me suis levé et je me suis dit « mais qu'est-ce qui s'est passé ? »
00:05:54Et j'ai regardé le match Irland-Angleterre, le premier match.
00:05:59Les Irlandais, aussi bons qu'ils soient, n'ont pas mis les Anglais dans les cordes comme nous on l'a fait.
00:06:06Sincèrement, je l'ai revu, les Anglais ont même dominé les dix premières minutes.
00:06:10Je crois que les Irlandais sont sortis de leur camp qu'au bout de dix minutes.
00:06:13Il a fallu un trou derrière les Anglais entre la soixante et la soixantizième minute
00:06:17pour que les Irlandais gagnent ce match.
00:06:20Mais nous, on leur a entre guillemets « roulé dessus ».
00:06:24J'espère que cette finition, ces derniers gestes, cette dernière passe,
00:06:29ces petits en avant, tous ces petits scories, ce n'est qu'un petit phénomène momentané.
00:06:36Ça s'est passé sur ce match-là, c'est dommageable pour le résultat.
00:06:39Mais je pense que dans le projet qu'ils veulent faire, qu'on voit bien dessiné
00:06:43par rapport à l'omniprésence d'Antoine Dupont et du monde qu'ils veulent mettre autour de lui,
00:06:48on a bien vu ces chaînes offensives se dessiner,
00:06:50on a vu une défense qui normalement devait nous défendre très haut et très vite,
00:06:55être sur les talons parce qu'elle était prise par tous les appels qu'il y avait autour des porteurs de balle.
00:07:00On a vu des mouvements de jeu de boue.
00:07:03Il y a eu quatre occasions dans les douze premières minutes,
00:07:06mais il y en a huit franges dans la partie, plus les trois essais.
00:07:09C'est-à-dire qu'avec un peu de réussite, à 29-50%,
00:07:12il y a eu 35 points marqués par les Français.
00:07:17J'essaie de retenir ça, parce que je ne veux pas m'arrêter au résultat.
00:07:22Alors bien sûr, notre mêlée a été un peu en souffrance, elle est trop sanctionnée.
00:07:26Bien sûr que sous les ballons hauts, on peut être un peu meilleur.
00:07:29Bien sûr qu'en défense, on a eu quelques… mais ça on en reparlera tout à l'heure,
00:07:32pourquoi on les a eus, ces trous d'air ?
00:07:34C'est parce qu'on y a laissé beaucoup d'intensité aussi en attaque,
00:07:37et qu'on était moins mobilisés sans ballon.
00:07:40Et puis qu'en face, on n'a pas non plus que des peintres, ils savent aussi bien jouer,
00:07:43et ils avaient cette fraîcheur quand ils sont arrivés dans les trente derniers mètres pour marquer les Anglais.
00:07:48C'est peut-être mon côté un peu, je ne sais pas, optimiste,
00:07:52mais j'ai vu, je me suis plus régalé là que dans certains matchs gagnés.
00:07:57Je pense même face au All Black, au mois de novembre,
00:08:01où on gagne de peu et on est au point de rupture.
00:08:04Là, je nous ai sentis vraiment dominants,
00:08:06et dominer cette équipe d'Angleterre de la tête et des épaules.
00:08:10C'est pour ça qu'au bout d'un moment, j'ai dit inexorablement,
00:08:13on va finir par leur passer dessus. Et non.
00:08:16Tu dirais la même chose si tu étais membre du staff comme tu l'as été ?
00:08:19Non, parce que je serais déçu par le résultat net.
00:08:22C'est-à-dire qu'encore une fois, cette année, le titre s'éloigne.
00:08:26Ça fait quand même cinq ans qu'on travaille ensemble,
00:08:28on a fait un grand chelèbre, on a eu une piètre prestation,
00:08:31et qu'à chaque fois, en Coupe du Monde, face au quart de finale,
00:08:35et à chaque fois qu'on a un match un peu coupé,
00:08:37qui nous permettrait de jouer une finale ou de gagner,
00:08:41hormis une fois, on les perd quasiment tous.
00:08:44Donc, il y a quelque chose à se remettre à travailler
00:08:47dans les scénarios, dans la gestion d'un match.
00:08:50Fabien parlait d'un rug de puce, je ne suis pas sûr que ce soit ça la solution.
00:08:55Attaquer moins, je ne suis pas sûr non plus,
00:08:59parce qu'on voit qu'on peut le faire.
00:09:02Par contre, en effet, si j'étais dans le staff,
00:09:04je remettrais en question mon coaching.
00:09:07Pas forcément le coaching que j'ai effectué sur le terrain à la 60ème minute,
00:09:12on peut discuter, le remplacement de Jalibert pour moi est un peu bizarre,
00:09:15mais la sélection que j'ai faite pour mettre les joueurs sur le banc,
00:09:19j'ai trouvé le banc très fade, voilà les questions que je me poserais.
00:09:23Mais sur le contenu, je serais plutôt rassuré de notre utilisation du ballon,
00:09:28notamment pour se créer ces douze occasions franches.
00:09:33Ce qu'on s'est dit avec Jean-Bas quand on a préparé l'émission,
00:09:41on s'est dit qu'il y a un côté irrationnel dans ce match,
00:09:45qu'on ne peut pas tellement expliquer.
00:09:47On ne va pas expliquer pourquoi Biel-Biarré fait en avant sur la première action offensive,
00:09:52alors qu'il n'y a pas de vis-à-vis à 20 mètres,
00:09:56que la passe est plutôt bonne, ça ne s'explique pas.
00:09:59En revanche, on va faire comme s'il n'y avait pas de score,
00:10:03et on va essayer d'expliquer pourquoi l'équipe de France a été si dominatrice,
00:10:07notamment pendant ces 20 premières minutes.
00:10:09Ce qui est marquant, et Jean-Bas va l'expliquer,
00:10:12c'est qu'on a vu à trois ou quatre reprises la même chaîne offensive,
00:10:16comme disent les entraîneurs, les mêmes enchaînements.
00:10:21C'est pour ça que je dis que c'était comme un sparring partenaire en face,
00:10:26c'est que les Anglais ne trouvaient pas de solution face à ce qui était proposé,
00:10:32parce que c'était bien fait, bien mené, propre techniquement, jusqu'au dernier geste.
00:10:37Cette chaîne offensive, on va la regarder tout de suite,
00:10:40c'est cette fameuse action où Biel-Biarré fait en avance sur une remise intérieure de barre à assis.
00:10:53Jean-Bas, je te laisse la main, c'est la première.
00:10:56Antonio vient de recevoir le ballon des mains d'Antoine Dupont.
00:11:00Oui, tout ça vient d'un coup de pied des Anglais.
00:11:05Les Anglais ont tapé contestable.
00:11:07Contestable, c'est-à-dire qu'ils ont tapé des coups de pied haut pour être dessous.
00:11:10Alors, c'est vrai qu'on n'a pas été royal dans ce domaine-là, on ne les a pas pris de volet,
00:11:15mais paradoxalement, quand la pièce est tombée au 50-50,
00:11:17elle est souvent tombée de notre côté, on a réussi à la récupérer.
00:11:20Et à partir de là se met, Fabien appelle ça des chaînes offensives,
00:11:25c'est une suite de mouvements avec la fameuse 900 chair à Jeff Paturro,
00:11:31donc ces trois avants qui viennent après le 9, où Antonio touche le ballon.
00:11:34Et souvent, et ce qu'on voit depuis quelques temps,
00:11:37et depuis la tournée de novembre et l'arrivée d'Arletas dans le staff,
00:11:40c'est qu'on s'est rendu compte de la puissance qu'on a,
00:11:43ajouté à pas mal de mobilité de nos avants,
00:11:46et qu'on a décidé de privilégier le jeu autour de notre demi-démêlée,
00:11:51plus que de privilégier le jeu autour du 10,
00:11:53comme le font notamment les Irlandais ou les Néo-irlandais.
00:11:57Nous, c'est autour du demi-démêlée,
00:11:59donc là il y a la première passe à Antonio avec la cellule,
00:12:01il faut gagner des yards, essayer d'avancer,
00:12:03il va être costaud, il va se faire plaquer par deux blancs,
00:12:06le ballon va sortir en moins de trois secondes,
00:12:08et tous les joueurs, tous les avants qui étaient à l'intérieur du ballon,
00:12:12les voient tourner autour du pont avec une solution intérieure,
00:12:16même si elle n'est pas très franche à l'intérieur de l'arbitre,
00:12:18une solution axiale.
00:12:20Une solution axiale.
00:12:22Donc après le rug d'Antonio, tous les joueurs qui se relèvent là-bas,
00:12:26Kranz, etc., Roumain et machin,
00:12:30vont se déplacer dans le sens du jeu.
00:12:33Et tous les trois quarts, vous le voyez derrière,
00:12:36Alex a bien mis les numéros,
00:12:38tous les trois quarts vont aussi, eux, se déplacer dans le sens du jeu,
00:12:41ils vont dézonner, c'est-à-dire que Biel-Biarré,
00:12:44qui jouait élié droit là-bas, est venu du côté gauche,
00:12:47Ramos, qui a pris le ballon haut là-bas,
00:12:49qui se relève du rug, vient basculer lui aussi,
00:12:51Moefena est là, toujours dans son rôle d'appui des avants,
00:12:55c'est-à-dire que s'il avait manqué sur cette photo Aldrit,
00:12:58c'est Moefena qui serait venu au soutien à l'extérieur d'Antonio,
00:13:02et tout ce petit monde va se mettre en branle pour aller jouer,
00:13:05pour aller attaquer, comme tu l'as mis bien, le couloir opposé.
00:13:08Les Anglais, ça a été étudié par le staff,
00:13:11veulent monter très fort au milieu du terrain,
00:13:13c'est-à-dire que faire une passe 9, 10, 10 pour les avants,
00:13:17c'est reculer le ballon et c'est faire perdre la ligne d'avantage à notre équipe.
00:13:20Donc les Français, ça correspond très bien à notre projet de jeu,
00:13:23ils ont dit, nous, on va jouer une fois autour d'Antoine,
00:13:25deux fois autour d'Antoine, et après on laisse la main à Mathieu Jalibert,
00:13:28et à ses trois quarts pour essayer d'aller toucher les espaces,
00:13:30et c'est ce qui va se passer.
00:13:32Là, c'est la deuxième fois, donc, après Antonio, c'est Rouma qui est servi,
00:13:35et on voit les trois quarts qui continuent à tourner
00:13:38autour de ce ruck au centre du terrain.
00:13:42Voilà, Moefana, il est là, il essaie de sentir le coup,
00:13:46voir si ça passe les bras ou si on joue debout pour converger,
00:13:51et on va voir qu'il s'efface et qu'il dit, vas-y, mets la dernière action, voilà.
