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##SUD_RADIO_MEDIA-2025-02-07##

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Transcription
00:00L'invité du jour, c'est Olivier Schultes, bonjour Olivier Schultes, merci d'être avec
00:09nous.
00:10Vous êtes musicien, directeur musical et quel musicien ! Vous êtes aux côtés des
00:17plus grands chanteurs français, on peut parler de Brigitte Fontaine, d'Indochine, Jackie
00:23Jelin, Zazie, Johnny Hallyday, je crois qu'on aurait pas assez de l'émission pour tous
00:27les citer, Pascal Obispo…
00:28Et Björk et Alexia Keys quand même, c'est incroyable d'avoir…
00:31Absolument, il y a très longtemps.
00:33Oui mais vous avez quand même travaillé avec Björk et Alexia Keys, vous en avez quel
00:36souvenir ?
00:37Il y a très très longtemps, j'ai fait des arrangements encore, pour les deux d'ailleurs.
00:41J'ai eu cette chance de côtoyer des gens assez extraordinaires et voilà.
00:47C'est très différent, les uns et très différents, dans des univers très différents.
00:51On vous a invité ce matin parce que demain, sur M6, on va pouvoir voir le concert de
00:58Mylène Farmer, Nevermore, son dernier concert qui a été filmé à Lyon au Stadium Groupama.
01:04C'est la plus grande tournée des stades de l'histoire de la musique proposée par
01:09une artiste.
01:10Racontez-nous cette collaboration avec Mylène Farmer.
01:14Nous avions déjà fait un spectacle, l'avant-dernier spectacle, donc au U Arena à la Défense,
01:22et puis un jour j'ai tiré issu que le producteur qui m'a téléphoné, qui m'a dit « est-ce
01:28que tu aimes bien faire une tournée des clubs ? »
01:31Et j'étais en train de conduire, et j'étais au premier degré, je fais une tournée des
01:37clubs, je me suis dit « mais qu'est-ce qu'il me propose ? »
01:40Et là, il a commencé à me parler d'une tournée des stades, donc en effet ça a changé
01:46bien les choses.
01:47Au départ, on devait faire les stades, on devait faire exactement les mêmes dates en
01:53France, et l'idée était de partir avec le spectacle en Ukraine et en Russie.
01:58Et entre-temps, donc ça fait longtemps qu'ils ont commencé à travailler sur le projet
02:04parce que c'était donc avant la guerre, et donc ça a un petit peu changé les plans.
02:10Surtout pour eux, et on a quand même réussi à faire un magnifique spectacle, je pense
02:16qu'il est magnifique.
02:17Pour nos auditeurs qui ne sont pas forcément fans de Mylène Farmer, il faut dire qu'il
02:23faut absolument regarder parce que les spectacles de Mylène Farmer, c'est un show grandiose,
02:28c'est assez… des danseurs, des décors monumentaux, en fait il n'y a aucun artiste
02:34français peut-être à l'idée à l'époque, mais qui a des shows aussi grandioses.
02:38Exactement.
02:39Non, vraiment, c'est elle qui est derrière tout ça, elle veut à chaque fois faire quelque
02:47chose de nouveau, et en effet elle travaille un petit peu dans la démesure, dans la grandeur,
02:54et donc pour un musicien, pour un compositeur ou un producteur comme moi, c'est génial
02:59parce que les moyens sont fantastiques pour travailler, mais toujours à bon escient.
03:03Je pense qu'on a fait un très très beau spectacle, elle a beaucoup travaillé avec
03:08Woodkid sur ce spectacle, et les images pour moi c'est des œuvres d'art, donc après
03:16on peut ne pas… moi je n'étais pas forcément, je ne connaissais pas forcément très très
03:20bien, je n'avais jamais vu Mylène en spectacle avant le spectacle du U-Arena, et chaque fois
03:27je suis extrêmement fier, je sais que je suis extrêmement chanceux d'avoir eu la chance
03:34de vivre quelque chose hors norme.
03:37Quel a été votre rôle à vous ?
