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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast ici des Archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:57C'est couru d'avance, me dit Lévine, mon avocat.
01:01Vous allez vous faire épingler pour kidnapping.
01:03Le jury n'aura même pas besoin de siéger à huis clos.
01:06Non mais vous vous rendez compte, Mike ?
01:08J'arrose les épaules, cette question.
01:12Évidemment que je me rends compte.
01:14C'est votre tête qui est en jeu, poursuit Lévine.
01:18Je pense que vous comprenez cela.
01:21Alors que faisons-nous ?
01:23Demande mon avocat qui, pour un peu, ferait le geste de s'arracher les cheveux.
01:28Je me penche vers lui par-dessus la petite table en bois et je le regarde droit dans les yeux.
01:34Ça, cher maître, c'est à vous de me le dire.
01:38Vous êtes un avocat réputé et pas spécialement bon marché, alors trouvez quelque chose de bien.
01:44C'est à vous de me le dire.
01:46Vous êtes un avocat réputé et pas spécialement bon marché, alors trouvez quelque chose.
01:51Moi, j'ai plus du tout confiance en moi-même depuis ce qui s'est passé hier soir.
01:55Ça ne m'étonne pas, ça !
01:57Reprend Lévine en se couant la tête.
02:00Mais ça me suggère un moyen de défense.
02:03Le seul possible.
02:04La folie.
02:05La folie passagère.
02:06Vous êtes cinglé, Mike.
02:07Dingue.
02:08Complètement marteau.
02:09Mais vous avez kidnappé Julie Craig en état de démence.
02:12Compris ?
02:13Non, mon vieux, non.
02:15Trouvez autre chose.
02:16Moi, je n'aime pas ça du tout.
02:18Je veux bien être tout ce que vous voulez, mais pas cinglé.
02:20J'ai toujours été saint d'esprit et tous ceux qui me connaissent vous le diront.
02:24Je ne suis sûrement pas plus timbré que vous.
02:27Lévine se renverse sur sa chaise en se tapant les cuisses de ses deux grandes mains.
02:31Ha ha ha ! Le saint d'esprit ! Laissez-moi rire !
02:35Et ce que racontent les journaux, alors ? Ce n'est peut-être pas vrai !
02:39Et c'est bien sûr que si, c'est vrai.
02:41Ah bon ? Écoutez tout de même ça, Mike.
02:43Après, on verra si vous prétendez toujours être saint d'esprit.
02:47Il sort de sa serviette un quotidien du matin et le déplie d'un grand geste théâtral.
02:53D'après ce canard, Mike, vous êtes descendu à Riverside, dans le même hôtel que les Craig.
02:59Un riche industriel, sa femme et leur petite fille de onze ans, Julie.
03:02C'est bien ça ?
03:03C'est bien sûr que c'est ça, vous le savez, mon vieux.
03:06Bon.
03:07Je continue.
03:08Vous mettez au point le kidnapping et hier soir, vous vous emparez de la petite Julie
03:12pendant qu'elle est toute seule sous la véranda devant l'hôtel.
03:15Vous la faites monter sur le siège arrière de la voiture que vous avez volée,
03:19vous la baïonnez, vous lui liez les mains et les pieds.
03:22Et ensuite, que faites-vous ?
03:24Vous vous dirigez tranquillement vers Campbell's Crossing,
03:27sachant qu'on ne remarquera pas l'absence de Julie avant deux bonnes heures.
03:31À ce moment-là, vous serez arrivé à Campbell's Crossing.
03:34Vous aurez fait basculer la voiture dans un fossé,
03:36transporté la petite sur un yacht loué sous un faux nom
03:39et pris de l'argent en attendant de toucher la rançon.
03:41Nous sommes toujours d'accord, Mike ?
03:43Oui, oui, tout à fait d'accord.
03:45Un million de dollars.
03:47J'allais demander un million de dollars.
03:50Levine a un sourire sardonique.
03:53Seulement, vous n'êtes jamais arrivé à Campbell's Crossing, Mike.
