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Donald Trump menace la Russie de nouvelles sanctions et de l'application de tarifs douaniers si elle ne trouve pas un "accord" pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

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Transcription
00:00Donald Trump, on en parlait hier très brièvement, qui avait un peu esquivé, depuis qu'il a été investi président, les questions sur l'Ukraine.
00:07Là, d'une certaine manière, il met les pieds dans le plat.
00:09Oui, force est de le constater, on était content, peut-être, on se réjouissait presque, avec une joie mauvaise, la Scheidenfreude,
00:16que, bon, Donald Trump parlait beaucoup, mais il ne s'était pas encore emparé du dossier ukrainien, mais il l'a fait.
00:21Il l'a fait dans un post sur son réseau Truth Social, sur lequel il s'est fendu d'une déclaration d'amour à la Russie, au peuple russe,
00:31et s'est hargué, bien sûr, de très bonnes relations avec Vladimir Poutine.
00:35« Je ne cherche pas à nuire à la Russie, j'aime le peuple russe et j'ai toujours eu de très bonnes relations avec le président Poutine. »
00:40Mais après, il s'est mis à exiger quasiment la fin de la guerre, en majuscule, j'imagine que ça marque son énervement ou son insistance.
00:48« Mettez fin à cette guerre ridicule, elle ne fera qu'empirer si nous ne parvenons pas à un accord. »
00:52Et là, il menace. Donc c'est une déclaration d'amour en forme de menace. « Je n'aurai d'autre choix que d'augmenter les taxes, etc., etc. »
01:00Sur la Russie, sur les produits russes, les produits qui sont exportés par la Russie.
01:03Alors, nul doute que ça a dû battre froid Vladimir Poutine, parce que Vladimir Poutine, lui, il avait déplacé son conseil de sécurité au lundi 20,
01:11pour pouvoir féliciter Donald Trump pour sa victoire et puis surtout pour rappeler que la Russie n'a jamais été contre un dialogue avec l'administration américaine,
01:22mais qu'elle voulait que celui-ci se fasse sur un pied d'égalité et puis avec un respect mutuel qui prendrait en compte le rôle spécifique que les deux États jouent au niveau mondial.
01:33Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que c'est un pas de deux.
01:36Ça peut paraître comme un gros coup de pression sur Vladimir Poutine, mais c'est d'abord faire donner à la Russie une place très particulière qu'elle n'est pas en droit de revendiquer.
01:46C'est la Chine, honnêtement, qui aujourd'hui est numéro deux des relations internationales. La Russie n'est pas l'urse.
01:51Et donc, cela amène à peu près tous les spécialistes de la question à douter de la capacité de Donald Trump à conclure, au-delà d'une prêve, un accord véritable, durable,
02:01c'est pourtant ce que Vladimir Poutine dit rechercher. Et pourquoi ? L'argument commercial, il ne tient pas.
02:07Parce qu'à l'heure d'aujourd'hui, les Russes, plutôt l'économie russe, exportent une infime partie, bien moins que 10 %, vers les États-Unis.
02:17Donc, il n'y a quasiment plus rien à taxer. Le régime de sanctions est déjà énorme. Alors, fatalement, ce levier-là n'existe plus.
02:25Et puis surtout, l'envoyé spécial de Donald Trump, un militaire de 80 ans, Keith Kellogg, qui maintenant va avoir 100 jours pour régler la question.
02:32On est loin des une journée, trois semaines, il faut maintenant 100 jours. C'est le Washington Post qui nous le disait aujourd'hui.
02:38Et bien, Keith Kellogg, il a des demandes qu'il formule d'abord à Volodymyr Zelensky. Volodymyr Zelensky, le plus grand VRP qui repartait tout le temps avec de l'argent depuis Washington.
02:47Effectivement, dans le plan de Keith Kellogg, si l'Ukraine veut compter sur une aide américaine, elle doit renoncer à ne pas négocier. Elle doit s'asseoir à la table des négociations.
02:58Elle devra renoncer à rentrer dans l'OTAN pour une longue durée, de manière à garantir à Vladimir Poutine une tranquillité d'esprit.
03:05Et elle devra aussi renoncer à des territoires. On voit mal Volodymyr Zelensky dire oui.
03:12Quant à Vladimir Poutine, lui, il gagne pour le moment sur le terrain. Nous verrons si c'est véritablement un pas de deux.
03:19Peut-être que les 100 jours ne suffiront pas à Christophe Barbier ?
03:21C'est le mot « ridicule » qui me frappe dans ce tweet. Je ne sais pas comment il était formulé en anglais, mais cette guerre n'est pas ridicule.
03:26Elle est archaïque, elle est réactionnaire, elle correspond à un pays, la Russie, en profond déclin démographique, tiraillé par son passé impérial, rattrapé par ce passé-là.
03:35Mais elle n'est pas ridicule. Les 200 000 soldats russes qui ont été tués, sans doute autant du côté ukrainien, ce n'est pas des morts ridicules.
03:44C'est une guerre inquiétante, mais elle n'est pas ridicule. Ce n'est pas plus ridicule que de dire « le Groenland est à moi ».
03:49Mais il se livre malgré tout. Moi, c'est ce qui m'a frappé dans ce très long tweet un peu étrange et décousu, comme sa parole, on témoigne souvent.
03:58Plus long que ses tweets d'habitude.
04:00Mais il a un discours de vérité, mais totalement hyperbolique. C'est-à-dire qu'il dit qu'il y a eu 60 millions de morts soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale,
04:09qu'il y a 800 000 morts russes dans ce conflit. Donc il a tout exagéré, mais il commence à tenir un discours de vérité. C'est plutôt tout de même un échec pour la Russie.
04:22Mais ce qu'il veut, ce qu'il cherche, c'est l'image. Il veut cette image de lui avec Poutine et de se montrer en faiseur de paix,
04:29comme il l'avait fait avec Kim Jong-un à l'époque, lors de son premier mandat, ce qui n'avait strictement rien donné derrière.
04:34Des quick deals qui ne débouchent sur rien de durable, mais qui font de lui le pacifique acteur.
04:38Je vais rebondir sur ce qu'a dit Christophe. Effectivement, cette guerre n'a rien de ridicule. Cet accord, en revanche, a peut-être quelque chose d'un peu ridicule.

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