Avec le Général 2S Vincent Desportes.
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-01-29##
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00:00— Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:13— Sud Radio-Bercov dans tous ses états.
00:16— En tous points du territoire national, notamment Outre-mer, différents acteurs et compétiteurs cherchent à déstabiliser la nation.
00:26Qui écrit ça ? Pas un observateur, pas un analyste. Non, non, non. Le général d'armée Hubert Bonneau, commandant en chef de la Gendarmerie nationale,
00:35donc le patron de la gendarmerie. En date du 19 janvier, c'est une lettre interne qui a été diffusée. De quoi s'agit-il ? On en parle tout de suite.
00:45— Sud Radio-Bercov dans tous ses états.
00:49— Le fait du jour.
00:51— Une très très belle chanson de Francis Lemarque, d'ailleurs, il faut le souligner. Alors, général Vincent Desportes, bonjour.
01:01Vous êtes général de l'ES, on est de deuxième section. Vous avez été dirigeant de l'école de guerre pendant deux ans, l'Institut de formation supérieure des armées.
01:10Vous êtes spécialiste dans la formation supérieure, la réflexion stratégique et l'international.
01:15Et voilà-t-il pas, donc, que cette lettre, elle date d'il y a quelques jours, dise effectivement... Alors, on a essayé de le dire, mais non, c'est normal, etc.
01:25Mais enfin, quand même, il dit ceci. J'ajoute ce que dit Hubert Bonneau, le général Hubert Bonneau.
01:32« Face à cela, je veux insister sur notre lien avec les armées et sur l'enjeu structurant de la défense opérationnelle du territoire.
01:39C'est une priorité. Depuis l'invasion russe en Ukraine, la possibilité d'un conflit armé et d'une agression du sanctuaire national doit être sérieusement envisagée. »
01:48Donc, c'est pas des bruits de bottes, là, c'est autre chose. En même temps, vous savez aussi, aussi bien que moi, que le ministre des Affaires étrangères,
01:56parlant du Groenland, en disant « Mais écoutez, si le Danemark nous le demande, il faut, nous, en tant que membres de l'OTAN,
02:04eh bien, pourquoi pas envisager l'envoi de troupes au Groenland ? » Donc, est-ce que c'est quelque chose qui vous paraît, effectivement, à l'horizon ?
02:15Aujourd'hui, vous allez me dire que tout le temps, l'horizon d'une guerre peut se passer. Hélas, on n'a pas de date pour ça.
02:20Mais pourquoi cette lettre ? Pourquoi cet accent aujourd'hui ?
02:26– Alors d'abord, moi, je remercie le général Bonneau d'avoir eu cette lettre, cette lettre affûtée. Et je trouve que c'est très bien.
02:33Parce que nous sommes à un moment où les Français doivent prendre conscience. Prendre conscience de quoi ?
02:40De l'évolution profonde du monde. Moi, je parle même de basculement du monde. Nous sommes à une période vertigineuse.
02:46Nous devons nous rappeler que nous nous sommes endormis pendant 80 ans sous les jupes des États-Unis, sacrifiant petit à petit nos armées
02:56à d'autres nécessités ou à d'autres passions. Et aujourd'hui, le monde a complètement changé.
03:03C'est-à-dire que nous ne pouvons pas, nous ne pouvons plus nous sentir protégés par les règles internationales qui ont prévalu.
03:11Et ce, d'autant moins que le pays qui a établi l'ordre dans lequel nous vivons depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
03:18ce pays, même par la voix de son dirigeant, le président Trump, est en train de remettre en cause cet ordre international.
03:27L'ordre de 45, c'est le respect de l'état-nation, c'est l'inviolabilité des frontières, c'est la règle multilatérale.
03:37Et là, on est dans le président qui devrait défendre cet ordre nouveau, qui dit lui-même qu'il est intéressé et qu'il est dans une démarche impériale.
03:46On le sait. Vis-à-vis du Groenland, vous l'avez rappelé, mais vis-à-vis du Canada, vis-à-vis du Panama.
03:52C'est-à-dire que tous les piliers sur lesquels nous nous sommes endormis, nous, l'Europe, sont en train de s'effondrer.
03:59— Parce que le monde a changé. — Parce que le monde a changé complètement. Il faut bien comprendre qu'il y a un certain nombre de parenthèses
04:07qui se ferment. Et nous entrons dans un monde nouveau, totalement dérégulé. Pour faire simple, nous sommes dans un monde où, désormais,
04:17la victime, le faible, ne sera plus respecté. On se rappelle ce que disaient les Romains, vae victis.
