• il y a 11 heures
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Dix-neuf heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe de Villiers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir, Eliott, vous avez changé votre cravate, c'est bien.
00:08Je sais, mais vous savez que ça intéresse beaucoup les journalistes, les journalistes du service public.
00:15Ça a été le fruit d'une séquence chez nos amis de 7 à vous, dans la 5. Ils ont beaucoup de boulot, visiblement.
00:21Ils ont parlé de cet échange que nous avions eu sur la cravate la semaine dernière, l'échelle des priorités.
00:28C'est bien que le service public s'intéresse à nous, spécialement à nos cravates. C'est un bon niveau intellectuel.
00:36Geoffroy Lejeune, bonsoir.
00:37Moi, tout le monde se fiche de ma cravate.
00:38Mais non, elle est magnifique, vous avez une superbe cravate et une très belle lunette.
00:41Et bonsoir, Geoffroy.
00:42Et félicitations, Philippe de Villiers, parce que cet après-midi, vous savez que l'émission Face à Philippe de Villiers,
00:48plus d'un million, jusqu'à plus d'un million de téléspectateurs chaque vendredi soir, et puis c'est aussi le samedi matin sur Europe.
00:56J'avais cet après-midi une réunion pour présenter un sort de bilan de ce début de saison avec notamment Donna Vidal-Rovel.
01:04Et donc, j'ai vu les scores sur Europe 1, plus de 800 000 auditeurs chaque samedi.
01:10Et puis, vous êtes finalement la voix de ces dames, puisque 60 % de l'auditoire est féminin.
01:18Alors, vous avez peut-être un message pour les femmes qui vous écoutent ou qui vous regardent sur ces news.
01:23Je pourrais vous répondre, mais ce serait présenteux, je ne suis pas surpris.
01:30Non, je voudrais remercier toutes ces dames.
01:36J'ai déjà dit une fois, elles sont supérieures à l'homme, les femmes, puisqu'elles nous donnent la vie, elles nous enterrent.
01:47Et en fait, je voudrais aussi avoir une pensée pour Sandrine Rousseau, puisqu'elle n'est peut-être pas dans la comptabilité.
01:57Peut-être pas, il faudrait lui demander.
01:59Oui, mais peut-être qu'elle peut y parvenir la prochaine fois.
02:03Je voudrais lui dire que c'est un bon critère, ce chiffre, parce que ça veut dire que je représente la masculinité toxique, le patriarcat,
02:15et que c'est en vogue, comme aux Etats-Unis, ça arrive en France.
02:19Vous n'avez pas perdu votre voix, j'en ai perdu presque mon français avec tous ces chiffres, puisque j'ai dit 800 000 auditeurs.
02:27Il n'y a évidemment pas de liaison, et on pense à toutes les femmes.
02:30Donc, la voix de ces dames, Philippe de Villiers, la voix de ces dames.
02:33Philippe de Villiers, la culture reprend ses droits.
02:36Pourquoi je vous dis ça ? Parce que la polémique est terminée, le Puy-du-Fou est désormais éligible au passe-culture.
02:42Les jeunes de 15 à 18 ans pourront maintenant utiliser l'application gouvernementale pour aller voir les spectacles du Parc Vendéen.
02:49Une décision saluée par l'actuel président du Puy-du-Fou.
02:53Vous le connaissez, puisque c'est votre fils, Nicolas de Villiers.
02:56Il était l'invité de CNews ce vendredi midi.
03:00Je crois qu'il y a eu un petit bug bureaucratique, et puis que notre ministre de la Culture a entendu le message de cette incohérence.
03:10Et le ministère de la Culture m'a appelé ce matin, vous voyez, pour me confirmer qu'en effet, nous étions éligibles au passe-culture désormais.
03:17C'est pour les jeunes qu'il y avait des conséquences.
03:19Parce que le passe-culture, c'est pour ces jeunes étudiants qui n'ont pas les moyens financiers de venir dans un site comme le Puy-du-Fou,
03:24et qui grâce maintenant au passe-culture vont pouvoir venir.
03:27Et donc la réduction dont ils bénéficient, elle est prise en charge par l'État.
03:32Une bonne nouvelle, Philippe de Villiers, au grand dam d'un disparu de la vie politique purgé par ses amis mélenchonistes.
03:38Alexis Corbière, qui avait écrit il y a 72 heures une tribune dans les colonnes de Libération.
03:45Le roman national, dit-il réactionnaire du Puy-du-Fou, n'a pas plus de valeur historique qu'un village gaulois du Parc Astérix.
03:54En fait, Alexis Corbière, il est prof d'histoire à l'origine.
03:57Et ce n'est pas la première fois qu'il s'en prend au Puy-du-Fou.
03:59Je crois que vous ne lui avez jamais répondu, Philippe.
04:01Et comme vous avez maintenant une tribune ici, qu'est-ce que vous avez à lui dire ?
04:05D'abord, j'ai beaucoup de respect, d'estime et d'admiration pour les profs d'histoire.
04:11Donc je salue le prof d'histoire Alexis Corbière, qui n'est pas déné de talent.
04:20Y compris quand il s'attaque à ce qu'il considère comme des adversaires.
04:25D'un instant. Je dis d'un instant parce que j'ai demandé à un ami psychanalyste
04:31comment il interprétait ces démarches, ces attaques successives d'Alexis Corbière.
04:41Ce qu'on appelle une fixette.
04:45Et il m'a répondu, on appelle ça en psychanalyse un amour contrarié, une passion contrariée.
04:56Plus exactement une fascination contrariée.
05:00Et alors je lui ai dit mais comment ça se traite ?
05:04Il m'a dit il n'y a qu'une solution.
05:06Faire venir le patient. Sur place.
05:11Et c'est la raison pour laquelle j'ai dit hier à Pascal Pro, je l'invite et je l'accueillerai moi-même.
05:19Et s'il veut venir avec des amis il viendra.
05:22Pourquoi ? Parce qu'en fait j'ai remarqué que j'ai fait ça plusieurs fois avec des profs d'histoire.
05:28Et le taux de réussite, le taux de la conversion ou de la reconversion au roman national est absolument stupéfiant.
05:39C'est-à-dire 2 sur 3 repartent conquis.
05:42Et même Patrick Bouchon qui est venu il y a 2 ans pour le Nouvel Observateur, il a confié au monde.
05:48Franchement je ne m'attendais pas à ça.
