Dans son édito du 04/02/2025, Thomas Bonnet revient sur le possible retour en grâce de LR.
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00:00Écoutez Romain, il y a indéniablement une dynamique
00:03et on peut dire que le vent vient de la droite.
00:05Alors malgré le déploiement de force des Insoumis dans la ville de Villeneuve-Saint-Georges,
00:09c'est donc une maire LR qui a été élue,
00:11et ce alors qu'elle avait un autre concurrent de droite.
00:14Paradoxalement, quand on analyse la victoire de Christelle Niasse,
00:17on s'aperçoit aussi qu'elle est le fruit d'une stratégie d'union très rare
00:20face au péril Insoumis, face à l'épouvantail Louis Boyard.
00:23Les représentants de toute la droite ont convergé vers la même liste de Laurent Wauquiez,
00:27en passant par Jordan Bardella et Éric Zemmour.
00:30Voilà peut-être un enseignement pour ceux qui aspirent à faire arriver un jour
00:34les idées de droite au pouvoir.
00:35A Boulogne-Biancourt en revanche, c'est tout l'inverse.
00:38Le premier tour de l'élection législative partielle a vu trois candidats de droite et du centre s'affronter.
00:43Et la sensation est venue, là encore, de la candidate LR,
00:45qui recueille plus de 38% des suffrages au premier tour,
00:49dans ce qui était un bastion macroniste depuis huit ans.
00:52En juin dernier, lors des dernières élections législatives,
00:55LR ne faisait que 15% dans cette circonscription.
00:59Et l'autre enseignement, c'est la quatrième position,
01:01l'élimination de la candidate de Gabriel Attal, Lauriane Rossi,
01:04un des aveux terribles pour l'ancien Premier ministre,
01:06qui paye sans doute ses atermoiements vis-à-vis de la France insoumise
01:09et son appel à voter pour le parti de Jean-Luc Mélenchon
01:12pendant l'entre-deux-tours des législatives de 2024.
01:15Est-ce qu'on peut faire une lecture nationale de ces scrutins locaux, Thomas ?
01:20Oui, alors d'abord il y a la dynamique du parti LR,
01:22qui était engluée jusqu'à il y a encore très peu dans un marasme.
01:25Alors, qu'est-ce qui a changé depuis ?
01:27Eh bien, le parti est revenu aux responsabilités.
01:29On peut d'ailleurs dire que la dynamique de LR
01:32tient pour beaucoup à la personne de Bruno Retailleau.
01:34Véritable révélation pour le grand public,
01:36il est devenu un ministre hyper populaire
01:38et l'incarnation d'une ligne de fermeté dans l'action gouvernementale.
01:42D'ailleurs, son implication personnelle pour les deux scrutins
01:45dont on parle témoignent de ce nouveau rôle qu'il endosse désormais.
01:49Ses scores, comme sa popularité,
01:50disent sans doute quelque chose des attentes des Français.
01:53Ces scrutins montrent aussi que nous sommes peut-être arrivés au bout d'un cycle.
01:57La constance dans les idées est aujourd'hui reconnue
01:59comme un gage d'authenticité et de sincérité.
02:01Après huit ans de en même temps les macronistes qui vantent le nouveau monde,
02:06les insoumis qui réclament une nouvelle France,
02:08eh bien ils se heurtent aujourd'hui à des réticences, à la promesse de nouveauté.
02:12Les électeurs ont répondu ce week-end
02:13qu'ils préféraient encore le charme de l'ancien.
02:16Alors, justement, la stratégie du PS de ne pas censurer François Bayrou
02:21témoigne aussi du retour du clivage, si tant est qu'il n'est plus existé.
02:26Moi, je n'y crois pas. Il y a toujours une droite et une gauche.
02:28Et c'est le retour du clivage gauche-droite.
02:30Politiquement, en tout cas, il y a des solutions de gauche et des solutions de droite.
02:32Absolument. Et politiquement, ça se vérifie avec ces deux scrutins.
02:35En effet, il y avait le marasme de LR.
02:37On peut dire aussi que le Parti socialiste retrouve des couleurs,
02:40passant d'un rose pâle à la vie en rose.
02:42Ne pas voter la censure, c'est se placer dans une stratégie de responsabilité.
02:46Et s'affranchir des excès de la France insoumise.
02:48Assumer une position modérée.
02:50Et là aussi, se rappeler au souvenir des électeurs de gauche
02:53d'une époque où la boussole socialiste n'était pas braquée
02:56sur les dérives identitaires du parti de Jean-Luc Mélenchon.
02:59Le pari du PS comme de LR, en fait, c'est de miser sur le retour au bercail
03:03des électeurs qui ont été tentés par Emmanuel Macron en 2017
03:06et qui doivent aujourd'hui constater l'échec du dépassement.
03:10Ce regain d'enthousiasme dans les partis de gouvernement
03:12devra se confirmer évidemment dans les prochaines échéances électorales.
03:15Les psychodrames à gauche ne sont pas tout à fait terminés.
03:17Rien ne nous dit que le PS ne se jettera pas à nouveau dans les bras
03:20du parti de Jean-Luc Mélenchon à la première occasion.
03:22De la même occasion, là aussi, les Républicains ne sauront pas se contenter
03:25du volontarisme politique de Bruno Rotailleau.
03:28Il faudra un moment un programme tranché, un chef qui sera clairement désigné.
03:32Là aussi, c'est autant de doutes qui subsistent du côté des Républicains.
03:36Et puis surtout, ces deux partis devront un jour ou l'autre faire l'inventaire
03:39de leur responsabilité à la tête de l'État sur les dernières décennies.
03:43Je vous rappelle quand même les scores à la présidentielle de 2022
03:45à la fois du PS et de LR.
03:46Le PS, c'était Anne Hidalgo, moins de 2%.
03:49Valérie Pécresse pour LR, moins de 5%.
03:51Ils partent donc de très loin ces deux partis de gouvernement.