• avant-hier
Le député EPR du Val-de-Marne était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 26 janvier 2025. 

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00— Bonjour Mathieu Lefèvre. — Bonjour.
00:01— 4 otages israéliens ont été libérés hier. Il s'agit de 4 soldats.
00:05En échange, 200 prisonniers palestiniens sont sortis de prison.
00:09Vous y croyez ? Vous voyez ce cessez-le-feu entre le Hamas, qui ne communique pas la bonne liste d'otages,
00:13Israël, qui demande à l'UNRWA, l'agence de l'ONU, de quitter Jérusalem ?
00:18— En tout cas, on voit que ce cessez-le-feu est fragile, mais force à être constaté que pour le moment,
00:21il produit des effets. Il y a eu des libérations d'otages, des libérations de prisonniers.
00:26Il n'y a pas eu de nouveaux combats dans la bande de Gaza depuis le début.
00:30Maintenant, il est fragile à la fois parce que le Hamas se comporte comme un prédateur
00:34et un groupe terroriste comme il l'a toujours été. On a vu hier la mise en scène macabre
00:38qui a eu lieu avec les otages. Et puis parce que le monde regarde ce conflit avec des yeux difficiles.
00:45J'ai entendu les déclarations de Donald Trump qui ne sont... — On va en parler.
00:48— ...qui ne sont pas de nature à apaiser. — Dans l'échange, il y a donc 4 soldats,
00:54comme le précisait Benjamin. Il y a également 200 prisonniers palestiniens, 121 personnes condamnées
01:00à perpétuer, donc 4 terroristes de premier plan. Qu'est-ce que ça dit du rapport de force
01:06dans ce cessez-le-feu ? — Ça rappelle qu'il ne faut jamais mettre sur le même plan 4 soldats
01:11qui faisaient leur travail avec des gens qui ont été condamnés à perpétuité, qui sont des terroristes
01:16pour certains et des meurtriers pour d'autres. Voilà ce que ça rappelle. Ça rappelle aussi
01:21les accords passés quand Gilad Chalit était libéré contre 5 000 prisonniers. Il y a eu...
01:25Parmi ces prisonniers, il y a Yassin Noir, qui est un terroriste notable. Il y a eu également Salah Amouri,
01:31qui a tenté d'assassiner le grand rabbin d'Israël. Donc je pense qu'il faut toujours...
01:35— Donc vous dites que le rapport de force, il est en faveur du Hamas ? — Évidemment. Il est totalement déséquilibré.
01:39Vous savez, encore une fois, on libère 4 innocents qui ont enduré des souffrances considérables
01:43pendant près de 500 jours contre des prisonniers qui ont tué des gens qui sont des terroristes.
01:48Ça, il ne faut pas l'oublier. Il ne faut jamais les mettre sur le même plan.
01:51— Et vous l'avez dit, des libérations qui ont eu lieu dans une mise en scène qui a choqué, d'ailleurs, en Israël.
01:56Est-ce que ce feuilletonnage de la remise des otages ne risque pas, au final, de servir les intérêts du Hamas ?
02:01— Écoutez, moi, je pense que le Hamas, c'est la honte de la cause palestinienne.
02:05Et je pense qu'ils desservent la cause palestinienne chaque jour que ce conflit voit grandir.
02:11Le Hamas a des méthodes absolument terribles. Et si on pense une seconde qu'en retenant en otage
02:17encore des enfants de moins de 2 mois, on est capable de servir la cause palestinienne,
02:20je pense qu'on s'en trompe lourdement. La vérité, c'est que dans ce conflit,
02:23il y a une polarisation extrêmement forte entre un groupe terroriste qui a commis des atrocités
02:29et une extrême-droite religieuse en Israël qui ne cesse de faire progresser la colonisation,
02:35notamment en Cisjordanie. Et livrer ce conflit à ces deux extrêmes
02:39empêche une solution politique qu'à long terme que la France appelle de ses voeux.
02:43Parmi le premier groupe d'otages censés être bientôt libérés,
02:47figurent deux franco-israéliens Ofer Calderon et Oad Yalomi.
02:53Vous êtes président, on le disait, du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée nationale.
