• il y a 6 heures
Avec Marc Touati, économiste

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.


Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • 😤 Bercoff dans tous ses états

##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-02-05##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00— Mais qu'est-ce que vous voulez, hein ? Il faut bien que l'État prospère, puisqu'il peut nous donner des services régaliens magnifiques de santé, d'éducation et autres,
00:09qui font de la France le premier pays au monde, du point de vue des services publi... Pardon, oui, d'accord. Bon, écoutez, on parle d'autre chose. Voilà.
00:18Donc le projet de loi de finances pour 2025 reprend le compromis trouvé vendredi par les 7 sénateurs et les 7 députés réunis en commission mixte paritaire.
00:27Taxation temporaire des hauts revenus, baisse des crédits de l'aide médicale d'État à l'AME, maintien de 4 000 postes d'enseignants.
00:34Donc on fait le point. Et on fait le point avec Marc Twaty, qu'on est toujours... Bonjour, Marc. On est toujours avec vous en ce moment.
00:40— Bonjour, Jean-Henri. Un plaisir d'être avec vous. — Alors conseil économique de la plateforme Itoro, E-T-O-R-O, et votre chaîne YouTube,
00:46qui a plus de 200 000, presque 250 000 abonnés, Marc Twaty TV. Alors Marc, vous avez regardé un peu les tenants et aboutissants
00:56de ce budget 2025. Alors est-ce qu'on va aller... Parce que ça fait toujours... Vous arrivez et en bonne cassandre, vous dites que c'est plus possible
01:03les dettes, les déséquilibres de l'État, etc. Ne parlons pas de ça. Mais quand même, est-ce qu'on va réduire ce fameux déséquilibre
01:10et sa fameuse dette avec ce budget ? Est-ce que ce budget prend le taureau par les cornes ?
01:14— Bien malheureusement, non. C'est-à-dire qu'il faut être très clair. C'est un budget qui est tout simplement catastrophique.
01:18Je vais vous donner juste un chiffre. On vous dit que c'est un budget de rigueur. Oh là là, on réduit la dépense publique.
01:24On fait des économies ici ou là. Mais regardez les chiffres de la Cour des comptes officielle. La dépense publique selon ce budget 2025,
01:32tenez-vous bien, André, elle augmente. Elle augmente de 41 milliards d'euros. Donc quand on vous dit que ça baisse, c'est un mensonge éhonté.
01:40Elle augmente, ce qui veut dire qu'on va avoir au total 1 700 milliards d'euros de dépenses publiques en France. Voilà.
01:48— À la fin 2025, vous voulez dire. — À la fin 2025. Dans l'année 2025, c'est tout. Ça, c'est si tout va bien. Si tout va bien.
01:53Parce qu'évidemment, le gouvernement annonce une croissance de 0,9%. Il a déjà révisé un petit peu à la baisse.
02:01Et comme par miracle, il nous dit que malgré cela, le déficit public va quand même baisser à 5,4% du PIB.
02:07Et là, je vous le dis, c'est du Bruno Le Maire, mais en plus fort. C'est-à-dire qu'effectivement, si vous vous souvenez,
02:12ici-même, je pense qu'en Bruno Le Maire annonçait également 5% de déficit, je l'avais dit non, on va faire au moins 6%.
02:17Effectivement, on avait même plus de 6% en 2024. Ça sera pareil en 2025. J'ai fait mes calculs très simples.
02:23Oui, je suis pas un devin. J'essaie juste de faire des petits calculs. On aurait une croissance de 0,5% à 0,9% dans le meilleur des cas.
02:28Je vous ai dit les dépenses qui continuent d'augmenter, les impôts qui vont un petit peu augmenter,
02:32mais surtout en augmentant, ça va casser l'activité économique. Donc on va réduire la cette fiscale.
02:37Donc on va ponctionner plus, mais sur un gâteau plus petit. Donc à la fin, il y aura moindre cette fiscale.
02:41Donc très clairement, en étant optimiste, André, nous allons avoir un déficit public d'au moins 6% du PIB cette année.
02:47Et ce qui est dramatique, c'est que nous sommes déjà, d'ores et déjà en 2024, le numéro 1 de la zone euro.
02:53Il n'y a pas un pays dans la zone euro qui fait un déficit public supérieur à nous.