00:13:55Il s'efface et il vient redonner une solution à Jalibert,
00:13:58et on s'aperçoit que tous nos joueurs,
00:14:00on est partis du côté opposé là-bas du terrain, côté droit,
00:14:04on vient se porter sur le côté gauche,
00:14:06et hormis un joueur, je pense que c'est Damien Penaud qui est resté collé à son aile,
00:14:10et pour garder, vous voyez, 1, 2, 3, 4, quasiment 5 Anglais
00:14:14qui sont obligés de le fermer,
00:14:16et bien nous, on a tous basculé, notamment 5 trois quarts qui sont venus ici
00:14:19pour jouer face à 4 Blancs et jouer les espaces,
00:14:23et ça, c'est des chaînes qu'on n'a pas trop vues la semaine dernière
00:14:26parce que les Français, avec le temps, ont beaucoup plus insisté autour,
00:14:29et sont passés directement du jeu d'avant au couloir
00:14:32par des passes au pied ou des passes lobées, on en a parlé.
00:14:34Aujourd'hui, Barassi, par exemple, lui, s'est mis dans la ligne
00:14:37et on retrouve les déshonneurs, ce qu'on appelle,
00:14:39c'est-à-dire que les joueurs qui étaient à la source,
00:14:42Biel-Biarré et Ramos, qui ont pris le ballon haut là-bas,
00:14:45on les retrouve ici sur la troisième passe après le 10,
00:14:48et c'est ça qui crée les décalages.
00:14:52Jalibert va sauter Biel-Biarré avec un appel à hauteur de Moïfana,
00:14:58il va sauter Biel-Biarré, ça va atterrir dans les mains de Ramos,
00:15:01il y a un 2 contre 1 en bout de ligne avec de l'espace,
00:15:05une dizaine de mètres d'espace.
00:15:07Cette situation, vraiment, on va la retrouver, je crois,
00:15:10deux minutes plus tard, puis à nouveau,
00:15:13vraiment exactement la même chaîne de jeu,
00:15:15pas forcément en allant de droite à gauche,
00:15:17mais aussi de gauche à droite de l'autre côté.
00:15:19Ça fait que Barassi est décalé.
00:15:23On va faire la capture suivante,
00:15:26et puis on s'arrêtera sur un point qui est éventuellement intéressant.
00:15:31Barassi est décalé, là, c'est la remise intérieure vers Barassi.
00:15:35On voit que si Barassi prend le ballon avec sa vitesse, ses appuis,
00:15:40soit il utilise le poteau de route Toulouse,
00:15:42soit il fait un crochet intérieur,
00:15:44il a aussi des soutiens avec Dupont à l'intérieur,
00:15:46il a Ramos qui est en mouvement.
00:15:48Il y a des solutions, c'est une énorme occasion d'essai,
00:15:52on va dire que 70-80%, il y a essai, Jean-Bas ?
00:15:56Oui, oui, en tout cas, il y aurait eu,
00:15:59si notre ami Biel Biarré attrape le ballon,
00:16:03je pense qu'il peut être repris,
00:16:06si tant est qu'il soit repris,
00:16:08à 10 mètres ou 5 mètres de la ligne adverse,
00:16:10et avec tous ses défenseurs battus,
00:16:12on voit que Mouwaka arrive, Boudéen arrive,
00:16:15et oui, c'est des occasions très, très franches.
00:16:17Arriver à passer derrière la ligne comme ça,
00:16:19à jouer des deux contre un sur Marcus Smith qui est arrière ce jour-là,
00:16:22c'est des occasions très, très franches
00:16:24qui sont normalement très rares dans une partie,
00:16:26mais qu'on a réussi à produire au moins 3 ou 4 fois.
00:16:30Alors, si je reviens un tout petit peu en arrière
00:16:33sur la capture précédente, il y a un point qui est intéressant,
00:16:35c'est que cet espace-là de 10 mètres le long de la ligne,
00:16:38il est souvent comblé dans les défenses
00:16:41par la montée de l'arrière dans cette zone.
00:16:44Là, les Anglais ont décidé,
00:16:47c'était le cas aussi en Irlande,
00:16:49de ne pas faire monter de l'arrière dans cette zone-là.
00:16:53Il est possible que les Français l'aient vu, non, Jean-Bac ?
00:16:57Oui, ils l'ont certainement vu, ils l'ont certainement étudié.
00:17:01Les Anglais, en voulant monter haut
00:17:03et en voulant monter très serré comme ça,
00:17:05se disent qu'ils n'ont pas besoin de l'arrière,
00:17:08ou alors qu'en cas d'extrême urgence.
00:17:10Et il faut savoir que Marcus Smith,
00:17:12qui est un 10 de formation et qui joue 99% du temps à l'ouverture,
00:17:18n'a peut-être pas le réflexe de sentir
00:17:20que son ailier et ses centres sont pris
00:17:22et de venir vite réduire l'espace.
00:17:24Alors, il avait certainement peur des chasses des Français,
00:17:27puisque c'est un jeu au pied qu'on utilise beaucoup.
00:17:29Et c'est pour ça, Fabien dit,
00:17:31souvent on donne une image à l'adversaire,
00:17:33mais on est aussi capable de la changer.
00:17:35Il y a une équipe un peu caméléon,
00:17:37c'est-à-dire que les Anglais se disent,
00:17:39l'équipe de France, si on monte trop fort,
00:17:41ils vont nous chasser.
00:17:43Mais là, ils ne sont pas montés.
00:17:45On a joué les espaces.
00:17:47C'est un peu le jeu du chat et la souris.
00:17:49C'est plutôt bien joué, bien fait de la part des Français.
00:17:52Et en plus, Marcus Smith, on voit qu'il n'a pas…
00:17:54Parce que sur la dernière capture que tu as,
00:17:56il est à 25 mètres de barre assise.
00:17:58Il pourrait être entre deux os,
00:18:00c'est-à-dire couvrir le rasant.
00:18:01En étant à 15 mètres, il est là.
00:18:03S'il n'y a la passe et s'il y a le rasant,
00:18:05il peut se retourner et être le premier sur le ballon.
00:18:07Mais ça aussi, il dépend de sa couverture,
00:18:09de son ailier opposé.
00:18:10Là-bas, il y a un portard, à mon avis.
00:18:12Ils ont adapté un peu leur jeu en fonction de la compo
00:18:14et du fait que Marcus Smith avait été replacé à l'arrière ?
00:18:17Oui, et puis de ce qu'ils ont vu, certainement.
00:18:20Je te dis que ce n'était pas habituel
00:18:22de voir des passes après le 10
00:18:24pour s'offrir à une défense très haute des Anglais.
00:18:28Les Irlandais, avant de trouver la faille,
00:18:31ont beaucoup subi.
00:18:33On avait montré deux images la semaine dernière
00:18:35de la ligne d'avantage.
00:18:36Donc nous, ça, ça nous correspondait très bien
00:18:38parce que nous, on fait très peu de passes après le 10.
00:18:40On utilise l'avant deux fois,
00:18:42voire trois fois avant de lâcher le ballon au 3 quarts.
00:18:44Donc ça, c'est parfait.
00:18:46Il y avait comment on va dans ces couloirs-là.
00:18:48On a vu que la semaine dernière,
00:18:49on n'a pas voulu y aller trop vite.
00:18:52Et c'est pour ça que Barassi et Moéfana
00:18:54ont beaucoup participé au jeu avec les avances.
00:18:56J'ai eu une passe autour d'Antoine Dupont.
00:18:58Alors que là, cette semaine,
00:19:00il n'y avait que Moéfana qui avait ce rôle-là.
00:19:02Barassi, on l'a plus retrouvé sur la largeur du terrain.
00:19:05Et on s'est dit, comme il y a ces espaces-là,
00:19:07on met un relais de plus.
00:19:08Bon, là, il se trouve en position d'Ali.
00:19:09Et c'est Ramos qui vient faire le plus.
00:19:11Mais peu importe les numéros qu'on a dans le dos.
00:19:13Et on est passé par tous les relais
00:19:15et par le jeu à la main pour aller dans les couloirs.
00:19:17Tout simplement.
00:19:19C'était ce qui était assez énorme, je pense,
00:19:22vu de la télé aussi, mais vu du stade.
00:19:25C'était la facilité, finalement,
00:19:26avec laquelle l'équipe de France
00:19:29arrivait dans ces espaces
00:19:31avec de la vitesse et pour avancer.
00:19:33Il n'y avait rien qui, dans la défense anglaise,
00:19:36qui posait problème.
00:19:37Alors, les Anglais, pourtant,
00:19:38étaient plutôt costauds au milieu du terrain.
00:19:41Il n'y avait pas forcément de grosses avancées
00:19:43de la part des avants qui étaient chargés
00:19:45de concentrer la défense.
00:19:47Mais par contre, le ballon sortait bien.
00:19:49L'enchaînement se faisait vite.
00:19:50Il n'y avait pas de grain de sable
00:19:53jusqu'à la finition.
00:19:56Jean-Bas, est-ce que toi, de ton côté,
00:19:59hormis ces gestes, ces imprécisions techniques,
00:20:04il y a quelque chose dans la finition
00:20:09qui t'a posé problème, soit en termes de choix,
00:20:12soit en termes de stratégie ?
00:20:17Non, j'ai regardé l'interview de Fabien Galtier
00:20:20qui dit qu'on aurait peut-être pu passer
00:20:22par un rec de plus.
00:20:24Allez, si on va chercher,
00:20:26si vous vous souvenez,
00:20:27il y a Biel Biarré qui déborde sur le côté
00:20:29et qui essaye de faire une passe de basketeur,
00:20:32une passe lobée pour Movaca
00:20:35à quelques mètres de la ligne.
00:20:37OK, peut-être ce cas-là,
00:20:38car le défenseur est entre les deux,
00:20:40mais je n'en suis même pas trop convaincu.
00:20:44Je pense que, et je souhaite
00:20:46que ce soit juste en finir…
00:20:47Je te remercie, Jean-Bas.
00:20:48Pourquoi donc Biel Biarré,
00:20:50au milieu de trois Anglais
00:20:52et avec trois soutiens ?
00:20:55Il va choisir de faire une passe un peu lobée.
00:20:57Oui, voilà, qu'il va choisir
00:20:58de faire une passe un peu lobée.
00:20:59Alors oui, en effet, l'histoire dirait
00:21:02que si on avait fait un rec de plus,
00:21:03mais je ne suis pas convaincu.
00:21:06J'espère croire que c'était un épiphénoène.
00:21:11Je ne sais pas comment on peut dire
00:21:13que ça arrivait,
00:21:14ça n'arrive pas souvent,
00:21:16mais voilà, c'est arrivé ce jour-là.
00:21:18Autant de gâchis sur la dernière passe
00:21:20et le dernier geste.
