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Le représentant spécial du ministre de l'Intérieur pour les migrations Patrick Stefanini était l’invité de La Grande Interview ce mardi 28 janvier sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet du regroupement familial : «L'immigration est à la confluence de plusieurs problématiques»

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Transcription
00:00Alors elle ne repose plus sur ce qu'on appelait autrefois le regroupement familial,
00:03c'est-à-dire le fait pour un travailleur étranger venu en France
00:07de faire venir au bout de deux ou trois ans son épouse et ses enfants.
00:11Elle repose sur un autre phénomène plus complexe,
00:15des ressortissants étrangers qui sont venus en France ou qui sont nés en France,
00:21qui sont devenus français, qui ont acquis la nationalité française
00:25et qui ensuite se marient avec des ressortissants étrangers
00:30originaires du pays qui était le leur ou qui était le pays de leurs parents
00:36et qui font venir au titre du droit au mariage, leur conjoint en France.
00:41Et on voit bien à ce moment-là que cette immigration-là,
00:45le phénomène que je décris, ça représente aujourd'hui la majorité de l'immigration familiale.
00:50Il n'y a plus du tout l'immigration familiale telle qu'on l'a connue.
00:52Non, il y a eu une rupture profonde qui s'est faite progressivement
00:57et on voit bien que cette immigration-là, d'abord elle est plus facile
01:00parce que comme vous le savez, le droit au mariage, c'est un droit qui est constitutionnel,
01:04donc on ne peut pas le remettre en cause.
01:05Ça veut dire que si je vis en France et que je suis originaire par exemple d'Algérie ou du Maroc
01:10et que je retourne dans mon pays épouser une ressortissante soit du Maroc, soit de l'Algérie,
01:17j'ai ensuite un droit qui est quasiment pas contrôlé à faire venir mon conjoint en France
01:22pour vivre en France ma vie privée, ça, personne ne peut le contester.
01:28Donc il y a eu une rupture profonde dans la nature de l'immigration familiale.
01:31Mais surtout, fondamentalement, on voit bien que cette immigration familiale,
01:36au bout d'un moment, elle cherche à venir sur le marché du travail.
01:39C'est normal, c'est normal, les gens cherchent à s'insérer au mieux,
01:42donc ils viennent sur le marché du travail.
01:44Mais simplement, comme ils n'ont pas été sélectionnés pour occuper un emploi,
01:49en fait, ils ont beaucoup de mal à trouver un travail.
01:52Et vous savez que le taux de chômage des étrangers en France est aujourd'hui,
01:55grosso modo, autour de 15 %, le double du taux de chômage des nationaux.
02:01Et donc, au fond, l'intuition de Bruno Retailleau,
02:04c'est qu'il ne s'agit certainement pas d'ouvrir toutes grandes les vannes de l'immigration,
02:10d'ouvrir toutes grandes les vannes de la régularisation.
02:13On a en France des personnes qui seraient parfaitement à même,
02:17et là, je voudrais le dire avec une certaine solennité,
02:20qui seraient parfaitement à même d'occuper des métiers en tension,
02:24des emplois dans des métiers en tension.
02:26Mais il faudrait que les partenaires sociaux, pardonnez-moi l'expression,
02:30soient un peu plus courageux.
02:31C'est-à-dire qu'une personne qui vit en France,
02:35auquel on propose une formation pour accéder à un emploi dans un métier en tension
02:39ou auquel on propose directement un accès à un emploi dans un métier en tension,
02:44il faudrait qu'au bout d'un refus, ou en tout cas de deux refus,
02:48on puisse en tirer des conséquences en termes d'indemnisation.
02:51Vous aviez le courage.
02:52Voyez que l'immigration est à la confluence de plusieurs préoccupations.
02:56Ça n'est pas seulement le rôle de M. Retailleau ou le rôle du ministre de l'Économie,
02:59il y a aussi le ministre du Travail qui a son moine.

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