Laure Lavalette, porte-parole du Rassemblement national à l'Assemblée nationale et députée du Var, était l’invitée de Face à BFM ce mercredi 5 février sur BFMTV.
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00:00Bonsoir.
00:02Bonsoir.
00:04Bonsoir.
00:06Pas de poignée de main.
00:08Petite obsession, mais pas de poignée de main.
00:10Merci en tout cas d'être avec nous, Laure Lavallette, face à BFM ce soir, après cette journée qu'on disait importante, cruciale,
00:16ces deux motions de censure que vous avez permis de rejeter.
00:18Aujourd'hui, Marine Tendonnier disait mensonge à votre propos.
00:22Mensonge, hypocrisie, elle parle de vos électeurs qui peuvent être troublés ce soir.
00:26Venant de quelqu'un qui a fait élire la Macronie, je rigole, souvenez-vous quand même l'entre-deux-tours des élections législatives,
00:34la famille politique de Mme Tendonnier et l'entièreté du Nouveau Front Populaire se sont désistées, plus de 100 candidats se sont désistés
00:40pour faire élire des candidats de la Macronie.
00:42Ils ont fait élire Gérard Dalmanin, ils ont fait élire Elisabeth Borne, eux qui étaient tant opposés à cette réforme des retraites,
00:50ils ont fait élire la prêtresse de la réforme des retraites.
00:52Et vous les dépassez à un budget.
00:54Et vous avez fait en sorte que François Bayrou soit toujours Premier ministre ce soir.
00:57On a combien de temps pour en parler, dites-moi ?
01:00Une bonne vingtaine de minutes pour en parler, mais de fait, ça veut dire qu'en réalité, tout le monde se tient.
01:04Vous vous tenez tous ?
01:05Vous savez, il y a des jours dans la vie politique et surtout dans la vie politique d'opposition
01:09où vous êtes obligés de prendre des décisions entre deux choix qui ne vous conviennent ni l'un ni l'autre.
01:15Effectivement, nous aurions pu voter cette motion de censure, mais ça n'aurait eu aucun effet
01:20puisque les socialistes ont sifflé la fin du match en effectivement se couchant ou s'alliant avec cette espèce de majorité macroniste LR.
01:30Ils se couchent, et vous, vous faites quoi alors que vous ne votez pas la censure ?
01:33Ils ont donné le ton, monsieur Benjamin Duhamel, c'est eux qui ont quand même donné le ton.
01:37Mais voilà, nous on pense, vous savez, sur le terrain, les Français nous disent dans la même phrase
01:41qu'ils veulent faire tomber ce gouvernement mais qu'ils ont envie de stabilité.
01:44Je pense que ce qui ressort de cette phrase-là, c'est en fait l'aversion des Français maintenant pour Emmanuel Macron
01:50mais les Français sont légitimement inquiets aussi de ne pas avoir de budget.
01:55Ce budget, il n'est pas bon, nous l'aurions vraiment combattu s'il n'avait pas été passé en force avec un 49-3.
02:02La vraie question qu'il faut se poser, que nous nous sommes posés, c'est est-ce qu'avec ces gens-là,
02:06nous aurions pu avoir un meilleur budget dans un mois ou dans deux mois ?
02:09La réponse est évidemment non.
02:11Pour avoir un autre budget, il faut, je pense, attendre des élections futures
02:15et que, probablement, Marine Le Pen arrive à la présidence de la République.
02:18L'argument que vous venez d'utiliser, je ne le comprends pas, il m'étonne en réalité.
02:20Quand vous dites les socialistes ont donné le ton, j'ai souvenir d'élus du Rassemblement national
02:27qui justement n'attendaient pas de savoir ce qu'allait faire le parti socialiste pour prendre une décision.
02:32On est bien d'accord mais…
02:33Voir Maxime qui disait « UMPS » dedans.
02:35Exactement.
02:36Mathématiquement parlant, vous êtes d'accord qu'il faut que toutes les oppositions se mettent d'accord
02:39pour faire tomber un gouvernement.
02:40Et d'ailleurs, c'est plutôt heureux.
02:41Donc, s'ils avaient censuré, vous auriez éventuellement pris une autre décision ?
02:43Nous aurions peut-être réfléchi différemment, mais oui.
02:45Évidemment, peut-être que nous aurions réfléchi différemment.