05:51Mais pas du tout, je pensais que c'était une kermesse du fromage, une fête de la citrouille avec le Vicontex et Métaillé qui fait un feu de joie au nom des alouettes.
06:03Mais pas du tout, pas du tout, c'est impressionnant, il faut qu'on fasse attention.
06:07Je peux témoigner que Gérard Miller m'a dit exactement la même chose.
06:11Et donc je pense que la première démarche pour soigner le patient c'est une visite au Puy-du-Fou.
06:18Ça peut détendre.
06:20Et puis il y a une chance sur deux que Corbière reparte et qu'il soit un des pliants volants et vivant.
06:28Mais il y a autre chose, c'est que s'il vient, on ira voir tous les spectacles du Puy-du-Fou, il faudra qu'il prenne son temps.
06:36Et entre les spectacles je lui ferai une suggestion que je vous fais dès le soir.
06:41C'est qu'en fait il a un parc rentré.
06:46Il y a des politiciens qui ont des discours rentrés, lui c'est un parc rentré.
06:51C'est-à-dire qu'en fait il rêve de faire un parc.
06:55Et là il aura le passe-culture à son tour.
06:58Mais pour avoir le passe-culture il faut qu'il fasse un parc.
07:01Un parc avec des spectacles vivants.
07:04Et moi ce que je lui propose, ce que je lui dirai, il a un lieu pour le faire.
07:10Villeneuve Saint-Georges avec son copain Louis Boyard.
07:16Ensuite il peut faire une coproduction avec la fille qui a fait le film 4 pour 1 sur les mousquetaires.
07:23Il y a deux spectateurs par séance.
07:26Mais il y a une subvention énorme du CNC.
07:30Donc il peut peut-être avoir des moyens supplémentaires.
07:34Et enfin et surtout, moi vous savez à mes heures je suis scénariste.
07:38Donc je me suis dit si j'étais Corbière qu'est-ce que je ferais ?
07:41Et donc je lui suggère de réfléchir déjà.
07:44Je peux l'aider, il peut m'appeler.
07:47Donc les spectacles vivants, le premier s'impose.
07:52Je l'étais dealer par le futur maire peut-être.
07:59Ensuite un autre spectacle, ce serait la table rase.
08:06Avec des gibets, avec des pilories, avec des guillotines ensanglantées etc.
08:10De Robespierre à Mélenchon.
08:13Et puis évidemment il faut ressortir la scène.
08:17Le spectacle, et à mon avis c'est facile d'acquérir les droits par Patrick Bouchon.
08:21La scène avec les drag queens de la cérémonie des jeux.
08:26Et j'ai un nom pour le parc.
08:29Ce serait fantastique.
08:31Le parc du mémoricide.
08:34Mémoricide je rappelle.
08:36C'est tout simple mais ça marche.
08:38Ça se vend beaucoup.
08:40Ça marchera très bien.
08:43Vous avez dit qu'il peut venir avec ses amis.
08:45Je précise que M. Corbière a été purgé.
08:48Il est personnel non grata.
08:50En termes mélenchonistes.
08:52Il est purgé de son parti, il n'est pas purgé de son pays.
08:55Donc vous l'invitez.
08:57Le put du fou c'est la représentation du pays tout entier.
09:00Nous on accepte tous les purgés.
09:03On sait ce que c'est les purgés.
09:05Je serais curieux de voir cette rencontre.
09:07On accueille tous les purgés.
09:09Philippe de Villiers.
09:11Vous devenez visiblement une cible régulière.
09:14L'émission, je le disais tout à l'heure.
09:17Jusqu'à un million de téléspectateurs.
09:19Plus d'un million de téléspectateurs.
09:21Chaque vendredi soir.
09:23800 000 le samedi matin.
09:25Ça peut déranger quelques âmes chagrines.
09:28J'ai vu une séquence le week-end dernier.
09:31C'est une séquence qui a attiré votre attention.
09:33Dans l'émission, quelle époque de Léa Salamé.
09:36L'excellente Léa Salamé.
09:38Qui recevait le ministre des Affaires étrangères.
09:40Jean-Noël Barreau.
09:42Il s'est prêté au jeu du photoball.
09:44Je le dis aux téléspectateurs qui ne connaissent pas la séquence.
09:47Il pose une question à la personnalité
09:50qu'il voit apparaître à l'écran.
09:52Et donc vient à ce moment-là la photo d'un certain Bruno Retailleau.
09:56Regardons la séquence.
09:58Bruno Retailleau.
10:00Attention aux influenceurs vendéens.
10:06De qui parles-tu ?
10:11Philippe, est-ce que vous vous êtes senti visé
10:15par cette formule influenceurs vendéens ?
10:18Et qu'est-ce que vous lui répondez au ministre des Affaires étrangères ?
10:21Je me suis senti visé.
10:24La règle du jeu, c'est que vous êtes Léa Salamé un instant.
10:32Et donc, Léa Salamé, vous me posez une question.
10:39Qu'est-ce que je réponds ?
10:41Vous aviez la photo de Jean-Noël Barreau, c'est ça ?
10:44Voilà, c'est ça.
10:45Je vous présente la photo de Jean-Noël Barreau.
10:47Quelle question vous posez à Jean-Noël Barreau ?
10:49Moi, je lui pose une question.
10:52Qu'est-ce que ça fait Jean-Noël Barreau,
10:56monsieur le ministre des Affaires étrangères de la France ?
10:59Qu'est-ce que ça fait de vivre couché toute la journée ?
11:04Pourquoi non ?
11:06De vivre couché au pied du président algérien
11:09pendant que Boulam Sansal est en train de mourir en prison ?
11:13De vivre couché auprès du président comorien
11:16pendant que les Comoriens clandestins sont en train d'envahir,
11:19de submerger Mayotte ?
11:21De vivre couché auprès du président de l'Azerbaïdjan
11:25qui est en train de fomenter un mouvement décolonial en Nouvelle-Calédonie ?
11:28De vivre couché au pied de madame Vanderley,
11:31une impératrice qui est en train de conclure son hôte d'eau
11:34pour faire crever nos agriculteurs le mercosur ?
11:37De vivre couché, en fait, auprès des uns, auprès des autres,
11:42alors même que la France est chassée de l'Afrique
11:45et n'existe plus au Moyen-Orient ?
11:47Que Trump nous prend à la rigolade ?
11:50Et tout ce que fait le ministre des Affaires étrangères ?