04:25— Vae victis, malheur au vaincu. — Malheur au vaincu. — Mais justement, c'est pas nouveau. Le faible n'a jamais été très respecté, cher mon général.
04:31— Mais maintenant, ça n'est plus le vaincu. C'est l'infirme. C'est le faible. Et donc la règle n'est plus vae victis, c'est vae infirmis,
04:39comme on dirait en latin. C'est-à-dire que le faible est menacé simplement parce qu'il est faible. Or, quel est le problème de l'Europe ?
04:48Quel est le problème de la France ? C'est que nous sommes les faibles parmi les faibles. Nous sommes une puissance économique,
04:55évidemment, mais une puissance désarmée. — Et pourtant nucléaire. — Et pourtant nucléaire. — Pourtant nucléaire. Pourtant nucléaire.
05:01Alors d'abord, en Europe, il y a un pays qui est nucléaire, et c'est la France. Et merci, cher général de Gaulle, d'avoir en son temps compris
05:08les véritables règles du monde et de nous avoir dotés de cet appareil de dissuasion nucléaire. Mais nous avons globalement
05:16des forces armées européennes, d'abord qui ne sont pas cohérentes entre elles pour un certain nombre de raisons dont on pourra parler,
05:22et qui sont tout à fait en dessous de ce qui serait nécessaire aujourd'hui pour que l'Europe se fasse respecter et pour que l'Europe
05:31puisse parler au monde. Elle ne le peut plus, parce que c'est comme ça. On est revenus à un monde que nous avions cru terminé,
05:38qui est un monde de rapport de force dans lequel celui qui a la force a le haut-parleur, parle et fait respecter sa propre loi.
05:47Mais pourquoi alors, en général ? Pourquoi l'Europe en général, mais la France en particulier, a laissé faire ? Pourquoi ?
05:54Enfin, tout ça, malheureusement, on le sait, il y a eu, vous parlez d'un ordre qui s'est établi après 45, mais vous le savez très très bien,
06:02Fukushima disait la fin de l'histoire, mais Huntington disait le choc des identités et des civilisations, on le sait.
06:11Et pourquoi nous, nous sommes restés effectivement dans l'attente ? Dans l'attente, ah, il y a le parapluie américain, l'OTAN est là,
06:19mais l'OTAN, c'est d'abord les Américains, nous aussi, donc on est contents, vous l'avez dit au début, voilà, nous avons le parapluie,
06:25nous sommes contents, nous sommes dans notre petit iglot et tout va bien. Or, voilà, comme vous le dites, ça s'effondre.
06:31Mais comment ça se fait qu'il n'y a pas eu de prévision ?
06:34Alors, il y a toujours eu des voix pour parler à un certain nombre d'officiers généraux, mais pas qu'eux ont pris la parole.
06:41J'en ai été pendant longtemps qui ont pris la parole pour dire « Vous avez tort, vous êtes dans un monde que vous rêvez, mais qui n'existe pas ».
06:48Et tout d'un coup, tout d'un coup, le tragique de l'histoire auquel nous avons échappé pendant 80 ans est en train de nous sauter à la figure
06:56à un moment où nous sommes désarmés. Alors pourquoi sommes-nous globalement désarmés ? Il y a un double phénomène, si vous voulez.
07:03L'Europe est la guerre. L'Europe est la guerre parce qu'elle est née de la guerre, que chaque mètre carré de l'Europe est plein du sang de soldats
07:11qui se sont battus d'un côté ou de l'autre. Et donc nous avons cru à un rêve, parce qu'on nous l'a proposé, c'était le rêve de Kant,
07:17le rêve de la paix et de la paix éternelle. Et on s'est endormis, d'autant plus que les Américains nous ont dit « Ne vous en faites pas, nous, on va vous protéger ».
07:25Et donc il y a une responsabilité américaine qui est tout à fait importante. C'est-à-dire que l'Amérique a toujours fait en sorte, et vous le savez,
07:31que l'Europe n'advienne jamais. C'est-à-dire que la seule Europe qui vaille, c'était une Europe en perpétuelle construction.
07:36Une Europe, d'ailleurs, que les Américains se sont efforcés d'agrandir en permanence pour la dissoudre dans l'espace.
07:43Donc il y a une responsabilité. Nous, on a été trop contents que l'Amérique...