03:58Vous teniez l'enfant.
03:59Vous aviez pris suffisamment d'avance pour disparaître en douce
04:01avant que l'alerte ne soit donnée.
04:03Le million de dollars était presque dans votre poche.
04:06Ça suffit, Levine.
04:08Ne remets pas le couteau dans la plaie.
04:11Mais Levine poursuit comme si je n'avais rien dit.
04:14Et alors, que fait notre kidnappeur de chats,
04:17qui, sain d'esprit, est parfaitement sensé ?
04:21Levine se met à marcher de loin en large,
04:23comme s'il s'adressait à un jury,
04:25puis se tourne vers moi.
04:27Et qu'avez-vous fait alors, Mike ?
04:30Je me recroquevis sur ma chaise et murmure.
04:34Je me suis endormi.
04:36Mike, je me suis endormi.
04:41Levine me jette un regard triomphant.
04:43Parfaitement !
04:45Vous vous êtes endormi.
04:47Vous avez soigneusement garé la voiture au bord de la route
04:49et vous vous êtes endormi.
04:51Honnêtement, Mike, vous croyez que c'est là
04:54le comportement d'un homme sain d'esprit ?
04:57Je ne voulais pas qu'il arrive du mal à la gosse, c'est tout.
04:59Mais oui, bien sûr, bien sûr.
05:01Il est tout à fait normal qu'un kidnappeur
05:03fasse un petit somme au bord de la route
05:05une heure à peine après un enlèvement.
05:08Faites-moi grâce de vos sarcasmes, Levine.
05:11Je ne sais pas ce qui m'a pris.
05:13J'ai éprouvé une drôle de sensation,
05:15comme si j'allais perdre conscience, tourner de l'œil.
05:17Vous comprenez ça ?
05:18Je n'avais pas précisément sommeil.
05:20Possible, possible, Mike.
05:22Mais vous avez bel et bien piqué un roupillon.
05:25Vous dormiez comme un bébé
05:26quand ces aimables touristes vous ont découvert.
05:28Et quand ils ont découvert la petite fille
05:30baillonnée à l'arrière de la voiture,
05:32vous ne leur en voulez pas trop d'avoir appelé la police.
05:35Mais non, non.
05:37Mais je ne peux pas imaginer non plus ce qui m'est arrivé.
05:39Je n'avais pas bu, je n'étais pas drogué,
05:41je n'avais pas sommeil.
05:42J'étais même plutôt excité
05:44qu'il ne l'aurait pas été, hein,
05:46au beau milieu d'un enlèvement.
05:48Je regardais constamment par-dessus mon épaule
05:50pour voir si la petite allait bien,
05:51si son baillon ne l'étouffait pas, vous comprenez ?
05:53Mais je me sentais tout à fait en forme
05:55et puis, tout à coup, j'ai craqué.
05:58Et quand je suis revenu à moi,
06:00j'étais entre les mains de la police.
06:02Très juste, Mike.
06:03Et le médecin de la police qui vous a examiné
06:05quand on vous a amené ici la nuit dernière
06:07a reconnu que vous n'étiez ni ivre ni drogué,
06:10que vous n'aviez pas eu de malaise cardiaque alors, hein ?
06:13Il vaut mieux regarder les choses en face, mon vieux.
06:15Vous étiez cinglé.
06:17Et il fallait même que vous le soyez pas mal
06:19pour vous endormir au beau milieu d'un kidnapping, non ?
06:23Impossible.
06:25En tout cas, je ne m'en suis pas rendu compte.
06:26On ne s'en rend jamais compte, Mike !
06:28Mais en tout cas, c'est l'argument
06:30que nous utiliserons pour votre défense.
06:32C'est notre dernière chance.
06:35Il me tapote l'épaule en me regardant
06:37avec une sympathie sincère.
06:39Et puis, ne vous en faites pas, Mike.
06:41Si vous étiez, comment dire, légèrement dérangé,
06:45ce ne sera probablement que passager.
06:48Et ça, ça vous sauvera à coup sûr de la chaise électrique.