00:21:21Mais moi, ce qui m'intéresse,
00:21:22c'est tout ce qui s'est passé avant,
00:21:23et tout ce qui s'est passé avant
00:21:24était plutôt bien fait.
00:21:26On a vu quelques erreurs de passes
00:21:27un peu longues,
00:21:28une sur roue mat après un break
00:21:30qui vient dans cette cible de 900,
00:21:32la passe d'Antoine un peu trop haute,
00:21:34avec une grosse montée défensive,
00:21:35le ballon dégueulé.
00:21:36Bon, là on peut faire mieux,
00:21:38ça c'est du structurel.
00:21:39Mais dans ce qui est de tout le reste,
00:21:42des initiatives prises,
00:21:45cette pénalité à la main jouée par Penaud
00:21:48à 90 mètres de la ligne,
00:21:49ça peut être l'essai,
00:21:50on passe,
00:21:51on peut être de l'essai de l'année
00:21:53ou l'essai du tournoi
00:21:54à un véritable gâchis
00:21:55parce qu'Antoine essayait d'attraper,
00:21:57le ballon est un peu haut,
00:21:58il essayait d'attraper le ballon à une main.
00:22:00Alors que c'est pareil,
00:22:01c'est un essai tout fait,
00:22:02et pourtant on part d'une pénalité
00:22:03à la main.
00:22:04Ce départ là aussi.
00:22:06Qui est un peu lunaire.
00:22:09Pour se situer dans le match,
00:22:10on vient de défendre pendant une cinquantaine,
00:22:13une quarantaine de secondes,
00:22:14il y a toujours 0-0 donc,
00:22:16et pénalité sur une faute au sol des Anglais,
00:22:21et les Français sont à 5 mètres,
00:22:236 mètres de leur ligne,
00:22:24et Penaud décide de le rajouer vite,
00:22:27ça va donner effectivement
00:22:29cette situation à nouveau de but vide
00:22:32avec une passe de Ramos vers Dupont,
00:22:36un tout petit peu devant Dupont,
00:22:38que Dupont ne va pas réussir à rattraper,
00:22:40avec pourtant 10 mètres à courir devant lui,
00:22:42et à nouveau une occasion envolée.
00:22:45Et la question donc,
00:22:47qui s'est posée à un moment au stade,
00:22:51et peut-être aussi pour les gens devant l'écran,
00:22:54même si au stade on voit mieux certaines choses,
00:22:56notamment tout ce qui est en dehors du champ des caméras,
00:22:58c'est qu'à partir de la 25e, 30e,
00:23:01on a senti chez les joueurs français une fatigue,
00:23:04une plus grosse difficulté à se déplacer,
00:23:07et ça a rappelé un peu le France-Irlande d'il y a 2 ans,
00:23:13à Dublin, qui était avec une programme à mi-temps
00:23:16assez fantastique, tout feu tout flamme,
00:23:18où les Français avaient décidé de jouer,
00:23:21y compris dans des zones où à l'époque,
00:23:23ils n'avaient pas l'habitude de jouer,
00:23:24ça avait donné un essai extraordinaire de Damien Penaud
00:23:27sur un ballon qui traînait dans les 22 mètres français.
00:23:31Mais ça avait aussi été critiqué a posteriori par Fabien Galtier,
00:23:36parce qu'en fait il y avait eu un effet boomerang,
00:23:39les joueurs n'étaient pas habitués à jouer dans ces zones-là,
00:23:41chez Fabien Galtier il y avait toujours cette idée de gestion de l'énergie,
00:23:44il ne faut pas trop porter le ballon,
00:23:47il ne faut pas partir de trop loin,
00:23:49parce qu'au niveau international,
00:23:50il y a une question d'énergie qui est importante,
00:23:52et donc la question était un peu celle-là,
00:23:54est-ce que sur ce coup-là,
00:23:55mais il y en a peut-être eu d'autres dans le cours du match,
00:23:58il n'aurait pas fallu se contenir pour mieux gérer l'énergie
00:24:04qui a peut-être fini par manquer après ?
00:24:07Je dis juste un truc,
00:24:08Jean-Baptiste après je te laisse la parole,
00:24:10si on prend,
00:24:11tout à l'heure on a expliqué les entrées dans les 22 mètres,
00:24:14à quel point les français ont été dominants dans ce secteur-là,
00:24:17notamment dans la première demi-heure,
00:24:19si on prend les dix dernières minutes de la première mi-temps,
00:24:22la France ne rentre plus dans les 22 mètres anglais,
00:24:24en revanche les anglais rentrent deux fois dans les 22 mètres français,
00:24:27et si on prend la fin du match,
00:24:28les dix dernières minutes du match,
00:24:3070e, 80e,
00:24:31la France rentre une fois dans les 22 mètres anglais,
00:24:34c'est un essai,
00:24:35et les anglais rentrent trois fois dans les 22 mètres français,
00:24:38ce qui est un peu le signe d'une bascule de dynamique.
00:24:42Oui, oui, c'est évident ce que tu dis.
00:24:45En fait, des études ont été faites,
00:24:48alors le chiffre exact 1,7, 1,8,
00:24:52c'est quasiment, tu te fatigues quasiment deux fois plus
00:24:56à attaquer qu'à défendre,
00:24:58parce qu'il faut se replacer dans la profondeur du terrain,
00:25:00roquer, se relever, bouger le ballon, aller roquer,
00:25:03se relever, rebouger le ballon, se replacer, etc.
00:25:05Alors qu'en défense, t'es sur un rideau,
00:25:07y'a beaucoup de mecs qui sont occupés à se déplacer latéralement
00:25:10et vers l'avancée,
00:25:11y'a la zone de plaquage,
00:25:12mais après c'est que de la circulation,
00:25:14et t'es beaucoup moins en stress quand tu défends
00:25:17que quand tu attaques.
00:25:19Alors, en effet, ça peut poser le problème
00:25:22parce que nos deux fins de mi-temps,
00:25:23et j'avais pas les statistiques, mais tu le vois bien à l'œil nid,
00:25:26c'est que nos deux fins de mi-temps
00:25:28sont très difficiles physiologiquement.
00:25:30Parce que certainement qu'on a perdu énormément d'énergie
00:25:32avec ces longues courses,
00:25:34ces longues séquences de jeu.
00:25:36Mais d'habitude,
00:25:38et comme on l'aurait souhaité,
00:25:40si on avait scoré ces moments-là,
00:25:42en fait la perte d'énergie physiologique que t'as,
00:25:45tu le gagnes en euphorie,
00:25:47en adrénaline,
00:25:50je sais pas comment l'expliquer,
00:25:51mais tu compenses ta fatigue physiologique
00:25:54par une euphorie,
00:25:55par une envie de passer sur les mecs
00:25:57et de gagner et de marquer 10, 20, 30, 40.
00:25:59Et à l'adversaire.
00:26:00Voilà.
00:26:01Et pour l'adversaire ?
00:26:02Et l'adversaire,
00:26:04qui lui prend des essais,
00:26:06au fur et à mesure,
00:26:07baisse la tête, baisse la tête,
00:26:08baisse la tête jusqu'à temps d'éclater.
00:26:10Antoine le dit très bien à la fin du match,
00:26:12Antoine Dupont, il dit
00:26:13« si on marque les deux premiers essais,
00:26:15le match n'est pas le même »,
00:26:16bien évidemment.
00:26:17Peut-être qu'ils n'auraient pas joué
00:26:18cette pénalité à la main, etc., etc., etc.
00:26:21Mais ce qui est sûr,
00:26:22c'est que cet esprit d'initiative
00:26:25et cet esprit d'entreprise,
00:26:27moi en tout cas dans la philosophie
00:26:29que j'ai au rugby,
00:26:30on peut pas l'enlever.
00:26:33J'ai du mal à dire,
00:26:34fallait pas que Damien joue
00:26:37cette pénalité à la main.
00:26:39La preuve, c'est qu'il la joue
00:26:41et que ça fait 95 mètres.
00:26:42Il l'a senti,
00:26:43il a vu que les angles
00:26:44étaient pas bien replacés.
00:26:45C'est peut-être un peu lunaire
00:26:47à cet endroit-là du terrain,
00:26:48c'est pas habituel,
00:26:50mais quel bol d'air,
00:26:52quelle fraîcheur,
00:26:53et tout est parfaitement joué
00:26:54jusqu'à la dernière passe.
00:26:56Donc, en effet,
00:26:57ça a pu nous brûler
00:26:59et ça l'a fait
00:27:00puisqu'on a vu que nos deux dernières
00:27:01dix minutes de chaque mi-temps
00:27:02on est oxy
00:27:03et que ça a donné de la confiance
00:27:06aux Anglais
00:27:07alors que ça aurait dû les éteindre
00:27:08parce qu'on n'a pas marqué
00:27:09et qu'ils se sont dit à chaque fois
00:27:10« putain c'est notre jour,
00:27:11c'est notre jour,
00:27:12ils y arriveront pas,
00:27:13ils y arriveront pas ».
00:27:14Et nous, à chaque fois,
00:27:15en plus qu'on est rentrés
00:27:16dans les trente derniers mètres,
00:27:17les Anglais,
00:27:18ils ont marqué,
00:27:19mais je pense qu'on peut pas
00:27:23tout mettre autour de la data.
00:27:25Et d'ailleurs,
00:27:26j'ai eu une discussion
00:27:27avec Fabien à ce sujet-là,
00:27:28je dis donc que
00:27:30« alors maintenant
00:27:31on va gérer les temps,
00:27:32alors faut pas faire plus de 30 secondes,
00:27:35mais s'il y a un coup à jouer
00:27:36au bout de 30,
00:27:37c'est un peu compliqué pour moi ».
00:27:39Alors bien sûr qu'on peut pas
00:27:40attaquer n'importe comment,
00:27:41comme l'a fait les Japonais
00:27:42ou les Galois
00:27:43sur les premières séquences
00:27:44face aux Français,
00:27:45c'est n'importe quoi.
00:27:46Mais là ça avançait,
00:27:48on avançait,
00:27:49on avait le momentum,
00:27:50on avait le ballon,
00:27:51toutes nos collisions
00:27:52étaient quasiment gagnées.
00:27:53J'ai eu une action
00:27:54à la 47ème,
00:27:56c'est incroyable,
00:27:57mais à fou,
00:27:58il en prend trois,
00:27:59il les envoie valser
00:28:00sur dix mètres,
00:28:01le ballon sort en moins de…
00:28:02il y a un ruck à deux,
00:28:03le one-man ruck,
00:28:04cher à Eddie Jones,
00:28:05maintenant ça va être…
00:28:06ça, ça va arriver les gars,
00:28:07attention,
00:28:08le one-man ruck,
00:28:09il y avait le one-man show,
00:28:10maintenant c'est…
00:28:11toi t'as le ballon,
00:28:12ça sort vite,
00:28:13il y a des mecs qui arrivent,
00:28:14ça joue debout,
00:28:15il y a les trois passes d'avant
00:28:16dans les intervalles,
00:28:17un offload.