02:58Je parle même pas des dépenses. On est le numéro 1 du monde dans les dépenses. Mais sur le déficit public,
03:02et donc c'est là, on est la risée du monde, si vous voulez. Regardez, même l'Italie, qu'on jetait aux orties encore quelques mois,
03:07l'Italie a réduit son déficit. On est à 3,5% du PIB. Et cette année, en 2025, ils ont voté une baisse de 30 milliards d'euros des impôts.
03:16Vous voyez, tous les pays du monde sont en train de baisser les impôts, sauf nous. On continue de les augmenter.
03:22On va pressuriser les Français. Malheureusement, on va aller tout simplement... On va casser ce peu d'activité que nous avons.
03:29On a eu les chiffres la semaine dernière du PIB. Le PIB a baissé au 4e trimestre. Ça va continuer au 1er trimestre 2025.
03:35Donc nous sommes dans une récession. Et nous, on continue d'augmenter les impôts. C'est tout simplement dramatique.
03:39Mais alors je comprends pas. Alors ils disent... Regardez. « Effort budgétaire demandé aux collectivités locales, qui a été maintenu à 2,2 milliards d'euros.
03:46Les coupes dans des budgets de plusieurs ministères qui vont se chiffrer à plusieurs centaines de millions d'euros à chaque mois ».
03:52Alors le budget des sports, oui, il va pas... Il a été sanctuarisé, lui. Alors effectivement... D'ailleurs, c'est intéressant.
04:00Alors il y a aussi la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises. Alors je voudrais qu'on parle de ça.
04:06— Ces contributions exceptionnelles, ces réductions, tout ça, c'est rien ?
04:10— Non. Encore une fois, les réductions, c'est par rapport à ce qui a été prévu. C'est-à-dire on avait prévu d'augmenter de x%.
04:15En fait, finalement, on va augmenter de x moins 0,3%. Donc ça va quand même augmenter, mais moins que ce qui a été prévu.
04:22C'est ça. Et quand, effectivement, on contribue à l'augmentation des impôts, encore une fois, c'est le béabat de l'économie.
04:27Vous croyez que tous ces grands groupes vont se laisser faire ? Ça, c'est très dangereux. Parce qu'évidemment... Mais pas que les grands groupes.
04:32Parce qu'encore une fois, tout le monde va payer plus d'impôts. On dit oui, c'est les grands groupes. Mais qui va payer à la fin de la facture ?
04:37Ce sont évidemment les PME. On dit que c'est les plus riches qui vont payer. Mais non, c'est tous les Français.
04:41— Ça va se répercuter, oui, bien sûr. — Exactement. C'est ça, le drame. Et donc moi, ce qui m'inquiète, c'est que tous les projets d'investissement
04:46aujourd'hui... Je me balade beaucoup en France, comme d'habitude, comme vous le savez, pour mes conférences. Je vois ce que me disent
04:50les chefs d'entreprise. On arrête nos activités. Toutes les carnets de commandes ont été gelés, etc.
04:56Donc nous avons un gouvernement qui est hors sol. Disons le mot. Il y a quelques jours, le ministre de l'Économie a quand même dit
05:04qu'en France, il fallait baisser la rentabilité des entreprises. — Oui, c'est intéressant.
05:08— Pour dire que nous avons des sommets historiques de défaillance d'entreprises. Chiffre de la Banque de France, on a quasiment
05:1470 000 défaillances d'entreprises. Même les grandes entreprises sont concernées par les défaillances d'entreprises,
05:18donc ça veut dire des faillites, tout simplement. Et on nous dit non, il y a trop de rentabilité. Il faut encore la baisser.
05:23Encore une fois, on parle pas des grands groupes, puisque pour les grands groupes, 80% de leurs profits sont faits à l'étranger.
05:27Moi, je vous parle des PME, des TPE françaises. C'est elles qui sont en danger, parce que quand un grand groupe,
05:32eh bien il n'investit plus en France, eh bien tous les fournisseurs, notamment les PME, les entreprises, eh bien évidemment,
05:39n'ont plus d'activité. Et donc ensuite, s'il y a des faillites d'entreprises, qu'est-ce qui se passe ? Il y a du chômage.
05:44Regardez le chômage. Là aussi, les chiffres viennent de sortir il y a quelques jours pour toute l'UE. En France, le taux de chômage
05:51a augmenté à 7,8% au mois de décembre, alors qu'on est à 6,3% en moyenne dans la zone euro. On est numéro 5 de toute l'UE
06:00en termes de taux de chômage. Et encore, c'est le taux de chômage de catégorie A. Si on prend tous les chômeurs, on est à 16,5%.