02:47En tout cas, là, c'est sûr que de toute façon, le match était déjà plié au moment où les socialistes
02:52ont dit qu'ils ne voteraient pas cette motion de censure.
02:54La bonne nouvelle ce soir, c'est que c'est la fin du Nouveau Front populaire, de la fin de cette escroquerie
03:03où il n'y avait pas finalement de programme commun.
03:05Mais attendez, les socialistes tellement attachés à la répandue de traite dans le monde...
03:08Ce que vous dites est trop important pour qu'on ne s'y arrête pas.
03:10Vous allez sur les éléments de langage sur la gauche.
03:12Vous venez de dire...
03:13Si c'est des éléments de langage, j'ai le droit de réfléchir sans que ce soit des éléments de langage.
03:15Vous venez de dire que si le parti socialiste avait pris une autre décision, nous aurions peut-être pris une autre décision.
03:20Mais c'est-à-dire que vos convictions dépendent en fait de ce que font, Olivier Faure et Louise Ballot.
03:24Mais laquelle était la décision que nous ayons prise ?
03:26De toute façon, elle ne faisait pas tomber le gouvernement.
03:28Et bien, raison de plus pour la prendre en fonction de ce que vous pensez.
03:30Mais ce n'est pas comme ça que vous réfléchissez.
03:32Est-ce que de voter cette motion de censure, vous pensez que ça aurait amélioré le quotidien des Français ?
03:36Évidemment que non, puisque de toute façon, ce gouvernement-là ne serait pas tombé.
03:39Et même si ce gouvernement-là était tombé, on aurait eu un mercato différent.
03:43Madame Prima serait peut-être passée à l'écologie.
03:45Voilà, on aurait eu des changements.
03:47Mais en fait, tant qu'il n'y a pas de trajectoire différente,
03:51tant qu'on n'a pas des budgets qui veulent faire des économies structurelles,
03:54qui veulent s'attaquer à l'immigration, qui veulent s'attaquer à l'Union européenne,
03:58qui veulent s'attaquer à la fraude, à ce moment-là, il ne changera pas.
04:01Et lors de la valette de ce budget, il va y avoir des conséquences très concrètes sur la vie des Français.
04:05Ça veut dire que vous allez être comptable devant les Français, devant vos électeurs,
04:09des conséquences de ce budget sur leur vie quotidienne.
04:11Vous êtes prête à l'assumer, ça ?
04:12Mais monsieur Darré, pas du tout.
04:13Vous savez très bien que le budget, c'est la traduction comptable de choix politique.
04:17Et que quand on est dans l'opposition, on ne vote jamais le budget.
04:20Oui, mais vous avez permis d'une certaine façon à ce que ce budget soit adopté.
04:23Mais pas du tout.
04:24Vous en serez comptable politiquement.
04:26Pas du tout.
04:27Quoi que nous ayons fait, de toute façon, ce budget passait.
04:30La question, c'est, voilà, est-ce qu'il est un peu moins mauvais que celui de décembre ?
04:34Il est un peu moins mauvais.
04:35Il y a eu des victoires du Rassemblement national.
04:37Grâce à nous, les retraités ont vu leur retraite indexée sur l'inflation au 1er janvier.
04:42Les médicaments ne sont plus déremboursés.
04:45Bayrou, c'est mieux que Barnier.
04:46Écoutez, je pense qu'ils ont entendu, effectivement, j'allais dire, notre mécontentement sur le budget Barnier.
04:54En tout cas, sur la méthode, c'est mieux.
04:56Il n'empêche que ça ne nous empêchera évidemment pas de le censurer si nous pensons que c'est le moment.
05:00Vous avez vu, effectivement, il nous traite avec un peu plus de considération.
05:03Vous vous sentez davantage respecté par François Bayrou ?
05:05Oui, bien sûr.
05:06Ce n'est pas très difficile.
05:07Monsieur Barnier nous a ghosté complètement, nous a invisibilisé tout le temps.
05:11Il y a quelque chose qui est étonnant malgré tout, c'est que quand on écoutait ces derniers jours les responsables du Rassemblement national,
05:16on pouvait avoir du mal à savoir ce que vous alliez faire.
05:20Jean-Philippe Tanguy, ce n'est pas n'importe qui.
05:21C'est l'un de vos représentants les plus médiatiques, député Rassemblement national de la Somme,
05:25qui, lui, est carrément venu à la télévision dimanche midi, encore lundi, en disant qu'il y a quelque chose d'inacceptable dans le budget.