11:53Il est allé voir son collègue du Danemark pour lui dire
11:56ne vous inquiétez pas, on enverra des troupes pour protéger le Groenland.
11:59Alors on est fâchés avec les Russes, maintenant on se fâche avec les Américains.
12:03Et en fait, je vais vous dire une chose à tous les deux,
12:06vous qui êtes des garçons cultivés,
12:09quand vous regardez Jean-Noël Barros,
12:12l'union frivole,
12:18vous ne le dites pas,
12:21c'est le successeur de Talleyrand et de Vergène
12:25et de Couffes-de-Murville.
12:28Et c'est là qu'on mesure la pente descendue.
12:31Saint-Exupéry disait, quand j'entends un chant villageois
12:34du 15ème siècle, je mesure la pente descendue.
12:37Et moi, quand je vois Jean-Noël Barros,
12:40dans une émission de variété, avec une journaliste d'ailleurs excellente,
12:43par ailleurs, réputée, que je connais,
12:46qui m'a toujours bien traité,
12:49mais quand même, il a autre chose à faire, non ?
12:52Buélem va mourir.
12:55Et pendant ce temps-là, il parle des influenceurs algériens.
12:58En parlant de moi.
13:01Je suis si dangereux que ça.
13:04Non, mais des influenceurs algériens en parlant de moi.
13:07C'est-à-dire qu'en fait, il me fait passer pour un influenceur algérien.
13:13Si je suis un influenceur algérien, peut-être que j'aurais un message
13:16du président Macron sur TikTok.
13:19Il est tiktoteur maintenant.
13:22J'ai pas entendu, pardonnez-moi Philippe.
13:25Emmanuel Macron, il répond aux tiktokeurs.
13:28Oui, c'est vrai.
13:31À un moment donné, je me suis senti débranché par votre incompréhension.
13:34Tout ça est dérisoire, en fait.
13:37C'est grave.
13:40Le pays coule.
13:43Au Quai d'Orsay, il y avait ce qu'on appelait,
13:47qui était l'ancien chef de cabinet du général de Gaulle,
13:50qui m'informait à la diplomatie avec Dominique Souchet.
13:53Il disait, il y a le fauteuil de Vergène.
13:56Le premier geste du nouveau ministre, c'est d'aller dans le fauteuil de Vergène.
13:59Vergène, c'est lui qui a permis quand même aux États-Unis d'exister.
14:02C'est pas n'importe quoi.
14:05Et je me dis que le fauteuil de Vergène est décidément trop grand pour M. Barrot.
14:08Voilà votre réponse, Philippe Devilliers.
14:11Oui, elle est gentille.
14:15Ça pourrait être pire.
14:18Oui, j'imagine, Philippe Devilliers.
14:21Puisque vous parlez justement des influenceurs algériens,
14:24je voudrais qu'on s'arrête un instant sur ces prêcheurs de haine sur les réseaux sociaux.
14:27L'expulsion de l'influenceur d'Oualemne vers l'Algérie a été suspendue par la justice française.
14:30Le tribunal administratif de Paris a estimé que la procédure d'urgence utilisée par Bruno Retailleau n'était pas justifiée.
14:33L'influenceur avait pourtant partagé des messages de haine sur les réseaux sociaux.
14:36Le tribunal administratif de Paris a estimé que la procédure d'urgence utilisée par Bruno Retailleau n'était pas justifiée.
14:39L'influenceur avait pourtant partagé des messages de haine sur les réseaux sociaux.
14:42L'influenceur avait pourtant partagé des messages de haine sur les réseaux sociaux.
14:45Philippe Devilliers, est-ce que c'est un camouflet pour le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau ?
14:52Non, ce n'est pas un camouflet pour le ministre d'intérieur,
14:55c'est un camouflet pour la France
15:00et tous ceux qui veulent protéger ce fameux état de droit.
15:06Quand cette affaire est arrivée, j'ai repensé
15:09à quelqu'un qui était vraiment un ami prochain.
15:11proche, j'en ai déjà parlé mais il y a longtemps, Jean Foyer, ça ne vous dit rien ?
15:15C'est l'ancien garde des Sceaux de Général de Gaulle. C'est mon voisin, il était organiste,
15:20c'était un homme extraordinaire, très cultivé, il parlait le latin couramment.
15:23Mon voisin, il venait de Loire et on parlait très souvent, il venait souvent au Puy-du-Fou
15:29avec Marie-France Garot et voilà. Et un esprit très asserré. Il m'avait raconté comment il s'est
15:39fait remettre en place, c'est le moins qu'on puisse dire par le général de Gaulle, quand il a voulu
15:45lui présenter la Convention européenne des droits de l'homme pour une éventuelle ratification par
15:51le Parlement. Et de Gaulle lui a dit, Foyer, il faut que vous appreniez une fois pour toutes qu'il
15:58y a d'abord la France, puis l'État, puis le droit. De Gaulle savait, connaissait par cœur la phrase
16:12de Royer Collard, les révolutions commencent toujours par les juristes, elles se terminent
16:17toujours sans eux. Quand la République est livrée aux juristes, c'est mauvais signe. Parce qu'on est
16:27tout près de la République des juges. Nous y sommes. Et le fait que vous venez de signaler indique que
16:35nous sommes dans la République des juges. Le ministre de l'Intérieur prend une décision, logique, conforme
16:41au bon sens, et c'est retoqué par un juge. Mais derrière ce juge, il y a tout un système. La République des
16:54juges, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que les juges ne jugent plus au nom du peuple, au nom de la
17:02nation, au nom de la sécurité, ils jugent au nom d'un corpus idéologique au service de minorité.
17:11Quand je dis les juges, c'est pas simplement ce juge-là, c'est toute une oligarchie juridique qui
17:25travaille à la déconstruction du pays. Alors ça peut paraître fort ce que je dis, et bien je vais vous le prouver,
17:32en deux phrases. Le Conseil constitutionnel a pris deux décisions récemment. La première, et qui
17:41concerne la citoyenneté française, qui devient de plus en plus floue. La première, c'est de rendre
17:50légal l'aide aux séjours irréguliers. C'est-à-dire qu'une association qui aide aux séjours irréguliers,
17:59elle a droit de le faire, c'est légal. Conseil constitutionnel, et au nom de quoi ? Tenez-vous bien, au nom du
18:08principe de fraternité qu'est dans la Constitution. Et donc en fait, le Conseil constitutionnel retourne la
18:14Constitution contre elle-même, contre le bien commun, contre la sécurité des Français. Et deuxième
18:20exemple, une déclaration de Fabius, plus récente encore. Fabius qui a dit, la préférence nationale
18:26n'est pas conforme à la Constitution. C'est quoi la préférence nationale ? C'est la distinction
18:31entre un citoyen avec des droits et des devoirs, et un étranger qui n'a que des devoirs en France.