00:28:18Et je me suis dit,
00:28:19c'est là où j'ai dit,
00:28:20où j'ai fait l'article ce matin,
00:28:21je me suis dit,
00:28:22c'est inexorable,
00:28:23on va leur passer dessus.
00:28:24Au bout d'un moment,
00:28:25c'est pas possible,
00:28:26on va réussir à marquer,
00:28:27le dernier geste va rentrer
00:28:28et puis là,
00:28:29ils vont s'écrouler.
00:28:30Mais en fait,
00:28:31ce moment-là n'est pas arrivé.
00:28:32Mais pour en revenir
00:28:33à la fatigue physique,
00:28:34en effet,
00:28:35on l'a payé cher,
00:28:37mais je pense
00:28:38qu'on peut s'entraîner
00:28:39encore plus fort
00:28:40pour résister
00:28:41à cette fatigue.
00:28:42Et je pense que
00:28:43si on avait marqué,
00:28:44on aurait été
00:28:45beaucoup moins fatigué,
00:28:46entre guillemets.
00:28:47On aurait peut-être eu
00:28:48la même fatigue physique,
00:28:49mais on aurait été
00:28:50bien mieux mentalement
00:28:51pour absorber
00:28:52les chocs des Anglais.
00:28:54Mais Jean-Bin,
00:28:55hier en conférence de presse,
00:28:56tout le monde se demandait,
00:28:57et la question a été posée
00:28:58à Fabien Galtier,
00:28:59est-ce que l'équipe de France
00:29:00parfois n'a pas été suffisante ?
00:29:03Non.
00:29:04Ça c'est dur
00:29:05de parler de ça.
00:29:06Et puis,
00:29:07suffisante,
00:29:08il y a Thomas Ramos
00:29:09qui fait quasiment
00:29:1099,9%
00:29:11face des poteaux
00:29:12à 35 mètres
00:29:13toute l'année,
00:29:14n'a pas son tic
00:29:15et est un peu cassé
00:29:16ou je ne sais pas trop
00:29:17ce qui s'est passé.
00:29:18Apparemment,
00:29:19il l'a expliqué,
00:29:20il ne loupe pas
00:29:21le coup de pied.
00:29:22On a le même match,
00:29:23on gagne de deux points
00:29:24avec les mêmes scories.
00:29:25On dit,
00:29:26bon,
00:29:27on a gagné quand même
00:29:28et suffisante ?
00:29:29Non,
00:29:30je ne le pense pas.
00:29:31Sincèrement,
00:29:32il y a peut-être
00:29:33des gestes
00:29:34qui vous laissent
00:29:35penser ça,
00:29:36Blachister-Admovaca.
00:29:37Mais quand il a fait
00:29:38il y a trois mois
00:29:39contre l'Argentine,
00:29:40tout le monde crie au génie
00:29:41et personne ne le relève.
00:29:42D'ailleurs,
00:29:43on l'oublie.
00:29:44Moi,
00:29:45je m'en souviens.
00:29:46J'ai dit,
00:29:47c'est un geste assez osé
00:29:48mais il le fait.
00:29:49Là,
00:29:50il essaie de faire
00:29:51bon,
00:29:52le ballon tombe
00:29:53et en plus,
00:29:54c'est un essai.
00:29:55Ça marque derrière.
00:29:56Mais l'insuffisance,
00:29:57non,
00:29:58je n'y crois pas.
00:29:59Fabien a bien répondu.
00:30:00Je ne pense pas
00:30:01que ça correspond
00:30:02à cette équipe-là.
00:30:03Il doit mal lui parler
00:30:04à Admovaca sur l'action.
00:30:05En pleine action.
00:30:06Oui,
00:30:07en pleine action.
00:30:08Et je sais les mots
00:30:09qu'il a dans ces moments-là.
00:30:10Antoine,
00:30:11il n'aime pas trop ça
00:30:12non plus.
00:30:13On a assez de leaders.
00:30:14Je pense que Gregory Aldrid,
00:30:15quand il se relève de mêlée
00:30:16et qu'il voit le talonneur
00:30:17faire des chisteras,
00:30:18ça ne doit pas lui perdre non plus.
00:30:19Mais je pense qu'il y a assez
00:30:20à l'intérieur du groupe
00:30:21de mecs qui sont là
00:30:22pour remettre les choses
00:30:23en place.
00:30:24Voilà.
00:30:25Mais sur le dernier geste
00:30:26ou sur le geste qui sauve
00:30:27parce qu'on peut aussi parler
00:30:28du dernier coup de pied
00:30:29des Anglais
00:30:31On pense que Thomas,
00:30:32Damien Penaud
00:30:33et je crois qu'il y a
00:30:34Gégou dans le coup
00:30:35et peut-être un autre
00:30:36pensent qu'il va taper
00:30:37dans le ballon
00:30:38mais n'ont pas la réactivité
00:30:39pour faire ce rug de survie
00:30:40parce qu'en fait
00:30:41le rebond n'est pas si bon
00:30:42que ça.
00:30:43Ça, c'est des gestes
00:30:44qui comptent.
00:30:45Et c'est vrai que
00:30:46dans ces petits micro détails,
00:30:47la finition,
00:30:48pour moi,
00:30:49ce n'est pas de la suffisance.
00:30:50C'est,
00:30:51j'ose l'espérer,
00:30:52un phénomène
00:30:53qui s'est passé
00:30:54sur ce match-là
00:30:55à ce rendez-vous-là
00:30:56mais qu'on va gommer
00:30:57et qu'on va
00:30:58résoudre
00:30:59pour les prochains matchs.
00:31:00C'est exceptionnel.
00:31:01Il y a eu
00:31:02le sentiment
00:31:03qu'il y avait
00:31:04un effet de contamination
00:31:05sur le terrain aussi
00:31:06quand,
00:31:07à partir du moment
00:31:08où il y a
00:31:09cette première pénalité,
00:31:10le rambrousse raté,
00:31:11puis c'était en avant
00:31:12de Biel-Biarré,
00:31:13il y a eu
00:31:14beaucoup de fautes de mains,
00:31:15il y en a en avant de Penaud,
00:31:16quasiment sous les poteaux,
00:31:17qui donnaient l'impression
00:31:18qu'il y avait
00:31:19un doute
00:31:20qui contaminait l'équipe
00:31:21ou un sentiment
00:31:22d'urgence
00:31:23sur le terrain
00:31:24et donc,
00:31:25il y avait
00:31:26un sentiment
00:31:27d'urgence
00:31:28qui contaminait l'équipe
00:31:29et qui lui faisait
00:31:30faire des petites erreurs.
00:31:31Ça,
00:31:32on n'a pas vu
00:31:33assez de joueurs hier
00:31:34pour pouvoir en parler.
00:31:35Moi,
00:31:36je voulais juste
00:31:37peut-être souligner
00:31:38que
00:31:39les Anglais,
00:31:40aussi,
00:31:41même s'ils ont été
00:31:42quand même
00:31:43bien...
00:31:44Très mauvais,
00:31:45tu disais.
00:31:46Non,
00:31:47non,
00:31:48pas ça,
00:31:49pas ça.
00:31:50Oui,
00:31:51pendant la première
00:31:52mi-temps,
00:31:53oui,
00:31:54c'est vraiment
00:31:55pendant la première
00:31:56fois,
00:31:57même avec le ballon
00:31:58et,
00:31:59par contre,
00:32:00il y a une combativité
00:32:01énorme
00:32:02parce que,
00:32:03vraiment,
00:32:04je pense que
00:32:05s'ils lâchent,
00:32:06ça peut faire lourd
00:32:07et on va montrer
00:32:08juste deux,
00:32:09trois situations
00:32:10où ils ont
00:32:11un peu compliqué
00:32:12la tâche,
00:32:13voire,
00:32:14beaucoup compliqué
00:32:15la tâche
00:32:16des Français
00:32:17avec juste
00:32:18de la combativité,
00:32:19des courses.
00:32:20Ici,
00:32:21c'est là,
00:32:22c'est juste après
00:32:23la relance
00:32:24d'Amir Peuneau
00:32:25d'Amir Peuneau. Peuneau a franchi, il y a un premier ruck juste après la ligne des
00:32:3122 mètres français et on va suivre à partir de ce moment-là Finn Smith et
00:32:35Luc Kowandiki, donc Finn Smith numéro 10 qui se relève. Luc Kowandiki est à l'honneur.