05:32C'est, pour rentrer dans le détail, l'article 4 sur la question du marché de l'électricité,
05:37et qui dit que ça, c'est une ligne rouge, ça mérite censure.
05:40Non, mais monsieur Tabel, vous avez raison.
05:41Jean-Philippe Tanguy était plutôt chafouin, il ne s'en est pas du tout caché, il vous l'a dit.
05:45Mais encore une fois, nous avions deux choix qui ne nous convenaient pas.
05:49Encore une fois, vous savez, les sept ans de Macronie ont mis la France à genoux.
05:55Le pays est fracturé, il est divisé, les Français sont précarisés, on est moqués sur la scène internationale.
06:00Peut-être qu'il y aura un moment immigration où on pourra parler de ses obligations de quitter le territoire français,
06:05où on nous fait des retours à l'envoyeur, c'est quand même complètement hallucinant.
06:09L'immigration est hors contrôle, bien sûr que rien de tout cela nous convient.
06:14Après, voilà, les lignes rouges que nous avions sur le budget de décembre n'ont pas été franchies par le gouvernement Bayrou.
06:20Effectivement, il ne peut pas nous convier puisque ce n'est pas notre budget.
06:23Pour que ça nous convienne, il faut attendre soit que Jordan Bardella soit Premier ministre,
06:27et à ce moment-là, nous aurons un budget qui sera différent.
06:29Mais je voudrais simplement revenir deux secondes sur la situation que nous vivons.
06:33Pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là ?
06:35C'est que tous les gens qui ont défilé depuis tout à l'heure sur votre plateau
06:39ont fait alliance contre le Rassemblement national pour que Jordan Bardella n'ait pas de majorité.
06:44On se doutait bien qu'avec pas de majorité, nous serions dans un bourbier politique et institutionnel absolument terrible.
06:51Et c'est exactement ce que nous vivons.
06:53Ils ont paralysé le pays, je pense qu'ils n'ont pas vu plus loin que le bout de leur nez.
06:58C'est les Français qui ont fait de leurs conséquences.
07:02Je pense que sur une prochaine législative, les Français ne se feront pas avoir.
07:06Je reviens sur l'argument que vous avez employé tout à l'heure en disant que ce budget-là est moins mauvais que la précédente proposition.
07:11Très légèrement.
07:12Très légèrement.
07:13Et vous dites que le RN a obtenu des choses, etc.
07:15Il y a eu des victoires pour l'Assemblement national.
07:17Sébastien Chenu, dans votre parti, dit avec le même argument qu'il a employé par le PS tout à l'heure.
07:20Le PS dit qu'on a obtenu, on s'est battus, on a négocié, etc.
07:23Sébastien Chenu dit que le PS s'est fait acheter.
07:26Il s'est fait acheter pour un plat de lentilles parce que le coût de la conférence sociale contre la réforme des retraites,
07:32ce n'était pas très très cher.
07:34La question, encore une fois, c'est est-ce qu'on aurait pu avoir un meilleur budget ?
07:37La réponse est non.
07:38La réponse est non.
07:39Je pense qu'on ne peut pas paralyser non plus la France pendant longtemps.
07:43Hier, j'étais avec des militaires qui me disaient que c'était important que ce budget soit voté.
07:47Hier, j'étais avec des policiers, à la manif des policiers.
07:50Quand vous avez en face de vous des policiers qui vous disent que pour démarrer une voiture, ils mettent les pinces croco,
07:55vous vous dites quand même qu'on a un problème et qu'il faut que l'argent arrive jusqu'à eux.
07:59D'autres me disaient qu'ils poussaient des voitures devant des manifestants.
08:02On ne peut pas imaginer laisser nos services publics dans un état pareil.
08:05Mais on peut revenir effectivement là-dessus.
08:07Le peuple français est le peuple le plus taxé.
08:10Les prélèvements obligatoires sont une part colossale, évidemment, du PIB.
08:14Et pourtant, nos services publics n'ont jamais été autant en dysfonctionnement.
08:19Donc voilà, où va l'argent ?
08:21Une question.
08:22Est-ce qu'au fond, vous ne vivez pas aussi quelque chose de difficile pour vous ?
08:25C'est qu'au moment des discussions sur le budget de Michel Barnier, ça avait terminé.
