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00:0013h-14h, Europe 1-13h.
00:0313h32 sur Europe 1, la suite d'Europe 1-13h.
00:05Vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline Georges-Fenech et Jules Torres.
00:09Et on continue à parler de ce mot, subversion migratoire, qui fait décidément beaucoup parler.
00:14Et en pleine négociation entre le parti socialiste et le gouvernement,
00:17les mots de François Bayrou passent très mal chez les socialistes, au point d'annuler une réunion à Bercy.
00:24C'est un incident diplomatique qui va compliquer ces tractations,
00:27avant la commission mixte paritaire, demain, qui doit valider le budget,
00:32avant de le faire basculer à l'Assemblée Nationale.
00:34Alors avant d'en parler, on va écouter Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes.
00:38C'était sur France 2 ce matin.
00:39Ils font un budget de droite avec Barnier. Ce budget est censuré.
00:42Ils reprennent le même budget. Ils annoncent des trucs encore pires.
00:45Et ils rétropédalent sur 2-3 éléments.
00:47C'est-à-dire qu'en fait, on réussit à s'interposer socialement entre lui et les Français.
00:50On empêche quelques régressions.
00:52Et il présente ça à la fin, lui, comme des avancées sociales.
00:55Parce que des trucs horribles qu'il avait proposés.
00:57Il dit, tiens, on va supprimer 4 000 postes.
00:58Finalement, on ne les supprime plus.
01:00C'est donc une avancée. Non, c'est un non-recul. Et ce n'est pas pareil.
01:02Ça veut dire que le PS se fait enfumer.
01:04Je pense que le PS a conscience, et on en a tous conscience, que le vote de la censure coûtera cher.
01:08On n'a pas envie de censurer. Ce n'est pas par plaisir, ce n'est pas par fierté, ce n'est pas par revanche.
01:12On aimerait beaucoup faire autrement.
01:14Je pense que le PS a vraiment, vraiment, vraiment envie, beaucoup,
01:17de montrer qu'il a envie de faire autrement. Et je les comprends.
01:19Voilà, Marine Tourdelier, secrétaire nationale des écologistes.
01:22Ce matin, Jules Torres, désormais François Bayrou, est sous la pression de cette gauche-là.
01:28Oui, il a toujours été sous la pression, étant donné qu'il a un gouvernement et une assemblée où il est minoritaire.
01:34Moi, il y a plusieurs choses dans cette affaire.
01:36Déjà, je trouve que la gauche est d'une paresse intellectuelle assez affligeante,
01:41pour un seul mot qui, d'ailleurs, n'est pas scandaleux, en plus.
01:46Pardon, mais le mot de François Bayrou sur le sentiment de submersion migratoire,
01:50c'est comme le sentiment d'insécurité.
01:52Il n'y a pas de sentiment d'insécurité, il y a de l'insécurité.
01:55Il n'y a pas de sentiment de submersion migratoire, il y a une submersion migratoire.
01:59Mais en attendant, est-ce qu'il ne s'est pas tiré une balle dans le pied en faisant ça ?
02:03En appuyant ce mot-là ? Et en insistant, parce qu'il a reculé hier soir à l'Assemblée.
02:07François Bayrou n'est pas de ceux qui font des mea culpa.
02:09Mais en l'occurrence, je pense qu'il a raison d'aller sur ce point-là.
02:13En tout cas, le constat est le bon. Ensuite, aura-t-il les actes ?
02:16Ça, c'est une autre question.
02:18Ensuite, ça va permettre aussi, au sein du Nouveau Front Bélair, de clarifier
02:21pourquoi les écologistes sont beaucoup plus durs que le Parti Socialiste
02:24sur cette question de la censure ou non de François Bayrou.
02:28Déjà, pour la simple et bonne raison que les écologistes à l'Assemblée nationale n'existent pas sans la France Insoumise,
02:33que s'ils veulent garder les mérites qu'ils ont obtenus en 2020 aux élections municipales,
02:38lors des prochaines municipales de 2026,
02:40ils ont besoin que la France Insoumise ne dépose pas de candidats.
