Cristian Măcelaru dirige l'Orchestre national de France dans le Mystère de l'instant, achevé par Henri Dutilleux en 1986. Extrait du concert donné le 10 septembre 2021 à la Maison de la Radio.
« Est-ce parce qu’il n’a pas produit d’œuvres purement religieuses qu’un musicien serait privé du sens du sacré ? », s’interrogeait Henri Dutilleux. La réponse, il la donnera lui-même, et à sa manière, dans un entretien accordé à la revue Zodiaque en 1982 : « Ce à quoi j’aspire profondément, c’est, à travers la musique, à me rapprocher d’un mystère, à rejoindre les régions inaccessibles. »
Quatre ans plus tard, il allait entreprendre la composition de son Mystère de l’instant qui reprend, à un instrument près (le cymbalum à la place du célesta), l’instrumentarium réuni par Bartók dans sa célèbre Musique pour cordes, percussion et célesta. Le mot mystère, dans le titre, doit donc être entendu ici à la fois dans le sens d’énigme, d’émerveillement, de rituel, sachant que pour Dutilleux écrire de la musique est une cérémonie qui comporte « sa part de mystère et de magie ».
L’œuvre, écrite pour vingt-quatre cordes, cymbalum et percussions, fait se succéder une dizaine de séquences ou fragments qui vont de la polyphonie la plus serrée à la litanie la plus nue. « La structure de l’ensemble ne répond à aucun canevas pré-établi, écrit Claude Desmarets. (...) Les idées sont énoncées comme elles se présentent, sans allusion à ce qui précède ou ce qui va suivre. En s’éloignant quelque peu des schémas d’œuvres antérieures (telles que Métaboles, Tout un monde lointain, L’Arbre des songes ou le quatuor Ainsi la nuit), l’auteur s’est proposé de saisir l’instant et d’organiser le temps musical hors des chemins tracés à l’avance. »
On comprend pourquoi la partition s’intitulait à l’origine Instantanés, à la manière d’un carnaval schumannien plus soucieux de l’éblouissement kaléidoscopique que de la grande forme architecturée. À l’instar d’un Schumann composant son Carnaval sur quelques « lettres dansantes » (des notes en réalité, désignées en allemand par des lettres), Dutilleux part d’une cellule première : « Bien que les dix séquences soient effectivement liées à un traitement singulier de la matière sonore, il n’en demeure pas moins que Henri Dutilleux a composé son œuvre à partir d’un matériau générateur, caractérisé par son économie de moyens, et dont les transformations sont multiples : à l’origine, un intervalle de seconde majeure ascendante qui confère, au moins aux trois premières séquences, toute leur unité par-delà la brièveté de chacune d’elles », explique Pierre Gervasoni.
En 1995, le compositeur révisera sa partition en la destinant à un ensemble de cordes plus étoffé.
#dutilleux #macelaru #orchestre
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« Est-ce parce qu’il n’a pas produit d’œuvres purement religieuses qu’un musicien serait privé du sens du sacré ? », s’interrogeait Henri Dutilleux. La réponse, il la donnera lui-même, et à sa manière, dans un entretien accordé à la revue Zodiaque en 1982 : « Ce à quoi j’aspire profondément, c’est, à travers la musique, à me rapprocher d’un mystère, à rejoindre les régions inaccessibles. »
Quatre ans plus tard, il allait entreprendre la composition de son Mystère de l’instant qui reprend, à un instrument près (le cymbalum à la place du célesta), l’instrumentarium réuni par Bartók dans sa célèbre Musique pour cordes, percussion et célesta. Le mot mystère, dans le titre, doit donc être entendu ici à la fois dans le sens d’énigme, d’émerveillement, de rituel, sachant que pour Dutilleux écrire de la musique est une cérémonie qui comporte « sa part de mystère et de magie ».
L’œuvre, écrite pour vingt-quatre cordes, cymbalum et percussions, fait se succéder une dizaine de séquences ou fragments qui vont de la polyphonie la plus serrée à la litanie la plus nue. « La structure de l’ensemble ne répond à aucun canevas pré-établi, écrit Claude Desmarets. (...) Les idées sont énoncées comme elles se présentent, sans allusion à ce qui précède ou ce qui va suivre. En s’éloignant quelque peu des schémas d’œuvres antérieures (telles que Métaboles, Tout un monde lointain, L’Arbre des songes ou le quatuor Ainsi la nuit), l’auteur s’est proposé de saisir l’instant et d’organiser le temps musical hors des chemins tracés à l’avance. »
On comprend pourquoi la partition s’intitulait à l’origine Instantanés, à la manière d’un carnaval schumannien plus soucieux de l’éblouissement kaléidoscopique que de la grande forme architecturée. À l’instar d’un Schumann composant son Carnaval sur quelques « lettres dansantes » (des notes en réalité, désignées en allemand par des lettres), Dutilleux part d’une cellule première : « Bien que les dix séquences soient effectivement liées à un traitement singulier de la matière sonore, il n’en demeure pas moins que Henri Dutilleux a composé son œuvre à partir d’un matériau générateur, caractérisé par son économie de moyens, et dont les transformations sont multiples : à l’origine, un intervalle de seconde majeure ascendante qui confère, au moins aux trois premières séquences, toute leur unité par-delà la brièveté de chacune d’elles », explique Pierre Gervasoni.
En 1995, le compositeur révisera sa partition en la destinant à un ensemble de cordes plus étoffé.
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