Karima Brikh, journaliste : «Cet immobilisme est en train de détruire la France».
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00:00On n'est pas du tout dans une ère de compréhension mutuelle, il n'y a pas du tout, je pense,
00:04cette volonté non plus, on est plutôt dans une période de polarisation, malheureusement
00:09polarisation extrême, où on en fait des débats finalement moraux, où on revient
00:14avec cette tentative, cette tentation de diaboliser l'adversaire, où ce ne sont plus des adversaires,
00:20ce sont des ennemis, entre guillemets, à abattre symboliquement, ils représentent
00:24de l'autre côté le camp du mal, je trouve qu'on est beaucoup dans cette logique étonnamment
00:28très très binaire, et je trouve ça très triste aussi, je trouve pour la France, vous
00:33savez, moi j'ai des liens avec la France depuis plus de 20 ans, j'ai étudié en France
00:37il y a 20 ans, j'habite ici depuis quelques années, je viens ici depuis 20 ans, donc
00:41j'ai un attachement, j'aime ce pays, mais je vois que cet immobilisme est en train de
00:48détruire le pays, c'est comme si le pays s'auto-injectait une sorte de poison d'immobilité
00:54et il y a une volonté de garder les grands principes, et oui, j'en suis, tant mieux,
01:00sauf qu'on ne peut pas faire en sorte justement de mettre des méthodes qui mettent à mal
01:05même le pays, donc ça je trouve ça extrêmement troublant, et sur des thèmes qui sont importants
01:10aujourd'hui, on parlait du droit du sol, la question de l'immigration, de l'identité
01:15nationale, qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui, on a été dans une ère, une sorte de déconstruction
01:18totale, d'ère de sans-frontiérisme, on voit les résultats aujourd'hui, et on voit
01:24que justement il y a des choses à faire aujourd'hui, je pense qu'on ne peut plus faire semblant
01:29que ça n'existe pas, et ça prend ce fameux courage politique d'appliquer ces méthodes,
01:35et j'espère qu'on sera capable de le faire.