18:37Il n'a pas de droit a priori, sauf s'il a une carte de séjour. Mais il y a deux différences,
18:44historiquement, entre un étranger et un citoyen. C'est un, la pérennité du séjour, deux, le droit de
18:51vote. Si on fait disparaître ces deux différences, ce qu'a voulu faire le président du Conseil
18:56constitutionnel, il n'y a plus la nation, il n'y a plus la citoyenneté. On en est là aujourd'hui. Et quand les
19:05juges ne suivent pas leur propre instinct de la déconstruction, ils suivent les cours suprêmes,
19:16et notamment les cours européennes. Et là, par exemple, le ministre de l'Intérieur, il sait très
19:22bien, parce qu'il connaît ses dossiers, qu'il ne peut rien faire à cause de la directive de 2008 sur
19:27le retour. Elle n'est pas près d'être changée. Et qu'il ne peut rien faire à cause du pacte asile-
19:33immigration, qui va déverser en France, c'est déjà commencé, des milliers et des milliers de
19:41migrants clandestins. En d'autres termes, tant qu'on n'aura pas rétabli deux frontières, la frontière
19:49physique et la frontière juridique, par rapport aux juges et par rapport à Bruxelles, on ne pourra
19:55rien faire de durable et d'utile. Et c'est terrible pour le ministre de l'Intérieur, parce qu'il est
20:02condamné à l'impuissance et au ministère de la Parole. Et je pense que les Français vont se
20:08lasser assez vite. Ça commence du ministère de la Parole.
20:12Autre sujet à présent, Philippe de Villiers, on va parler de la tombe de Jean-Marie Le Pen qui a été
20:17saccagée moins de trois semaines après son inhumation dans le caveau familial où repose, entre autres,
20:22sa mère et son père, à la trinité sur mer, croix et plaques dégradées. Une enquête est en cours et la
20:28sécurité a été renforcée. Je vous propose qu'on découvre et qu'on lise la réaction de Marion
20:34Maréchal, sa petite fille. Vous avez détruit la tombe de nos ancêtres. Vous pensez peut-être nous
20:38briser le cœur, nous intimider, nous décourager. Mais notre réponse sera de vous combattre toujours
20:44et encore plus fort, génération après génération. Notre détermination sera à la mesure de votre
20:50infamie. Que signifie, selon vous, ce geste barbare, Philippe de Villiers ?
20:54C'est très important. C'est un fait majeur. Pourquoi ? Parce que d'abord, c'est un signe du
21:08retour à la barbarie. La distinction entre la civilisation et la sauvagerie, c'est quand on
21:17enterre ces morts et qu'on considère que le tombeau est sacré. On fleurit les tombes.
21:26D'ailleurs, historiquement, la pièce qui structure la civilisation, qui l'informe,
21:35qui irrigue, qui radie, la pièce grecque, Sophocle, c'est l'Antigone. L'Antigone,
21:43elle se bat contre Créon. Créon, c'est l'État, l'État aveugle, l'État sourd, l'État froid.
21:49Et là, il y a la petite fille qui dit simplement, laissez-moi le droit d'enterrer mon frère
21:57Polynice. Et Créon dit non, vous n'aurez pas ce droit. Et quel est le sens de ce combat ? Il
22:04est symbolique. D'un côté, il y a l'État froid, la puissance publique sans humanité. Et de l'autre,
22:13les lois immémoriales. Donc c'est un signe, nous sommes en train d'entrer dans la barbarie. Mais
22:25c'est un deuxième signe. C'est un signe de guerre civile. Quand on fait ça, c'est qu'on est au
22:32bord de la guerre civile ou déjà dans la guerre civile. Et moi qui suis vendéen, je sais comment
22:42ils ont, comment les révolutionnaires ont pris le cadavre de Charrette, ils l'ont recouvert de
22:48chaud dans les carrières de gigants à Nantes pour qu'il disparaisse à tout jamais. Et tous les
22:58français savent, d'ailleurs Véronique Jacquet l'a rappelé tout à l'heure très intelligemment,
23:01qu'un des moments phares de la révolution française, de la terreur, où la gauche régnait,
23:09la gauche Robespierre et Mélenchonis régnaient seules, c'est la décision de la convention de
23:15faire, de profaner les tombeaux de la nécropole royale de Saint-Denis. Vous vous rendez compte
23:21où on en était, où on en est. Et donc en fait, pardon de dire ça à la gauche, la gauche
23:29révolutionnaire, l'extrême gauche, mais cette gauche là, elle cherche à détruire la civilisation
23:42et elle cherche à provoquer l'acte d'ère civile. C'est un acte de guerre civile. Quand on s'en
23:47prend à une famille, à une tombe avec toute une famille, et bien quand on s'en prend aux morts,
23:58on est prêt à s'en prendre aux vivants. C'est la prochaine étape. Philippe de Villiers, on se
24:06retrouve dans un instant après une courte pause, on parlera de ce drame et la mort d'Elias, tué à
24:12coups de couteau à l'âge de 14 ans pour un téléphone, et puis on reviendra en longueur sur
24:17ce mot qui a inondé les plateaux de télévision et les débats politiques, submersion,
24:24submersion migratoire. Est-ce un sentiment de submersion migratoire ? On en parle jusqu'après la pause, à tout de suite.
24:31Le retour pour la suite de Face à Philippe de Villiers, toujours avec Philippe bien sûr et
24:39Geoffroy, le jeune Philippe de Villiers, il s'appelait Elias, avec 14 ans, vendredi dernier.
24:44Il sortait de son entraînement de football dans le 14e arrondissement de Paris, il n'est jamais rentré
24:50chez lui, meurt des morts, des suites de ses blessures après avoir été attaqué au couteau.