06:07Taux de chômage des jeunes, regardez, les moins de 25 ans, on est à 20,4%. On n'arrête pas effectivement de nous dire
06:13« Oui, on fait des aides, etc. » ici ou là. Taux de chômage des moins de 25 ans, donc 20,4%, l'un des plus élevés de l'UE.
06:21C'est pas sérieux. Et malgré cela, on nous dit « Non mais tout va bien. Ah, le budget est passé. Donc ça y est, la France est sauvée ».
06:26C'est maintenant qu'elle va avoir lieu la sanction. — Alors justement, justement... Alors regardez, parmi les innovations ou en tout cas
06:34les adoptions d'un budget de 2025, il y a la hausse des frais de notaire. Je le donne dans le décembre. Le triplement de la taxe
06:41des billets d'avion. Vous avez vu ça ? Le malus pour les autothermiques. Encore une fois, malus alourdis.
06:47TVA chaudière qui passe de 5,5% à 10%. Taxe sur les transactions financières. Et les grandes entreprises, donc le taux passe de 25% à 37%.
06:57Et avec tout ça, on n'y arrive pas. — Non, parce qu'encore une fois, ce que j'évoquais tout à l'heure, c'est que tout ça, ça va casser
07:01l'activité économique. Donc vous savez, ce qu'on n'a pas en première année d'économie... J'ai été prof à la fac pendant pas mal d'années.
07:06C'est vrai qu'on dit aux étudiants « Vous savez, si vous augmentez les impôts... » Surtout en France, on est numéro 1 du monde des impôts.
07:11Vous l'aviez dit tout à l'heure. Donc si vous augmentez les impôts, vous allez casser l'activité économique. Donc vous allez réduire
07:16ce qu'on appelle l'assiette fiscale. Donc on va ponctionner plus, mais sur un gâteau plus petit. Donc c'est joué d'avance.
07:22Là, ils font un calcul incroyable. Ils disent « Voilà, on prend une masse de 100, on augmente les impôts de X% et on applique ça au 100 ».
07:28Mais non, parce qu'il va pas avoir 100. Il va avoir 90, parce qu'on va casser l'activité. Donc on va ponctionner plus, mais vous voyez,
07:33encore une fois, un gâteau plus petit. C'est du B à bas. C'est du bon sens. Comment nos dirigeants, qui sont quand même très intelligents,
07:40n'arrivent pas à comprendre cela ? Parce que justement, ils ne veulent pas réduire la dépense publique. Et c'est ça qui est dramatique.
07:47C'est que ces dernières années, qu'est-ce qu'il y a de plus augmenté dans la dépense publique ? C'est même pas le social.
07:52Ce sont les dépenses de fonctionnement, qui ont augmenté de 16%. Je le dis à chaque fois. Mais ça, c'est dramatique,
07:58parce que quand on est un ménage ou une entreprise, si on a des difficultés financières, là aussi, c'est du bon sens.
08:03On réduit ses dépenses de fonctionnement. On va moins au resto, etc. Là, non. C'est l'inverse. On les augmente davantage.
08:09— En fait, Berroux, il fait du Barnier. C'est Barnier, quoi. C'est un peu la même chose.
08:13— Il va plus loin. Mais encore une fois, ce qui me choque... Parce qu'encore une fois, on avait soi-disant un gouvernement de centre-droit.
08:20Je sais pas trop ce que ça veut dire, le centre-droit. Mais le problème, c'est que là, disons-le, c'est un budget très marqué à gauche
08:26pour faire plaisir au PS. On va continuer comme ça combien de temps ? Parce que là, justement, à vouloir faire plaisir à tout le monde,
08:32on va faire plaisir à personne. Et c'est ça qui m'inquiète aujourd'hui. Parce que finalement, les résultats... Pour éviter de mentionner censure,
08:37on est en train de sacrifier finalement l'avenir de la France. Encore une fois, je le répète, la France, c'est le seul pays qui ne tient pas
08:43ses engagements et le seul pays à avoir un déficit public aussi élevé. Et donc la sanction, ça sera pas la motion de censure.
08:49La sanction, ça va être dans quelques semaines, peut-être quelques mois maximum. La dégradation de la note de la France, on va tomber à simple A.
08:56— Et par rapport aux investisseurs étrangers et autres, on sait très bien ce que ça va donner.
08:59— Même pour les Français, les taux d'intérêt vont augmenter, ce qui va évidemment casser l'activité économique.