00:32:40Le ballon va être éjecté côté gauche d'Antoine Dupont et les Français vont
00:32:46avoir beaucoup beaucoup beaucoup de champs. Mais Finn Smith et Kowandiki
00:32:49ne vont jamais lâcher leur effort. Kowandiki notamment c'est le plus
00:32:53marquant au départ parce que je pense qu'il s'était dit ne surtout jamais
00:32:57laisser les intérieurs, ne surtout jamais s'arrêter à l'intérieur pour
00:33:01éviter qu'Antoine Dupont fasse son spécial et donc pendant 40 mètres là
00:33:07il va courir à côté de Dupont, il va même à un moment mettre le bras devant
00:33:11Dupont pour essayer de l'empêcher d'aller vite. Il joue à l'honneur. On le rappelle
00:33:13Finn Smith il est déjà ici aussi. On voit qu'il s'est vite relevé, qu'il est en
00:33:18train de se replier et le résultat c'est que quand il y a ce ballon avec
00:33:24Bielle Biarré, elle gauche avec un 1 contre 1 à jouer, à l'intérieur il y a
00:33:31une potentielle solution de passe sur Jalibert et sur Dupont mais elle n'est
00:33:34pas non plus gagnée cette solution de passe parce qu'il y a deux joueurs, il y a
00:33:37deux défenseurs qui reviennent. Donc ça complique un tout petit peu la tâche
00:33:43des Français et on va voir que l'action va rebondir ensuite avec un relais de
00:33:47Ramos et Finn Smith il va continuer à nouveau son sprint et il va revenir à
00:33:55l'intérieur de Dupont. Alors est-ce que là sa situation elle est suffisante pour
00:34:01créer chez Thomas Ramos l'envie de mettre le ballon un tout petit peu plus
00:34:05devant Antoine Dupont ? C'est difficile à dire. En tout cas Ramos il ne peut pas
00:34:10jouer ce 2 contre 1 facilement, tranquillement et ça c'est au mérite
00:34:17des Anglais. Un autre exemple ici qui est très très frappant là on est en tout
00:34:22début de deuxième mi-temps, Louis Bielle Biarré vient de vomir le long de la
00:34:25ligne sous nos ébahis et il arrache un ballon des mains de Marcus Smith qui
00:34:34est emporté par son élan et fait comme on le voit il fait 2-3 mètres de plus
00:34:38après il glisse au sol après s'être fait arracher le ballon et là il va pas
00:34:43relâcher du tout son effort. Marcus Smith il va se replier à toute
00:34:48vitesse je crois que non j'ai pas gardé la capture mais il va se replier à toute
00:34:53vitesse et en fait à l'intérieur du ballon au moment où cette fameuse passe
00:34:57lobée de Louis Bielle Biarré vers Mouvaka sur laquelle Mouvaka va faire en
00:35:01avant, au moment où Bielle Biarré lâche ce ballon et bien il y a Marcus Smith qui est à
00:35:05l'intérieur qui s'est replié à toute berzinque et qui fait que Louis
00:35:10Bielle Biarré doit faire cette passe un peu lobée. S'il n'y a pas Marcus Smith
00:35:14Bielle Biarré fait une passe classique par le bas et Mouvaka la rattrape aisément
00:35:20là il est obligé à faire un petit geste supplémentaire une petite passe
00:35:24lobée qui va arriver du coup un peu haut que Mouvaka va devoir récupérer à une
00:35:27seule main il peut quand même marquer mais il fait en avant
00:35:32et la dernière alors là c'est plus en termes de technique que de combativité
00:35:37même si là on voit Curie, il y a déjà deux plaqueurs sur Antoine Dupont on est
00:35:41à cinq mètres de la ligne Dupont a choisi de partir après un ruck, deux
00:35:45plaqueurs dont un en haut qui est pas n'importe qui qui est Maroui Toge mais
00:35:48Curie va faire petit effort supplémentaire il va aller au ballon
00:35:51directement mettre une main sur le ballon il va tirer fort pendant deux
00:35:56secondes et il va faire lâcher le ballon à Antoine Dupont sur donc une occasion
00:36:00d'essai, pas d'essai à ce moment là mais on est à cinq mètres de la ligne
00:36:04anglaise et il y a de la vitesse donc ça peut être une situation intéressante
00:36:10voilà ils ont pas été brillants mais ils ont été combatifs et j'entendais
00:36:16à un moment pendant la conférence de presse Airborgs Week dire chapeau parce
00:36:20qu'ils bossent beaucoup et je pense que quand il dit ils bossent beaucoup il
00:36:23pensait notamment à ce qu'ils ont fait sur le sur le terrain quoi ils ont beaucoup
00:36:29bossé, ils se sont mis dans des... ils ont essayé en tout cas de... ils sont pas
00:36:34lâchés, ils se sont mis dans des situations...
00:36:37Ils avaient peur tout simplement, comme tu disais.
00:36:41Moi je pense qu'ils ont le mérite, ils ont eu le mérite de s'accrocher, ils ont vu
00:36:48qu'on ne scorait pas, à chaque fois ça leur a donné un petit supplément
00:36:51d'énergie au lieu de les enfoncer, ils ont quand même une troisième ligne
00:36:58qui a été très très dense au niveau du plaquage, un 5-2 devant qui est
00:37:07assez mobile et ils ont depuis... alors ils perdent les matchs de peu aussi alors
00:37:13à part celui-là qui gagne de peu mais dans la tournée d'automne ils ont perdu
00:37:16quelques-uns de peu sur des scénarios un peu incroyables contre l'Australie et
00:37:19tout ça mais ils sont là, ils sont en reconstruction, ils sortent de... il y a
00:37:24deux ans de prendre 50 points etc. Ils sont en train d'essayer de
00:37:29retrouver une identité aussi j'ai l'impression et tout ce que tu
00:37:35montres là Alex ce sont des bons signaux pour l'entraîneur. Au-delà encore une
00:37:40fois de même si on cache le score, c'est de se dire que mon équipe, on a des
00:37:46joueurs qui se battent. Ça aurait été facile pour Marcus Smith,
00:37:50cette action ça peut... en plus elle est incroyable, ça fait des échanges, ça part
00:37:54dans un sens, il y a un coup de pied-penot qui tape dans le sens et Marcus Smith
00:37:57décide de contre-attaquer un peu à la... il est cuit, tu sens qu'il est cuit et il
00:38:01se fait arracher le ballon. Il aurait pu se mettre, aller, rester à
00:38:05quatre pattes et se dire bon allez moi là, bien le barrer, je le reverrai à la télé
00:38:08la semaine prochaine. Eh ben non, il s'est relevé, il s'est battu alors que
00:38:12pourtant c'est pas... on pourrait croire que ce garçon doué, talentueux machin
00:38:17c'est pas sa première spécificité. Kowandiki, on pourrait le penser mais
00:38:20Marcus Smith peut-être pas. Et la semaine dernière en Irlande, ils sont
00:38:27aussi battus parce que les autres ils ont bastonné, ils n'ont pas trouvé les
00:38:30solutions, ils sont montés forts et tu sens que cette équipe elle est en train de
00:38:34progresser là sur ces derniers mois, même si les résultats n'ont
00:38:38pas été très bons pour eux. Et Jean-Baptiste, ces dernières semaines on disait que le
00:38:43banc français avait fait du bien, là on a l'impression que le banc anglais a été
00:38:46meilleur. Ouais, ça a été l'une de... Donc là, si on se remet dans la peau de
00:38:52l'entraîneur, qu'on regarde le résultat net, donc ok on a parlé de la finition,
00:38:56notre mêlée, je trouve Winnie tombe souvent, il avait déjà tombé beaucoup
00:39:02face aux Gallois, alors est-ce que c'est les autres qui trichent, est-ce que
00:39:09c'est lui qui est un peu fatigué, mais tôt dans le match, donc on n'a pas une
00:39:11mêlée très dominante, à défaut pas dominée non plus mais on n'arrive pas à
00:39:15faire, au niveau international c'est un peu plus dur, mais on n'arrive pas à
00:39:18faire cet effort-là, pourtant c'est notre fond de commerce. Et puis quand
00:39:22Georges-Henri Colomb branle, c'est toujours une ou deux pénalités prises, et une qui
00:39:27nous coûte cher, pourtant il a le talonneur de mêlée à côté de lui, c'est
00:39:31marchand, il a Cyril Bayne qui est frais à côté gauche, voilà. La rentrée
00:39:38d'Auradou est entre guillemets un peu faible, alors même si c'est lui qui
00:39:44loupe les coups d'envoi, il n'y a pas que lui sur l'action, parce qu'il y a ses
00:39:46lifteurs aussi qui font peut-être pas très bien le job, mais je l'ai vu une ou
00:39:49deux fois subir énormément en défense, vraiment se faire aplatir quoi, je le
00:39:56trouve léger, et c'est pas tant notre coaching momentané qui n'a pas été bon,
00:40:00c'est peut-être la sélection des joueurs qu'on a mis sur le banc et qui
00:40:03peut poser question, le 6 et 2, alors qu'on fait pas rentrer le 2, on fait 6 et 1
00:40:08du coup, Gaëtan est pas rentré, dans ces cas-là pourquoi on n'en fait pas 7 et 1,
00:40:14et pourquoi pas 5 et 3, échanger la charnière, mettre Dupont à l'ouverture,
00:40:18enlever, enfin voilà. Ça, ça m'a posé problème, mais plus que le coaching,
00:40:25c'est peut-être la sélection des joueurs sur le banc qui, voilà, qui
00:40:30arrivent à entrer, je l'ai pas vu. Jégou a eu 2-3 fulgurants sur les 10
00:40:34premières minutes et après il s'est éteint, on le voit dans une séquence des
00:40:37Anglais à la fin, il n'arrive plus à circuler autour des rucks, il est
00:40:41en grande difficulté physiologique lui aussi, alors qu'il est normalement frais,
00:40:45mais il s'est vite asphyxié, le petit le garrec a pas trop pesé dans le
00:40:51monnay time, bien au contraire, voilà. Donc ouais, j'ai senti cette, à partir de la
00:40:5755e, là, inexorablement, et bien qu'à force de gâcher et en voyant les
00:41:04autres se refaire la frise, inexorablement, on a des pertes sur un coup
00:41:07de dé dans le monnay time, et c'est ce qui s'est passé à la fin, malheureusement.
00:41:12Ce qui a compliqué la tâche des Français, c'est que, en plus de leur
00:41:19mauvaise, de leur inefficacité offensive, ils ont été aussi friables
00:41:27défensivement. Il y a quatre essais encaissés, je crois
00:41:32que c'est pour huit entrées dans les 22 mètres, donc c'est beaucoup, hein Jean-Bac ?
00:41:37Je confirme. Oui, oui, oui, et puis c'est des essais, entre guillemets, c'est pas, on n'a pas
00:41:44subi pendant 12 ou 15 temps de jeu où les mecs tiennent le ballon, et bon, ils
00:41:49jouent très bien au rugby, super. Ça a été, les fameuses fulgurances que
00:41:53nous on faisait avant, et bien là, ce sont les Anglais qui l'ont fait, quoi, ça a été
00:41:57des chaînes très rapides, en fait, quand on a pris les essais.
00:42:01Alors, on va revenir sur trois des quatre essais pour essayer de comprendre
00:42:06ce qui n'a pas fonctionné. Dans le premier cas, on va évoquer un cas
00:42:12qui est assez sensible, c'est celui de Mathieu Jalibert.
00:42:17Tu as reçu beaucoup de messages, Alexandre. J'ai reçu des messages aujourd'hui de gens agacés,
00:42:23que j'ai pointé du doigt la défense de Mathieu Jalibert en me disant
00:42:28que vous imputez la défaite à Mathieu Jalibert. Je n'impute pas la défaite à Mathieu Jalibert, du tout.
00:42:33Mentel.
00:42:37Mais Mathieu Jalibert a raté cinq plaquages, et la curiosité, l'esprit journalistique, on va dire,
00:42:45m'a donné l'envie, hier soir, après le match, d'aller décrypter ces plaquages,
00:42:49de comprendre ce qui s'était passé, de voir si ça avait eu un impact sur le match,
00:42:52ces plaquages ratés, et il se trouve que trois de ces plaquages-là
00:42:57interviennent sur une séquence de deux minutes trente qui conduit au premier essai anglais juste avant la mi-temps.
00:43:04Et on ne va pas dire que c'est la faute de Mathieu Jalibert, cette défaite.
00:43:09On a fait plein de papiers pour dire qu'il y avait tout un tas de circonstances
00:43:12qui ont fait que cette équipe de France a perdu.
00:43:14On peut même dire qu'il y a des Toulousains qui ont fait des erreurs,
00:43:18parce que j'ai l'impression que c'est plutôt les Bordelais qui veulent défendre Jalibert.
00:43:21Peu importe, en tout cas, je pense que c'est intéressant d'aller comprendre.
00:43:26On sait que la défense n'est pas un point fort de Mathieu Jalibert,
00:43:29alors que c'est un point fort de Romain Tamac.