03:42C'est de mettre tout ça en forme, elle m'a expliqué un petit peu, on s'est vus pas
03:51mal de fois chez elle, on sortait du premier spectacle ensemble, je parle, où là il fallait
03:57absolument réinventer les morceaux, tous les morceaux, et le deal était même, quand
04:04le morceau commence, on ne doit pas reconnaître ce que c'est, et les gens doivent être surpris
04:10par le morceau, sur les intros, et tout d'un coup reconnaître le morceau.
04:15Là sur ce spectacle, ça c'était le premier spectacle, c'est vraiment de casser un petit
04:20peu la gueule à tout, mais ça aussi de désorienter pas mal de gens.
04:25Là sur ce spectacle-là, à l'époque c'était Laurent Boutonnat et Mylène, sur ce spectacle-là
04:31c'est Mylène donc par l'intermédiaire de Thierry Souk qui m'a contacté directement,
04:36elle m'a dit là je veux qu'on fasse autre chose, je veux que t'arrives à moderniser
04:41tout ça, mais sans changer, c'est-à-dire que c'est peut-être ma dernière, peut-être,
04:49personne ne le sait, je crois même pas elle, mais c'est peut-être la dernière.
04:52Parce qu'il y a un mystère, alors là je parle au nom des fans, en fait le spectacle
04:56s'appelle Nevermore, à la fin de chaque show, Nevermore s'affichait sur le stade,
05:05et au dernier concert, Never ne s'est pas affiché, il ne s'est affiché que mort.
05:11Alors est-ce que ça veut dire qu'il n'y en aurait plus ou pas ?
05:14Je n'ai pas entendu parler, on m'a tellement questionné, je ne l'ai pas vu, j'étais
05:18en train de picoler dans les coulisses, c'était le dernier show, donc je ne sais pas, je ne
05:26sais pas, oui ça me paraît fou qu'elle arrête complètement, parce que c'est quelqu'un
05:31qui est extrêmement Mylène et quelqu'un de passionné, donc après je ne sais pas,
05:38donc quand même le deal pour revenir à la question, la première question c'était
05:44revenir aux racines, c'est-à-dire reprendre les morceaux, tout en les modernisant, sans
05:50changer, changer sans changer.
05:52Comment on fait ça ? On redit que vous êtes un immense musicien, non mais c'est vrai,
06:00moi je suis fan de Julien Clerc, donc je connais votre nom, votre travail.
06:03C'était à mes premiers spectacles, j'ai vu Alain Leclerc, 92.
06:09Je me souviens, et donc on entend régulièrement votre nom, vous faites partie des gens qui
06:14sont effectivement la fierté quand même de la France, d'un musicien.
06:21Non mais c'est vrai, je le pense sincèrement, parce qu'on entend souvent votre nom, les
06:24gens ne savent pas ce qu'ils, les hommes de l'ombre, les hommes et les femmes de l'ombre,
06:29vous en faites partie, et c'est vrai que ce que vous dites, c'est-à-dire faire du nouveau
06:33sans rien changer, c'est quand même très compliqué, et il faut avoir du talent.
06:39Il faut avoir une direction en fait, oui, j'espère que j'en ai un petit peu, et c'est
06:45pas du tout de la fausse modestie, après on est assez nombreux, la France est devenu
06:50un très très gros pays de musique, et je m'en aperçois parce que par exemple, pour
06:55plein de raisons différentes, il y a une partie du groupe qui vient de Los Angeles,
07:00et donc quand vous voyez, moi je suis allé travailler avec eux un peu là-bas et tout
07:05ça, quand vous voyez le respect que les musiciens américains qui étaient quand même toujours
07:09les références pendant longtemps sur une certaine musique on va dire, parce qu'il
07:14y a les anglais aussi, mais en fait maintenant il y a des grands musiciens dans le monde
07:17entier, et la France, il y a des bons musiciens en France, dont en effet, j'espère, je pense
07:26Donc pour revenir à la question, c'est déjà réécouter, parce que moi je connaissais
07:31pas toutes les chansons de Mylène, c'est réécouter tout, et puis d'essayer de trouver
07:39une vraie direction de son sur le concert en globalité, c'est-à-dire une idée globale,
07:49et donc en fonction de ça, de garder vraiment ce qu'on appelle les gimmicks,
07:54les mélodies ou les sons qui ont marqué à l'époque la chanson, qui ont fait que cette
08:02chanson est devenue cette chanson, et quand même réinventer des choses et un peu assouplir
08:09tout ça pour que ce soit quand même d'aujourd'hui.
