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Comme pressenti ces derniers jours, le staff des Bleus a choisi de titulariser Matthieu Jalibert à l'ouverture contre l'Angleterre samedi. Le sélectionneur Fabien Galthié s'en explique et se projette sur ce déplacement à Twickenham.

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Transcription
00:00Évidemment, lorsqu'on prend des décisions pour composer l'équipe de France, on travaille quotidiennement sur l'état de forme des joueurs, les associations, les compétences des joueurs par rapport à l'adversaire et à l'état.
00:16Sur la composition de l'équipe que je vous ai proposée aujourd'hui, lorsqu'on a constaté le carton rouge de Romain Tamac, on a commencé à travailler avec le staff dès le soir même.
00:32Et dès le soir même apparaissait en position de numéro 10 Mathieu Jolibert.
00:38Donc une évidence, une cohérence, une logique par rapport au travail qu'on a réalisé auparavant, la méthode de travail qu'on a réalisé auparavant, la méthode aussi de sélection, l'accompagnement des joueurs.
00:51Il y avait beaucoup de raisons qui ont fait que très vite la réponse à la question a été trouvée.
01:00Pour tous les joueurs, le challenge est le même en fait.
01:03Tous les joueurs qui portent le maillot de l'équipe de France et qui vont porter le maillot de l'équipe de France, ils ont tous le même challenge en fait.
01:08C'est performer, nous rendre la confiance qu'on leur donne, rendre la confiance à leurs partenaires et porter le maillot.
01:18Donc la question que vous me posez, elle va pour Mathieu, mais elle va pour tous les joueurs.
01:23Aujourd'hui, la composition de l'équipe de France et la titularisation de Mathieu à ce poste-là est simplement cohérente pour nous.
01:32Ça fait partie de son chemin.
01:34Comme tous les joueurs ont un chemin particulier, ce n'est pas un chemin linéaire de jouer avec l'équipe de France de manière régulière.
01:39Mathieu aujourd'hui, c'est plus de 30 sélections.
01:43Donc un vécu important à l'équipe de France et à Vénus depuis 2020.
01:48Et aussi des états de forme différents au fil du temps.
01:53Des états de forme aussi psychologiques différents.
01:56Et des compétences qui font le développement du joueur différent.
02:01Et le passage qu'a eu Mathieu cet automne est très intéressant pour nous.
02:05Parce que la méthode que l'on a, c'est de développer les joueurs, accompagner les joueurs, leur donner tout ce que l'on peut en termes de capacité à progresser.
02:18Et progresser, ce n'est pas uniquement le geste.
02:21Bien sûr, c'est le geste.
02:23C'est la tactique.
02:24Et c'est aussi la compétence qu'on va appeler préparation mentale.
02:27Et là, je voudrais mettre en avant nos préparateurs mentaux qui accompagnent les joueurs au quotidien dans la dimension émotionnelle.
02:34Et la charge cognitive liée à la performance de haut niveau.
02:38Et le challenge que ces joueurs ont à assurer, je dirais, quotidiennement.
02:43Parce qu'ils sont attendus dans leur club.
02:45Ils sont attendus tous les week-ends.
02:48Ils sont attendus aussi avec l'équipe de France avec un éclairage différent.
02:51Et pour tous ces joueurs, les étapes et les moments de vie qu'ils traversent, très heureux parfois, très très heureux.
02:59Et parfois moins heureux.
03:01Donc avec des charges cognitives parfois émotionnelles négatives.
03:05On leur apprend avec nos compétences et nos préparateurs mentaux à traverser ces moments-là de différentes manières.
03:12Et c'est un exemple.
03:14Pour nous, il était hors de question de rentrer dans un rapport de force.
03:18Nous, le rapport de force, il est uniquement avec l'adversaire.
03:21Nous, si on doit combattre, il est avec l'adversaire.
03:25Il n'est pas avec nos joueurs.
03:26Tous les joueurs que l'on rencontre en France, à tous les joueurs qu'on propose à la sélection, c'est déjà un rapport de confiance.
03:34C'est déjà une proposition, une main tendue.
03:37On leur dit, on est prêts à vous accompagner, on est prêts à vous prendre avec nous.
03:41Parce que vous avez le potentiel d'atteindre ce qui est pour vous le Graal, porter le maillot d'équipe de France.
03:47L'exemple de Mathieu, pour nous, c'est un exemple de vie d'un joueur de haut niveau qui traverse avec des grands moments et des moments difficiles, des moments agréables, des blessures aussi.
04:02Il y a la blessure psychologique, mais il y a aussi la blessure physique.
04:04Et donc, cet exemple-là, pour nous, c'est la même chose pour tous les joueurs.
04:11On pourrait prendre chaque cas présent ou absent pour blessures, pour méformes ou pour différentes raisons.
04:18Et on pourrait les étudier, et c'est ce qui est passionnant dans notre fonction.
04:22C'est-à-dire que, nous, notre rôle, c'est de tendre la main à ces joueurs et de les amener le plus haut possible pour qu'ils portent le maillot et qu'ils soient performants.
04:31Le rapport de force, nous, il est sur le terrain, il sera samedi face à l'Angleterre.
04:36Uniquement samedi.
04:39La question ne se pose pas, en fait.
