Abel Boyi, éducateur et président de l'association "Tous uniques, tous unis", était l'invité de News Box ce vendredi 7 février 2025, sur BFMTV.
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00:00Franchement, en tant que citoyen lambda, j'ai l'impression d'assister, je pense que de nombreux Français et Françaises ont cette impression d'assister à un jeu du cirque.
00:08C'est-à-dire que lorsque l'on parle de l'immigration, dans ce côté très hystérique, on a tendance à mélanger énormément de sujets.
00:14C'est-à-dire qu'OQTF, droits du sol, droits du sang, immigration.
00:17L'immigration, ce n'est pas un gros mot. C'est un sujet qu'il faut affronter avec ses points positifs et ses points négatifs, sans envenimer l'un ou l'autre.
00:26Mais l'immigration, c'est l'histoire de l'humanité, c'est l'histoire de France.
00:29Ce qui fait que comme l'immigration, ça rime avec insulte, l'immigré, ça rime limite avec pestiféré.
00:34Ça ne doit pas être un sujet tabou, c'est ce que vous dites.
00:37Évidemment que ça ne doit pas être un sujet tabou, mais c'est un sujet qui doit être abordé de façon dépassionnée.
00:41Aujourd'hui, qu'est-ce que vous avez sur le terrain ?
00:43Moi, j'ai l'impression que l'on va vers une américanisation de la société française, parce qu'il faut parler de façon très cash.
00:48Vous avez, à cause de cette hystérisation sur certains territoires, des personnes françaises, blanches, qui ont peur de parler de leurs inquiétudes,
00:58parce qu'elles ont peur d'être traitées de fascistes ou de fachos.
01:00Et de l'autre côté, vous avez des personnes françaises, noires, arabes, d'origine asiatique aussi,
01:06qui peuvent, par moments, subir des discriminations et qui ont peur aussi de parler de certaines choses.
01:11Et qu'est-ce que ça crée, cette hystérisation du débat politique ?
01:14Ça crée des ghettos, ça crée du repli sur soi-même.
01:19Du communautarisme ?
01:20Du communautarisme, effectivement, mais du communautarisme qui va dans tous les sens.
01:24Parce que quand je parle du ghetto, il n'y a pas que les ghettos au sens de cités, quartiers populaires et compagnie.
01:28Vous avez des ghettos à tous les étages de la société.
01:31Et aujourd'hui, nous, nous sommes pris en tenaille, nous qui essayons d'être mesurés.
01:36Parce que quand je vais dire une chose qui va aller dans un sens, je peux être traité de bounti, en fait.
01:41Et quand je vais dire un autre truc qui va aller dans l'autre sens, je peux être traité de wokiste qui veut renverser la France ou autre.
01:48Donc, les personnes qui sont modérées sont prises en tenaille à cause de ce débat, en réalité, qui est mortifère.
01:53Et maintenant, on nous rajoute le fait qu'il faille réfléchir sur la question « qu'est-ce qu'être français ? ».
01:59Vous pensez que les Français se posent cette question ?
02:01Parce que s'il faut faire un débat sur « qu'est-ce qu'être français ? », ça veut dire qu'il faut réfléchir à une réponse commune.
02:06Or, vous ne pouvez pas demander à un Corse, à un Alsacien, à un Catalan, à un Français afro-descendant d'avoir la même réponse.
02:13La seule chose pour laquelle on doit travailler, c'est respecter les valeurs de la République.
02:18Mais c'est ce que disent également les responsables de la politique qu'on entend, non, Daniel Obono ?
02:22Juste pour finir, être français et l'appréciation de sa francité, ça dépend aussi de son parcours personnel.
02:28Il y en a pour qui être français, c'est quelque chose de formidable, comme il y en a pour qui être français, c'est un combat de tous les jours.
02:34Donc, comment est-ce qu'aujourd'hui, le politique va enfin réussir à nos raisons ?
02:38Le politique est là, justement, Daniel Obono.