08:13Et bien justement, je vous propose d'écouter votre travail, un extrait de ce concert en
08:17live, et je vous propose d'écouter Tristana, Valérie.
08:20Vous qui avez travaillé avec beaucoup d'artistes, Valérie l'a dit, quelle est la différence
08:42entre Mylène Farmer et les autres artistes ? Elle pense à tout, elle réfléchit à
08:47tout.
08:48Quelle est cette grande différence ?
08:50Alors, je dis souvent, parce que je me répète, parce que c'est quelque chose qui m'a marqué,
08:59souvent les artistes, comme ça peut être Johnny, Christophe Maé, il y a plusieurs
09:04sortes d'intelligence musicale, on va dire, et plusieurs sortes d'intelligence.
09:09Il y a l'intelligence animale, Johnny, Christophe Maé que je connais très très bien, qui a
09:15une intelligence qui est brillante, mais d'une certaine manière, une intelligence cultivée,
09:21on va dire, l'intelligence plus, comment je pourrais dire, l'intelligence plus réfléchie,
09:30qui sont Zazie, qui sont Mika, qui sont ces gens-là.
09:35Pour moi, c'est la première fois que je retrouve ces deux intelligences qui se rejoignent.
09:39Mylène, elle a la fois, comme vous avez dit, elle pense à tout.
09:44Il n'y a rien, il n'y a pas une seconde, il n'y a pas un moment qui est laissé au
09:49hasard, et à la fois, c'est un animal quand même, c'est-à-dire que tu la vois un peu
09:58dans ses rapports et tout ça, tu sens un sixième sens, quelque chose de différent.
10:04C'est une Mylène, et peut-être en effet, parce qu'elle est, alors qu'elle ne cherche
10:10absolument pas ça, la plus grosse star que moi, personnellement, en France, j'ai côtoyée.
10:15Elle a quelque chose de vraiment différent.
10:17Il y a une grande proximité, elle est vraiment très rigolote, très sympa, très cool, et
10:23à la fois, elle impose quelque chose d'extrêmement puissant et quelque part un peu lointain,
10:30même pour les gens qui ne sont pas assez proches d'elle, elle a ces deux choses-là
10:35en même temps, mais c'est quelqu'un de très chaleureux, c'est quelqu'un de très chaleureux.
10:40Moi, je m'entends très bien avec, j'espère que c'est réciproque.
10:43Alors là, juste pour parler de Tristana, c'est le contraire de ce qu'on s'est dit,
10:47c'est le contre-exemple du spectacle où là, on m'a dit, amuse-toi, il faut réinventer
10:51la chanson.
10:52C'est ce qu'elle avait fait avec Sans Logique.
10:53Exactement.
10:54À l'époque.
10:55Je vous propose d'écouter Oui, mais non.
10:56Oui, mais non.
10:57Oui, mais non.
10:58Oui, mais non.
10:59Oui, mais non.
11:00Oui, mais non.
11:01Oui, mais non.
11:02Oui, mais non.
11:03Oui, mais non.
11:04Oui, mais non.
11:05Oui, mais non.
11:06Oui, mais non.
11:07Oui, mais non.
11:08Oui, mais non.
11:09Oui, mais non.
11:10Oui, mais non.
11:11Oui, mais non.
11:12Oui, mais non.
11:13Oui, mais non.
11:14Oui, mais non.
11:15Oui, mais non.
11:16Oui, mais non.
11:17Oui, mais non.
11:18Oui, mais non.
11:19Oui, mais non.
11:20Oui, mais non.
11:21Et elle est fidèle à ses musiciens.
11:23C'est toujours les mêmes musiciens à tous ses concerts.
11:25Alors, oui, elle est assez fidèle.
11:30Elle est assez fidèle.
11:32Après, je ne sais pas depuis.
11:34Elle a quand même changé depuis le début.
