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00:007h14, l'éco d'ici, l'actualité économique en Isère, qui bien sûr est liée à notre matinale spéciale en direct de Saint-Gervais
00:07pour revenir 6 mois après sur l'éboulement qui a eu lieu à la rivière.
00:11Laurent Galien, nous allons parler d'une entreprise coupée en deux aujourd'hui.
00:15Voilà Mathieu, nous sommes toujours installés sous un hangar de Christophe Buisson,
00:19un agriculteur qui nous reçoit gentiment ce matin pour cette matinale spéciale.
00:23Un agriculteur concerné puisqu'il a perdu 6,5 hectares de noyés et de céréales dans l'effondrement,
00:29ça aussi c'est de l'économie, et puis on va parler d'une autre économie avec Marc Blanco.
00:33Bonjour. Bonjour.
00:34Directeur industriel de la société Depagne sur site, directeur du site, des sites maintenant,
00:39puisque vous avez, c'est la particularité de votre entreprise, une partie à Saint-Gervais,
00:43une partie à la rivière, et les deux sont coupés en deux si j'ose dire,
00:47en tout cas ne sont plus joignables directement à cause de la coupure de la route.
00:50Tout à fait.
00:51Qu'est-ce qui se fait d'un côté, qu'est-ce qui se fait de l'autre, et comment ça vous gêne au quotidien ?
00:55Alors en fait on a une activité où on a un peu plus de 60-70 personnes par site.
00:59Vous fabriquez des composants électriques.
01:02On est fabricant sur l'ensemble de nos composants, et donc on fabrique des enveloppes, des armoires,
01:09un certain nombre de produits qui sont fabriqués sur un site,
01:13et la plupart qui sont réutilisés, assemblés et câblés sur le site qui est à l'opposé.
01:20Et donc avant l'éboulement, on avait moins de 5 minutes entre les deux sites,
01:25donc beaucoup de flux inter-sites de matériel et de personnes,
01:29et bien aujourd'hui on est passé de 5 minutes à près de 30 minutes.
01:33Donc voilà, ça complexifie tous nos flux et toute notre façon de travailler.
01:37Ça gêne aussi vos salariés j'imagine pour venir au travail ?
01:41Tout d'un côté ou de l'autre.
01:43C'est un élément majeur, malheureusement il y en a une bonne partie qui n'est pas du
01:47au bon côté maintenant de l'éboulement, donc il a fallu aussi s'organiser avec ça.
01:52Donc on a eu l'appui aussi des élus locaux, puisqu'on a un laissé-passer partiel sur la digue
01:59qui permet à nos salariés de s'organiser, de faire du covoiturage pour réduire aussi les déplacements.
02:07Mais effectivement il y a un coût et de la pénibilité et un besoin de se réorganiser
02:12entre leur vie professionnelle et leur vie privée par rapport à ces contraintes.
02:17Sur le fonctionnement de l'entreprise, vous l'avez dit, il y a des pièces qui vont d'un côté de l'autre,
02:20mais il y a aussi des équipes.
02:22Qu'est-ce que ça fait, ça ralentit l'activité, ça pèse financièrement sur l'activité ?
02:27Financièrement, clairement, on ne l'a pas encore évalué à quel point,
02:30mais effectivement au niveau de nos équipes, on reste une PME,
02:33donc on a pas mal d'équipes qui sont mutualisées,
02:36les équipes maintenance, les équipes qualité, sécurité, ordonnancement, etc.
02:41qui travaillent sur les deux sites et donc l'exemple typique,
02:44c'est une panne sur une machine avec un technicien maintenance qui est sur l'autre site,
02:48ça ralentit, ça complexifie la façon d'intervenir.
02:52Donc voilà, c'est vrai qu'il y a vraiment des impacts qui sont importants,
02:56tant sur le plan économique que sur le plan humain depuis cet éboulement.
03:00S'organiser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire mettre une équipe de dépannage d'un côté,
03:03une équipe de l'autre, comment on fait ?
03:05Il y a peut-être moins de transferts entre sites,
03:07c'est-à-dire quand il y a une réunion, on la fait peut-être un peu plus à distance ?
03:09Effectivement, on a regroupé nos réunions puisqu'avant on avait beaucoup de flexibilité,
03:12on était vraiment en réactivité puisqu'on reste une PME.
03:15Et aujourd'hui, on essaye d'organiser nos journées différemment,
03:18de regrouper les thèmes sur lesquels on intervient avec les équipes mutualisées.
03:23Et effectivement, en termes d'organisation de production,
03:26on change un peu notre façon de travailler pour faire des envois de pièces d'un site à l'autre
03:31un peu plus regroupés et essayer d'optimiser nos déplacements.
03:34Alors vous avez un projet de déménagement, vous l'aviez avant l'effondrement, on va le préciser,
03:38un déplacement sur l'autre côté, sur l'autre rive de l'Isère, de côté de Vinet.
03:42Ce déplacement, il est toujours maintenu ou il est ralenti ?
03:47Alors il y a l'incertitude qui nous oblige à travailler le projet encore un peu plus,
03:54mais non, non, il est plus que jamais d'actualité puisqu'on vient d'obtenir le permis,
03:58le construire sur Vinet et donc on doit déménager d'ici deux ans.
04:02Donc encore deux ans à fonctionner comme ça ?
04:04Exactement, et avec un peu de manque de visibilité puisqu'on ne sait pas quelles seront les alternatives.
04:09Et puis dans le projet, il y a des choses qui viennent se rajouter puisqu'on a sur nos deux sites,
04:15d'ailleurs, des gros équipements de presse qui vont jusqu'à 1200-1300 tonnes.
04:19Qu'il va falloir faire traverser un moment ou un autre.
04:21Et qu'il va falloir faire traverser et on ne sait pas encore comment puisque ça va dépendre des itinéraires.
04:24Merci Marc Blanco, directeur industriel du site des sites de Pagne,
04:31on va dire comme ça puisqu'ils sont séparés par l'éboulement, à Saint-Gervais et La Rivière.
04:36Merci d'être venu nous voir ce matin.
04:37Merci à vous.
04:38C'est Christophe Buisson, l'agriculteur, qui nous reçoit.