07:46— Mais nous aussi, on est responsables, en général. — Je dis « il y a deux responsables ».
07:49Il y a nous-mêmes. Nous, nous sommes endormis. Mais l'Amérique a tout fait pour que la défense européenne n'existe pas.
07:56Et en particulier parce que l'OTAN... L'Amérique a toujours voulu être le patron de l'Occident. Et on le comprend, ce qui était rien à dire.
08:05Et donc... Mais pour le rester, il a fait en sorte que l'OTAN ne soit pas un dialogue entre partenaires, Europe-États-Unis,
08:14mais un rapport entre un grand roi puissant qui s'appelle les États-Unis et des vassaux...
08:18— Et des sujets. Oui, les vassaux, oui. — Et donc, si vous voulez... Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, vos auditeurs ne le savent peut-être pas.
08:26C'est moins de chars, d'avions, d'obusiers dont nous manquons. Nous en manquons. Mais c'est de la cohérence.
08:31Aujourd'hui, la défense européenne repose sur des moyens américains. Le renseignement est américain. L'information est américaine.
08:40Les capacités de commandement et de planification sont américaines. C'est pour ça qu'il est temps que nous nous réveillons
08:46et que nous nous mettions en ordre de marche. Le général Bonneau a raison. Je pense pas... Il y a une menace.
08:52Je ne pense pas qu'elle soit imminente. Mais nous avons un très court laps de temps pour nous mettre en ordre de bataille.
08:59Et vous savez comme moi que pour refaire une armée, ça ne se fait pas en 6 mois. Il faut des années, des années, des années.
09:05Donc il faut se réveiller maintenant. Et tous les appels au réveil, celui du général Bonneau, bien sûr,
09:11mais celui du général Burkin aussi, chef d'État-major des armées, ou du général Chi, chef d'État-major de l'armée de terre,
09:16et les autres, chef d'État-major, le disent, essayent de le hurler, mais ils ne sont pas entendus.
09:21Alors moi, quand j'entends au Palais-Bourbon, au Parlement, les gens discuter de problèmes de 40, de jours qui doivent être payés, etc.,
09:30je dis mais vous vous trompez complètement de problème. Vous traitez des petits problèmes alors que demain,
09:35je vous promets que vous n'aurez pas à les régler parce que quelqu'un d'autre les réglera pour vous.
09:39— Pour vous, oui. Alors justement, est-ce que ça doit se passer... Alors parce que c'est la question.
09:43Que faire, comme disait un certain Vladimir Ilych ? Est-ce que ça va se passer au niveau de la France, au niveau de l'Europe ?
09:48On parle, vous savez, depuis des années de l'armée européenne. Mais franchement, on a l'impression que c'est le serpent de mer,
09:53ou le monstre de Loch Ness, selon... Qu'est-ce qu'on fait ? C'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait pratiquement aujourd'hui ?
09:59— Eh bien on fait quelque chose de très simple. D'abord, on comprend que l'armée européenne n'existera pas tant qu'il n'y aura pas
10:07une autorité politique légitime capable de dire à un soldat européen « Va mourir pour l'Europe ».
10:12Et donc tant que l'Europe politique n'est pas faite, il ne peut pas y avoir d'armée européenne. Deuxième constat.
10:18Les visions des différents pays européens sont différentes. Les pays de l'Est pensent à l'Est. Nous, on pense au Sud, etc.
10:24— L'Allemagne et autres, même le couple franco-allemand, on voit ce qui se passe. — Bien sûr. Et donc ça veut dire quoi ?
10:30Ça veut dire que dire tout d'un coup « Nos 27 pays, on va les unir dans une défense commune », c'est un pur rêve.
10:37Donc il faut arriver à créer quoi ? Ce qu'on a fait pour l'euro. C'est-à-dire un eurogroupe de défense.
10:42Il faut qu'un certain nombre de pays acceptent de perdre un peu de souveraineté chacun pour en gagner par le biais du collectif. Voilà.
10:52Donc il faut assez rapidement se mettre d'accord. Et les pays dont je parle sont quand même les pays les mieux armés, les pays que j'imagine.
11:00Donc c'est quelque chose qui est possible à condition d'admettre que le temps est à l'alerte et qu'il faut arrêter de laisser
11:07dominer la politique étrangère par les petites péripéties de la politique intérieure. Oui, c'est facile de le dire à moi.