11:36Et puis, il y a des fois où les gens ne pouvaient pas forcément au bon moment.
11:42Mais oui, globalement, elle est très fidèle.
11:46vous savez, un artiste ou une artiste a le droit de vouloir aussi changer un moment de l'univers.
11:52Ça n'empêche pas de se retrouver plus tard ou pas de se retrouver. Je veux dire, ça c'est aussi
11:58chaque personne avec qui elle travaille aura sa propre personnalité et va apporter quelque
12:04chose de différent. Demain soir, quel sera votre moment préféré ? Difficile. J'ai adoré
12:16la sortie. J'ai adoré la sortie du spectacle. Moi, je suis fan. Et là, je ne vais pas pouvoir
12:23voir, mais j'ai déjà vu le concert. L'entrée et la sortie, c'est les deux moments, les deux
12:31climax. Mais il y a extrêmement, il y a énormément de moments où à chaque fois que je regarde,
12:36j'ai un peu les poils qui se dressent quand même. Il y a beaucoup de choses. Et bien,
12:40ça tombe bien parce qu'elle s'en va comme ça, comme ça, d'en rallumer les étoiles.
12:56C'est à voir donc demain. Demain soir sur M6, le concert de Mylène Farmer, Nevermore. Ce concert
13:03qui, encore une fois, on le rappelle, a été la plus grande tournée des stades de l'histoire
13:07de la musique proposée en France. Les billets ont été vendus en quelques secondes. C'est
13:15effectivement à la fois une prouesse musicale, une prouesse artistique de cette grande chanteuse.
13:21Visuelle, absolument. C'est le mot que j'ai cherché. Merci Olivier Schultes d'avoir été avec nous.
13:26Merci à vous d'avoir reçu. J'ai fait un grand plaisir. On était ravis. On espère à bientôt.
13:30A bientôt. Merci à vous. Au revoir. Bonne continuation.
13:33Et dans un instant, on va parler du numéro 2 du magazine Zèbre. A tout de suite.
13:41Le Supplément Média. On est ravis de vous recevoir pour le numéro 2 de Zèbre. Céline,
13:47Lys, Raoul, merci d'être avec nous. Vous étiez venu nous parler de ce nouveau magazine. Le
13:54magazine de la neurodiversité. On parle de tout ce qui est 10. Les TDAH. Là, on parle de l'autisme.
14:01C'est un magazine qui était peut-être très attendu, puisque vous me disiez juste avant de
14:07commencer l'émission que ça avait très bien marché. Oui, parce que quand on a lancé ce
14:12magazine avec deux copines journalistes, parce qu'on est trois pour plus tout faire,
14:15on est maman deux. On est nous-mêmes neuroatypiques. Et c'est vrai qu'on s'est
14:22retrouvés en tant que maman avec des vraies difficultés à accompagner nos enfants dans
14:27la vie scolaire, mais pas que. Dans les loisirs, dans leur vie amicale, dans leur vie sentimentale,
14:31parce qu'ils ont évidemment grandi. Et on s'est dit en tant que maman, mais non d'une pipe. Nous,
14:38on arrive à avoir des informations sur la dyslexie, la dyspraxie, la dysorthographie,
14:42l'autisme ou le TDAH, parce qu'on est journaliste et qu'on sait chercher l'info, chercher la bonne
14:48info, parce qu'il y a aussi beaucoup de bêtises qui se disent. Mais comment font les autres parents
14:52qui sont confrontés à ça ? Comment ils sont sortent ? Et c'est comme ça qu'est venue l'idée
14:55de ce magazine. Et puis c'est surtout assez nouveau qu'on parle de cette manière des TDAH,
15:02justement TDAH, donc c'est le trouble déficit de l'attention. Voilà, trouble déficit de l'attention.
15:09Ça parle du handicap aussi, mais ce sont des enquêtes qui, j'ai envie de dire, sont accessibles
15:14et intéressantes pour tout le monde. Quand vous racontez ce qui se passe dans les MDH,
15:18cette enquête est absolument sidérante sur le temps d'attente qu'il faut pour instruire un
15:25dossier. Donc ça, c'est, j'ai envie de dire, des dossiers grand public pour que les gens se
15:29rendent compte de la façon dont on traite les personnes en situation de handicap.