24:54Les deux suspects ont 16 et 17 ans, ils sont déjà connus de la justice et de la police. Je vous propose
25:00d'écouter un échange à l'Assemblée nationale entre Marine Le Pen qui a interpellé le Premier
25:06ministre François Barillon. Monsieur le Premier ministre, Elias avait 14 ans. Vendredi dernier,
25:12dans Paris, il a été assassiné par deux mineurs pour un téléphone portable. Et la France, à nouveau,
25:20est sous le choc. La France, devenue le pays où le premier des droits de l'homme, le droit à la
25:26sécurité personnelle, est chaque jour foulé au pied. Le nombre de violences physiques a augmenté
25:31de 30% en huit ans avec une victime toutes les trois minutes. Ceci nécessite évidemment une réponse
25:38politique et une réponse pénale. Quel est le substrat dont se nourrissent ces crimes ? Le
25:46sentiment d'impunité, le sentiment répandu parmi ces jeunes dans les situations de dérive que nous
25:55connaissons, le sentiment qu'ils ne risquent rien. Sentiment d'impunité, Geoffroy Lejeune.
26:01Philippe, je me souviens de votre chapitre dans Mémoricide sur le meurtre de Thomas Crépole.
26:05Est-ce qu'à nouveau, dans le cas d'Elias, on peut parler d'un scandale judiciaire et d'un scandale
26:10politique ? Oui, tout à fait. C'est à quoi je pensais en regardant ces images. Je pense que c'est
26:19d'abord la faillite. Vous savez, les murs porteurs. Moi, je parle souvent des murs porteurs. Le premier
26:25mur porteur qui s'est effondré, c'est évidemment l'institution judiciaire. Et là, en l'occurrence,
26:30nous payons le prix de l'erreur tragique de la réforme Belloubet en 2021, qu'on a appelée la
26:42césure pénale. Et quand je regarde cette réforme, quand je la relis, je me dis mais qu'est-ce qu'ils
26:49avaient en tête ? Je rappelle deux audiences, l'audience de culpabilité dans les trois mois et
26:56l'audience de la peine, de la sanction dans les 6-8 mois. C'est-à-dire qu'en fait, on déclare
27:02d'abord la culpabilité, puis on attend, puis on revient quelques mois après pour prononcer la
27:07peine. C'est totalement inefficace. C'est totalement ridicule. C'est contraire au réel,
27:16au bon sens. La culpabilité doit aller avec la peine. Sinon, le jeune mineur, il rit et il
27:25recommence. C'est vraiment une école de la récidive. Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Et
27:34pourquoi on ne le fait pas ? Premièrement, supprimer la césure pénale et instaurer, évidemment,
27:42la convocation immédiate du mineur. Immédiate. C'est-à-dire ce qu'on appelle la comparution
27:51immédiate. Ensuite, il faut supprimer l'excuse de minorité. Quelqu'un qui tue comme un adulte
28:00doit être sanctionné, puni comme un adulte. On n'est plus au temps de l'ordonnance de 1945.
28:06Ensuite, il faut des peines effectives et des peines de prison. Vous vous rendez compte que là,
28:13il y a 170.000 jeunes mineurs qui ont été l'objet d'une procédure pénale. 25.000 ont été condamnés
28:24et 10% seulement ont eu une peine de prison effective. Donc, il faut la peine de prison
28:35effective. La courte peine, mais la peine tout de suite. Alors, je dis la faillite de l'institution
28:41judiciaire, mais j'ajoute la faillite de l'institution scolaire. En vous écoutant à l'instant,
28:49je pensais à une émission qu'on a faite. Ici, on a parlé un jour et on était sérieux tous les
28:55trois. Enfin, moi, je faisais mine de lettre parce que je ne voulais pas choquer. C'était
29:01au temps où Attal était le premier ministre que Macron avait donné à la France. Et Attal, à Nice,
29:11un jour, il a fait un numéro, un grand vélo, sur les ateliers d'empathie. Vous vous souvenez de ça ?
29:19Et donc, en fait, tout le monde expliquait, et vous-mêmes avez été un peu contaminés,
29:24que avec les ateliers d'empathie, on pouvait faire reculer la violence. Bon, où sont les
29:30ateliers d'empathie ? Et en fait, bon, le prof, il n'a plus son magistère, il n'a plus de magistère.
29:35Le prof, il est tombé de sa chaire. Et d'ailleurs, il ne demande même plus à y remonter. Et je pense
29:41toujours aux mots de Peggy sur les instituteurs de l'école normale. Ils étaient sveltes, sanglés,
29:47souverains sur leur classe. Bon, et ils fonctionnaient selon le principe édification-imitation, parce que
29:55l'éducation, c'est des modèles. Et récemment, j'ai relu, enfin vraiment par le plus grand des hasards,
30:03des comptes rendus des inspecteurs généraux de l'éducation nationale. Et je suis tombé sur
30:09une inspection sur un collège qui s'appelle le lycée Fontane, et il y avait un jeune garçon de 11-12 ans
30:21qui était brillantissime. Et l'inspecteur général veut le mettre à l'épreuve, l'inspecteur de
30:28l'enseignement secondaire. Et il lui a dit, Monsieur Caillot, il s'agit de Joseph Caillot, futur président
30:33du conseil. Il lui a dit, Monsieur Joseph Caillot, quelle était la couleur des cheveux d'Alexandre ?
30:41Vert, Monsieur l'inspecteur général. Ah, et pourquoi vert ? Parce que c'était des lauriers. Bon, je vous jure
30:51que c'est vrai. Incroyable. Vous vous rendez compte ? La pente descendue. Alors, on a le premier ministre qui disait
30:56l'autre jour avec Darius Rochebin, une chose juste, il faut revenir à l'écrit. Ben oui, revenir à l'écrit,
31:04revenir à l'oral, revenir à l'alphabet. Joanne d'Arc disait, je ne savais ni le A ni le B. Non, elle savait
31:12que le A et le B. Ben là, elle ne savait même plus le A et le B. Enfin, le dernier mur porteur, c'est la famille,
31:20l'institution matrimoniale. Alors là, Macron, il a bien travaillé avec Hollande. Ils ont détruit
31:28l'institution familiale. Il n'y a pas de ministère de la famille. Et on a réussi une opération incroyable.
31:34Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, on vit avec une société sans père. Société sans père.
31:41Donc, au nom de la lutte contre le patriarcat. Mais quand on écoute le maire, madame Petit.
31:49Voilà, j'ai vu le tour. Alors, elle parle de l'excuse absolutoire. Elle explique que la pauvreté,
31:56c'est grave. Toujours le même discours qui n'est plus supportable. Et en fait, il faut qu'on sorte de la société
32:01rousseauiste. Les deux. Sandrine, Jean-Jacques. Sandrine pour aujourd'hui. Jean-Jacques pour hier.
32:11Pourquoi ? Parce que l'excuse absolutoire, c'est la défense sociale nouvelle. J'ai connu ça quand j'étais
32:17en première année de droit. C'est d'ailleurs, c'était l'idée que le système pénal devait et doit avoir
32:27comme première préoccupation, non pas la punition, non pas la sanction, non pas la réparation, non pas la dissuasion,
32:33mais la réadaptation sociale du délinquant. C'est-à-dire que c'est la décriminalisation de la déviance.
32:39Et c'est l'application de Rousseau, Jean-Jacques Rousseau. L'homme n'est bon, c'est la société qui le déprave.
32:47Vous savez, toute la construction juridique de l'excuse absolutoire et donc de la doctrine pénale repose sur
32:55cette phrase fameuse que l'on connaît tous, conscience, conscience, instinct divin, immortel et céleste voie,
33:03guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal qui rend l'homme
33:15semblable à Dieu, qui rend l'homme semblable à Dieu. Voilà, on paye cher tous les jours. Ce sont les idées qui mènent le monde.
33:23Et ces idées-là, elles nous détruisent.
33:26Philippe Devilliers, juste un instant, parce que vous parliez de François Bayrou, qui a été interrogé par notre confrère Darius Rogement
33:32et qui disait qu'il faut revenir à l'écrit, parce que François Bayrou est un homme de lettres. Il connaît le poids des mots.
33:37Et lorsqu'il parle de sentiment d'impunité, on parlera du sentiment de submersion migratoire dans un instant,
33:43mais il dit sentiment d'impunité. Donc, il est conscient de ce qu'il dit. C'est un sentiment, l'impunité, chez ces délinquants,
33:50désormais criminels. Il fait écho au ministre du sentiment d'insécurité, aux grands acteurs, partagent la même pensée.
33:59Vous êtes allé à... Pas encore, mais ce samedi. Il y a un acteur qui a été garde des Sceaux, mais en fait, un acteur, d'abord un acteur,
34:10c'est le nouveau Jean-Pierre, Eric Dupond-Moretti. Alors lui, il disait le sentiment d'insécurité.
34:17En fait, est-ce que vous connaissez un film ? Non, sans doute pas, parce que vous n'êtes pas trop jeune. Il est sorti il y a longtemps.
34:24La vache et le prisonnier. Et vous vous souvenez, il y a l'image fantastique, c'est Fernandel, il a une corde, et au bout de la corde,
34:34il a une vache, et il s'évade, grâce à ce subterfuge, avec sa vache. Et sa vache, il obéit. Et il a ce mot splendide qu'on a souvent commenté
34:47avec Pasqua, parce qu'on comparait Pasqua et Fernandel. Il dit, elle a du sentiment, ma vache. Eh bien, chers amis, on a des ministres qui ont du sentiment.
34:56Justement, parlons d'un autre sentiment, le sentiment de submersion migratoire. Cette expression est venue inonder, je le disais, les débats politiques et médiatiques.
35:06Cette semaine, François Bayrou qui a dit, je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple à condition qu'il ne dépasse pas une proportion.
35:15Mais dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là, vous avez rejet.
35:27Je précise que 65% des Français considèrent que la France est-elle, non pas ce sentiment, est-elle submergée par l'immigration ? 65% des Français.
35:36La gauche hurle depuis le début de la semaine. Le mot Philippe de Villiers est-il exagéré ? A-t-il eu raison, François Bayrou ?
35:44Alors, moi, je lui pardonne, il est dans un sas propédeutique, c'est-à-dire de décontamination.
35:53Je suis connu, François Bayrou, moi, en 2012, vous vous en souvenez peut-être, qui préconisait dans son programme présidentiel de candidat le droit de vote aux élections locales.
36:07Et il était le voisin, à l'époque, de Bernard Stasi, qui avait sorti un livre qui s'appelait « L'immigration, une chance pour la France ».
36:15Donc, François Bayrou était immigrationniste. Et la preuve, d'ailleurs, c'est qu'il a tout de suite dit, quand il a pris ses fonctions, qu'il n'y aurait pas de loi sur l'immigration.
36:23On ne touche pas à ces questions-là. Donc là, il a fait un bel effort. Il a parlé du sentiment.
36:30Ça me rappelle ma mère, à Rothenheuf, quand on était en vacances, on était sur la plage du Val, avec nos boxers-shorts, avec mon frère Bertrand, et elle disait « Vous faites trempette, les enfants ! ».
36:41Et il dit « Attention, parce qu'il y a des grosses vagues, il peut y avoir submersion ». Donc, en fait, c'est ça, le sentiment.
36:47C'est « On fait trempette, mais on n'est pas encore dans la submersion ». Mais c'est un premier geste.
36:53En fait, je dirais que Bayrou, c'est un catéchumène de la politique migratoire. Il s'approche doucement, mais encore avec, quand même, quelques précautions sémantiques.
37:10Sentiment de submersion. Alors, en fait, la submersion, je vais vous dire, c'est simple, tout le monde parle de l'immigration illégale.
37:19Ça arrange les hommes politiques. Humanité, fermeté. Quand il dit ça, humanité, fermeté, ça veut dire fermeté sur l'immigration illégale, et puis on laisse couler sur l'immigration légale.
37:29Donc, l'immigration légale, aujourd'hui, c'est 500 000 entrées, donc 350 000 cartes de séjour, plus 150 000, 180 000 même, on dit parfois, monsieur Leclerc dans le Figaro, demandeurs d'asile.
37:43Et après, il y a l'immigration illégale, alors on n'en sait pas. On n'a pas les chiffres, on sait qu'il y a eu 35 000 régularisations pendant l'année.
37:51Et quelle serait la politique migratoire de la France ? Je me suis posé cette question en écoutant François Bayrou sur la submersion, et en fait, j'ai retrouvé dans ma tête
38:04une phrase qui m'avait beaucoup marqué, je trouve magnifique, de Régis Dobré, je suis éclectique, qui dit, une nation, c'est des contours et des compteurs.
38:19Les contours, on n'y revient pas, le mot frontière est un mot tabou de tout le gouvernement, y compris le ministre de l'Intérieur, on ne touche pas aux frontières.
38:29C'est-à-dire qu'en fait, les frontières, il y a un pays qui n'a pas de frontières qui se protège. Si je vous dis, vous allez ouvrir vos volets, vous allez ouvrir votre porte, il n'y aura plus de clés,
38:39et il n'y aura plus de concierge, vous ne serez pas trop rassuré. C'est aujourd'hui le sort de tous les Français. Et ensuite, les contours, mais aussi les compteurs.
38:50Les compteurs, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'en fait, François Bayrou, il parle d'intégration, vous remarquerez, jamais d'assimilation.
39:02On assimile des individus, on intègre des groupes, et parfois d'ailleurs, on parle d'insertion ou d'inclusion, c'est-à-dire qu'on insère des communautés.
39:14Vous voyez ? C'est le cran d'après. Et Bruno Retailleau, dans sa circulaire, dit, il y a deux choses, la langue et le respect des valeurs de la République.
39:29Vous croyez que ça suffit, ça ? C'est le code de la route ? Non.
39:33Dans l'article 21 du code civil, l'assimilation, c'est le respect de la mémoire commune, on épouse la mémoire commune qu'on trouve sur place, on se défait de sa propre mémoire,
39:48donc c'est un effort terrible, parce que c'est une greffe difficile. On accepte l'art de vivre, et ensuite, la langue.
39:58Mais pas seulement la langue, c'est d'abord la mémoire commune, c'est-à-dire qu'on accepte un imaginaire.
40:04Je vous raconte une anecdote qui m'est arrivée il y a quelques heures. Je marchais dans la rue, c'était vendredi dernier, et je tombe sur quelqu'un qui m'arrête, 35 ans à peu près,
40:17et il me dit, je peux vous serrer la main ? Je dis, oui, bien sûr. Il me dit, voilà, je suis marocain musulman.
40:26Il me dit, ah très bien, et je regarde votre émission tous les vendredis, je cours, et on est de plus en plus nombreux à regarder votre émission, nous les marocains, musulmans.
40:38J'insiste bien, musulmans. Je dis, pourquoi, ça ne me gêne pas, mais pourquoi vous me dites ça ?
40:43Il me dit, parce que, en fait, je voulais vous dire, merci, M. De Villiers, parce que vous nous aidez à rencontrer des gens qu'on n'a jamais connus.
40:53Je dis, ah bon ? Ben, par exemple, Louis XIV, Anne Dark et tant d'autres. Et vous nous aidez à participer de vos héritages.
41:05Je peux vous dire que j'avais les larmes aux yeux après. Je me suis dit, c'est ça l'assimilation.
41:13C'est quand on est capable, nous, les Français, d'oser parler de la France d'une manière telle que ceux qui viennent vers nous, pour peu qu'ils le désirent, soient tentés de nous rejoindre.
41:25– Vous souhaitez revenir également, Philippe De Villiers, sur une affiche de campagne, celle de François Mitterrand et du clocher qui domine cette formule,
41:32la France tranquille, on va la découvrir ensemble. C'était en 1981.
41:37Quel rapport, Philippe De Villiers, existe-t-il entre notre question de l'immigration et cette affiche ?
41:42– Alors, cette affiche, pour moi, elle a une histoire personnelle.
41:45En 1986, quand j'étais secrétaire d'État, je parlais souvent avec le président de la République.
41:54Et il me dit, vous avez mis le drapeau en berne à la sous-préfecture de Vendôme en 1981.
42:04Je dis, oui, j'avais peur du socialocommunisme. Et vous, votre affiche, entre nous ?
42:10Il me dit, pourquoi ? Il me dit, la campagne, le patrimoine, le village, l'église et les sonorités natales.
42:20Et il sourit, il est même capable de rire, et il me dit, ah, vous avez compris, oui, je voulais m'adresser à votre France, à vous.
42:30Et, en fait, arrondir un petit peu ma fortune électorale avec le denier du culte.
42:39Et donc, en fait, ce François Mitterrand qui fait la France tranquille,
42:43qui s'adresse à la bourgeoisie conservatrice, ensuite, dès qu'il arrive au pouvoir,
42:52il fait la régularisation des sans-papiers, puis il fait la marche des beurres, etc.
43:00Et puis, en 1988, devant Chirac, il ose dire, le seuil de tolérance est atteint.
43:06Alors, même la gauche est désarçonnée, voilà.
43:08Donc, en fait, la gauche, elle a joué avec l'immigration comme un chat joue avec une ploite de laine.
43:15Justement, Jacques Chirac, Philippe Devilliers, autre tournant, selon vous,
43:18est cette absence de prendre le sujet en main à droite.
43:20C'est la fameuse expression de Jacques Chirac, du bruit et de l'odeur.
43:24Nous sommes en juin 1991 à Orléans, devant 1300 personnes lors d'un fameux dîner débat.
43:31Écoutez Jacques Chirac, à l'époque.
43:34Comment voulez-vous que le travailleur français, qui habite à La Goutte d'Or,
43:41où je me promenais avec Alain Juppé la semaine dernière, 3 ou 4 jours,
43:46et qui travaille avec sa femme, et qui, ensemble, gagne environ 15 000 francs,
43:52et qui voit, sur le palier à côté de son HLM, entassée une famille,
44:00avec un père de famille, 3 ou 4 épouses, et une vingtaine de gosses,
44:06et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales sans naturellement travailler.
44:10Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur,
44:24eh bien, le travailleur français, sur le palier, il devient fou.
44:28Il devient fou. C'est comme ça. Et il faut le comprendre.
44:33Et si vous y étiez, vous auriez la même réaction.
44:36Et ce n'est pas être raciste que de dire cela.
44:39Geoffroy Lejeune.
44:40Philippe, vous étiez présent dans la salle au moment où Jacques Chirac a prononcé ces mots.
44:44C'était il y a 34 ans. C'est une énorme polémique.
44:46On se rappelle encore aujourd'hui. Pourquoi, selon vous, c'est un tournant ?
44:49C'est un tournant parce que, juste après, j'ai parlé avec Juppé,
44:55qui était rigolard et qui trouvait ça très bien.
44:59Alors, il y a eu, en fait, trois étapes que je rappelle et qui sont significatives.
45:05La première étape, c'est Villepinte, les assises de l'opposition.
45:12Et là, le thème, c'est la France ne doit plus supporter l'immigration.
45:20Juppé dit que l'islam est incompatible avec la France.
45:22Tenez-vous bien, Juppé, au lutrin.