09:04Et j'ai envie de dire... C'est triste à dire, mais peut-être que c'est ce qu'il nous faut pour qu'on comprenne ce qui est en train de nous arriver.
09:08Nous fonçons dans le mur. Là, d'ailleurs, on y est presque. — En fait, c'est atterrissage en crash. Atterrissage en crash.
09:15— Moi, j'aimerais éviter ça. Moi, ça fait 25 ans que j'ai vu tous les dirigeants français. Je leur ai toujours dit
09:20« Bon, ça serait bien qu'on se réforme dans la douceur. Sinon, on va le faire dans la douleur ». Voilà. Et comme on n'a pas pu le faire dans la douceur,
09:25on n'a pas voulu le faire. — Peut-être qu'il serait pas mal d'avoir quelques chefs d'entreprise dans ces gouvernements politiques.
09:31— Oui. Non, c'est surtout, encore une fois, du bon sens, parce qu'il faut également... Je dirais un contact avec le terrain, c'est très important.
09:36— Bien sûr. — Mais il faut réduire massivement toutes ces dépenses publiques et surtout faire preuve de bon sens.
09:41C'est ça qu'aujourd'hui est dramatique quand on voit que malheureusement, c'est encore une fois nos petites entreprises, nos PME qui vont souffrir.
09:47— Mais alors il y a aussi... Je voudrais parler de ça quand même. Les auto-entrepreneurs vont souffrir.
09:55Je voudrais parler de ça quand même. Les auto-entrepreneurs vont souffrir. On a eu... Radio, là. On peut dire ce qu'on veut.
10:03On peut se mettre... Il est prévu que le projet de budget des auto-entrepreneurs abaisse le seuil de TVA de 37 500 € de chiffre d'affaires annuel à 25 000 €.
10:14C'est-à-dire que quelqu'un, au-deux, il gagne 2 000 € par mois, chiffre d'affaires, pas bénéfice, il va payer la TVA.
10:23— Mais c'est quoi, cette histoire ? — C'est-à-dire qu'en fait, jusqu'à présent, il y avait une sorte de franchise de TVA.
10:27Et donc jusqu'à 37 000 €, même 85 000 € pour les activités d'achat-revente, à ce moment-là, il n'y avait pas d'obligation
10:33ni de faire payer la TVA au client ni de la déclarer, donc de la reverser. Parce que la TVA, comment ça se passe ?
10:38En fait, le consommateur paye ou le client paye. Après, on reverse ça à l'État. Là, il n'y avait pas besoin de le faire.
10:44Donc ce qui veut dire que si maintenant, on abaisse le seuil donc à 25 000 € pour tout le monde...
10:48— Tout le monde, oui. — ...beaucoup d'auto-entrepreneurs, ça va être la douche froide. Donc soit ils répercutent les 20% de TVA
10:55sur les prix de vente. Donc ça veut dire que... — Oui. Ils facturent 25% de TVA.
10:59— Ou alors ils gardent leur même prix. Mais ça veut dire qu'eux vont devoir payer les 20%. Donc dans tous les cas, ça va être compliqué.
11:05Parce que justement, le statut d'auto-entrepreneur... Alors il y avait aussi parfois, disons-le, il y a eu des arnaques aussi.
11:09Certains ont créé des entreprises comme ça un petit peu fatides. — Enfin la plupart, honnêtement, ont fait autre chose.
11:13— Exactement. Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'encore une fois, c'est de la schizophrénie. Parce que d'un côté, on veut favoriser
11:19justement les auto-entrepreneurs. Et puis de l'autre côté, finalement, on est en train de leur dire
11:23« Ah bah non, maintenant, on va vous empêcher finalement de vous développer ». Donc c'est vrai que c'est assez dangereux.
11:27Mais ça montre encore une fois la panique. C'est-à-dire que comme ils n'ont pas le courage de réduire vraiment la dépense...
11:33— Dites-moi, pour d'autres professions... Parce que là, on dit 37 500 € pour les auto-entrepreneurs.
11:37Mais il y a des professions qui ne payent pas la TVA pour un chiffre d'affaires supérieur. Malveillez-vous, dit Mark Twatty.
11:4335 000 € pour les activités d'achat-revente de marchandises. 50 000 € pour les avocats, les artistes-interprètes et les auteurs.
11:49— Ah, intéressant. Donc jusqu'à 50 000 €, les artistes-interprètes, les auteurs et les avocats ne payent pas de TVA.