15:33Juste c'est quoi MDH ?
15:34Les maisons départementales des personnes qui viennent de changer de nom, qui s'appellent
15:41maintenant les MDA, les maisons de l'autonomie. Mais en fait, ils ont changé de nom, mais ce sont
15:45les mêmes maisons. Et ça marche toujours pas mieux.
15:47Et cet article raconte quoi, ce que disait Valérie ?
15:49En fait, là, on va fêter les 20 ans de la loi handicap de 2005, qui est la grande loi qui a,
15:56on va dire, créé les bases de l'équité, de l'égalité entre les personnes handicapées et
16:02non handicapées, de tous les handicaps. On ne parle pas que du handicap invisible parce que
16:07quand on parle de dyslexie, de TDH ou d'autisme, on parle de handicap invisible. Moi, j'aime pas ce
16:11mot parce qu'à mon avis, c'est pas invisible, c'est invisible à qui veut pas aller voir. Mais
16:15dans ce handicap invisible, il y a aussi le handicap visible à côté. Et donc,
16:19les MDPH sont censées accompagner toutes les personnes en situation de handicap en France.
16:23Et elles ont été créées il y a 20 ans. Et là, il y a eu une enquête de l'IGAS qui a remis tout à
16:28plat, qui est quand même, nous, on l'a lu, évidemment, qui est assez inquiétante, avec des
16:32temps d'attente entre le moment où vous posez une demande de prise en charge pour votre enfant ou
16:37vous-même. Enfin, nous, c'est surtout pour les enfants, pour votre enfant. Et une réponse qui,
16:42la loi dit, ça ne doit pas excéder quatre mois. Ça excède quatre mois quasiment dans toutes les
16:47MDPH, dont certaines, le maximum, c'est plus de neuf mois. Vous vous rendez compte ? Neuf mois.
16:51C'est-à-dire que vous demandez un AESH, c'est-à-dire une aide d'un enfant scolaire, ou alors
16:56l'achat d'un ordinateur. Parce qu'évidemment, vous avez un gamin dyspraxique, il a besoin d'un
17:02ordinateur pour suivre à l'école. Neuf mois, ça veut dire que votre gamin, il fait toute sa
17:05scolarité pendant un an alors que vous savez qu'il a besoin de quelque chose pour l'aider,
17:10sans rien. Alors, ce que font la plupart des parents, c'est qu'ils se disent « je casse
17:14ma tirelire ». Et il y a une inégalité terrible. Il y a eu des progrès, vous le dites, vous faites
17:20le point d'ailleurs sur la loi, sur tous les secteurs concernés, l'intégration des personnes
17:26en situation de handicap, les aides scolaires, il y a eu des progrès. Mais ce n'est pas encore ça,
17:31c'est encore, on en est loin. C'est un peu le bilan que vous faites de cette loi.
17:35Alors la loi, elle pose les bases et c'est bien. Au moins, les bases, elles existent. Après,
17:40la réalité des faits, c'est que c'est extrêmement inégal selon les départements. Ça aussi,
17:47c'est quelque chose qui est absolument incroyable dans les MDPH. Selon que vous soyez dans les
17:51Hauts-de-Seine, par exemple, ou à Paris, on accepte ou on refuse une prise en charge. Quand
17:57vous changez de département, il faut refaire l'ensemble des dossiers. Il y en a pour des kilos
18:02de dossiers. Il y en a pour des kilos. Vous devez refaire l'ensemble des dossiers comme si le
18:06handicap de votre enfant avait changé quand vous déménagez. Il y a même des MDPH qui demandent
18:13tous les deux ans à des familles dont l'enfant est trisomique, par exemple, de prouver que l'enfant
18:17est toujours trisomique. Comme si la trisomie disparaissait en deux ans. C'est ce que dit la
18:22maman Louise qui avait écrit un livre là-dessus. Elle dit que tous les ans, on est obligé de refaire
18:25le dossier. Le titre de l'article, c'est MDPH quand les familles se heurtent à l'absurde parce
18:30que les situations qui sont racontées sont effectivement assez inquiétantes et incroyables.