02:43Et par ailleurs, il y a aussi cette question de l'incarnation.
02:46Mme Tondoli n'a aucune différence, sur le plan idéologique, avec M. Mélenchon.
02:51Au Parti Socialiste, c'est un petit peu plus compliqué.
02:54Il y a des tendances. Il y a M. Cazeneuve, il y a M. Hollande, il y a M. Glucksmann
02:58qui ne sont, pour le coup, pas tout à fait d'accord avec l'entièreté du programme du Nouveau Front Bélair
03:03et de Jean-Luc Mélenchon.
03:05Et c'est aussi pour cela qu'ils ont fait ce pas de côté lors de cet accord de non-censure avec François Bayrou.
03:12Donc il y a plusieurs sujets dans ce sujet qui expliquent aujourd'hui
03:15pourquoi les écologistes sont beaucoup plus fermes que le Parti Socialiste.
03:18La stratégie de François Bayrou de ne pas reculer, justement, Georges Fenex, pourquoi fait-il ça ?
03:22Est-ce que c'est pour être plus proche du Rassemblement National
03:25ou alors pour ne pas laisser, justement, le sujet migratoire au Rassemblement National ?
03:30Non, moi je ne prêterai pas des intentions comme ça à François Bayrou
03:33qui est un politique responsable, qui a parlé sans arrière-pensée.
03:39Je pense qu'il a parlé avec ce qu'il entend, ce qu'il voit.
03:43Il a maintenu son véhémence, d'ailleurs.
03:46Ce qu'il avait dit, il n'avait aucune raison de retirer.
03:49Sinon, c'est son crédit personnel en plus qui est en jeu.
03:53Moi, ce qui me désole le plus, pour eux en tout cas, c'est surtout pour les socialistes
03:58et pour Olivier Faure qui avait eu une embellie récemment, vous le savez,
04:01parce qu'il a fait son discours, on a compris qu'il redressait un petit peu la barre
04:06par rapport notamment à LFI.
04:08Et là, tout à coup, il gâche cette avancée qu'il avait faite.
04:12Il gâche bêtement, inutilement.
04:14Et imaginez la réaction quand on entend ça de la part d'un responsable politique
04:21si tu ne retires pas ce mot, je ne vote pas de ton budget.
04:25Vous vous rendez compte ?
04:26Il y a trois raisons, effectivement.
04:28Il y a le mea culpa qu'exigent les socialistes sur cette séquence subversion.
04:33Il y a le sujet de l'AME.
04:35Et la troisième chose, c'est qu'il demande à ce que les éléments qui avaient été rejetés
04:39dans le projet de loi sur l'immigration ne soient pas réintégrés dans le projet final.
04:43C'est les trois moyens de pression.
04:46On est d'accord, mais en attendant, les chefs d'entreprise attendent un budget,
04:48les agriculteurs attendent un budget, les écoles attendent un budget,
04:50ils entendent ça, il y a un espèce de chantage, je vote de ton budget.
04:54C'est un peu la cour de récré, c'est-à-dire que tu vas quitter mon BN, mon ChocoBN, mon 4h.
04:58C'est terrible.
05:00Il y a vraiment cette irresponsable dans l'état où nous nous trouvons
05:04avec les menaces qui arrivent, les menaces économiques de Trump
05:08qui menacent des droits de douane et qui baissent, vous vous rendez compte,
05:11les impôts des sociétés à 15%.
05:13On en parlera tout à l'heure.
05:15Et ça traduit au-delà de ça un déni de réalité de la gauche.
05:20Parce que ces trois lignes rouges, sur le mea culpa, sur l'AME,
05:24aujourd'hui, il y a 70 à 80% des Français qui sont pour qu'on baisse l'AME.
05:29Pourquoi ? Parce que déjà, il y a beaucoup de Français qui ne peuvent plus se faire soigner
05:32et qui ne comprennent pas que la palette de soins qui est accordée.
05:34Mais à quoi joue le Parti Socialiste du Correstre ?
05:36Est-ce que c'est une façon pour eux de montrer qu'ils ne sont pas à la botte du gouvernement ?
05:39Oui, de toute manière, c'est soit qu'ils sont à la botte du gouvernement,
05:42soit à la botte de Jean-Luc Mélenchon.
05:44Donc ils n'ont aucune indépendance aujourd'hui.
05:47Un coup, je suis anti-LFI, ni soumis ni insoumis.
05:51Et un coup, je suis finalement un peu avec vous.
05:54Oui, mais malheureusement, c'est aussi la politique,
05:56c'est aussi la composition de l'Assemblée Nationale
05:58qui oblige à être un petit peu mouvant,
06:01à influctuer sur le bénéfice qu'on accorde au gouvernement.
06:07Le sujet, c'est que le Parti Socialiste, aujourd'hui, n'a aucune incarnation.
06:12Ils ont une colonne vertébrale qui est de moins en moins perceptible.
06:16Et surtout, ils font fi de ce que pensent leurs électeurs.
06:20Pardonnez-moi, sur la question migratoire,
06:22les électeurs socialistes, ils sont très fermes,
06:25beaucoup plus fermes que peut l'être Olivier Faure ou Boris Vallaud, par exemple.
06:29En attendant, le PS n'a toujours pas affirmé qu'il voterait une motion de censure,
06:32puisque 90% des socialistes veulent un accord avec le gouvernement bérou.
06:37Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1,
06:39était chez Pascal Praud et vous ce matin,
06:41et pour lui, peu de doute, le PS va censurer le gouvernement.
06:44Le Parti Socialiste pose aujourd'hui trois conditions pour ne pas censurer le gouvernement.
06:48La première, un mea culpa sur l'immigration.
06:50Ils ne l'obtiendront absolument jamais.
06:52Deuxièmement, un renoncement à réintégrer les articles
06:56qui avaient été gelés au moment de la loi immigration.
06:58Et troisièmement, ils ne veulent pas une suppression de l'AME,
07:01ils ne veulent même pas une diminution du budget de l'AME.
07:03Les négociations sont encore en cours,
07:05mais quand on voit les trois conditions,
07:07François Bayrou ne va jamais les satisfaire.
07:09Notamment, il ne va pas s'excuser d'avoir dit ça,
07:11d'autant plus qu'hier, il a assumé son propos.
07:13Donc, ce qui devrait se passer, c'est que, vraisemblablement,
07:16le Parti Socialiste votera la censure.
07:19Oui, et dans le même cas, on va écouter tout de suite Joanna Roland,
07:22elle, elle est maire PS de Nantes,
07:24et elle, elle est pour voter la censure,
07:26et elle était sur Public Sénat ce matin.
07:27Si j'étais députée, à titre personnel,
07:29au moment où on se parle, je voterais la censure du budget,
07:33j'appelle les socialistes à fermement réfléchir à cette question.
07:37Nous, on voulait la stabilité.
07:39On est allés négocier.
07:40Je fais partie de celles et ceux qui ont dit
07:42c'est notre boulot d'aller défendre la vie des Français,
07:44mais à quel prix ?
07:45Pas transiger sur nos valeurs.
07:47Si j'additionne, je le redis, l'aide médicale d'État,
07:49plus submersion migratoire,
07:51plus oser vouloir réintroduire des articles
07:53sortis par le Conseil Constitutionnel,
07:55donc je le dis ce matin, très clairement,
07:57pour moi, c'est non.
07:59Je rappelle aussi qu'il y a quand même, au sein de ce gouvernement,
08:02deux grandes figures socialistes.
08:04Vous avez Manuel Valls qui fut quand même le premier ministre.
08:07C'était le PS d'avant.
08:09Et Manuel Valls, en plus, on a changé,
08:11c'est un circulaire, vous avez vu,
08:13ça ne l'a pas fait bouger,
08:15parce qu'ils sont réalistes, ils comprennent.
08:17Donc on voit bien qu'il y a une fuite en avant,
08:19peut-être qu'aussi l'approche du Congrès,
08:21du Parti Socialiste, les amène à prendre ce type de décision.