02:57Est-ce que vous avez des infos, notamment concernant leur état de santé ?
03:03Non, on n'a pas de nouvelles. On a eu des rapports avec évidemment les familles de ces otages français.
03:08Vous avez raison de rappeler leur nom. Ils sont sur la liste des otages qui sont libérables,
03:12ce qui est une bonne chose. Mais force est de constater qu'aujourd'hui, le Hamas a fait le choix,
03:16et c'est d'ailleurs l'objet des négociations avec Israël, de libérer plutôt des militaires que des civils,
03:21ce qui est évidemment...
03:23Comment vous interprétez ça ? Le fait qu'on s'attendait effectivement plutôt à des libérations de civils
03:27et qu'il y ait eu la libération de quatre soldats ?
03:31Je pense qu'il y a une forme de rapport de force. C'est-à-dire que le Hamas ne souhaite pas
03:34livrer intégralement la partition qu'il était convenu de livrer avec l'État d'Israël.
03:40Après, vous savez, c'est très difficile de savoir dans quel état sont certains otages.
03:44Peut-être même que le Hamas ne sait-il pas lui-même où se trouvent certains otages et où sont-ils retenus.
03:48Mais il y a aussi ce qui se passe dans la bande de Gaza.
03:50Israël qui empêche aussi les Gazaouis de revenir dans le Nord.
03:54Oui, bien sûr. Et c'est une forme de rétorsion.
03:57Alors on ne sait pas si le Hamas fait cela parce que les Gazaouis sont empêchés de revenir
04:01ou si Israël le fait parce que l'accord n'est pas intégralement respecté.
04:05J'ai plutôt tendance à considérer qu'Israël le fait parce que l'accord n'est pas intégralement respecté.
04:09Il y avait une liste d'otages, il y avait un cadencement, il doit être respecté.
04:13Et vous savez, l'accord de cesser le feu, il est extrêmement fragile et rien ne peut le mettre à mal.
04:19De la même manière que les opérations israéliennes à Adjénine peuvent également le mettre à mal.
04:25Donc il faut tout faire pour le conforter et c'est ce que fait la France aujourd'hui.
04:28Mathieu Lefebvre, vous avez évoqué la suite, la cohabitation entre Israël et Gaza.
04:32Alors il y en a un qui a des propositions à faire depuis quelques jours.
04:35Donald Trump qui ce matin encore dit réfléchir lui à un plan pour nettoyer, ce sont ces mots, Gaza,
04:40en déplaçant des Palestiniens vers l'Égypte et la Jordanie.
04:43À quoi joue-t-il Donald Trump ?
04:45Donald Trump, il met de l'huile sur le feu d'un monde qui est déjà bien embrasé.
04:49Il devait régler le conflit ukrainien en 24 heures.
04:52Il pense que tout est possible en signant un décret comme il a l'habitude de le faire depuis maintenant une semaine.
04:58Ce sont des mots qui sont choquants.
05:00Le mot de nettoyage rappelle évidemment des moments très sombres de notre histoire.
05:05Et si on pense qu'on est capable de résoudre ce conflit par des mouvements massifs de population, on se trompe très lourdement.
05:10C'est un conflit qui est à la fois un conflit religieux, un conflit territorial et un conflit politique qui doit se résoudre avec des forces raisonnables en présence.
05:18Et je crains que le président Trump ne soit pas une force raisonnable.
05:20Mais quand il dit ça, selon vous, qu'est-ce qu'il a en tête ?
05:24Parce qu'il parle de Gaza comme étant le grand bazar, comme il parle de Gaza ayant des grandes forces, comme s'il voulait finalement en faire une station balnéaire.
05:36Oui, on a le sentiment chez Donald Trump que tout est possible d'un coup de dé et que tout est possible peut-être en effet en faisant du business de la bande de Gaza.
05:44Peut-être voudrait-il en faire un Singapour Trump en quelques années.
05:48Ça ne fonctionne pas comme ça.
05:49Ce n'est pas comme ça que ça marche.
05:50Mais en même temps, il a été l'artisan de ce cessez-le-feu.
05:53On dit qu'il a joué un rôle clé.