18:37Comment vous l'expliquez ? C'est un manque de personnel, un manque d'argent ou un manque de
18:41connaissances ? Un peu tous les deux. En fait, le nombre de demandes depuis 2005 a été multiplié
18:49par 4. Et évidemment, le personnel des MDPH n'a pas été multiplié par 4. Donc, on se retrouve
18:57avec du personnel qui souvent fait vraiment du mieux qu'il peut, qui se retrouve avec des montants
19:04de documents administratifs à étudier. Et dans le cas très spécifique des handicaps invisibles,
19:10donc de la neurodiversité, avec souvent des gens qui ne sont pas armés, qui ne sont pas formés pour
19:17comprendre ça. Il y a une interview de Paul Mirabelle aussi. Donc, c'est bien que des
19:22personnalités comme ça prennent la parole, racontent, parce que lui, il a un petit frère
19:27autiste, donc racontent en fait la différence, le regard, comment eux ont vécu ça. Et le titre est
19:33joli. Ce n'est pas très grave d'être différent, sauf qu'il raconte effectivement le regard des
19:40autres. C'est extraordinaire. Paul Mirabelle, alors nous, on est fans absolus de la rédaction.
19:44En fait, dans son premier spectacle, qui s'appelait « Zèbre », comme nous, tout le spectacle,
19:52moi je l'avais vu quand il était sorti, tout le spectacle est très bien. Et puis à la fin,
19:55il se passe un moment un peu magique. Moi, j'en avais vraiment les larmes aux yeux. Il est debout
20:01pendant le spectacle, cette espèce de pyrolunaire, elle est très grande, Paul Mirabelle. Et il prend
20:05une chaise, il s'assoit, il se pose. Et là, pas un mot dans la salle. Et là, il dit, voilà,
20:12je vais vous raconter quelque chose. Il parle de son petit frère. Personne ne lui avait demandé.
20:16Et vraiment, les gens étaient, on entendait une mouche voler dans la salle. Les gens avaient
20:21arrêté de rire parce qu'on avait beaucoup ri avant. Ils disaient, voilà, c'est pas très grave
20:25d'être différent. Mon petit frère, il est comme ça. Et en fait, voilà comment a grandi ma famille.
20:30Et ce qui est, ce garçon extrêmement sensible, et je ne peux pas ne pas me dire qu'il est à ce
20:35point sensible et à ce point, il prend du recul parce qu'il a grandi avec un petit frère autiste
20:43aussi. Il y a Franck Gastambide aussi qui s'est exprimé. Je ne sais pas si vous l'avez vu sur le
20:46sujet. On aimerait bien l'interviewer en essai, Franck, si vous vous entendez.
20:50Atteint de dyslexie et de dyspraxie et qui dit, il m'a fallu trouver un autre chemin pour réussir.
20:54Et puis, il y a énormément de conseils pratiques. C'est un magazine très gai, très beau,
21:00affeuilleté. Il y a des enquêtes quand à la fin, vous donnez aussi des pas mal de petits,
21:06des accessoires qui peuvent faciliter la vie des parents. Voilà, c'est ça. Parce que parfois,
21:11quand on a des enfants dix, ils perdent les affaires. Ils tombent plus souvent. Donc,
21:18il y a vraiment des bons conseils. Il y a un dossier qui m'a passionné sur le Lego aussi,
21:23l'égothérapie en Colombie, c'est à dire que le Lego aujourd'hui, dans ce pays, aide à,
21:29justement, les psychologues qui ont des, qui sont, qui s'occupent d'enfants qui ont des troubles de
21:35neurodéveloppement, dans le neurodéveloppement. Oui, c'est à dire que comme il n'y a pas beaucoup
21:38d'outils à leur disposition, en fait, on peut aider les enfants par des tas de petits jeux où
21:45on leur fait travailler la motricité fine, la logique et donc, en fait, n'importe quoi fait le
21:50job. Donc là, en l'occurrence, c'est des Legos. Et puis, il y a aussi un superbe sujet qui,
21:56en tout début, qui est un sujet de photo. On a suivi, il y a une association qui est incroyable,