11:56— Voilà. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas affaire à récolter ou à réallouer la TVA à l'État. Donc là, évidemment, ils vont devoir le faire.
12:03Après, il y a aussi les tracasseries administratives. C'est-à-dire qu'il va falloir récolter la TVA, la reverser à l'État.
12:10Donc il faut faire attention de ne pas se tromper, parce que si vous vous trompez, évidemment, il y a les contrôles qui arrivent et autres.
12:15Enfin c'était pas le but de l'auto-entrepreneur, justement. C'était de faciliter justement la création d'entreprises.
12:21Je regardais les chiffres. Il y a quand même aujourd'hui 2,8 millions d'auto-entrepreneurs en France. Donc ça concerne beaucoup de monde.
12:26— 2,8 millions, c'est énorme. — Oui, c'est énorme. — Vous imaginez ces 2,8 millions, s'ils ne font pas... À partir de 25 000 €,
12:35qu'ils le sachent, ils vont devoir payer la TVA. C'est comme ça qu'on fait la confiance dans ce pays. C'est comme ça qu'on parle de la confiance.
12:41— Mais pour tout vous dire, voilà, en venant ici, j'ai pris un taxi qui... Lui, donc qui est auto-entrepreneur, il me l'a dit. Il est au courant.
12:47Oui, c'est-à-dire que... Donc il a dit « Comment on va faire ? ». Donc c'est simple. C'est-à-dire que là, on s'attaque au quotidien, effectivement, des Français.
12:53Et c'est ça qui est dommage. Comme disait Pompidou il y a très longtemps, dès les 60, il faut arrêter d'emmerder les Français.
12:57— Exact. — Et nous, on n'a toujours pas compris. C'est-à-dire qu'encore une fois, ce que veulent les Français... Enfin au sens large, c'est pas des aides,
13:03c'est pas des dépenses ici ou là. Non, c'est qu'on les laisse vivre, qu'on nous laisse entreprendre, qu'on nous laisse finalement réussir.
13:10Mais le drame, c'est que voilà, on le voit en France, la réussite n'est pas valorisée. Et on n'arrête pas justement de dire « Il faut faire payer les riches », etc.
13:16Mais je vous rassure... Enfin je vous rassure non. Je vous inquiète. Malheureusement, à la fin, c'est pas les riches qui payent. C'est toujours la classe moyenne.
13:21— Ils vont se débrouiller. — Eh oui. La classe moyenne qui s'appauvrit d'année en année. Et ça, c'est quand même le résultat d'une politique dramatique.
13:28C'est pas qu'aujourd'hui. Ça fait des décennies que ça dure. Et donc c'est ça qui est très triste. Regardez, tous les pays aujourd'hui du monde sont en train de baisser les impôts.
13:35Je parle même pas de Trump, qui va baisser l'impôt sur les sociétés à 15%. — Attendez. Il veut même supprimer l'impôt sur le revenu. Enfin ça, c'est autre chose.
13:43— Oui. Bon, ça, on verra. Mais je pense qu'il faut quand même un petit peu d'impôt. Ils vont presque trop loin, les Américains. Pareil sur les dépenses publiques.
13:49Qui sont à 37% du PIB, ils veulent encore les descendre. Nous, on est à 57%. Et on veut encore les augmenter. C'est pas sérieux.
13:55— Vous avez vu ce qu'il a dit à Bernard Arnault. Venez chez nous, là. — Mais d'ailleurs, le groupe d'LVMH est déjà aux États-Unis.
14:01Il faut bien le savoir. Mais ce que je viens de parler, c'est que quand vous allez aujourd'hui... Vous prenez les États-Unis. Mais il n'y a pas que les Américains.
14:06Tous les pays européens... Vous prenez le Portugal. Vous prenez l'Italie. Vous prenez évidemment l'Irlande. Mais ça, c'est un cas particulier.
14:13Ils sont en train de réduire les impôts. Et quand vous faites le comparatif avec ce qui se passe dans l'UE,
14:18il faut regarder la Bulgarie, etc., des pays comme ça, qui font tout pour attirer les investisseurs étrangers.
14:23— Restez avec nous. On va faire une petite pause. Mais après, nous avons des auditeurs. Évidemment, ça appelle beaucoup Mark Twatty pour entendre
14:30cette douce France, cher pays de nos finances. À tout de suite.