08:25En effet, je pense que les socialistes voteront cette censure-là,
08:29et que François Bayrou ne reviendra sur aucun des trois points
08:32qui sont des lignes rouges.
08:34C'est-à-dire qu'il ne s'excusera pas d'avoir dit
08:36qu'il y avait un sentiment de summation électorale.
08:38Il ne reviendra pas sur ces 200 millions sur l'AME,
08:42pour la simple et bonne raison qu'il a un ministre de l'Intérieur,
08:44qui est un poids lourd du gouvernement Bruno Retailleau,
08:46et que là, pour le coup, ce serait sans doute
08:48une ligne rouge de Bruno Retailleau,
08:50et de même que les articles qui avaient été censurés
08:52par le Conseil Constitutionnel,
08:54non pas parce qu'ils étaient anti-constitutionnels,
08:56mais parce qu'ils représentent un cavalier législatif,
08:59c'était discuté,
09:01mais selon les sages,
09:03ces articles,
09:05cette trentaine d'articles,
09:07n'avaient rien à faire dans cette loi.
09:09Et là, pareil, Bruno Retailleau,
09:11il a conditionné sa reconduction
09:13au gouvernement de François Bayrou.
09:15Sur cette question-là,
09:17est-ce que les 30 articles qui ont été censurés
09:19par le Conseil Constitutionnel lors de la loi d'Armanin,
09:21est-ce qu'il y aura des propositions de loi
09:23qui seront déposées sur cela ?
09:25François Bayrou lui a promis que oui.
09:28Donc il ne peut pas non plus se dédire
09:30sur la promesse qu'il a faite à son ministre de l'Intérieur.
09:32On est là, Jean-Georges Fenech,
09:34on tourne en rond,
09:36et les Français qui nous écoutent vont se dire
09:38qu'on est en train de regarder le nombril,
09:40de régler nos petits problèmes,
09:42et on n'aura toujours pas de budget.
09:44Il faut que les Français sachent aussi
09:46que celui qui est derrière tout ça,
09:48c'est François Hollande.
09:50C'est François Hollande qui est l'imam caché
09:52de ces négociations.
09:54C'est François Hollande qui tire
09:56dans les coulisses, alors qu'il n'a
09:58il est simple député,
10:00si je puis dire, il n'a aucune
10:02fonction dans le groupe PS
10:04à l'Assemblée Nationale.
10:06Il a laissé un PS en Lambeau en 2018
10:08à Olivier Faure d'ailleurs.
10:10Il n'a aucune fonction au sein de l'exécutif
10:12du Parti Socialiste, mais on sait
10:14que c'est lui qui tire la bride.
10:16Pourquoi ? Parce que François Hollande,
10:18et il l'a écrit dans son livre
10:20qu'il a publié en septembre dernier,
10:22il pense que le meilleur moyen pour répondre
10:24à Jean-Luc Mélenchon
10:26et incarner une alternative crédible,
10:28c'est la social-démocratie,
10:30c'est l'absence de radicalité,
10:32et c'est justement de jouer un petit peu
10:34avec ce gouvernement-là. Donc Olivier Faure
10:36est plus partisan d'une censure
10:38car lui, évidemment, il veut conserver
10:40le pouvoir au Parti Socialiste
10:42en vue du congrès qui aura lieu à la fin de l'année.
10:44François Hollande, lui,
10:46il est plutôt sur le fait de rester
10:48avec le gouvernement et de négocier
10:50avec François Bayrou. Et d'ailleurs, c'est François Bayrou
10:52et François Hollande qui, la nuit,
10:54se sont appelés pour enteriner cet accord
10:56sur le conclave sur les retraites.
10:58Et justement, on va continuer à parler de la stratégie du PS.
11:00Dans quelques instants, vous restez bien avec nous sur Europe 1
11:02avec ce cas d'école pour les socialistes
11:04autour de la commune
11:06et des municipales anticipées de Ville-Neuve-Saint-Georges.
11:08Voilà, c'est un sacré sac de noeuds.
11:10On va vous raconter ça tout de suite.