06:53Il regarde sa montre et ajoute.
06:55Je vais vous envoyer des psychiatres
06:57qui vous examineront sérieusement.
06:59Allez, bon courage, mon petit vieux, et à bientôt.
07:03Les psychiatres que m'envoie Levine
07:05sont des types plutôt sympathiques,
07:07mais leur façon d'agir me dépasse complètement.
07:10Ils me posent les questions les plus bizarres
07:12et parlent entre eux dans un tel charabia
07:15que je me demande s'ils n'ont pas besoin, eux aussi,
07:17de se faire examiner.
07:19Je finis tout de même par les convaincre
07:21que je suis complètement cinglé,
07:23car il faut l'être, n'est-ce pas,
07:25pour s'endormir en plein kidnapping.
07:28Mais à partir de ce moment-là,
07:30et jusqu'au jour du procès,
07:32l'idée que je puisse être effectivement devenu fou
07:35me tourmente bien plus que celle d'être un ravisseur
07:38pris en flagrant délit et risquant la peine capitale.
07:43Après les témoignages de Judy Craig,
07:45des automobilistes qui se sont arrêtés
07:47près de la voiture pour m'aider
07:49et des policiers chargés de l'affaire,
07:51il ne subsiste pas l'ombre d'un doute
07:54dans l'esprit des jurés.
07:56Je suis un monstre, un ravisseur d'enfants.
08:00Et Levine, ce cher Levine,
08:03ne peut rien contre cela,
08:05sinon continuer à insister dans son compte interrogatoire
08:09sur ce fait plus que bizarre
08:11quand on m'a appréhendé.
08:13Je faisais un petit somme au bord de la route.
08:16Pour finir, Levine insinue, sans trop de subtilité,
08:20qu'aucun kidnappeur ayant toute sa tête
08:22n'en réagit de la sorte
08:24en sachant qu'une sentence de mort
08:26plane au-dessus de sa tête.
08:30Oui.
08:32La sentence de mort plane sérieusement
08:34sur la tête de Mike.
08:36La folle idée de son avocat
08:39réussira-t-elle à le tirer de ce mauvais pas ?
08:42C'est ce que vous saurez dans quelques instants.
08:54Après avoir kidnappé une fillette de 11 ans,
08:57Mike est arrêté de manière fort curieuse.
09:00Des touristes le découvrent endormi
09:02au volant de sa voiture au bord de la route,
09:05l'enfant baillonné et ligoté sur le siège arrière.
09:09Pour ce crime, il risque la peine capitale,
09:13à moins que son avocat ne réussisse à convaincre le jury
09:17que Mike a été saisi de folie passagère.
09:25Bientôt, je me détends un peu.
09:28Les jurés commencent à considérer comme Levine
09:31que je suis complètement maboule.
09:33Je le vois en regard furtif et effrayé
09:35qui me lance du coin de l'œil.
09:37Levine a fait venir aussi les deux psychiatres
09:40qui témoigneront de moment venu de mon dérangement mental
09:43et il m'a conseillé de me montrer aussi ahurie
09:46et déboussolée que possible.
09:48Et je dois dire que je ne lésine pas.
09:51Je mets toute la gomme.
09:54« L'affaire est dans le sac, Mike »,
09:57me murmure Levine en remuant à peine les lèvres.
10:01Puis le ministère public appelle le docteur Julius Anderson
10:05à la barre des témoins.
10:07Je reconnais le toubib qui m'a examiné
10:09au moment de mon arrestation.
10:11À partir de ce moment-là,
10:14mon procès devient aussi fou que je suis censé l'être.
10:18Le procureur pose à Anderson
10:20les questions les plus ahurissantes.
10:22Quant à moi, je joue si bien mon rôle d'abruti
10:25que je sombre dans une espèce de somnolence.
10:28Décidément.
10:30J'en émerge au moment où le procureur,
10:32s'adressant toujours à Anderson, demande
10:34« Docteur, vous venez de dire au tribunal
10:36quelle sorte de chemise portait l'accusé
10:38la nuit de son arrestation ? »
10:40« Une chemise blanche, très propre à col amovible,
10:43un col fortement empesé. »
10:46« Merci.