08:30Ça n'avait pas empêché votre censure par un courrier en tête de Matignon
08:33qui faisait la liste des concessions qui vous étaient faites.
08:36Là, en fait, comme vous l'avez dit vous-même, avec d'ailleurs beaucoup d'honnêteté,
08:39vous ne comptez plus dans la discussion.
08:41En fait, vous n'avez plus la moindre influence sur le cours des choses.
08:46Vous ne servez plus à grand-chose.
08:47On n'a tellement pas d'influence qu'on a quatre victoires, monsieur Duhamel.
08:50Vous êtes observateur de la vie politique.
08:51Vous avez bien vu que le déremboursement des médicaments...
08:53Mais ça, ce n'était pas avant, ça.
08:54Non, ce n'était pas avant.
08:55C'était il y a absolument deux mois.
08:56On a fait tomber ce gouvernement parce que ces lignes rouges étaient franchies.
08:59Et là, on a un nouveau budget où ces quatre lignes rouges ne sont pas franchies.
09:02Si vous n'appelez pas ça une victoire, au contraire, c'est la première victoire.
09:05Vous les partagez par exemple avec le PS.
09:07Ce sont entre autres les premières victoires d'opposition du RN.
09:10Et ça prouve évidemment que les Français qui votent pour nous
09:13peuvent avoir la certitude que nous défendons leur intérêt.
09:16Sur la fiscalité, par exemple, si on prend deux mesures qui sont comprises dans ce budget,
09:21la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, 8 milliards d'euros,
09:25la mesure qui rapporte 400 millions d'euros qu'on a beaucoup évoqué ce soir,
09:28celle qui concerne les micro-entreprises,
09:32ça, ça ne justifie pas d'essayer de faire barrage à ces mesures ?
09:36Sur l'auto-entreprise, je pense qu'il faut raison garder.
09:39Le chiffre d'affaires moyen des auto-entrepreneurs, c'est 4 700 euros.
09:43J'ai bien vu vos reportages avec des gens qui étaient à 25 000 euros ou au-delà.
09:46C'est quand même, j'allais dire, presque epsilon par rapport à l'ensemble des gens qui sont concernés.
09:4925 000, ça fait un peu plus de 2 000 euros par mois.
09:52Mais encore une fois, je vous dis, la moyenne, c'est 4 700 euros.
09:54Donc, on est quand même très, très loin des 25 000 euros.
09:56Mais je vous l'ai dit, ce budget, ce budget ne nous convient pas.
10:02Mais encore une fois, nous sommes dans l'opposition.
10:04Ça ne vous a pas échappé que nous n'avons pas gagné ?
10:06Enfin, je veux dire, il faudra attendre que nous soyons au gouvernement
10:09ou Marine Le Pen à l'Élysée pour pouvoir dérouler.
10:12Et nous, on a fait un contre-budget.
10:14La contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises,
10:16si c'était votre budget, l'idée de faire contribuer de façon exceptionnelle
10:21aux entreprises qui font plus d'un milliard d'euros au chiffre d'affaires ?
10:23Bien sûr, mais pourquoi pas ?
10:24Mais en fait, vous savez, quand vous avez un budget,
10:27il faut choisir quel est votre poste.
10:30Là, il faut dire aux Français que le budget tel qu'il est fait,
10:33pour 1 euro d'économie, il y a 9 euros supplémentaires d'impôts pour les Français.
10:37Ce budget fait la poche des Français, mais on est bien d'accord.
10:39Il l'a fait un peu moins que le budget du mois de décembre.
10:43Mais voilà, la trajectoire n'est pas la bonne.
10:45Comment ne pas s'attaquer aux dépenses d'immigration,
10:48d'immigration de guichet social, alors qu'on fait la poche des Français ?
10:51D'où ça nous paraît complètement aberrant, mais il ne vous a pas échappé
10:55que nous ne sommes pas dans leur famille politique.
10:57J'ai toujours pas compris, pardon.
10:59Je vais vous dire aussi que nous sommes le seul parti politique,
11:01la seule famille, à avoir fait un contre-budget.
11:03C'est un très mauvais budget.
11:04Il fait la poche des Français.
11:06Le voter n'aurait pas fait chuter le gouvernement.
11:08Mais on ne le fait pas.
11:10Voter la censure, plutôt.
11:11Voter la censure n'aurait pas fait chuter le gouvernement.