14:33Vue de radio Berkhoff dans tous ses États, midi, 14 h. André Berkhoff.
14:37— Eh oui, le divin budget que nous a étendu est qu'autopsie Mark Twatty, le docteur Mark Twatty, très très connu pour ses activités chirurgicales
14:46nombreuses et variées. Alors là, je crois... — Vous avez deux appels, André. Le premier, c'est Léo, Aix-en-Provence.
14:54— Léo, bonjour. — Bonjour. — On vous écoute, Léo. Bonjour. — Oui, bonjour. Merci de nous recevoir à l'antenne, André Berkhoff.
15:03Et merci à Mark que je suis aussi un peu à travers sa chaîne YouTube pour les sujets qui sont abordés.
15:09Donc moi, je suis coach sportif dans le sport et dans le bien-être sur Aix-en-Provence. Donc je suis en micro-entreprise,
15:17ce qu'on appelle plus communément auto-entrepreneur. Et je rejoins vraiment Mark sur ce dont il a parlé avant,
15:23c'est-à-dire que pour beaucoup, dans l'auto-entreprise, on est dans le service, c'est-à-dire qu'on vend notre temps de travail.
15:30Donc on n'a pas de matière première sur lesquelles on peut déduire de la TVA, etc. — Oui.
15:35— Jusqu'à présent, on avait un plafond de TVA à 37 500 €, ce qui n'était pas énorme non plus. Mais bon, pour quelqu'un qui travaille seul,
15:42t'as pas mieux quand même de dégager un revenu intéressant sans avoir à payer la TVA. Là, en descendant à 25 000, ça nous étouffe complètement.
15:5125 000 €, ça fait un peu plus de 2 000 € par mois. Pour ceux qui sont au forfait, vous enlevez 23 % de chargure chasse,
15:59vous calculez ce qu'il reste, 1 500 et quelques €. — Oui, c'est pas mal, oui. C'est terrible. — Ça fait des petits revenus, surtout que c'est...
16:06Bon, nous, on n'a pas de congés payés, on n'a pas de choses comme ça. On travaille quand même beaucoup. Donc ça a vraiment étouffé notre activité.
16:13Et il va y avoir plusieurs scénarios possibles. En fait, c'est soit on répercute la TVA sur nos tarifs. Donc en fait, on va avoir... — C'est ce qu'a dit Mark Lutte, oui.
16:21— Voilà. 20 % d'inflation sur les tarifs de toutes sortes d'auto-entrepreneurs dans toutes sortes de secteurs que les clients particuliers
16:27vont pas pouvoir suivre. C'est trop. Soit inversement, on n'augmente pas nos tarifs mais on perd 20 % de nos revenus, ce qui est énorme.
16:37On peut pas diminuer le revenu de quelqu'un de 20 % comme ça du jour au lendemain. C'est quelque chose d'inconcevable.
16:45Et après, troisième scénario possible que je souhaite pas, que j'encourage pas, évidemment, ça va encore plus développer le travail au noir,
16:52c'est-à-dire qu'il y a de plus en plus d'auto-entrepreneurs qui vont se faire payer en liquide. Et ça sera complètement contre-productif,
16:57puisqu'on va déclarer moins du retard, on aura moins de rentrée fiscale. Donc la mesure, moi, paraît complètement incohérente et folle.
17:09Et d'autant qu'à notre stade d'auto-entrepreneurs, on démarre souvent, on est seul, on a une activité qui est relativement réduite par rapport à une SARL.
17:19Et on a besoin justement d'aide et de place pour se développer. Ça, ça va limiter le développement économique, en fait, de plein de petites entreprises
17:28qui pourraient se transformer ensuite en SARL et qui vont être étouffées. Les gens préféreront peut-être moins travailler et ne pas passer à la TVA
17:35que pour suivre leur activité. — Abortement des futurs SARL et compagnie. Marc Twaty, justement, ce que nous dit notre éditeur,
17:43ça va développer le travail au noir, en fait. — C'est ça. Ça risque. On l'espère pas, bien entendu. Mais c'est vrai que le drame, c'est que souvent,
17:49on me dit pourquoi il y a autant d'économies parallèles en France. Parce que ça aussi, on n'en parle pas, mais c'est au moins 15% de notre PIB.
17:56Alors maintenant, on sait que l'INSEE... — Attendez. Dans l'économie parallèle, vous incluez le chiffre d'affaires de narcos, d'avocats ?