10:48Maintenant, venez-vous nous dire, je vous prie,
10:50si l'accusé, lorsque vous l'avez examiné ce soir-là,
10:52était sous l'effet de somnifère, d'alcool, de drogue,
10:55ou s'il semblait menacé d'une attaque,
10:58d'un coup de sang ou de quoi que ce soit
11:00qui pourrait expliquer cet arrêt au bord de la route,
11:03alors que même qu'il était en train de commettre
11:05un crime capital. »
11:07« Pourtant que je puisse en juger,
11:09il ne souffrait de rien de tout cela.
11:12Il est évident qu'il dormait. »
11:14« Qu'avez-vous pensé, alors ? »
11:16« Qu'il était fou, »
11:18dit Anderson en grimaçant un sourire.
11:22« Et vous le pensez toujours ? »
11:25« Non, monsieur.
11:27Depuis, j'ai changé d'avis. »
11:29« Ah oui ?
11:31Et qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ? »
11:34« Le témoignage de la petite fille
11:36kidnappée hier à la barre. »
11:39« Tiens. Et sur quoi portait ce témoignage ? »
11:43« Sur le fait que l'accusé
11:45tournait toujours la tête vers la droite. »
11:48Levin bondit sur son siège.
11:50« Objection ! »
11:52Le juge frappe un coup sec de son marteau.
11:54« Objection restée. Poursuivez, docteur.
11:56Expliquez-nous pourquoi le fait
11:58que l'accusé tournait constamment la tête à droite
12:00a pu vous faire changer d'avis. »
12:02« Eh bien, voilà.
12:04Judy Craig nous a dit qu'en conduisant,
12:07l'accusé tournait fréquemment la tête
12:09pour la regarder par-dessus son épaule droite
12:12tandis qu'elle gisait, allongeait,
12:14ligotait et baillonnait sur le siège arrière. »
12:18« En effet, » dit le procureur,
12:20« c'est consigné dans le rapport. »
12:22« Ensuite, » poursuit Sanderson,
12:25« ensuite, je me suis souvenu d'un cas étrange
12:28dont j'ai lu le récit
12:30quand j'étais encore à la faculté de médecine. »
12:32« Objection ! »
12:34crie encore Levine,
12:35« mais simplement pour la forme,
12:37parce qu'il n'a pas plus que moi
12:39la moindre idée de ce qui se passe. »
12:41Le juge non plus, d'ailleurs,
12:43mais lui, il a l'air très impatient
12:45d'en savoir davantage.
12:47« Objection restée, » dit-il.
12:49« Poursuivez, docteur Anderson. »
12:51« C'est bien simple, » dit le médecin.
12:55« C'est parce qu'il tournait
12:57tout le temps la tête à droite
12:59qu'il a dû s'arrêter pour faire un petit saum. »
13:02Cette déclaration fait sensation
13:05et la salle se met à jacasser si fort
13:07que le juge est obligé
13:09de frapper plusieurs coups de marteau.
13:11Anderson n'est pas peu fier de l'effet produit
13:14et Levine est vert de rage.
13:17« Moi, je dois être blanc de trouille. »
13:21« En tant que médecin,
13:24je me suis naturellement intéressé
13:26aux causes qui ont poussé l'accusé
13:28à s'arrêter pour faire un saum
13:30à un moment pareil.
13:32Je le répète, au départ,
13:34je l'ai pris moi aussi pour un déséquilibre
13:36et puis je me suis demandé
13:38s'il ne pouvait pas y avoir là
13:40une raison purement physique, voyez-vous.
13:42Mais je ne peux expliquer la suite
13:44sans entrer dans certains détails
13:46qu'il n'a pas besoin d'expliquer.
13:48»
13:50Le juge ne s'arrête pas.
13:52« Je ne peux pas entrer dans
13:54certains détails techniques.