11:13Ça n'aurait rien changé du tout que nous votions la censure.
11:16Vous auriez été cohérente avec ce que vous venez de nous expliquer.
11:18Vous venez de passer dix minutes à nous expliquer tout ce qui n'allait pas.
11:21Et vous nous dites que, par ailleurs, voter la censure n'aurait eu aucun effet
11:24sur la stabilité puisque, de fait, il ne chutait pas.
11:27Je ne comprends pas qu'au regard de l'argument que vous venez d'utiliser,
11:31c'est-à-dire que ça ne fait pas chuter François Bayrou,
11:33qu'à un moment, vous n'ayez pas mis votre vote en cohérence
11:35avec tout ce que vous venez de nous dire.
11:37Vous ne priviez pas la France de budget.
11:39Vous n'aviez, en réalité, aucun effet sur le destin de François Bayrou.
11:43Et je finis par me dire que peut-être vous vous êtes dit
11:45que, en votant effectivement une censure qui n'aurait abouti à rien,
11:48votre inutilité à l'Assemblée dans sa composition actuelle aurait été prouvée.
11:56C'est la seule conclusion à laquelle j'arrive en vous écoutant.
11:58Il ne faut quand même pas oublier qu'on est le premier groupe à l'Assemblée nationale.
12:01On n'est même pas le premier groupe d'opposition, on est le premier groupe tout court.
12:04Donc vous imaginez bien que l'inutilité n'est pas de notre côté.
12:08Encore une fois, il faut bien un budget à la France.
12:10Vous n'avez pas eu peur de dire on va voter la censure et ça va se voir qu'on n'a plus les manettes ?
12:13Non, je vous assure qu'on n'a peur de rien et que la seule chose qui nous meut, c'est l'intérêt des Français.
12:18La seule boussole, c'est l'intérêt des Français.
12:20Et je ne suis pas sûre que de ne pas avoir de budget, plutôt que d'avoir un mauvais budget...
12:24Mais ça n'aurait pas eu cette conséquence ? Vous voulez l'expliquer ?
12:26Non, mais encore une fois, je vous dis qu'il faut que les militaires aient leurs 3 milliards.
12:29Mais si vous aviez voté la censure, ça n'aurait pas eu cet effet ?
12:31Oui, mais de la voter, ça n'aurait pas eu d'effet non plus, Manuela Latrouze.
12:34Donc, dont acte, encore une fois, le match est complètement plié.
12:37Ce qui compte maintenant, je pense, ce sont nos propositions.
12:39C'est ça qui fait qu'on va être une opposition constructive.
12:41On va demander à M. Bayrou, effectivement, de reparler d'immigration.
12:45Alors, justement, une opposition constructive.
12:47On dit, vous dites, François Bayrou, on s'interroge ce soir, petit, il est encore réformé.
12:51Il y a des textes qui pourraient, effectivement, arriver à l'Assemblée nationale.
12:54Avec le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
12:56On évoquait, il y a quelques instants, quelques mesures.
12:58Très concrètement, par exemple, est-ce que vous pourriez voter le délit de séjour irrégulier,
13:02le rétablissement ou encore le fait de rallonger la durée de rétention ?
13:06Non, mais ça, par exemple, vous soutiendrez le gouvernement sur ces mesures-là ?
13:08Évidemment. Enfin, M. Darrey, enfin, le rétablissement du séjour irrégulier, ça fait partie de notre programme, évidemment.
13:14Moi, la question que je pose plutôt à M. Retailleau, c'est pourquoi n'a-t-il pas voté le rétablissement des peines planchers ?
13:19Pourquoi est-ce que son gouvernement n'a pas voté la levée des freins à l'expulsion des délinquants étrangers,
13:25une fois qu'ils aient purgé leur peine ?
13:27Donc, vous soutiendrez le gouvernement sur ces questions-là ?
13:29Mais bien sûr. Mais tout ce qui va amener de la fermeté en matière migratoire, évidemment.
13:33Mais nous ferons exactement ce que nous avons.
13:35Je ne quitte pas la tâche dans la valette pour M. Retailleau,
13:37puisqu'à certains moments, on a le sentiment qu'il utilise vos mots, qu'il prend des propositions qui étaient pour certaines les vôtres.