11:14Mais en tout cas, c'est bien à ceux qui ont conscience du danger d'alerter les Français. Je ne parle pas pour rassurer les Français,
11:22parce que les Français ne doivent pas être rassurés. Ils doivent comprendre que s'ils ne se lèvent pas maintenant pour exiger
11:29d'avoir une armée à la hauteur des défis, avoir une défense globale à la hauteur des défis, eh bien demain, ils ne seront pas défendus.
11:36La France ne dissuadera pas plus. Et la bombe atomique n'est pas suffisante pour dissuader à elle-même. Et alors, tout ce qu'ils aiment,
11:44notre culture, notre histoire, nos valeurs, disparaîtront.
11:46— Mais justement, est-ce qu'il n'y a pas... Ce serait la dernière question, Général Deporte. Est-ce qu'il n'y a pas un problème ?
11:51Justement, on parle de l'extérieur. Mais vous savez très bien, comme moi, comme tout le monde, qu'en ce moment, en France,
11:56il y a des tensions, des tensions fortes, des tensions culturelles, des tensions communautaires, des tensions de civilisation.
12:01Et on dit... On parle souvent... On ne prononce pas ce mot, mais de guerre civile, en tout cas d'affrontement civil.
12:08Vous savez, de la France orange mécanique à la France en guérilla. Est-ce que cela doit être... Je ne disais pas considérer
12:16qu'un phénomène remplace l'autre. Cela doit être considéré comme faisant partie du périmètre de préoccupation.
12:22— Il y a deux règles. Pour que les choses n'arrivent pas, pour que le pire n'arrive pas, il faut dissuader du pire.
12:28Et donc il faut créer les moyens pour que ça ne soit pas possible. La deuxième règle, c'est que si la France...
12:34Et ça n'est pas impossible. Beaucoup de services de renseignement en Europe le disent étaient attaqués de manière concrète par la Russie.
12:40Eh bien il est évident que la Russie jouerait de toutes les dissensions intérieures et qu'on aurait très rapidement une cinquième colonne.
12:48Les Russes avaient ce plan pendant la guerre froide. Et ils l'ont évidemment encore. Et donc il faut être capable d'aller défendre
12:55le territoire national. C'est ce que le général Bonneau appelle « la défense opérationnelle du territoire ».
13:01Et c'est évidemment extrêmement important, parce que si, pour défendre le territoire à l'intérieur, vous prenez votre belle armée professionnelle
13:07pour défendre la campagne, qui ira défendre nos frontières face à l'agression ? Personne. Donc il a raison de dire qu'il faut remilitariser
13:15la gendarmerie qui a cru – et on le comprend – que finalement ce genre de menaces que je viens de décrire n'existaient pas.
13:22Et il faut que les armées aussi se dotent de cette capacité-là. C'est pour ça que le président Macron a parfaitement raison de dire
13:29« oui, il faut absolument augmenter les réserves », de manière à créer au niveau des armées conventionnelles – je ne dis pas de la gendarmerie –
13:36des forces de défense opérationnelle du territoire qui pourront traiter ce genre de problèmes, qui adviendront, c'est sûr.
13:42On va en parler juste, on va continuer à parler quelques minutes après cette petite pause. À tout de suite avec le Général Desportes.
13:52Sud Radio. Parlons vrai. Parlons vrai. Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.
14:03Et nous avons des auditeurs. Oui, ça téléphone beaucoup, Général Desportes.
14:08Beaucoup de questions apparemment. Et une première de Sophie qui vient d'Anners-sur-Seine.
14:12– Bonjour Sophie. – Bonjour Monsieur Bercoff. Merci encore une nouvelle fois pour vos émissions passionnantes.
14:18Moi je suis une citoyenne lambda, peut-être pas très maligne, mais je m'intéresse énormément à l'actualité et à tout ce qui se passe dans le monde.
14:26Monsieur le Général peut nous dire qui nous menace ? Citez des pays, puisqu'il est très bien informé.
14:32Je le respecte tout à fait parce qu'évidemment dans ce domaine je suis une ignorante.
14:36Mais moi j'ai vraiment l'impression en tant que citoyenne très bête que ce qui nous menace c'est ce qui se passe en France.
14:43Ce ne sont pas les pays du Golfe certainement qui vont nous balancer une bombe sur la tête,
14:47ni la Russie qui a d'autres choses à faire, ce n'est pas un pays conquérant.
14:50Monsieur le Général Desportes, dites-nous qui nous menace puisque vous êtes si bien informé.