05:55Biden avait proposé quasiment un accord similaire il y a quelques mois.
06:00Il avait été rejeté à l'époque.
06:01Incontestablement, il a le poids politique, il a le devoir politique de faire progresser ce conflit vers une solution apaisée à deux États.
06:08Mais cette déclaration va à l'encontre de cela.
06:10En revanche, le président Trump, n'oublions pas que c'est aussi lui l'homme des accords d'Abraham qui a permis une normalisation des rapports d'Israël avec de nombreux pays arabes.
06:18Sur la politique étrangère, plus largement, la méthode Trump, on la voit encore à l'œuvre cette semaine avec ses discussions.
06:24Il se dit prêt à discuter de nouveau avec Vladimir Poutine qui semble faire un peu le dos rond.
06:28Est-ce que ça peut fonctionner quand même sur certains dossiers ?
06:31Ce qui est certain, c'est que la puissance de Donald Trump, la puissance de son élection et l'électrochoc que ça provoque de par le monde lui confèrent les moyens d'agir,
06:39évidemment liés à la puissance américaine.
06:42Maintenant, je ne suis pas certain que cette diplomatie des coups de menton, cette diplomatie des petites phrases, soins de nature, a apaisé les relations qui se font aujourd'hui extrêmement tendues.
06:52Mathieu Lefèvre, député Renaissance, vous restez avec nous.
06:54Le 8.30 se poursuit après le Fil info de Magali Homo.
06:57Il est 8h40.
06:59Les élèves de Mayotte vont reprendre le chemin de l'école demain.
07:03Manuel Valls, dans les colonnes de Ouest-France, évoque ce matin une rentrée dans des conditions forcément difficiles.
07:09Un mois et demi après le passage de Chidot, le ministre des Outre-mer dit par ailleurs vouloir s'attaquer à l'immigration illégale, véritable fléau qui nécrose le département.
07:19Ce sont ses mots.
07:21Le parquet antiterroriste enquête après une agression à coup de couteau dans un supermarché à Aptes, dans le Vaucluse, hier soir.
07:28Deux personnes ont été légèrement blessées.
07:31Selon les informations de France Info, l'assaillant de nationalité française était connu des services de sécurité.
07:36Il a également des antécédents psychiatriques.
07:39Il est en garde à vue.
07:40L'armée israélienne a ouvert le feu ce matin sur des habitants qui tentaient d'entrer dans un village du sud du Liban.
07:46Des centaines de Libanais tentent de revenir dans cette partie du pays où l'armée israélienne est toujours déployée.
07:52Elle avait jusqu'à aujourd'hui pour se retirer, comme prévu, dans l'accord de cesser le feu.
07:57Emmanuel Macron a dit hier soir appeler les deux parties à honorer leurs engagements dans les plus brefs délais.
08:05Mille feuilles, éclairs, macarons, la France a de beaux atouts en matière de gastronomie sucrée.
08:11Mais nous ne sommes que les deuxièmes meilleurs du monde.
08:14Les premiers, ce sont les Japonais.
08:16Le Japon a remporté la Coupe du monde de pâtisserie hier à Lyon pour la quatrième fois grâce à sa pièce maîtresse en chocolat.
08:28Le 8.30 France Info, Alex Boulaguet, Benjamin Fontaine.
08:33Comme toujours avec Mathieu Lefèvre, vice-président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale,
08:38mais également député du Val-de-Marne.
08:41Le budget, le budget jeudi prochain, il va y avoir une commission mixte paritaire décisive sur ce budget 2025.
08:50L'appui des socialistes vous est indispensable pour faire passer ce budget.
08:54Est-ce que déjà vous êtes optimiste ?
08:57D'abord, moi, je préfère qu'on négocie avec le parti socialiste qu'avec le rassemblement national.
09:01Même si vous vous mettez finalement dans la main des socialistes.
09:04Barnier était dans celle du rassemblement national et vous, clairement, c'est celle des socialistes.
09:08Moi, je préfère qu'on écrive à Olivier Faure plutôt qu'on fasse un communiqué en tête de Matignon en parlant de Marine Le Pen.
09:13Oui, incontestablement.
09:15C'est pour Michel Barnier.