13:44Là encore, sans vouloir reprendre le mot d'inutilité utilisé par Néla Latrousse,
13:48si vous avez un ministre de l'Intérieur qui, à peu de choses près, défend les mêmes mesures que vous…
13:52Mais quelle joie pour nous, M. Duhamel, que le ministre de l'Intérieur…
13:54Ah bon, c'est seulement une joie, c'est gratuit, c'est gratuit.
13:56Oui, oui. C'est sûrement en ça qu'on est très différents des autres, M. Duhamel.
13:59Mais nous, tout ce qui peut améliorer la fermeté en matière migratoire et pénale, on est ravis.
14:03Et si c'est eux qui le font, qui commencent, ça sera ça de moins à faire quand nous arriverons au pouvoir.
14:07Le seul problème avec Bruno Retailleau, c'est qu'il parle beaucoup, il est très isolé.
14:11On l'a bien vu avec l'histoire du voile, quand il dit qu'il est opposé au voile au moment des accompagnatrices scolaires
14:17et que Mme Primat, qui était là juste avant moi…
14:19Vous voulez toujours interdire le voile dans l'espace public ou pas ?
14:21Le lendemain, ça fait partie évidemment du projet de loi de marine, de la loi contre le séparatisme, bien sûr.
14:27Donc aucun voile dans l'espace public ?
14:29On en reparlera, M. Duhamel.
14:30On en reparlera ou c'est dans votre projet ?
14:32Effectivement, c'est dans notre projet parce que c'est quand même un marqueur aussi d'appropriation visuelle.
14:36Donc aucun voile dans l'espace public ?
14:37Et ça peut être un signe de radicalisation.
14:39Mais en tout cas, quand Bruno Retailleau dit ça et qu'il est, j'allais dire, désavoué dans la minute par Mme Primat
14:47qui porte parole du gouvernement, je me dis qu'il est très isolé et que pour l'instant, c'est effectivement,
14:51comme dit Bardella, le ministre de la Parole, mais rien n'a été transmis par des actes.
14:56Encore une fois, pourquoi est-ce que M. Daragon n'a pas voté, n'a pas appelé à voter la loi d'Edwige Diaz ?
15:01Je ne le comprends pas.
15:02Vous lui dites à Bruno Retailleau « Rejoignez-nous ».
15:05Je lui dis que si vraiment il veut être dans une famille politique, il y aura la volonté politique de s'attaquer à cette immigration.
15:11Si vous voulez, on peut s'arrêter deux minutes sur les chiffres.
15:13Il y a quand même 337 000 premiers titres de séjour en 2024.
15:18On est au-delà.
15:19Et plus d'expulsions et moins de régularisation.
15:21Mais attendez, c'est colossal.
15:22Ça veut dire, il y en a un, toutes les deux minutes qui rentrent sur notre sol, c'est colossal.
15:28Il faut que les Français comprennent bien que quand les étrangers rentrent sur notre sol, ils ne repartent jamais.
15:32Dans les 336 000 dont vous parlez, il y a, je crois, 109 000 de mémoire étudiant.
15:35Jusqu'à preuve du contraire, les étudiants n'ont, en grande majorité, pas vocation à rester sur le territoire.
15:40Non, enfin globalement, vous savez, l'assassin de la petite Lola a été rentré avec un visa étudiant.
15:43Récemment, elle n'est pas partie.
15:45La majorité des étudiants…
15:47D'accord, la majorité, mais la question n'est pas là.
15:49Vous voulez réduire aussi les visas d'étudiants ?
15:50On verra, mais pour l'instant, il faut réduire cette immigration.
15:53On verra, oui ou non ?
15:54Sûrement en dernier, M. Darré, parce qu'effectivement, c'est intéressant d'avoir ces liens.
15:57Mais oui, on veut réduire drastiquement.
15:59On ne veut plus que les gens rentrent sur notre sol parce que ça n'est plus possible.
16:01Parce que ça pèse sur nos comptes publics, ça pèse sur l'hôpital.
16:04Quand vous avez 500 000 personnes qui rentrent…
16:06Parce que là, on parle des premiers titres de séjour, mais il y a aussi les demandeurs d'asile, à peu près 140 000.
16:12Vous avez raison, il y en a 10 000 de moins qu'année dernière.
16:14Sauf qu'avant, il n'y en avait qu'une sur trois de demandes d'asile qui étaient acceptées.
16:17Là, on est à une sur deux.
