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Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, est l’invitée d’Apolline de Malherbe dans le Face-à-face sur BFMTV/RMC, lundi 27 janvier.

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Transcription
00:00Sur la question de la loi fin de vie, c'est un de vos combats.
00:03Vous estimez que cette loi, qui s'est donc arrêtée parce qu'il y a eu la dissolution,
00:08parce qu'il y a eu ensuite la censure, doit revenir.
00:11François Bayrou, il a coupé cette loi en quelque sorte en deux projets,
00:15l'un sur les soins palliatifs, l'autre sur la question de l'accompagnement de la fin de vie.
00:20Il l'a redit hier, il considère qu'il faut qu'il y ait deux textes distincts.
00:25Est-ce que vous considérez que c'est une manière d'enterrer la loi sur la fin de vie ?
00:28Moi, je crois que c'est une erreur.
00:30Depuis le début, nous souhaitons porter ce sujet de l'accompagnement de la fin de vie,
00:35comme vous venez de le dire, dans sa globalité.
00:38Justement, il ne faut pas opposer ceux qui souhaitent
00:43travailler sur les soins palliatifs et y accéder,
00:45et ceux qui souhaitent une aide active à mourir.
00:48Pourquoi il ne faut pas distinguer ?
00:49Parce que c'est bien souvent les mêmes, parce que c'est bien souvent les mêmes personnes.
00:53On ne peut pas savoir, lorsque l'on sera peut-être confronté à cette situation très douloureuse,
01:00ce que l'on souhaitera à ce moment-là, le moment venu.
01:03Et donc, n'opposons pas les personnes, n'opposons pas les citoyens.
01:08Et moi, je crois que c'est un débat qu'il faut appréhender dans sa globalité.
01:12Ce que je ne veux pas, ce que je ne veux pas, c'est que l'on tergiverse.
01:16Ce texte a été souhaité par la Convention citoyenne,
01:20qui a réuni de nombreux Français et qui ont travaillé pendant des mois sur ce sujet.
01:25Les Français se disent, à longueur d'études et de sondages,
01:29extrêmement favorables à ce que nous ouvre ce nouveau droit.
01:33Et donc, on a perdu, vous l'avez rappelé, on devait voter ce texte en juin 2024.
01:38Nous sommes en janvier 2025.
01:41Il y a eu la dissolution, puis Michel Barnier a tergiversé,
01:45considérant qu'il fallait qu'il prenne le temps de la réflexion, ce que je comprends.
01:49Mais vous voyez bien qu'il y a un problème, finalement, démocratique.
01:54C'est-à-dire que je comprends qu'on puisse y être opposés.
01:56Mais il justifie, François Bayrou, il dit, au fond,
02:00le texte sur la question de l'accompagnement et des soins palliatifs.
02:03Je rappelle que les soins palliatifs, tout le monde y a droit officiellement,
02:06mais il reste une vingtaine de départements
02:08où il n'y a tout simplement aucun centre pour pouvoir y accéder.
02:12Il dit, il faut effectivement qu'il y ait un texte sur les soins palliatifs
02:16parce que pour moi, ce n'est pas un droit, c'est un devoir.
02:19Et il distingue cela de sa réponse sur la question de l'aide active à mourir.
02:24Il dit là, pour le coup, c'est un débat de conscience.
02:26Mais là où il a raison, effectivement, les soins palliatifs, c'est un devoir.
02:31Mais Apolline de Malherme, on a un plan pour le développement des soins palliatifs.
02:37Le gouvernement n'a pas à attendre le vote d'une quelconque loi
02:41pour faire en sorte que dans les 20 départements que vous citiez,
02:44il y ait des soins palliatifs.
02:45C'est une question de moyens financiers, matériels et humains.
02:50Ce n'est pas une question de loi.
02:52Vous dites vous-même qu'il n'y a pas besoin de loi là-dessus,
02:54donc on peut faire une loi uniquement sur la question de la fin de vie.
02:56On pourrait.
02:57Pourquoi y rajouter les soins palliatifs ?
02:58Parce que nous avions souhaité avoir vraiment la vision globale
03:03de la fin de vie et de l'accompagnement.
03:05Est-ce que ce n'était pas aussi une manière, effectivement,
03:08parce que les soins palliatifs, comme le dit François Bayrou,
03:11sont considérés comme plus consensuels de pouvoir permettre
03:16d'y mettre aussi la fin de vie qui est les plus clivante ?
03:18Mais justement, non.
03:18C'est de dire en fait que...
03:19Mais vous dites vous-même qu'on n'a pas besoin de loi sur les soins palliatifs.
03:22Alors pourquoi l'avez-vous mis ?
03:23Les personnes qui sont en fin de vie doivent pouvoir se voir proposer
03:28un accompagnement global.
03:30Cet accompagnement global comprendra évidemment la possibilité
03:34de faire des soins palliatifs, la possibilité d'avoir recours
03:37à une aide active à mourir.
03:39Donc il faut prévoir ce cadre-là global.
03:42Mais il ne faut pas le scinder parce que le scinder,
03:45ça revient à opposer et à diviser les gens et surtout les parcours.
03:50Moi, j'ai évidemment des gens qui vont pouvoir dire
03:53je souhaite avoir des soins palliatifs.
03:56Et puis peut-être que dans l'évolution de ces soins,
03:59ils voudront in fine avoir une aide active à mourir.
04:02Et inversement, il faut laisser de la souplesse.
04:06L'objectif, c'est vraiment d'accompagner les gens.
04:08Après, une dernière chose.
04:09Moi, je ne veux pas...
04:10Prenez votre temps, c'est une question extrêmement importante.
04:13Il ne faut pas justement faire dire aux gens ce qu'ils ne pensent pas
04:18et ce qu'ils ne veulent pas dire.
04:20On peut faire peur aux gens en prenant des exemples qui sont erronés.
04:28L'idée de l'aide active à mourir, c'est justement de créer un cadre précis.

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