00:43:32C'est un très bon défenseur et on sait que les dix ont parfois du mal à défendre aussi,
00:43:35donc on va se prendre des précautions, je fais attention.
00:43:39Mais en tout cas, on va essayer de comprendre ce que Mathieu Jalibert aurait pu mieux faire
00:43:43sur les deux premiers plaquages qu'il a ratés,
00:43:46qui sont des plaquages sur des lancements de jeu après mêlée,
00:43:51avec à chaque fois un adversaire qui vient directement face à lui,
00:43:54qui est un allié très costaud, Freeman.
00:43:57Là, il y a eu une mêlée, neuf directement pour Freeman et Freeman vise Mathieu Jalibert.
00:44:05J'en bats d'un point de vue technique, sans vouloir jeter la pierre à qui que ce soit,
00:44:08mais juste dans l'analyse, qu'est-ce que Mathieu Jalibert, là, sur le coup, peut mieux faire ?
00:44:13Je pense que ces deux plaquages-là ont conditionné un peu sa partition défensive.
00:44:21Je n'étais pas un très grand défenseur et quand je me suis retrouvé à l'ouverture,
00:44:27certains entraîneurs ont essayé ou m'ont demandé si je voulais être protégé,
00:44:32aller à un autre poste, à un autre endroit du terrain pour ne pas plaquer.
00:44:35Et en fait, Mathieu, c'est un peu gênant,
00:44:39donc là, ce n'est pas ce qui a été choisi par le staff.
00:44:42Je pense que Mathieu, sur ce premier plaquage, il est beaucoup trop haut.
00:44:47C'est-à-dire qu'il sait que ce garçon lui rend certainement 10-15 kilos,
00:44:52qu'il arrive avec de la vitesse.
00:44:54Il voit dans son attitude qu'il n'y a pas…
00:44:57De toute façon, il est pour lui, puisqu'on voit que Moefana, à côté, prend Slade,
00:45:03qu'il n'y a personne à l'intérieur et que c'est Dupont qui s'occupe quoi qu'il arrive de l'intérieur
00:45:06et que si ça passe dans le dos, ça abarcit de s'occuper du numéro 10.
00:45:09Donc, c'est du un contre un, c'est du main-to-main.
00:45:12Et je pense que dans son cadrage, arrivé au dernier mètre,
00:45:17alors c'est une fraction de seconde, mais on voit qu'il est beaucoup trop haut.
00:45:21C'est-à-dire que quand tu es déjà moins costaud,
00:45:24si en plus tu veux aller plaquer au ballon ou essayer d'arrêter un mec très haut comme ça,
00:45:29eh bien, tu t'exposes à ce qui vient de se passer à partir sur les fesses.
00:45:35Mathieu, là, il doit monter vite les 4-5 premiers mètres
00:45:39pour réduire l'espace, pour que le 14 prenne le moins de vitesse,
00:45:43piétiner au moment de l'impact et à un centième de seconde avant l'impact,
00:45:47se baisser, se mettre en cadrage avec des appuis forts et viser en dessous des hanches.
00:45:51Parce qu'il y a un rapport de force qui est trop déséquilibré.
00:45:55C'est un mec qui doit faire 95 kilos.
00:45:58Mathieu en fait 80, 85 maximum, tout habillé, il en fait 85.
00:46:05Là, sincèrement, en choisissant de le prendre haut,
00:46:09c'est vraiment la pire des options qu'il peut faire.
00:46:11Et je pense que ça s'est rentré dans sa tête.
00:46:13Là, il s'est dit « Merde, j'ai loupé ».
00:46:14Ça conditionne le plaquage suivant.
00:46:16Et ça conditionne exactement le plaquage suivant.
00:46:18On est tout à fait…
00:46:19Qui a lieu une terme de suite plus tard, à nouveau sur une mêlée.
00:46:22Ce qui est intéressant, c'est que cette action-là,
00:46:24enfin ce premier plaquage fait que les Anglais,
00:46:26on rentre facilement dans les 22 mètres français
00:46:29parce qu'il y a un freeman avant sur 2-3 mètres,
00:46:32un ballon rapide, un petit coup de pied de chasse du numéro 10,
00:46:35les bleus sont sous pression, ils se dégagent,
00:46:37ils rendent un ballon relançable pour les Anglais.
00:46:41Et le ballon, du coup, revient à proximité de l'embute français,
00:46:46à nouveau une mêlée et le premier attaquant,
00:46:48à nouveau freeman qui vise Mathieu Jalibert.
00:46:51Voilà, et comme Mathieu a dans sa tête le dernier lancement,
00:46:55le BEM un peu plus loin, là, il y a encore plus d'urgence
00:46:57parce qu'on est très près de la ligne.
00:46:59Mathieu monte très fort sur ce…
00:47:01parce qu'au départ, ils sont sur la ligne d'embute.
00:47:03Il monte très fort sur ses cinq premiers mètres pour aller le chercher
00:47:06et au lieu d'attendre le dernier moment pour se mettre en bas,
00:47:08il se met très tôt, très bas, sur ses appuis,
00:47:11avec les fesses un peu en arrière.
00:47:13Et là, freeman, pas Morgane, pas l'acteur,
00:47:16freeman tout court, je ne sais pas son nom.
00:47:19Notre ami, il est là le 14, et bien lui au lieu de…
00:47:21Tommy, c'était Tommy, freeman.
00:47:23Tommy, pardon, son cousin.
00:47:25Au lieu d'aller lui péter dans la gueule,
00:47:29il fait juste ce petit cadrage, ce petit crochet extérieur,
00:47:32ce petit cadrage des bords et il lui casse le bras droit.
00:47:38Voilà, donc je pense que le premier influe sur la posture de son deuxième.
00:47:41Il aurait dû avoir la posture sur le premier déjà au dernier moment
00:47:44parce que si on se met trop bas trop tôt,
00:47:46on a les pieds dans le béton et on est trop facilement…
00:47:49c'est trop facile pour l'attaquant de nous travailler.
00:47:52Voilà, il y a un temps, c'est très difficile,
00:47:54c'est allez, un centième de seconde avant que le mec arrête sur toi,
00:47:58c'est peut-être un ou deux mètres,
00:48:00où tu te baisses, tu vas cadrer et tu te jettes dans les jambes.
00:48:02Sur le premier, il est trop haut, sur le deuxième, il se met bas trop tôt
00:48:06et il est un peu sur l'arrière, les pieds dans le béton et il se fait prendre.
00:48:09Est-ce qu'il aurait fallu, la question,
00:48:12je l'ai posée ce matin dans ce papier,
00:48:14parce qu'en fait, l'an dernier, par exemple, contre l'Irlande,
00:48:17avec Dantier et Ficou comme centre, je crois,
00:48:20le choix avait été fait de mettre Mathieu Jalibert
00:48:23sur les lancements de jeu en deuxième centre,
00:48:26ce qui lui permettait aussi, avec sa vitesse, de gérer les grands espaces au large
00:48:29et de ne pas se retrouver directement dans la zone de collision
00:48:32qui est celle du numéro 10, qui est une zone le plus clé.
00:48:35Oui, c'est possible, il y a des équipes le font.
00:48:40La Rochelle est spécialiste en la matière,
00:48:43parce qu'ils protègent toujours, que ce soit le petit Reuss,
00:48:45qui est parti à Montpellier, ou Astoy,
00:48:48ou à Ouest, ils le mettent en position de second centre,
00:48:53ou des fois même dans le couloir, sur les touches.
00:48:56A l'Australie, ils faisaient ça avec Follet, je me rappelle, le couloir.
00:48:59Voilà, il y a des parades à ça.
00:49:05Moi, je n'en suis pas trop friand,
00:49:08parce que ça demande pas mal de minutes et d'entraînement de practice
00:49:14et de focaliser un joueur comme ça,
00:49:17qui avait déjà pas mal de pression par rapport au contexte,
00:49:20il y a une terme que j'ai libérée en Ramos,
00:49:23et lui dire « bon, on te met sur le terrain,
00:49:26c'est un peu par défaut déjà, parce que c'est l'autre qui a pris le carton,
00:49:29mais tu sais que t'es pas le choix numéro 1, t'es parti en novembre,
00:49:32mais en plus, tu vas pas te mettre à plaquer,
00:49:34parce que t'es nul en défense, on te met à l'aile. »
00:49:36Ou au centre, il y avait une part de management aussi,
00:49:40j'imagine, dans le groupe.
00:49:43Et puis peut-être que ça a été étudié,
00:49:45et que tout simplement, Mathieu a dit « non, non, pas de problème,
00:49:48je défends toute l'année à l'ouverture à Bordeaux,
00:49:51je vais le faire là aussi, et vous inquiétez pas. »
00:49:54Là aussi, Damien Penaud a loupé beaucoup de plaquages,
00:49:59Alexandre Roumat, il en a pas loupé beaucoup, mais il en a fait 4.
00:50:02Pour un deuxième ligne, c'est très rare à ce niveau-là,
00:50:05donc où était-il, je sais pas.
00:50:07On peut tout expliquer, mais je pense pas que ça soit...
00:50:10Oui, c'est un point d'amélioration pour Mathieu,
00:50:13pour le niveau international,
00:50:16quand t'es ciblé après...
00:50:18Moi, j'ai été pas mal ciblé, parce que je défendais un peu Tom Sandy.
00:50:22Quand t'es ciblé après, ça donne une...
00:50:24Ou bon, James, beaucoup de tout ville d'ouverture étaient ciblés.
00:50:27Quand t'es ciblé, ça donne une grosse indication
00:50:29quand même d'un point faible à l'adversaire.
00:50:34Moi, je pense qu'il doit assumer.
00:50:37S'il a la chance de rejouer la semaine prochaine,
00:50:39il montrera à tout le monde qu'il sait défendre, et mieux que ça.
00:50:41Je pense qu'il peut faire largement mieux que ça.
00:50:44Tu l'auras gardé jusqu'au bout, toi, sur le terrain ?
00:50:46J'en vois, toi, en tant que coach.
00:50:48Alors, j'ai compris. Je pense comprendre.
00:50:50On repasse devant, et on veut peut-être...
00:50:53Suite à ces images qu'on a dans la tête quand on est coach,
00:50:56donc les trois plaquages manqués,
00:50:58et puis ces deux-là sur mêlée,
00:51:01on se dit, bon, allez, je densifie ma ligne de défense,
00:51:05je fais passer Antoine Dupont, qui est un plaqueur,
00:51:08un très bon plaqueur, un gratteur, un chien qui a encore du gaz.
00:51:12Je le fais passer là, à l'ouverture.
00:51:15Mais est-ce que ça a été bossé dans la semaine ?
00:51:20Est-ce que c'est lui en priorité qui aurait été ?
00:51:23Là, je me suis posé question.