09:16Bien sûr, c'était, me semble-t-il, une faute.
09:18Maintenant, les socialistes doivent être aussi raisonnables.
09:20Ils ont été un grand parti de gouvernement.
09:23Ils savent quels sont les enjeux budgétaires du pays.
09:25Ils savent que notre pays a besoin d'un budget.
09:27Chaque jour qui passe coûte aux Français.
09:29On ne peut plus investir d'argent public dans ce pays.
09:32On ne peut plus faire de place en Ehpad.
09:34On ne peut plus recruter de fonctionnaires de police.
09:37Et ça crée une incertitude massive sur les entreprises et sur les Français.
09:42Moi, je les vois, ils me disent, Monsieur le député, pourquoi la France n'a pas de budget ?
09:45Je leur dis qu'on s'y attelle, mais il faut aussi que ce soit fait au prix de concessions raisonnables.
09:49Alors, justement, ces concessions, il y en a déjà eu sur, notamment, l'abandon de nouveaux jours de carence pour les fonctionnaires,
09:55sur les suppressions de postes dans l'éducation.
09:57À France Travail, également.
09:59Vous en avez fait des confessions, des confessions, des concessions.
10:01Les socialistes, visiblement, en demandent plus.
10:04Est-ce qu'il faut de nouveaux gestes ? Et si oui, lesquels ?
10:07On peut discuter de beaucoup de choses, mais il faut que ça reste dans l'enveloppe des 5,4 % de déficit
10:12qu'on a promis à nos partenaires européens cette année.
10:14Ce n'est pas un fétichisme du chiffre.
10:16C'est simplement qu'on va emprunter plus de 300 milliards d'euros cette année
10:19et qu'on a une dette de plus de 3 300 milliards d'euros.
10:21Donc, ne dépensons pas un argent dont nous n'avons pas le début d'un centime d'euro.
10:25Mais on peut aller jusqu'où ?
10:27Jusqu'à 5,4 % de déficit, mais on peut réallouer.
10:30Moi, je pense que sur le budget de l'État, il y a des choses qui peuvent être faites.
10:33Par exemple, sur, évidemment, l'agence bio.
10:36Il y a beaucoup de mes concitoyens qui me disent pourquoi on supprime l'agence bio.
10:39Réfléchissons, peut-être, avant de supprimer l'agence bio.
10:42Sur le budget des sports, il y a des gestes qui peuvent être faits
10:44parce que, manifestement, la ponction n'est pas comprise.
10:47Vous savez, le problème, c'est que...
10:48Vous pensez qu'on peut aller, justement, ponctionner le budget des sports
10:51alors qu'Emmanuel Macron a dit...
10:52Non, c'est ce que je vous dis.
10:53Je pense qu'elle n'a pas été comprise et qu'on peut réallouer.
10:55Le problème, c'est qu'on ne touche pas au budget de la Sécurité sociale.
10:58On ne touche pas, au peu, au budget des collectivités.
11:00Donc, on se retrouve à toucher au budget de l'État,
11:02nécessairement de façon un petit peu substantielle.
11:05Et donc, ça crée des coupes que les sénateurs et les députés ne comprennent pas
11:09et que les Français ne comprennent pas.
11:10Mais vous êtes d'accord, du coup, avec quelles coupes ?
11:12Parce qu'il y a l'enseignement supérieur, il y a la transition écologique, tout ça.
11:16Vous dites, il faut revenir dessus ?
11:19Non, je pense qu'on peut trouver un équilibre global,
11:22mais de toute façon, à court terme, on n'aura pas le budget que l'on souhaite.
11:25La vérité, c'est que François Bayrou a hérité d'un budget difficile à mettre en œuvre.
11:28Il y a une croissance qui est moins forte.
11:30Ce n'est pas aujourd'hui qu'on peut faire les réformes qui nous permettront,
11:33demain, de dépenser moins.
11:34Mais par contre, demain, il va falloir dépenser moins dans notre pays
11:37et dépenser moins au niveau social, dépenser moins dans les collectivités
11:41et évidemment, dépenser moins dans l'État.
11:43Mais aujourd'hui, on est dans une situation dans laquelle,
11:45vous parliez de France Relance,
11:47on supprime 500 millions d'euros de crédits d'investissement.