18:03— Bien sûr. Alors maintenant, justement, l'INSEE introduit la consommation de drogue dans le... On sait pas comment elle fait, hein, parce que c'est...
18:10— Drogue ou prostitution. Drogue ou prostitution. C'est dans le PIB. — Voilà. Donc c'est quand même assez incroyable. Mais bon, ceci étant...
18:14Voilà. C'est dans le PIB. Mais c'est pas une réalité. Il n'y a pas de recette fiscale qui arrive par la suite. Donc c'est ça qui est très dangereux.
18:18Ce que je vous disais tout à l'heure, c'est que ça peut inciter certains comportements de la sorte. Donc ça va réduire effectivement les retraits fiscales.
18:25Et puis surtout, le principe de l'auto-entrepreneur, c'est de se dire « Voilà, on a des jeunes ou des moins jeunes qui sont seuls, qui créent leur entreprise.
18:34Et puis au début, on va pas les asphyxier. On les laisse se développer. Puis une fois qu'ils se développent, alors là, effectivement, ils vont continuer à payer ».
18:40Là, on va abaisser le seuil. Ça veut dire que certains vont se dire « Moi, finalement, à 25 000 €, je m'arrête », ou alors « Voilà, je fais une autre activité », etc.
18:46Donc c'est très dangereux. Et encore une fois, ça montre que nos dirigeants sont vraiment hors sol. Ils ne se rendent pas compte de la réalité économique.
18:54Ils ne savent pas comment fonctionne une entreprise. C'est ça qui est très grave.
18:56— Non, mais nos dirigeants suivés, Elon Musk en avant-garde, ils sont déjà sur Mars. — Ah, c'est peut-être ça.
19:00— Oui, oui. C'est... — Moi, je l'ai dans le métaverse, on dirait même. Ils sont dans un autre monde.
19:05— Je crois qu'on a quelqu'un... — Vous avez un deuxième appel de Jean-Marc, qui vient de Narbonne.
19:08— Bonjour, Jean-Marc. — Bonjour, André. M. Twati, comme dit Michel. La connerie à ce niveau-là, ça devient gênant.
19:14— C'est qu'elle est infinie. Oui, dites-nous. — Oui, exactement. Je balance pas, j'évoque.
19:21Ces gens-là, je pense que ces gens-là, en plus, ne sont pas conscients. Ils ne le font pas exprès.
19:25C'est ça que je crois le plus malheureux, parce que vous savez, moi, ça fait 40 ans que je suis entrepreneur.
19:30D'accord ? C'est pas quand même compliqué. Il suffit de baisser les charges et d'obliger l'employeur à redonner cet argent-là aux employés,
19:42ce qui va faire augmenter le pouvoir d'écharge. Or, le CICE qu'a fait notre ami François Hollande, c'était basé sur le volontariat.
19:49Donc bon, l'humain est ainsi fait que personne n'a redistribué aux employés. Ça a servi. C'était par rapport aux grosses boîtes.
19:56Donc ça a servi aux grosses boîtes. Et en plus, il faut dire quand même aux auditeurs, M. Twati, vous devez le savoir,
20:00qu'il y a beaucoup de grosses boîtes qui touchent les subventions. — Oui, c'est certes.
20:03— Beaucoup, beaucoup de subventions, alors que les grosses boîtes, pour la plupart, n'ont pas besoin de subventions,
20:07parce que déjà, ils font des gros profits. Donc ils embauchent des gens d'Acheter et tout ça, qui ont des gros réseaux.
20:12Et ils ne travaillent que toute la journée exprès pour toucher des subventions.
20:15— Ils comptaient des associations sous prétexte afin qu'ils donnent le chiffre aux grosses boîtes. Voilà. Il faut baisser les charges
20:22avec une obligation de redonner. Après, deuxièmement, les PME, les TPE qui emploient à peu près 70% d'emplois privés en France,
20:29il n'y a aucune banque pour eux, parce que la BPI, ça s'appelle une banque publique d'investissement, mais ce n'est pas une banque.
20:34C'est une société de caution, avec aucune obligation même quand vous avez la caution à 70%, 70% que la banque vous prête.
20:40Donc les banques ont toujours été très difficiles pour un petit entrepreneur. — Attendez, attendez. Vous pouvez pas dire...
20:46Les PME n'ont pas de banque ? Si, ils ont des banques, quand même. — Non, non. Il n'y a pas de banque, André. La BPI, c'est pas une banque.