00:51:24J'ai dit, pourquoi on le fait comme ça, maintenant,
00:51:28à cet endroit-là du terrain ?
00:51:29Et à ce moment-là, j'ai eu une questionnement.
00:51:32Je ne saurais pas te répondre.
00:51:34On peut souligner quand même que Mathieu Jalibert,
00:51:38s'il a eu ses plaquages ratés,
00:51:40s'il y a un moment, il a fait une petite passe
00:51:42qui a mis Auradou sous pression dans les 22 mètres aussi.
00:51:44À part ces choses-là, il a fait un très bon match offensivement,
00:51:48avec beaucoup de sobriété.
00:51:50On l'a vu dans ses animations dont Jean-Baptiste parlait en début de match.
00:51:54Il les a super bien menées.
00:51:56Il n'a jamais fait le pas de trop.
00:51:58Il a été patient.
00:51:59Il a été patient.
00:52:01Et il a aussi déclenché quelques coups en deuxième mi-temps,
00:52:04dans les dix premières minutes de la deuxième mi-temps,
00:52:06avant sa sortie, qui montaient en puissance,
00:52:09qui prenaient confiance.
00:52:10Effectivement, par rapport à ça,
00:52:12le choix du coaching interroge.
00:52:16Voilà.
00:52:17Sincèrement, je l'ai trouvé…
00:52:19Alors, je vois encore le verre à moitié plein.
00:52:22Dans le contexte où c'était…
00:52:24D'ailleurs, je l'ai écrit la semaine dernière,
00:52:25j'étais persuadé que c'était Thomas Ramos qui allait jouer,
00:52:27par rapport au projet de l'équipe de France, au système, etc.
00:52:30Il a été blessé, on l'a dit.
00:52:32Voilà.
00:52:33À Bordeaux, Mathieu Jalibert prend beaucoup de jeux à son compte.
00:52:36C'est-à-dire que c'est une fois autour du 9
00:52:38et après c'est autour de Mathieu.
00:52:40Une fois autour du 9, après autour de Mathieu.
00:52:42Autour de Mathieu, autour de Mathieu.
00:52:43Il est au fond du terrain, il déclenche les contre-attaques,
00:52:45c'est lui qui met les parts dessus.
00:52:47C'est beaucoup centré autour du 10.
00:52:50L'équipe de France, c'est beaucoup centré autour du 9.
00:52:52Donc, ça peut-être explique cela.
00:52:53Là, il a été très patient.
00:52:55Et puis, il a joué juste.
00:52:56Il n'a pas été trop loin, il a eu un très bon jeu au pied.
00:52:59Alors, oui, il y a l'enchaînement de cette séquence à trois plaquages manqués
00:53:03et de ce ballon récupéré dans les 22
00:53:05qui jette un peu comme une grenade au gros qui se présente à côté de lui.
00:53:09Mais je me dis aussi qu'il a un mec de 120 kg à côté de lui.
00:53:13Bon, voilà, ce n'est pas non plus un parpaing qui lui gère.
00:53:16C'est un radou.
00:53:17Oui, et ce beau gros radou fait une manette
00:53:20et ça nous remet sous pression dans les 22.
00:53:23Et peut-être que quand Fabien parle de chaos,
00:53:27C-A-H, etc., il est là le chaos.
00:53:31Il est peut-être aussi dans la tête de Fabien à ce moment-là,
00:53:34avec son staff.
00:53:35Et ils disent bon, attends, il loupe.
00:53:37Bon, là, il a acheté le ballon.
00:53:38Allez, on le sort.
00:53:39On met Antoine.
00:53:40Attention, ils reviennent fort.
00:53:41Voilà, il y a eu peut-être un peu de précipitation.
00:53:43Mais c'est vrai que ça, je ne l'ai pas compris, ce coaching-là.
00:53:46Et je n'ai, entre guillemets, pas vu l'apport du banc
00:53:49comme on en a parlé tout à l'heure.
00:53:52On va regarder les deux autres essais de fin de match
00:53:56en rappelant qu'il y a eu avant ces essais-là
00:54:00des ratés sur des renvois qui pèsent très, très lourd.
00:54:03Il y a trois renvois perdus en deuxième mi-temps.
00:54:05Ça pèse très lourd dans le déroulé du match,
00:54:07même si un renvoi réceptionné n'aurait pas forcément signifié
00:54:12une action d'essai, etc.
00:54:15Mais ça veut dire que tu repars dans le camp adverse
00:54:17et c'est plus compliqué pour l'adversaire.
00:54:19Là, Horadou vient de lâcher, de se faire lober par un renvoi.
00:54:24Et les Anglais arrivent à proximité des 22 mètres.
00:54:28Je décris la situation, Jean-Bas.
00:54:32Finn Smith reçoit une passe,
00:54:34donc l'ouvreur anglais reçoit une passe de son demi de mêlée.
00:54:37Il est plutôt en profondeur et il est orienté vers sa gauche à lui.
00:54:42Et on voit que ça a un impact sur la couverture,
00:54:46sur l'anticipation de Thomas Ramos qui,
00:54:48voyant l'orientation de corps de Finn Smith,
00:54:52commence à partir côté opposé, vers sa droite à Thomas Ramos.
00:54:59Parallèlement à ça, sur l'aile opposée,
00:55:01on voit Freeman qui est contre la ligne complètement
00:55:03et Louis Biel-Biarré qui est à l'opposé.
00:55:05Le ballon va revenir vers eux.
00:55:09Ça a une inspiration, Jean-Bas, pour toi.
00:55:11Finn Smith, finalement, après avoir orienté son corps à gauche
00:55:15et fait semblant d'aller jouer de ce côté-là,
00:55:18change de sens et lâche une petite chandelle,
00:55:22pas très haute, mais un coup de pied dans le dos de Biel-Biarré.
00:55:27Le fait que Finn Smith ait eu cette orientation côté gauche,
00:55:33on est d'accord, Jean-Bas, que ça a un impact sur Ramos
00:55:38qui ne peut plus être proche de la zone de réception.
00:55:43Bien évidemment.
00:55:45On est à la sixième ou la septième phase de jeu.
00:55:50C'est un peu dans le désordre.
00:55:56On voit que les Anglais n'ont pas trop de solutions.
00:56:00Pour moi, Finn Smith, c'est de la pure improvisation.
00:56:03Il reçoit ce ballon.
00:56:05Il voit qu'à gauche, c'est bouché, qu'il n'y a pas de surnombre.
00:56:07Ils sont quatre. Il y en a cinq en face.
00:56:09Thomas Ramos, lui, anticipe le côté d'attaque.
00:56:14Là, Finn Smith fait demi-tour sur lui-même.
00:56:16Il repart de l'autre côté. Il voit cet espace libre.
00:56:21Ce n'est même pas une passe au pied.
00:56:23Ce n'est pas un ballon ni une chandelle.
00:56:25C'est entre les deux à la lutte.
00:56:27Sauf que là, c'est très dur.
00:56:29Biel-Biarré est en reculant.
00:56:31Par rapport à où ça va tomber,
00:56:34si tu remets la photo d'avant,
00:56:38Biel-Biarré, pour arriver là, a à peu près 12 mètres à faire.
00:56:41Freeman, il en a 22.
00:56:44A 22 mètres, il arrive avec plus de vitesse que Biel-Biarré
00:56:48qui est un peu statique sous le ballon.
00:56:51L'image est incroyable.
00:56:55Là, ce qui est intéressant, c'est qu'on voit qu'il y a un élément qui est important.
00:56:58Souvent, on dit que sur les Jeux aériens, c'est de sauter en premier.
00:57:01Pas sauter trop tôt non plus.
00:57:03Et là, Biel-Biarré a encore un pied au sol.
00:57:06Freeman, lui, qui arrive avec beaucoup de vitesse.
00:57:13Tu sens que c'est un saut vers l'avant.
00:57:16Il est à pleine vitesse.
00:57:19Ce qui est incroyable à ce moment-là de la partie,
00:57:22avec les conditions climatiques et certainement le ballon un peu glissant,
00:57:25c'est d'arriver, et c'est l'image d'après que tu m'as montrée,
00:57:28c'est d'arriver à aller attraper le ballon.
00:57:31Alors, ça se joue à 10 centimètres.
00:57:34Mais attraper le ballon comme ça, à pleine vitesse, en allant très haut,
00:57:37à deux mains, sans le mettre entre guillemets dans la niche,
00:57:40se servir de ses coudes et que c'est pas pour le contrôler,
00:57:43c'est du très haut niveau.
00:57:46On va dire que les Français ont raté des plus faciles, samedi.
00:57:49Ouais, ouais, ouais.
00:57:52Là aussi, il faut faire le tri, parce que c'est vrai qu'on les a…
00:57:55C'est la section de basse.
00:57:58C'est ça.
00:58:01C'est vrai, c'est vrai.
00:58:04Et en fait, le geste qu'il fait là, il est assez improbable.
00:58:07Mais là, pour moi, c'est toute cette action, à partir du moment
00:58:10où Phil Smith, pour moi, c'est du pur instinct.
00:58:14Parce que ça n'a pas été programmé.
00:58:17Mais ça a eu l'effet de perdre Thomas Rameau sur l'action,
00:58:20parce qu'il est parti en couverture de l'autre côté.
00:58:23Vous savez qu'il ne reste plus qu'une minute d'émission.
00:58:26Il ne reste plus qu'une minute, mais il ne reste plus qu'un essai.
00:58:29Il ne reste plus qu'un essai.
00:58:32C'est quasiment pas mal.
00:58:35Et donc, malgré toutes ces erreurs,
00:58:38la France était encore devant à 78-51,
00:58:41et même un peu plus que ça.
00:58:44Et elle avait marqué un essai formidable.
00:58:47On aurait pu revenir sur ces essais,
00:58:50les deux essais français de la deuxième mi-temps
00:58:53qui sont très bien construits ou très bien sentis.
00:58:56Mais il y a cette dernière situation,
00:58:59cette dernière touche obtenue par les Anglais
00:59:02après un cafouillage dans un ruck,
00:59:05sur lequel on ne va pas revenir non plus.
00:59:08Il y a quand même quelque chose à raconter sur cet essai anglais,
00:59:11et notamment sur la défense française.
00:59:14Le premier aspect, Jean-Bas, c'est qui défend dans le ruck ?
00:59:17Dans le ballon.
00:59:20Dans le ballon, c'est une pénale douche.
00:59:23On peut voir qu'il y a du monde.
00:59:26On peut être quasiment sûr
00:59:29qu'ils vont faire un ballon porté à ce moment-là du match,
00:59:32ou peut-être un faux ballon porté.
00:59:35Mais à partir du moment où on les voit redescendre
00:59:38et se mettre en structure, malheureusement,
00:59:41c'est Antoine Dupont qui est numéro 10 à ce moment-là.