22:01qui a, ce sont des parents, parce que ce qui est incroyable, on parlait des MDPH tout à l'heure,
22:05l'État essaie de faire des choses, mais en fait, ce sont les parents qui portent, qui portent la vie
22:11de leurs enfants et qui ont des idées extraordinaires. Et on pourrait faire un numéro spécial avec toutes
22:16les associations, toutes les choses qu'ont créé les parents. Et là, ce sont des parents qui étaient
22:20très tristes que leurs enfants autistes ou en situation de handicap, d'autres récaps ne puissent
22:27pas aller en boîte de nuit. Et en fait, que vous ayez un enfant trisomique, autiste, TDAH, qui a
22:33besoin d'avoir des moments de calme, à des moments qu'il ne puisse pas rentrer en boîte de nuit,
22:36les gamins, ils ont envie de faire la fête. Ils ont besoin d'amour. C'est incroyable. Et on a un
22:41sujet photo où ce sont des fêtes inclusives où des enfants autistes vont très facilement. Alors,
22:49il y a des personnes neurotypiques aussi et ils font la fête. Et pour eux, c'est un moment de
22:56respiration. Des couples se forment. C'est normal que ces jeunes, ils aient envie d'avoir une vie
22:59sentimentale. Il y a encore une fois, on rappelle cette loi, cette loi handicap, où il reste encore
23:06pas mal de choses à faire. On peut rappeler quand même les chiffres, les personnes avec des troubles
23:11de neurodéveloppement et les dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, TDAH et autres.
23:20Ce sont dix millions en France. Dix millions, ils représentent à eux seuls plus de 80% des 12
23:24millions de Français en situation de handicap. Oui, c'est là où on a du mal parfois à comprendre.
23:32Il y avait eu Jacques Chirac à l'époque qui en avait fait une grande cause. Mais depuis,
23:38on a le sentiment qu'il y a des initiatives, qu'on fait des efforts, mais on est encore
23:42loin sur l'aménagement pour les personnes en fauteuil et autres. On en est loin. Oui,
23:47alors le problème du handicap invisible, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'il est
23:50invisible. Et donc souvent, et trop souvent, les gens qui sont neurotypiques n'imaginent pas les
23:57difficultés que traversent les personnes et les enfants. Et je dois dire moi-même qu'il ne suis
24:03pas dyslexique. Un de mes enfants est dyslexique. Quand il était petit, je passais mon temps à
24:08lui dire, fais un effort. Mais fais un effort, voyons. Et le jour où j'ai compris qu'il faisait
24:13dix fois plus d'efforts que moi, alors qu'il suis une adulte, pour arriver à un résultat qui lui
24:19passait entre les doigts, parce que dix minutes après, tout ce qu'il avait appris, il l'avait
24:23oublié. Enfin, il ne pouvait pas. Je me suis dit qu'en fait, on demande à ses enfants des efforts
24:27que nous, adultes, on serait absolument incapable de faire. Le problème, c'est que comme c'est
24:32invisible, beaucoup de gens vous expliquent qu'avec un petit peu d'effort, les enfants...
24:39Moi, j'ai entendu dire que mon fils qui avait un TDAH, c'était parce que je l'ai élevé mal.
24:44Et en fait, quand on n'arrive pas à expliquer, qu'on ne comprend pas, on remet sur le plan,
24:51on va dire, moral, quelque chose qui est du plan médical. Donc les TDAH, ils sont mal élevés. Les
24:56dyslexiques, ils ne font pas d'efforts. Le dyscalculique, il est feignant. C'est comme ça
24:59qu'il se passe. Comment on dépiste un TDAH, justement ? Alors, on dépiste à l'hôpital.
25:07Mais le comportement qui doit alerter les parents, ou les signes qui doivent vous dire,
25:14vous faire dire que votre enfant n'est pas juste mal élevé, ou agité, ou qu'il ne comprend rien.