13:56— Eh bien, donnez-nous
13:58ces détails techniques,
14:00dit le procureur avec une grimace,
14:02s'il faut en passer par là.
14:04— Ce sont le témoignage
14:06de la fillette
14:08et le fait que l'accusé
14:10portait un collant pesé
14:12qui m'ont mis sur la voie, voyez-vous.
14:14La seule explication
14:16que l'on puisse retenir
14:18pour expliquer la conduite de l'accusé,
14:20c'est qu'il possède un sinus
14:22et une carotide sensible.
14:24Je dirais même
14:26hypersensible.
14:28L'artère carotide,
14:30comme vous le savez certainement,
14:32approvisionne le cerveau en sang
14:34et en oxygène stimulant.
14:36Si l'écoulement
14:38du sang est stoppé
14:40ou simplement interrompu assez souvent,
14:42il en résulte un passage
14:44à vide, un évanouissement
14:46si vous préférez.
14:48Par contre, celui-ci peut
14:50ne pas se produire immédiatement
14:52et il arrive que celui qui en est victime
14:54le sente venir petit à petit
14:56de sorte qu'il peut très bien avoir le temps
14:58de garer sa voiture
15:00sur le bas-côté de la route et d'arrêter
15:02le moteur avant de perdre connaissance.
15:04Je pense que c'est
15:06ce qui est arrivé à l'accusé.
15:08Autrement dit, chaque fois
15:10que l'accusé tournait brusquement
15:12la tête vers la droite pour vérifier
15:14l'état de la petite fille,
15:16le coin très empesé de son
15:18col de chemise appuyait sur son cou
15:20exerçant une forte
15:22pression sur son artère carotide
15:24droite. Il n'a même pas eu
15:26besoin de se tourner souvent pour s'évanouir, voyez-vous.
15:28En fait, votre honneur, je suis
15:30intimement convaincu que l'accusé
15:32n'a pas l'esprit plus dérangé
15:34que vous et moi. Il a
15:36simplement un sinus
15:38de la carotide droite
15:40anormalement sensible.
15:42Oubliant complètement
15:44le protocole, mon avocat
15:46bondit sur ses pieds en hurlant
15:48« C'est ridicule ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire
15:50de col empesé, de sinus
15:52et de carotide ? Je n'ai jamais rien entendu de plus
15:54absurde ! » Il tend la main
15:56et me saisit par le cou dans le creux
15:58situé entre le menton et l'épaule. « C'est bien
16:00là, n'est-ce pas ? » Le docteur
16:02Anderson acquiesce d'un air goguenard
16:04alors Lévine se tourne vers le jury
16:06d'un air de profond dédain. « Je vais
16:08vous montrer à quel point vous pouvez
16:10avoir confiance dans le témoignage de
16:12Charlatan ! Regardez bien ! »
16:14Et il appuie bien fort son pouce
16:16sur le côté droit de mon cou.
16:20Un moment plus tard,
16:22quand je reprends conscience
16:24et que je retrouve mes esprits,
16:26je demande au procureur
16:28en regardant mon avocat
16:30« Alors,
16:32qui c'est qui est fou, votre honneur ? »
16:36La réponse ne me surprend pas vraiment.
16:38« Votre avocat,
16:40c'est un voyant, qui d'autre ? »
16:44Je vais donc être exécuté
16:46bientôt.
16:48Mais vous ne pouvez pas savoir
16:50combien je suis soulagé de savoir
16:52avant de mourir que tout compte
16:54fait. Je suis
16:56parfaitement sain d'esprit.
17:04Vous venez d'écouter « Au cœur du crime »,
17:06un podcast issu des
17:08Archives d'Europe 1. Réalisation
17:10Julien Tharaud. Production
17:12Raphaël Mariat.
17:14Patrimoine sonore Sylvaine Denis,
17:16Laetitia Casanova et Antoine
17:18Reclus. Promotion
17:20Marie Corpet. « Au cœur du crime »
17:22est disponible sur le site
17:24et l'appli Europe 1. Écoutez
17:26aussi l'épisode suivant en vous
17:28abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute.