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00:00Et justement il y en a un qui revient des Etats-Unis, qui a été une des rares personnalités
00:09françaises, politique, économique ou autre, qui a pu assister à la prestation de serment
00:16de Donald Trump au Capitol, c'est Bernard Arnault.
00:19Bernard Arnault, le patron de LVMH, qui emploie, je le rappelle, 160 000 personnes au sein
00:25de son groupe, pas seulement en France, majoritairement en France, puisque c'est quand même beaucoup
00:30du made in France, sa parole est rare, il parle très très rarement publiquement.
00:37Écoutez ce qu'il a dit hier à l'Assemblée Générale de LVMH en rentrant justement des
00:44Etats-Unis.
00:45Je reviens des USA, j'ai pu voir le vent d'optimisme qui régnait dans ce pays.
00:50Quand on revient en France, c'est un peu la douche froide.
00:53Aux USA, on vous accueille à bras ouverts, les impôts vont descendre à 15%, le marché
00:59se développe très vite.
01:00Quand on vient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter les impôts de 40%
01:06sur les entreprises qui fabriquent en France pour pousser à la délocalisation, c'est
01:11idéal.
01:12Alors je ne sais pas si c'est vraiment l'objectif du gouvernement, mais en tout cas il va l'atteindre.
01:16Voilà quelqu'un qui était quand même très proche d'Emmanuel Macron, qui était, j'allais
01:20dire un faiseur de roi, il a bien sûr beaucoup poussé à l'élection et à la réélection
01:26du Président de la République, là on imagine qu'il y avait peut-être des pourparlers
01:35privés entre le Président et Bernard Arnault, là c'est public, ça veut dire quoi, Raphaël
01:41Stenville ? C'est une façon d'alerter en disant que rien ne va plus et qu'il faut absolument
01:46changer de cap ?
01:47Je pense que Bernard Arnault se fait le porte-voix de tous les entrepreneurs français.
01:53Ce cri de détresse, d'abord c'est celui d'un homme qui est lucide, qui est à la fois lucide
02:01parce qu'il connaît la réalité du monde du travail de ce côté de l'Atlantique et
02:08puis également aux Etats-Unis, il peut mesurer les différences et les dynamismes qui sont
02:14en cours, mais pourquoi il se fait le porte-parole des entrepreneurs français et que ce cri,
02:20cette analyse, ce diagnostic devrait raisonner et faire trembler les murs de l'Élysée,
02:25c'est que finalement si la France a un incroyable talent, c'est celle d'expulser les seuls
02:30entrepreneurs qui réussissent en France, c'est dramatique le diagnostic qu'il pose sur les
02:38forces qui tirent vers le bas, qui laissent les entrepreneurs.
02:43Vous entendez quand même la moitié de l'hémicycle, quand je dis la moitié, c'est une petite
02:48moitié mais c'est une moitié quand même, qui dit bah oui écoutez, c'est l'effort national
02:52et puis même la porte-parole du gouvernement qui dit mais c'est pas durable, c'est provisoire,
02:57tout le monde doit mettre la main à la poche et on commence par les plus riches et par
03:03les entreprises qui font le plus de chiffres et c'est normal Alexandre Malafaille, est-ce
03:07que c'est normal ?
03:08Le ministre du budget, Monsieur Lombard a déclaré que la France était un pays d'état
03:12et de protection, qu'on est un pays qui n'aime pas l'entreprise, on a diabolisé le monde
03:16économique, on a diabolisé les patrouilles.
03:18Mais d'où vient Monsieur Lombard ?
03:19Oui mais il vient de la Caisse des Pômes, il vient aussi de la gauche, il vient aussi
03:23d'un univers politique notamment Monsieur Sapin donc il y a un fond de réflexion derrière
03:28tout ça bien sûr.
03:29Il y a un dogme derrière ça.
03:30Il y a des sujets évidemment qu'on appelle le portail de la valeur.
03:33Il n'y a rien d'étonnant dans les déclarations de Monsieur Lombard.
03:35On parlait d'idéologie il y a quelques minutes après qu'on l'a dit plus tôt, donc on retrouve
03:39effectivement les mêmes lunes de la vie politique française et de la gauche mais
03:44cette espèce de mépris ou de méconnaissance, les deux d'ailleurs à la fois, de l'économie
03:48entraîne ce type de position et de posture qui n'ont pas de sens.
03:52La France n'est pas une île, ce n'est pas un endroit dans lequel depuis 1981 on peut
03:57faire des affaires en tenant pas en compte de ce qui se passe dans le reste du monde.
04:01Et donc cette déconnexion-là, elle amène à des inepties.
04:04Il a fallu des décennies pour corriger toute la fiscalité sur les successions pour empêcher
04:08de finir de détricoter le tissu des entreprises de taille intermédiaire, sinon on ne perdait
04:12plus rien notamment dans la main industrielle.
04:13Aujourd'hui, qu'est-ce que l'on voit ? On voit qu'on regarde à chaque fois de manière
04:16extrêmement critique les entreprises, notamment les grandes, parce qu'elles font des profits.
04:20Alors chaque fois on a des gros titres des journaux en France, on peut dire 100 milliards
04:24de profits le CAC 40, mais qu'est-ce qui se passerait s'ils faisaient zéro milliard
04:28de profits ? Combien de casse sociale aurions-nous et combien de conséquences aurions-nous en
04:33effet d'emplois sur le pays ? Mais ça on n'en parle jamais.
04:37Qu'est-ce qu'ils feraient surtout s'ils au lieu d'employer 160 000 personnes, on sait
04:40que LVMH pour une grande partie de ses activités, c'est beaucoup de femmes, donc de gens qui
04:49travaillent à la main, s'ils employaient des machines à la place des 160 000 personnes,
04:53qu'est-ce qu'on dirait ? On dirait que c'est scandaleux, on leur tomberait
04:56dessus.
04:57Moi hier j'ai eu la chance de visiter un site industriel dans l'Est de la France,
04:59moi j'ai été fasciné par cette entreprise qui emploie des centaines de personnes, qui
05:05contribuent à une oeuvre d'entreprise où ils produisent quelque chose, ils sont fiers,
05:09ça irrigue tout le bassin régional, local, en termes d'emploi et de vie, c'est formidable.
05:14Et ces gens-là, ces entreprises-là, on ne les reconnaît pas, on ne comprend même
05:18pas comment elles fonctionnent.
05:19Donc cette espèce de méconnaissance, elle est un contraste absolu par rapport à ce
05:23qui se passe aux Etats-Unis, où pour le coup on fait la pare-belle aux entreprises.
05:26Mais après derrière qu'il y ait un sujet sur le partenariat...
05:27Et quand la holding de Bernard Arnault donne 100 millions d'euros pour la reconstruction
05:31de Notre-Dame, on a quelques députés, notamment de la France Insoumise, qui a dit
05:35qu'on ne veut pas des miettes dans M. Arnault.
05:37J'écoute les gens, M. Léaument aujourd'hui a parlé de Bernard Arnault en disant que
05:40c'est un traître.
05:41Il a employé ce terme-là.
05:43Entre Léaument de Léphy.
05:45Il faut quand même oser dire ça, un traître, mais ça n'a plus aucun sens, ils ont perdu
05:50la raison.
05:51Mais ce qu'ils vont faire petit à petit, tous ces gens qui sont aux affaires et qui
05:54sont dans la vie politique, c'est qu'ils vont tellement dégoûter les entrepreneurs
05:57français et notamment les patrons de grandes boîtes.
06:00Regardez, il y a un certain nombre de grandes boîtes aujourd'hui qui ont encore leur siège
06:02social en France, je ne vais pas faire de publicité pour l'un ou pour l'autre, mais
06:04qui à un moment donné, compte tenu de leur actionnariat qui est en train de passer à
06:07peu près à moitié contrôlé par des intérêts étrangers, un jour ils vont s'en aller.
06:11Et ce jour-là, on va perdre et les entreprises, et ce qu'elles représentent, et les emplois,
06:14et bien sûr, parce qu'on ne peut pas perdre de vue que derrière, même si on pense qu'il
06:17n'en paye pas assez d'impôts sociétés d'IS, M. Arnault, il en paye beaucoup.
06:21Et on parle de milliards d'euros.
06:23Il paye 25% d'IS et il va en payer 40 dans le projet de loi de l'année.
06:28Et 15% aux Etats-Unis.
06:29Quand on y réfléchit d'un peu plus près, que Bernard Arnault soit encore en France,
06:34que ses activités soient encore en France, ça relève du miracle.
06:39On a les plus hauts prélèvements obligatoires, on a le prix de l'énergie qui est sans
06:44commune mesure plus cher que chez nombre de nos voisins, et malgré tout, il a une activité
06:49industrielle en France.
06:50Et on est contre la méritocratie en France.
06:53On n'aime pas les gens qui ont réussi.
06:56Contre l'argent, ça c'est sûr, depuis toujours, mais on est contre...
06:59Nicolas Sarkozy, il n'y a pas très longtemps, dans le JDD, disait que les Français étaient
07:04une nation insurrectionnelle, c'est-à-dire qu'on a fait la révolution, tout est dans
07:09la violence.
07:10Et on est réactionnaire à la richesse.
07:13C'est mal d'être riche, c'est mal d'avoir, de posséder, c'est mal de...
07:18Je cite toujours cet exemple, c'est au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable,
07:24Et Jean-Pierre raconte le narrateur à son fils, il dit, tu vois aux Etats-Unis, quand
07:28il y a un type qui roule en cadillac, il s'arrête au feu rouge, il y a un autre type qui le
07:32regarde et lui dit, ah, un jour j'aurai une cadillac.
07:34Et en France, il y a un type qui est arrivé avec une Rolls, je te le regarde, il dit,
07:38quel connard, celui-là, il peut pas rouler en deux chevaux comme tout le monde.
07:40C'est ça la différence, en fait.
07:42Je cite toujours cet exemple, mais c'est tellement vrai.
07:44On est contre la méritocratie, on est contre celui...
07:48On ne supporte pas le bon élève qui, depuis la classe de CP, a travaillé, a fait une
07:53prépa au détriment des boîtes de nuit, d'aller s'amuser, etc.
07:57Il va dire, un jour, peut-être, je gagnerai de l'argent et ensuite, il se fait embaucher
08:02par une grande entreprise et effectivement, il partage des dividendes.
08:05Et là, on partage des dividendes, il dit, vous n'avez pas le droit de partager des
08:08dividendes.
08:09Vous n'avez pas le droit d'être riche.
08:11On est loin du désir mimétique.
08:12Rendez le pognon !
08:13Mais plutôt dans la jalousie et la lutte des classes.
08:16Il y a quelque chose de fascinant, c'est que la limite de l'exercice, c'est que beaucoup
08:20de ces gens qui ont, qui expriment une forme de jalousie, de tristesse, de regret, de rancœur,
08:25parce qu'ils n'ont pas, en même temps, ils jouent au loto et ils vont admirer les stars
08:28du football.
08:29Mais ils détestent !
08:30C'est paradoxal.
08:31C'est totalement paradoxal.
08:32Un joueur de foot qui va gagner 4 millions par mois, on va lui donner de l'attrait.
08:36Et un patron qui va gagner 200 000 euros par mois, même 50 000, on va trouver effectivement
08:40que c'est un voleur.
08:41Que dit Gabriel Attal, qui en ce moment parle à la télévision sur les impôts ? On l'écoute.
08:46Si LVMH ou d'autres grands groupes quittaient la France, les premières victimes, ça serait
08:50les Français, parce que c'est des centaines de milliers de Français qui travaillent.
08:53L'enjeu pour tout le monde, ça sera de s'assurer dans les années à venir que c'était bien
08:57temporaire, parce qu'on sait qu'en matière de fiscalité...
08:59Ils n'y croient pas, hein.
09:00Ils n'y croient pas que ce soit temporaire.
09:01La responsabilité collective, ça sera évidemment de continuer à favoriser l'activité économique.
09:06Je vous rappelle quand même que ces sept dernières années, on a baissé l'impôt sur
09:10les sociétés de 33 % à 25 %.
09:13Et c'est ce qui nous a permis notamment de créer plusieurs millions d'emplois dans le
09:15pays et de faire baisser le chômage.
09:17Il ne faut pas dévier de cette politique.
09:19Bon, voilà, un peu de clairvoyance quand même dans ce monde.
09:21Ce que dit Gabriel Attal, c'est que finalement, ce budget, c'est un budget socialiste.
09:26C'est un budget socialiste.
09:28Alors il le votera.
09:29Pourquoi ? Parce que c'est ce qu'on a dit tout à l'heure au début, c'est qu'il y a
09:31des concessions.
09:32Oui.
09:33Pour ne pas se faire censurer.
09:35On est quand où on en est ? On est dans la position de l'échec et mat.
09:38On est dans un échiquier et puis voilà, on essaie d'aller à droite, à gauche.
09:42Parce qu'il faut un budget quoi qu'il en coûte.
09:44Il vaut mieux un budget que pas de budget, ça c'est sûr.
09:46Mais sauf que la dynamique qui avait été instaurée, c'était un des acquis de l'ère
09:50Macron.
09:51C'était la politique pro-business.
09:52Et ça, c'est en train de passer de l'autre côté.

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