25:18Alors, il y a des tas de petits indices. Moi, un indice qui aurait dû me mettre la puce à
25:25l'oreille, évidemment, je ne l'ai pas entendu parce que je n'étais pas formé à ça, c'est que
25:30l'institutrice m'avait dit, quand il était petit, il tombe de sa chaise, votre fils. Il tombe de sa
25:35chaise régulièrement. Alors, moi, je l'avais mis par-dessus la jambe en me disant, il est très
25:41agité, mais vous aussi, je suis agité, son papa est agité. On n'est pas une famille de calme. Et
25:46l'institutrice m'avait dit, c'est bizarre, il tombe de sa chaise régulièrement. C'est-à-dire qu'il
25:50ne tient pas en place, votre fils. Et je n'avais pas voulu l'entendre. Et c'est des années après,
25:53à partir du moment où il a commencé à avoir des difficultés en classe et où il y a eu un
25:58diagnostic mis sur ses difficultés, c'est-à-dire qu'il avait ce TDAH, où je me suis dit, mais en
26:02fait, je n'ai pas su entendre ce que m'avait dit l'institutrice quand il avait 7 ans, c'est-à-dire
26:06qu'il ne tenait pas en place littéralement. Le problème, c'est que les parents, quand vous
26:10n'êtes pas culturés à ça, et c'est aussi pour ça qu'on fait ce magazine, c'est pour aider les
26:13parents à se culturer. Mais quand vous n'êtes pas culturés à ça, bien évidemment, vous n'allez pas
26:18vous dire intuitivement, mon gamin a un TDAH parce qu'il tombe de la chaise. On vous avait reçu pour
26:22le premier numéro. Là, c'est le deuxième numéro qui sort. Quelle a été la réaction des lecteurs ?
26:28Qu'est-ce qu'ils vous ont écrit, partagé ? Et les demandes qu'ils vous ont faites pour le
26:33deuxième numéro ? Alors, les lecteurs, ça a été très, très émouvant, vraiment très émouvant.
26:39Alors, quand vous sortez un journal, vous avez toujours des gens qui sont contents et pas
26:42contents. Globalement, on va dire 99,9% des cas, on n'a eu que des gens contents. C'est essentiellement
26:48les papas et les mamans, et plutôt les mamans, soyez honnêtes, qui disent enfin, on ne se
26:53sent plus seul. Et moi, ça m'a beaucoup touché parce qu'il se trouve que dans une vie antérieure,
26:57j'ai lancé un autre journal qui s'appelle Rose Magazine, qui parle aux femmes malades de cancer.
27:01Justement, c'était le premier journal qui parlait de ça.
27:06Et les femmes me disaient à l'époque la même chose. Elles me disaient enfin, avec Rose,
27:11on se sent plus seule. Et ça m'a beaucoup touchée parce que je me suis dit en fait,
27:14on essaie d'aider parce qu'on n'a pas toutes les réponses, mais par l'information, ce qui est notre
27:19métier, on essaie d'aider les parents qui sont vraiment perdus, qui sont malheureux. Parce que
27:24quand votre enfant est malheureux, vous êtes malheureux. Et quand vous avez le sentiment de
27:28ne pas trouver de réponse à la souffrance de votre enfant, vous vous sentez, même si c'est
27:32absurde, vous vous sentez coupable de quelque chose. Et donc les parents ont cette espèce de
27:36chape de culpabilité qui les lâche pas en disant mais mon enfant, il est autiste et je ne peux pas
27:41l'aider à aller à l'école parce que j'ai demandé une AESH par exemple. Et la MDPH, AESH, MDPH,
27:47RQTH, enfin voilà, c'est vraiment le bonheur des acronymes. Et la MDPH ne me donne pas d'aide.
27:53Et les parents se sentent vraiment responsables de ne pas savoir comment s'en sortir. Donc on
27:58essaie de les accompagner au mieux qu'on peut. Merci beaucoup d'avoir été avec nous Céline,
28:04Lys, Raoult, Zèbre et compagnie, le magazine de la neurodiversité. Très très beau boulot,
28:11j'ai envie de dire. Très beau magazine avec énormément d'enquêtes, de choses qui nous
28:16concernent tous d'une manière ou d'une autre quand on a des enfants, des petits enfants. Merci
28:22à vous d'être resté, d'être venu ce matin sur Sud Radio. Et dans un instant vous allez
28:26retrouver Jean-Marie Bordry pour les débats. Week-end.

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