Patrick Chassé, commentateur des courses cyclistes sur la chaîne L'Equipe, a fustigé la décision qui a amené sept équipes du peloton à se retirer de l'Étoile de Bessèges, vendredi.
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00:00les coureurs qui ont protesté hier invoquant des gros problèmes de sécurité et du coup ça fait parler non seulement dans
00:08l'univers du cyclisme mais en dehors également et même dans nos émissions hier dans l'équipe de chocs où
00:13l'échange avec entre Christophe Ribeland et Pierre Bouby hier, oui c'est vrai ça faisait monter un sentiment que ceux qui ne suivent pas forcément le vélo
00:20peuvent avoir, c'est se dire qu'est-ce que c'est que cette course d'amateurs et c'est ça qui vous a fait réagir pour rebondir sur cet échange-là.
00:27Oui parce que
00:29Pierre Bouby face à Pierre Roland et Christophe Ribeland lui a une vision évidemment un petit peu partiellaire on peut le comprendre
00:36le vélo a toujours été organisé par des bénévoles. Ce qui surprend un ancien footballeur par exemple
00:43c'est de constater que même les grands champions peuvent venir sur des courses
00:47non pas
00:48amateuristes mais amateurs organisées par des amateurs, des amateurs au sens où ce ne sont pas des gens payés pour ça. Dans le foot je sais
00:54même pas si
00:55en Ligue 1, Ligue 2
00:57la buvette ce sont encore des bénévoles qui sont derrière. Donc vous voyez il y a toute une différence
01:03dans ces mondes-là. Donc moi ce qui m'étonne un petit peu c'est effectivement
01:06que l'on ne comprenne pas ça et pourtant doit-on en avoir honte dans le vélo ? Je ne crois pas. Je pense que c'est l'ADN
01:13effectivement de ce sport. C'est à dire que ce sont des bénévoles qui
01:18au cours des années, des décennies passées ne sont pas du tout ringards et continuent d'organiser ces courses qui elles c'est ce sport qui lui
01:25a évolué. Et c'est ça qu'il faut absolument respecter. D'abord on n'a pas le choix. On n'a pas le choix de faire autrement. Est-ce que ça marche ?
01:31Oui ça marche. Les boucles de la Mayenne vont fêter leurs 50 ans d'existence. Les 4 jours de Dunkerque vont fêter leurs 70 ans d'existence.
01:37On en est à la 55e édition de l'étoile de Bessèges. Vous voyez bien que tout ça fonctionne très bien y compris à la télévision.
01:44Patrice vous comprenez quand même que d'un point de vue extérieur on
01:48s'étonne de la situation. D'autant que les principaux coureurs ou en tout cas des coureurs pro, des grosses
01:53équipes ont choisi de quitter la course. Mais oui mais ça veut dire qu'il y a quelque chose. Il y a quelque chose effectivement. Ça veut dire qu'il n'y a
02:00plus aucune... la prise de risque, le curseur de la prise de risque ne se situe plus au même endroit. Est-ce que ces bénévoles
02:07organisent moins bien l'étoile de Bessèges cette année qu'ils ne l'ont fait l'année dernière, l'année d'avant ou il y a dix ans ?
02:13Bien sûr que non. Ce sont pratiquement les mêmes parcours. Ce sont les mêmes moyens. Il s'octroie les services de la gendarmerie nationale
02:20qui vient ouvrir la route. Donc vous voyez bien quand même qu'on a affaire quand même à des expertises qui sont elles tout à fait
02:26professionnelles. Donc on ne peut pas tenir compte de ça. Non. Moi ce que je trouve totalement hypocrite, c'est que ces mêmes équipes qui s'en vont...
02:33D'ailleurs Antoine Vaillé sur Twitter, un ancien entraîneur, dit c'est un mépris de classe. Oui ce sont les grosses équipes qui partent. Y aurait-il
02:40un cyclisme pour les grandes équipes et un cyclisme pour les équipes plus modestes ?
02:44C'est une question qu'il faudra se poser à l'avenir. Et l'hypocrisie réside aussi dans le fait que
02:49certes on est très anxieux sur la sécurité des coureurs quand ils sont en course. On l'est beaucoup moins dans les millions que l'on met en
02:56développement et en recherche et développement pour faire des vélos de plus en plus légers, de plus en plus rigides, avec des jantes épaisses comme ça,
03:03une prise au vent, avec des ceintres qu'on a réduit de plus de dix centimètres de largeur.
03:07Et donc avec des vélos qui sont beaucoup moins sûrs qu'avant. Là,
03:10on dit jamais oh là là attention pas question je veux pas de frein à disque ou je veux pas d'oreillette
03:15sur mes coureurs. Non, là on accepte la loi du progrès. On n'accepte pas que le cyclisme reste ce qu'il a toujours été
03:23du côté des organisateurs.
03:25On attend les premières images des coureurs en direct Patrick. Ça fait combien d'années que vous commentez le cyclisme sur la chaîne ?
03:30Trop longtemps sûrement. Non non non sérieusement c'est une vraie question. Ça fait combien d'années ?
03:34Depuis le début des années 90. Et c'est la première fois que je vous vois dans cet état-là Patrick, aussi ému et aussi
03:40en colère, c'est vous qui confirmez ou pas ?
03:42Non, pas en colère. Je pense que c'est cette
03:45manifestation des coureurs à laquelle on a assisté, il faut pas se leurrer, il y a des équipes derrière,
03:49elle fera date dans un sens. C'est pas la plus grande course, c'est la première. Vous connaissez comme moi Charles Biettry.
03:56Moi je me souviens de Charles quand il a été,
03:58pas très longtemps, patron de la rédaction d'Eurosport. J'y étais à l'époque, j'étais jeune journaliste. Et en début d'année, il arrivait, il a dit
04:05Toi tu vas aller sur le premier tournoi de foot. Toi tu vas aller sur le premier tournoi ATP de la saison.
04:10Il s'est tourné vers moi, il m'a dit et toi tu vas aller sur l'étoile de Bessèges. Charles Biettry connaissait l'étoile de Bessèges.
04:15Moi je savais même pas si tu es à 20 ans Bessèges sur une carte de la France.
04:19Lui qui est un spécialiste du foot, il savait évidemment ce que représentait l'étoile de Bessèges.
04:24Bah écoute Charles, on pense à toi.