04:42Déjà, nous, l'accompagnement qu'on a dans la méthode, il était très important d'identifier qu'à un moment, il y avait des signaux faibles qui faisaient que c'était bien de donner à ce joueur de l'air.
04:58Et de lui proposer de se régénérer parce que le but, c'est toujours d'être mieux.
05:04Et c'était la décision, ou la proposition, c'était sortir du moment-là, de ce huis clos qui est très particulier aussi à vivre, très particulier.
05:15De cette préparation très intense, très particulière, pour se régénérer.
05:19Et ça, c'était d'abord très partagé.
05:22Et c'est vrai qu'à l'équipe de France, en fait, tout est transparent.
05:25On ne peut rien cacher. Moi, je ne cherche rien à cacher. Je cherche à expliquer ce que je peux, tout en gardant une forme de pudeur aussi.
05:32Ça, c'est important.
05:34Et donc là, on est rentrés dans une discussion qu'on a voulu parfois rendre spectaculaire.
05:42On a voulu en faire de la polémique.
05:45C'est un mot que j'emploie parfois.
05:48Nous, il n'y avait pas de polémique. Il n'y en a pas de polémique.
05:51Nous, c'est le terrain de la préparation pour le rapport de force qui aura lieu face à l'adversaire.
05:57Il n'y a pas de polémique. Il y a des choix.
05:59Des choix que nous assumons totalement, que nous prenons parce que nous avons aussi une méthodologie qui nous permet de transformer des décisions,
06:05parfois qui sont, comme je l'ai déjà dit, complexes, en décisions simples.
06:10Et la méthodologie nous amène à ça, à être clair sur nos décisions.
06:15Donc ça a été la première étape.
06:17Mais aussi l'accompagnement. Il était très important pour nous de rester en contact.
06:21Je dis pour nous parce que je n'étais pas le seul en contact avec Mathieu.
06:24Avec son club aussi, avec son environnement.
06:27Mais comme on fait la même chose avec les autres, attention, c'est un bon exemple.
06:33Et puis c'est au joueur ensuite de ne pas se perdre.
06:36C'est un peu différent.
06:38C'est aussi au joueur de définir un chemin, des priorités, une méthode
06:44et de la suivre, ou pas, pour être le meilleur possible.
06:49Et je crois que tous les joueurs qui sont là aspirent à une seule chose, c'est d'être les meilleurs.
06:56Le chemin qu'ils ont parcouru jusqu'alors, c'est un chemin qui n'a pas été écrit d'avance.
07:02Il n'y a aucun enfant de cette feuille de mage qui est né avec le numéro 1, 2, 3, 9, 10 de l'équipe de France 08.
07:11C'est un chemin de passion, de travail, de douleur qui les amène aujourd'hui à être les représentants du rugby français.
07:18Et donc il y a eu ce travail-là, réalisé par Mathieu, par son club et par nous-mêmes,
07:27en collaboration pour faire en sorte qu'il revienne potentiellement sélectionnable.
07:33Et j'ai toujours dit que Mathieu était pour nous un joueur qui était sélectionnable.
07:39Surtout pas créer, entre guillemets, un rapport de force et perdre un joueur qui a un potentiel comme lui.
07:45Et ensuite, les performances en club, bien sûr, un club qui performe.
07:50La relation intime de notre staff, de notre méthode qui l'accompagne, des discussions, de la transparence.
07:58Et aujourd'hui la décision de le titulariser de manière cohérente et en décision simple au poste numéro 10.
08:08Ça c'est le premier point.
08:10La deuxième question c'est plutôt sur le jeu, c'est ça ?
08:14Nous on a une organisation, une méthodologie.
08:17En fait, quand on parle de jeu en France, on parle beaucoup de celui qui a le ballon et celui qui passe le ballon.
08:24Mais le jeu c'est pas que ça.
08:26Le jeu c'est 50% de défense déjà.
08:28Donc 50% de jeu sans ballon, pour une équipe.
08:32Et ensuite il y a qui tient le ballon et qui prend les décisions avec le ballon.
08:35Donc il y a des joueurs que l'on voit peser sur le jeu avec le ballon.
08:40Et puis il y a des joueurs qui sont sans ballon, qui prennent des décisions aussi de par leur placement.
08:44Et lorsqu'ils vont être servis, de prendre des initiatives.
08:49Notre animation, on va dire, donc je reviens à une partie du jeu, parce que c'est pas le jeu dont vous parlez de notre animation offensive.
08:55Elle est toujours autour de la charnière.
08:58Sauf qu'entre la charnière, c'est-à-dire celui qui joue derrière les avants et celui qui joue devant les avants.
09:04C'est-à-dire le 9 et le 10.
09:06Il y a une organisation qui évolue par rapport à une stratégie qui est très identifiée par notre travail.
09:15Et l'évolution du rugby tout simplement, et de notre rugby.
09:20Je ne vais pas plus loin parce qu'après ça reste très, on va dire, secret défense.
09:24Et même si nos adversaires sont capables de lire nos déplacements et notre organisation.
09:29Eh bien, l'évolution de notre stratégie offensive avec le ballon, dans certaines zones du terrain, impose des positions qui font que, vous l'avez constaté,
09:43parfois, ou souvent, le demi-ballet touche plus le ballon que le numéro 10.

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