20:56C'est une caution. Donc la BPI, vous allez la voir. Vous allez voir votre banquier. Il monte un dossier. La BPI vous cautionne à 50%, 70%.
21:04Mais la banque n'est pas obligée de vous prêter, même si la BPI vous cautionne. Donc il faudrait une banque... Au Canada, ça le fait,
21:11une banque d'État qui vous cautionne à 100%. Et avec une caution à 100%, vous allez avoir n'importe quelle banque,
21:17étant donné que votre produit a été agréé par l'État, alors qu'en France, ce n'est pas du tout ça. Moi, si vous voulez, j'ai toujours été...
21:24Enfin pas que moi. Tous les gens... C'est très difficile. Et plus ça va avec les banques, plus c'est très difficile, si vous voulez.
21:31Et le truc, on est prêt qu'on y chasse. C'est exactement ça. Après, je voudrais...
21:35— Attendez, attendez. On va arrêter là parce que nous arrivons hélas en fin de séquence. Mais je voudrais réagir. Cette histoire de banque et de BPI...
21:43— Non. Il y a deux choses, effectivement. Moi, ça fait des années que je plique justement sur la baisse des charges, parce que c'est ça, le but.
21:48Aujourd'hui, quand une entreprise... On parle du coût du travail en France, qui est le plus élevé du monde, l'un des plus élevés du monde.
21:55Mais quand une entreprise, elle paye 100, le salarié, à la fin, il récupère 50 en salaire net. Ça, il faut bien en être conscient.
22:01Donc c'est évidemment... — Vous voulez dire que quand le salarié reçoit, mettons, 100 €, l'entreprise paye 200, 250 ?
22:07— Voilà, exactement. C'est du simple au double, si on peut faire simple. Mais globalement, c'est sûr que si on baisse les charges que payent
22:12effectivement les entreprises pour les salariés et que c'est répercuté sur le salaire, c'est-à-dire qu'un salaire net augmente.
22:17C'est évident. Ça fait des années que je le dis. Ça augmente le pouvoir d'achat. Là aussi, c'est inévitable en améliorant également le fonctionnement.
22:23Je dirais que quant aux banques, effectivement... Alors moi, je pense qu'aujourd'hui, il manque un acteur, effectivement, sur le financement
22:28des entreprises en France qu'on a dans beaucoup de pays, qui s'appelle tout simplement des fonds d'investissement, des fonds qui gèrent la retraite.
22:34Donc là, vous voyez, vous faites une paire de coups. Vous arrivez à sauver la retraite. Puis dans le même temps, vous arrivez à financer les entreprises.
22:39— Ils ont la capitalisation à côté de la répartition pour les retraites. Et puis, d'accord. — Bah oui. Parce qu'à quoi sert des fonds de pension,
22:44comme on les appelle, des fonds de retraite ? Ça sert pas juste à gagner de l'argent comme ça en bourse, normalement.
22:48Ça sert également à financer les entreprises. C'est ce qui se passe dans beaucoup de pays, où beaucoup d'entreprises sont financées non pas
22:53par des banques, mais tout simplement des fonds d'investissement, qui ont de l'argent, mais qui ont cet argent bloqué pendant 30, 40 ans.
22:59Donc là, elles peuvent prendre des risques, ces fonds d'investissement. Ils peuvent prendre des risques. Et donc ça permet de financer les entreprises.
23:04Mais donc globalement, aujourd'hui, avec tous les ratios qu'ont les banques et autres, c'est vrai que c'est de plus en plus compliqué.
23:09Certaines banques acceptent, mais c'est... Voilà. Mais on se rend bien compte que... Moi, c'est ce que je veux terminer par de l'optimisme.
23:14C'est encore possible. On peut encore sauver la France. Il y a des mesures à prendre. Il faut baisser les impôts, baisser les charges, réduire les dépenses,
23:21notamment de fonctionnement. Et là, on peut encore sauver la France. Donc moi, je rêve qu'un jour ou l'autre, j'espère prochainement, on aura des dirigeants
23:27qui pourront sauver la France, parce que là, ça devient dramatique. — Voilà. C'est ça qui est bien avec Marc Lotti. Il finit toujours sur une note optimiste.
23:32On peut, à condition... On connaît les gens qu'il faut, les colonnes vertébrales qu'il faut, le courage qu'il faut et la volonté qu'il faut.
23:38— Et la volonté. Tout à fait. — Vœux pieux, espérons-le, espérons-le. Ça arrivera.

Recommandations