14:55– Oui, ce que dit Sophie en fait, ce qu'elle sous-entend mais elle le dit aussi,
14:59c'est que c'est beaucoup plus menaçant ce qui se passe en France, c'est ce qu'elle dit, que ce qui se passe à l'extérieur.
15:05– Merci de cette question qui est tout à fait importante.
15:10Vous avez raison, ce ne sont pas les pays du Golfe qui vont venir nous attaquer ou l'Iran.
15:14La menace qui est considérée comme très sérieuse par la plupart des services de renseignement européens,
15:21et qui sont donc eux d'ailleurs beaucoup mieux placés que moi pour le savoir,
15:25c'est que certes, nous ne sommes pas menacés à très court terme par la Russie,
15:30mais nous sommes menacés à moyen terme.
15:33Et que donc, pour éviter cette menace, il faut la faire cesser en dissuadant.
15:39Et on ne peut pas dire que la Russie n'est pas impériale, la Russie est impériale depuis qu'elle a été créée.
15:44Donc l'impérialisme est dans la nature des empires, donc l'impérialisme est dans sa nature.
15:50Mais la Russie ne s'arrête depuis Catherine II que devant la force ou devant la mer, c'est ça.
15:57Et donc il faut arriver, nous, à lui faire comprendre qu'elle n'a absolument pas intérêt,
16:02qu'il est même dangereux pour elle de poursuivre son agression.
16:05Vous savez, en stratégie, il faut se préparer au pire,
16:08parce que si vous ne vous préparez pas au pire, le pire arrive.
16:11Alors, parfaitement d'accord avec vous, madame Hélas,
16:13que les dangers de l'intérieur sont tout à fait importants.
16:17Mais vous ne pouvez pas vous préoccuper que ça, c'est pour ça qu'il y a des gens,
16:20moi ça a été mon métier, qui se préoccupent de l'extérieur,
16:23et de bien comprendre les deux problèmes en compte aujourd'hui.
16:31Or, aucun des deux problèmes n'est pris en compte sérieusement par les politiques aujourd'hui.
16:35— Et le problème, voilà, l'intérieur non plus, et c'est le problème.
16:38Je crois que nous avons quelqu'un...
16:40— Un second appel d'Adrien de Brest.
16:42— Bonjour Adrien.
16:43— Oui, bonjour André, bonjour Naud, et mes respects en général.
16:48J'avais une question en général.
16:52Au vu de la situation actuelle et de la gestion, on va dire, calamiteuse par les politiciens actuels,
17:01ne pensez-vous pas qu'il serait temps d'instaurer un esprit un peu plus militaire
17:06au sein de notre gouvernement, dans l'esprit du général De Gaulle en 58,
17:11après la dissolution de la 4e République, en fait ?
17:14Alors, est-ce qu'il faut retrouver une autorité ?
17:18— Ce qui est sûr, c'est que nous manquons profondément de leaders,
17:22des gens capables de comprendre, de faire passer l'essentiel avant l'accessoire,
17:27et capables d'expliquer les grands problèmes et de les faire passer avant les problèmes politiciens.
17:33Le problème, c'est que nous manquons de grands leaders en France aujourd'hui.
17:36On ne voit pas très très bien qui pourrait brutalement émerger.
17:39Et que nous manquons, hélas, aussi totalement de grands leaders au niveau européen.
17:44Et que donc la France 1, l'Europe 2 sont particulièrement faibles
17:49à un moment où les États-Unis apparaissent comme particulièrement agressifs et révisionnistes.
17:58— C'est bien pour ça, je crois, et nous allons conclure là-dessus,
18:01mais nous allons nous revoir avec le général Deporte,
18:03c'est que vous parlez des empires.
18:04Mais en fait, on va être, moi je crois, dans la civilisation des empires.
18:08C'est-à-dire que les empires reviennent.
18:10Et pas seulement l'empire américain, il est là.
18:12L'empire russe va être là.
18:13Les chinois, qu'on le veuille ou pas, même s'ils ne sont pas conquérants,
18:16c'est à l'empire.
18:17L'Inde peut être demain.
18:19Les BRICS, je ne sais pas ce que ça va donner.
18:21C'est-à-dire qu'on est et on entre dans l'ère des empires.
18:23Et le problème que vous avez posé, effectivement,
18:26que quid de l'Europe ?
18:27Quid de l'Europe qui pourrait être à l'empire aussi,
18:30à condition qu'ils aient les personnes pour les diriger.
18:33Merci beaucoup, général Deporte.
18:34— Merci à vous.