16:18Et donc, de celles qui ne partent pas…
16:20Vous savez, vous, nous ne sommes qu'à 10 % des OQTF qui sont exécutés.
16:23Et lors du voyage du Premier ministre, on apprend que 5 % des 10 % ne sont exécutés que dans le département de Mayotte.
16:30Donc en fait, les Français ont bien compris que quand les étrangers rentraient sur notre sol de façon irrégulière ou pas,
16:35ils ne repartaient jamais.
16:36Et encore une fois, vous ne pouvez pas accueillir tous les ans 500 000 étrangers et ne pas construire plus d'hôpitaux, par exemple.
16:43Parce que ces gens-là, ils sont malades comme vous et moi.
16:45Et donc, quand on va à l'hôpital…
16:46À chaque fois, je le redis quand on est un invité du Rassemblement national, parce que systématiquement, vous ressortez ce chiffre de 500 000,
16:51ça ne veut pas dire que tous les ans, 500 000 étrangers viennent s'ajouter à la population française.
16:56Non.
16:57Bien sûr.
16:58Mais non, bien sûr que non.
16:59Il y a des mouvements, il y en a qui partent, etc.
17:00Oui, alors pour un qui sort, il y en a quatre qui rentrent.
17:02Juste une chose, ça voudrait dire que depuis… Parce que c'est un chiffre que vous donnez aussi.
17:06Ça voudrait dire que depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, on serait à 3,5 millions d'étrangers en plus.
17:11Ça n'est pas du tout ce que dit l'INSEE aujourd'hui.
17:14Ça n'est pas du tout ce que dit l'INSEE.
17:16Voilà, je précise les choses.
17:17Je n'ai pas ce terme, parce que ce ne seront pas deux personnes, mais le stock de premiers titres de séjour à l'heure actuelle, c'est 4 millions d'eux.
17:21C'est quand même colossal.
17:23On est à peu près entre 600 000 et 900 000 clandestins.
17:26Nous, nous ne voulons pas de régularisation de clandestins.
17:28Il n'est pas question de donner une prime et de régulariser des gens qui sont rentrés illégalement sur nos sols.
17:33Une fois que vous avez dit ça, Laure Lavalette…
17:34C'est sûrement en ça que nous sommes très différents aussi des autres familles politiques.
17:37Le titre de l'émission, c'est « Bayrou, peut-il réformer ? ».
17:39Est-ce que vous faites d'une loi immigration un impératif pour accorder un sursis un peu large à François Bayrou ?
17:45C'est-à-dire, est-ce qu'il vous faut…
17:46Vous dites, si on n'a pas de loi immigration, de nouvelle loi en mars, en avril, on se dirige vers la censure et on tombera dans le désastre.
17:52Ce n'est pas comme ça que les choses se passent.
17:53Moi, je pense qu'en matière migratoire…
17:54Vous n'en faites pas un prérequis.
17:55Non, mais…
17:56En matière migratoire, il faut un sursaut ou le chaos.
17:58On le dit depuis longtemps.
17:59Il faut qu'on grave dans la Constitution le droit des étrangers.
18:03Il faut que nous gravions dans le mar de cette Constitution les outils juridiques, administratifs, politiques qui vont nous permettre de lutter contre cette immigration.
18:10Allez dans la rue.
18:11Les Français n'en peuvent plus.
18:1270% des Français pensent qu'on a un problème avec l'immigration.
18:15Ils ont bien compris que ça pesait sur, je l'ai dit, les services publics, mais sur leur culture, sur leur sécurité.
18:21Mais ça, c'est un discours qu'on a déjà entendu lors de la VAL15.
18:23Je vous demande juste, est-ce que vous exigez une loi immigration ou pas ?
18:26Évidemment qu'on l'exige, mais je crains malheureusement qu'il faudra attendre l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir.
18:31Mais encore une fois, nous n'avons pas gagné.
18:33On n'est pas là pour faire du chantage.
18:35La question n'est pas là.
18:36Nous, on est là pour améliorer le quotidien des Français.
18:37Moi, là, mon boulot, c'est de faire en sorte que les Français retrouvent du pouvoir d'achat et que les Français retrouvent de la sécurité.
18:44Moi, je suis mère de famille.
18:45J'ai quatre filles entre 16 et 23 ans.
18:47J'en ai marre d'avoir la boule aux ventes quand les ans sortent.