00:59:44Vous le voyez à gauche.
00:59:47Tous les avants français sont investis dans le ballon porté
00:59:50pour les contrer, et même Damien Penaud
00:59:53qui est normalement sur l'aile droite.
00:59:56Et le Garrec est sur le fermé.
00:59:59De l'autre côté, numéro 10 Dupont, numéro 12 Moefana,
01:00:02numéro 13 Barassi, le 14 Biel-Biarré
01:00:05et Thomas Ramos qui doit fermer.
01:00:08Donc on est 5.
01:00:114 plus 1 avec Thomas Ramos là-bas qui est à l'extérieur.
01:00:14Et eux, en face, ils ont toute la famille.
01:00:17Le 10, les deux Elier.
01:00:20On va le voir tout de suite.
01:00:23On est vraiment dans une situation
01:00:26avec Antoine Dupont
01:00:29avec Antoine Dupont,
01:00:32Moefana, Barassi et Biel-Biarré
01:00:35qui défendent.
01:00:38Tous les autres sont battus, concentrés par le maul.
01:00:41Donc la situation idéale
01:00:44voudrait qu'à l'intérieur d'Antoine Dupont
01:00:47qui est numéro 10, normalement,
01:00:50on ait 1 ou 2 troisième ligne qui permettrait à Antoine Dupont
01:00:53de cadrer le numéro 12 adverse.
01:00:56Cette animation offensive
01:00:59est faite quasiment par tout le monde.
01:01:02C'est-à-dire que c'est une passe assez large.
01:01:05L'objectif des Blancs, c'est d'aller attaquer
01:01:08le deuxième et le troisième défenseur,
01:01:11c'est-à-dire notre 12 et notre 13
01:01:14ce qu'ils font très bien.
01:01:17Mais à partir de ce moment-là,
01:01:20ce que je regrette, c'est le choix des Français.
01:01:23Mais en effet, c'est facile devant l'écran,
01:01:26la 79e et 14, de se dire
01:01:29on va les rusher, on va les monter fort, réduire les espaces,
01:01:32c'est-à-dire monter le plus fort possible
01:01:35pour les mettre en difficulté sur les transmissions.
01:01:38Toi, tu aurais voulu qu'ils fassent ça.
01:01:41Que Thomas Ramos laisse le dernier là-bas collé à la touche,
01:01:44qu'on fasse chacun le sien,
01:01:47que Biel-Biarré vienne fermer dans le dos très fort et que Thomas l'accompagne
01:01:50pour laisser un plus un, voire un plus deux à l'extérieur
01:01:53et les obliger à faire le geste incroyable de la passe cloubée
01:01:56ou de la passe au pied pour qu'ils aillent peut-être marquer en coin
01:01:59et que la transformation soit difficile.
01:02:02Bon, c'est pas leur choix et ils font tous à peu près le même choix,
01:02:05c'est-à-dire qu'ils se mettent un peu sur les talons et ils disent
01:02:08on est en sous-nombre de deux, on va les contrôler. Vas-y.
01:02:11Voilà.
01:02:14Donc les contrôler, ça veut dire
01:02:17qu'en attaquant, dès qu'il fait la passe, je décale d'un
01:02:20C'est-à-dire que je me laisse l'option de partir de décaler, c'est pour ça qu'il y a deux flèches,
01:02:23c'est-à-dire que c'est les deux options possibles.
01:02:26Tout à fait. Donc Moé Fana avec le numéro 12
01:02:29cadre son 13 là, il l'a dans les mains et s'il faisait la passe à l'autre,
01:02:32il pourrait se décaler et Barassi va aller chercher,
01:02:35le disque est dans le dos et Biel-Biarré prend dans la verticalité l'autre
01:02:38et Thomas Ramos le dernier.
01:02:41Sauf que là, sur l'image d'après, on voit que tout le monde décide
01:02:45de contrôler et Barassi, lui,
01:02:48au lieu de contrôler encore, il envoie qu'il a Moé Fana à son intérieur
01:02:51qu'il n'y a encore pas de danger,
01:02:54enfin il y a du danger mais on est à 15 mètres de notre ligne,
01:02:57on peut rattraper le coup encore, on sait qu'on a Thomas Ramos
01:03:00encore là-bas à l'extérieur qui peut nous garder le dernier.
01:03:03Donc il suffisait juste encore de décaler d'un à ce moment-là,
01:03:06que Barassi prenne le 23 et que Moé Fana
01:03:09prenne le 10 et on avait rétabli
01:03:13le surnombre, sauf que dans l'urgence et sous la fatigue certainement,
01:03:16on se fait aspirer.
01:03:19Donc là, il y en a trois qui contrôlent,
01:03:22un qui avance et qui tourne les épaules, c'est Barassi.
01:03:25Malheureusement, avec des joueurs de ce niveau-là, ça ne pardonne pas
01:03:28et le trou a été pris à l'endroit où on l'aura laissé quasiment.
01:03:33Pour résumer, on aurait pu avoir un scénario
01:03:36où tout le monde rushe
01:03:39et où Biel-Biarré monte vite
01:03:42et Biel-Biarré lui monte sur le 10 ici.
01:03:45Il va fermer, il va forcer.
01:03:48Mais ce n'est pas le choix qui est fait.
01:03:51C'est un choix de contrôle et ensuite par contre dans le contrôle,
01:03:54à un moment, il y a Barassi qui monte.
01:03:57Si on décide de contrôler, il faut contrôler jusqu'au bout,
01:04:00il faut revenir à l'égalité numérique.
01:04:03C'est-à-dire que Barassi aurait dû se retrouver, si tu mets ta petite flèche blanche,
01:04:06allez, 3 mètres,
01:04:09même un peu plus derrière Moéfana,
01:04:12voilà, exactement, voilà, ici.
01:04:15Et Biel-Biarré avec lui, on n'a pas Thomas Ramos qui apparaît mais qui n'est pas loin
01:04:18et qui garde son ailé là-bas.
01:04:21On doit pousser jusqu'à temps de rétablir
01:04:24l'égalité numérique, c'est-à-dire Barassi en face du 23.
01:04:27Et là, après, on peut monter et prendre chacun le sien.
01:04:30Il manque un temps à Barassi
01:04:33pour aller contrôler.
01:04:36Voilà.
01:04:39Et là, c'est le drame.
01:04:42Et là, c'est le drame parce que là,
01:04:45on passe d'une victoire
01:04:48à une défaite.
01:04:51J'étais content quand même, j'ai passé un bon moment.
01:04:54C'est chiant.
01:04:57Non, non, une mention spéciale,
01:05:00les piliers, on ne les récompense pas assez.
01:05:03Une mention spéciale à Gros.
01:05:06On garde les images. J'en suis sûr qu'on arrivera à parler de lui dans le tournoi
01:05:09parce qu'il fait un début de tournoi formidable
01:05:12et on avait fait quelques trucs avec lui mais comme on a étiré
01:05:15la séquence et après, M. Paturé...
01:05:18Donc...
01:05:21Si Gros nous entend, c'est de la fausse
01:05:24de Jeff Paturo qui nous speed tout le temps mais on voulait faire un truc
01:05:27sur les piliers et le travail obscur.
01:05:30Il vient de me chercher et puis on en reparlera.
01:05:33Tu vas passer un sale quart d'heure, Jeff.
01:05:36C'était sa septième titularisation consécutive avec le 15 de France.
01:05:39C'est vrai qu'il a bien enchaîné, il était titulaire en Argentine cet été pour cette tournée
01:05:42et depuis, titulaire pour la tournée de novembre et titulaire aussi pour les deux premiers matchs
01:05:45de ce tournoi.
01:05:48On en reparlera de lui, on aura le temps, il reste encore des matchs,
01:05:51des émotions, des défaites que tu trouveras superbes
01:05:54et moi que je trouverais inquiétantes et puis on en reparlera.
01:05:57J'aime pas les superlatifs mais autant la semaine dernière,
01:06:00c'était vraiment pas un récital, c'était une pantomime de rugby
01:06:03face à une équipe de pro D2, là encore je me suis pas sûr.
01:06:06Autant aujourd'hui, je suis pas non plus
01:06:09au fond du seau d'avoir perdu
01:06:12d'un point en Angleterre avec le contenu qu'il y a eu sur le terrain.
01:06:15C'est difficile pour un résultat net.
01:06:18On ne sera pas, on fera pas le grand chelème
01:06:21ce qui est très rare, notamment dans ces années
01:06:24où on se déplace trois fois.
01:06:27On parlera peut-être du résultat net contre l'Italie,
01:06:30on espère qu'on prendra du brut, du net,
01:06:33que tout ira bien. La Dolce Vita, ce sera dans deux semaines
01:06:36contre l'Italie. La semaine prochaine,
01:06:39pas de salon tactique parce que c'est du top 14
01:06:42et on fait pas de salon tactique pour une journée de top 14
01:06:45comme ça en plus de faux doubles, on garde notre énergie pour la semaine suivante.
01:06:48Pourquoi tu pensais trop d'énergie ?
01:06:51En ce moment, j'en ai de l'énergie à revendre.
01:06:54Message à tous les présidents
01:06:57de top 14 et pro D2,
01:07:00Jean-Baptiste Elisalde a de l'énergie.
01:07:03Ah bon ? Incroyable.
01:07:06Vous êtes chiants, pourquoi vous parlez de ça ?
01:07:09Qu'est-ce que je voulais dire, Jeff ?
01:07:12L'Italie, ça sera autre chose.
01:07:15L'Italie, on va mettre les pendules à l'heure, j'en suis quasiment convaincu.
01:07:18Il faut pas que cette défaite-là
01:07:21nous fasse abandonner tout.
01:07:24Il faut pas que cette défaite-là, surtout qu'on n'abandonne pas
01:07:27cette envie de bouger le ballon,
01:07:30cette envie de bouger les hommes, notre projet duo-offensif
01:07:33qui est en train de prendre forme. On sait se séparer du ballon
01:07:36en dépossession, on l'a fait pendant 3-4 ans, on sait à quel moment le faire et tout.
01:07:39Pour moi, c'était un épiphénomène
01:07:42où on a mal fini. Mais il faut croire en ce projet-là.
01:07:45Un peu à l'image du PSG de Dembélé, tu vois.
01:07:48Ou alors on fait jouer Dembélé.
01:07:51Il faudrait gagner les matchs importants aussi à un moment.
01:07:54Ce sera un autre débat, c'est pas le savant actif.
01:07:57C'est tout. Il faudrait bien jouer et gagner les matchs.
01:08:00Ils sont tous importants.
01:08:03Ah bon ? D'accord, on en reparlera.
01:08:06Vous avez deux semaines pour réfléchir à tout ça. Merci les gars, bonne soirée.
01:08:09Merci à vous. Ciao, ciao.

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