11:49Ce n'est pas de bonne politique, c'est du court terme.
11:51C'est nécessaire, mais ce n'est pas de bonne politique.
11:53Vous parliez des sports, effectivement, avec Emmanuel Macron
11:56qui est sorti de son silence via TikTok.
12:00Est-ce qu'en faisant ça, il ne complique pas la tâche de son Premier ministre, François Bayrou ?
12:03Je pense qu'il dit ce qu'il pense, le Président de la République.
12:06C'est vrai qu'il a mené une politique sportive extrêmement ambitieuse,
12:09à la fois pour le haut niveau et pour, également, le sport amateur
12:13qui a conduit à cette réussite formidable qu'étaient les Jeux Olympiques.
12:16Il n'a pas envie de voir son bilan détricoté.
12:20Il a envie que son bilan puisse perdurer.
12:22Quand il croit à quelque chose, il le dit. Il a bien raison de le dire.
12:24Mais il y a eu cette histoire aussi avec cet influenceur
12:26qui s'est plaint de ne pas avoir pu payer au péage avec son téléphone portable.
12:30Alors, il y a eu d'autres discussions après sur son pédigré en lui-même.
12:33Le Président lui a répondu directement.
12:35On a le sentiment qu'il cherche quand même à revenir,
12:37petit à petit, sur le devant de la scène.
12:40Écoutez, je pense que le Président de la République a raison de répondre
12:43aussi aux attentes concrètes des concitoyens des Français.
12:46Tout est bon à prendre, du coup.
12:47Non, mais s'il était totalement reclus dans son palais,
12:50s'il ne parlait plus, s'il ne disait plus rien,
12:52s'il ne commentait plus l'actualité, s'il ne prenait pas des décisions.
12:54Il a évidemment son rôle à l'international.
12:56On en a parlé, qui était absolument majeur.
12:58Mais s'il se coupait totalement de la vie quotidienne des Français,
13:01on dirait que c'est un Président déconnecté.
13:02Je crois que ce n'est pas le cas et c'est une bonne chose.
13:05François Bayrou veut un texte sur la fin de vie,
13:08mais un texte scindé en deux, examiné dans le même temps parlementaire.
13:12L'un portant sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir.
13:16Est-ce que ce n'est pas une manière de l'enterrer, ce texte ?
13:19Mais je ne comprends pas pourquoi on dit ça, parce que si les députés qui veulent...
13:22Déjà, sur le principe, vous êtes à l'aise, d'accord,
13:26avec le fait de scinder ce texte en deux ?
13:28Je trouve que c'est une très bonne idée.
13:30Ça va permettre aux parlementaires de se prononcer en toute conscience.
13:32Il y a des parlementaires qui sont pour le renforcement des soins palliatifs,
13:35mais qui ne sont pas pour l'autorisation de l'aide active à mourir,
13:39comme le prévoyait le Président Teix.
13:40Ça leur permet de choisir en conscience.
13:42Mais les Français semblent plutôt ouverts à ces évolutions.
13:46Il y aura un débat.
13:47Moi, je suis persuadé que l'aide active à mourir sera votée.
13:49Il y a déjà eu beaucoup de débats, quand même, avec la Convention citoyenne.
13:52Il y a eu beaucoup de débats, mais entre la copie du gouvernement,
13:54qui était une copie plutôt restrictive et que je trouvais équilibrée,
13:58et la copie qui est sortie des mains des parlementaires,
14:01il y avait une grande différence.
14:02Donc, je pense qu'il est très utile de pouvoir se prononcer
14:04à la fois sur le développement de l'offre de soins
14:06et d'avoir un autre débat sur la question de l'aide active à mourir.
14:09Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
14:10elle ne comprend pas ce changement de pied.
14:13Elle dit que ce texte, il a été étudié, réétudié, passé au crible.
14:17Il est prêt.
14:18Il faut le remettre tel quel sur la table et ne pas le scinder en deux.
14:22La dissolution de l'Assemblée nationale a provoqué des changements politiques.
14:27Et aujourd'hui, un texte aussi important que celui des retraites
14:29est remis en cause et on le remet en chantier.