18:49J'ai envie que mes filles puissent s'habiller comme elles en ont envie.
18:52J'ai envie qu'elles mettent des décolletés.
18:53J'en ai marre d'être systématiquement stressée parce que la vie, le quotidien des Français, c'est ça.
18:58Et 75% des mineurs qui sont déférés devant le parquet de Paris sont des mineurs étrangers.
19:03Ce n'est pas mes chiffres, c'est l'INSEE, le ministre de l'Intérieur.
19:0770% des vols en Ile-de-France et des vols avec violence sont le fait d'étrangers.
19:11Mais déjà, si ces gens-là n'étaient pas sur notre sol, ça réduirait drastiquement l'insécurité.
19:17Et les Français ont très bien fait le lien entre cette immigration massive, incontrôlée et l'insécurité.
19:22L'Orlaval est une image à vous montrer.
19:24C'est un tweet qui a été posté tout à l'heure par Olivier Faure, le patron du Parti socialiste,
19:28qui réclame des excuses visiblement à la France insoumise, qui assume, je le précise,
19:32qui assume ce soir du côté des Insoumis ce visuel-là,
19:35où on voit Marine Le Pen et Olivier Faure, les deux visages et ces mots, les nouvelles alliances.
19:41Comment vous réagissez face à cette image-là ?
19:45Chacun essaye de tirer la couverture à soi.
19:48Moi, je vais vous dire, les seules alliances que je connais, c'est ces alliances absolument baroques
19:52qui s'est passé entre le premier et le deuxième tour des législatives,
19:55qui ont empêché la France d'avoir une stabilité, qui ont voulu empêcher...
19:58Le fait est que vous avez fait le même choix.
20:00C'est ce que vous dites des Insoumis ce soir.
20:02Mais alors, et quand on a fait tomber le gouvernement, on avait fait aussi le même choix.
20:05Et ce n'était pas un problème.
20:06Avec les Insoumis.
20:07Mais on l'a complètement assumé, puisque nous voulions faire tomber ce gouvernement à ce moment-là.
20:10Vous savez, la vie politique, c'est des moments...
20:12Quand vous votez une motion de censure, ce n'est pas une alliance.
20:14Vous vous servez d'un outil constitutionnel.
20:18Ce n'est pas parce que vous ne votez pas en même temps que c'est une alliance avec les autres.
20:21Encore une fois, 100 députés NFP ont été élus par le désistement de 100 macronistes,
20:28et vice-versa, ou LR.
20:29Et en même temps, Laura Lavalette, vous ne demandez pas la démission d'Emmanuel Macron
20:32comme la France insoumise.
20:34Est-ce que ça veut dire que Marine Le Pen n'est pas prête ?
20:36Vous êtes assez drôle quand même, monsieur Darré.
20:39Déjà, ce n'est pas qu'on ne la demande pas.
20:42Je pense que c'est un peu étrange de la demander.
20:44Elle fait partie, et vous avez raison, des trois outils qui peuvent sortir la France d'une crise politique.
20:49On le connaît, il y a la législative.
20:51Récemment, ça a été un fiasco absolument terrible.
20:53Il y a le référendum, qui peut vous aussi aider.
20:55Et il y a la démission du président de la République.
20:57Mais c'est à lui de savoir s'il est content d'être encore là.
21:00Moi, je pense que les Français ne veulent plus de lui.
21:01Mais je pense que l'hubris du président de la République est tellement conséquent
21:05qu'il ne partira pas.
21:07Donc, vous savez, on se prépare.
21:08Chaque jour qui se passe, on se prépare à être l'alternance que veut ce pays.
21:11Et je vais vous dire pourquoi on est prêts.
21:12Parce que quand aux Européennes, vous avez Jordan Bardella qui fait plus de 30%,
21:16avec une participation de plus de 30%, c'est-à-dire inégalée depuis plus de 30 ans,
21:21les Français ont envie d'un changement.
21:22Les Français ont envie d'alternance.
21:24Ils n'ont pas envie de nouveaux fronts populaires.
21:25On l'a bien vu avec les dernières municipales et l'échec de Louis Boyard.
21:28Les Français veulent un sursaut en matière migratoire, en matière sécuritaire.
21:32Et ce sursaut-là, je pense que seule ma famille politique pourra le ramener.
21:36Merci beaucoup, Laure Lavallée, d'avoir été avec nous ce soir face à BFM.