45:26Et pas de régularisation.
45:30Donc ça, c'est Villepinte, 1990.
45:34Après, on a la séquence de l'odeur.
45:39Et ensuite, quelques mois après, quelques années après, on a l'identité heureuse de Juppé.
45:45C'est-à-dire que là, c'est fini, Juppé dit non sur la diversité.
45:50La société multiculturelle, c'est Juppé, l'identité heureuse,
45:55c'est-à-dire, en fait, ouvrir la France à tous les courants de l'immigration
46:00pour changer de population.
46:03Philippe de Villiers, vous souhaitez nous parler ce soir de Charlemagne,
46:07mort le 28 janvier 1814.
46:09Et vous avez souhaité nous parler ce soir également d'un de ses neveux.
46:16Philippe de Villiers, c'est à vous.
46:18Oui, parce qu'il ne vous a pas échappé que Charlemagne est mort le 28 janvier.
46:25Voilà, donc on est raccord.
46:28Complètement.
46:30Et comme tout le monde connaît depuis l'école Charlemagne,
46:36c'est ce qu'a inventé l'école, vous vous souvenez de la chanson.
46:40Je me suis intéressé à un de ses neveux et vous allez comprendre pourquoi.
46:45Voilà l'histoire.
46:50Le calife Marseille est allongé sur un perron de marbre bleu
46:59sous les luminaires et encensoirs orientaux et réunit son conseil.
47:10Il est inquiet.
47:11Il sait, il sent qu'il est cerné, qu'il est traqué par l'empereur Charlemagne et son armée.
47:18Alors il tente une ruse.
47:21Inonder le roi des Francs de cadeau et lui proposer même de devenir son vassal.
47:29De son côté, Charlemagne réunit le conseil des douze pères de France sous sa tente armoriée.
47:38Et là, l'un d'eux se lève, c'est son neveu, Roland.
47:43Roland se lève et met en garde toute l'assemblée.
47:47Ne voyez-vous pas que vous êtes en train de tomber dans un piège ?
47:54Le calife pratique la taqqa.
47:58La seule vérité, c'est de prendre Saragosse.
48:04Là, il y a un autre père qui se lève, Ganelon,
48:08et qui contredit le jeune neveu impétueux en disant ceci.
48:15Non, il faut parler avec Tessarazin.
48:20Il faut tenter de vivre ensemble.
48:23Il faut tenter l'accueil de l'autre.
48:26Charlemagne hésite entre les deux et il finit par trancher.
48:31C'est Ganelon qui a raison, il faut aller discuter.
48:34Et il envoie Ganelon comme messager auprès du calife.
48:40Ganelon sèche son cheval, il prend le gant, le bâton, comme on dit à l'époque.
48:47Il arrive sous les remparts de Saragosse et puis le voilà devant le calife.
48:54Marseille, il a la trahison au bord des lèvres.
48:57Écoutez bien, seigneur calife,
49:03le roi Charlemagne a confié son arrière-garde à son neveu Roland.
49:07Il n'y aura pas de paix tant que Roland sera vivant.
49:12Ah bon ? Pourquoi ?
49:14Il faut que vous, Tessarazin, vous alliez le cueillir.
49:18Par où il va passer ?
49:19Et je vous dis par où il va passer ?
49:22Par le col de Roncevaux.
49:24Il faut aller le cueillir au défilé de Roncevaux.
49:27Voilà, la trahison est consommée.
49:31Le calife Marseille se lève, le prend dans ses bras.
49:35Ah Ganelon, quel plan admirable.
49:40L'armée des Sarazins se met en route.
49:43Elle monte dans les escarpements jusqu'au col de Roncevaux.
49:48En voyant cette armée arriver, Roland se tourne vers Olivier et lui dit « c'est perdu ».
49:56Il comprend qu'il est perdu.
50:00Il ne veut pas leur laisser son épée, Durandal.
50:04Il tente de la briser.
50:06Elle résiste et même elle s'envole.
50:09Et elle ira se ficher dans un rocher de Rocamadour.
50:15Et là c'est la fin.
50:16Olivier supplie Roland de sonner de son olifant pour appeler Charlemagne.
50:27Il sonne, il sonne en vain.
50:31Et là, il va mourir.
50:37Il supplie, il implore.
50:41Olivier, avec cette phrase fameuse, qu'a franchie tous les siècles pour arriver jusqu'à nous
50:49et jusqu'au chanteur Charles Trenet.
50:53Tu tourneras ma tête vers France la douce.
50:58France la douce, douce France, cher pays de mon enfance.
51:04C'est la première fois que cette expression est utilisée.
51:06Et là, en cet instant, l'histoire entre en scène.
51:11Les allégories s'enchaînent.
51:13On dira de Roland le pre-Roland.
51:20C'est un archétype.
51:22On dira de Ganelon le félon-Ganelon.
51:27C'est un autre archétype.
51:29Et de veiller en veiller, dans toutes les chaumières de France pendant des siècles,
51:34on célébrera la vallée des larmes, le col héroïque, la défaite transfigurée par des mots.
51:41Grâce à un homme, un certain Turold.
51:46L'œuvre est connue, l'homme est ignoré.
51:48Un certain Turold qui, pour la première fois dans l'histoire de France,
51:53fait de la France un poème national.
51:56Et songez qu'à Hastings en 1066, les Français déclameront la chanson de Roland.
52:04Et ensuite, au fil des siècles, tous les soldats de France,
52:09je sais ce que c'est, j'appartiens à une famille de soldats,
52:11voudront toucher, brandir, serrer dans leurs deux mains l'épée du Randal.
52:19C'est un symbole.
52:22Chers amis, la France n'est pas née d'un coup d'échine,
52:32d'un coup de force, d'un trait de plume de Robin.
52:37Elle n'est pas née d'un accident de la géographie ou de l'histoire ou d'une race.
52:43Non, la France est née d'une chanson de gestes.
52:48La France est née de la chanson de Roland.
52:52La France est née d'un acte littéraire et cela nous oblige.
52:58La France est une langue, c'est-à-dire un vecteur et un imaginaire.
53:08Merci Philippe Devilliers.
53:09Merci.
53:10Rendez-vous la semaine prochaine, bien évidemment, à la même heure.
53:12Geoffroy Lejeune, rendez-vous vendredi soir prochain.
53:15Et nous, dans un instant, c'est l'heure des pros.

Recommandations