14:33La question de l'aide active à mourir, ce n'est pas une question anecdotique.
14:36C'est une question qui embarque l'intime de chacun,
14:40qui embarque des convictions extrêmement profondes.
14:42L'intime de François Bayrou peut-être aussi ?
14:44Peut-être et pourquoi pas ?
14:45On sait très catholique.
14:46Et pourquoi pas ? Il en aurait bien le droit.
14:48Mais surtout, moi, je ne vois pas le problème parlementaire.
14:51Si le Parlement souhaite ce texte, il adoptera le texte sur les soins palliatifs
14:54et il adoptera l'aide active à mourir.
14:56Ça veut dire que c'est aussi un geste vis-à-vis de la droite
14:59qui n'est pas à l'aise avec le concept d'aide à mourir ?
15:03Peut-être. En tout état de cause, il faut bien reconnaître
15:05que ce sujet n'est pas un sujet totalement consensuel
15:08dans toutes les familles politiques, y compris dans notre propre famille politique.
15:11Moi, je respecte celles et ceux qui souhaitent l'aide active à mourir,
15:14qui souhaitent aller plus loin.
15:15Ce n'est pas mon cas.
15:16Mais pour autant, je pense qu'on doit avoir un débat apaisé.
15:18Et pour avoir un débat apaisé, il ne me semble pas absurde de scinder les deux sujets.
15:21Il n'y a pas de calendrier en revanche.
15:22Donc, on a quand même le sentiment que c'est un objet flottant,
15:25non identifié et avec un atterrissage extrêmement incertain.
15:29On peut compter sur la présidente de l'Assemblée nationale
15:31pour accélérer ce calendrier.
15:32Et vous pensez que ça pourrait être fait d'ici, avant l'été ?
15:35Je le souhaite. Je souhaite que l'Assemblée puisse se prononcer
15:36sur les deux textes avant l'été, bien sûr.
15:38N'oublions pas le Sénat.
15:38Je crois que le Sénat n'était pas nécessairement favorable à un seul texte.
15:42Et s'il y avait eu un seul texte et que le Sénat l'avait rejeté,
15:45on serait retrouvé dans une situation délicate,
15:47où au final, peut-être que le principe d'aide active à mourir n'aurait pas été adopté.
15:50Vous évoquiez Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
15:53qui, lors de ses voeux à la presse cette semaine,
15:55a adressé un bilan de cette année ennemie de pouvoir d'Emmanuel Macron.
15:59Elle a déploré le manque d'amélioration dans la santé, dans l'éducation.
16:02Vous faites le même constat, qu'elle ?
16:03— Bon, après sept ans au pouvoir, évidemment que tout n'est pas parfait.
16:08Évidemment que si on a perdu les élections législatives,
16:10c'est parce qu'il y a des choses à nous reprocher.
16:11Mais moi, je dirais pas que le bilan d'Emmanuel Macron est en demi-teinte,
16:14comme elle a pu le dire.
16:15D'abord, quand on crée 2,5 millions d'emplois,
16:17et qu'aujourd'hui, on ne parle même plus de plein emploi ou de chômage de masse,
16:21c'est une réussite majeure.
16:23Quand la France redevient un pays attractif,
16:24comme elle l'est redevenue sous Emmanuel Macron,
16:26c'est un acquis majeur.
16:29Et quand la France retrouve son rang parmi les nations internationales,
16:32je crois que c'est un crédit majeur.
16:34Maintenant, évidemment qu'il faut travailler dans des domaines
16:37comme ceux que vous avez évoqués.
16:38Personne ne comprend qu'il n'y ait pas un professeur devant chaque classe.
16:41Personne ne comprend qu'une personne puisse mourir aux urgences,
16:44comme c'était le cas dans mon département à Villeneuve-Saint-Georges, évidemment.
16:47— Vous ne partagez pas complètement son point de vue, donc ?
16:49— Je ne dirais, en tout cas, pas que le bilan d'Emmanuel Macron est en demi-teinte.
16:52— Merci, Mathieu Lefebvre, d'avoir été l'invité du 8.30 France Info.
16:56Merci, Alix.