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Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, est l'invité de BFM Politique ce dimanche 3 novembre 2024.

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Transcription
00:00Elle nous concerne, j'allais dire, dans trois axes.
00:03Le premier, c'est que pour toute notre génération et la génération qui nous entoure, y compris le public qui est ici présent ce matin,
00:11nous avons vécu dans un monde, après-guerre évidemment, dans lequel la relation entre les États-Unis et l'Europe était absolument essentielle.
00:22C'est une relation qui s'est bâtie, évidemment, s'est renforcée considérablement après-guerre.
00:27On sait que dans la reconstruction de l'Europe, les États-Unis ont joué, et jouent encore, un rôle important pour garantir la sécurité,
00:34notamment de certains pays. On peut penser à l'Allemagne, on peut penser à des pays baltes, on peut penser évidemment à des pays d'Europe du Nord,
00:40qui, il faut bien dire les choses comme elles sont, n'ont pas investi eux-mêmes, à part la Finlande qui investit beaucoup, et la Pologne aussi,
00:48qui investit maintenant beaucoup, mais n'ont pas investi comme ils auraient dû le faire en matière de défense, et qui se sont abrités derrière le parapluie américain.
00:53Alors on comprend que pour eux, tous les quatre ans, il y a pratiquement une prière de se dire « pourvu que ça dure », et on va y revenir.
01:00– Et aujourd'hui nous nous éloignons, c'est ça ?
01:02– Et on va y revenir parce que précisément, on connaît notamment certains candidats, et en particulier Donald Trump,
01:06on a déjà vécu les quatre années de sa présidence avant celle de M. Biden, donc on sait évidemment comment il voit tout ça.
01:15Deuxième raison, c'est que c'est aussi un très grand partenaire, et c'est un très grand partenaire commercial.
01:22Je tiens à le dire là encore, en Europe on s'imagine qu'on est le plus important, qu'on est le plus grand, non c'est fini, on n'est plus premier partenaire américain.
01:28Il y en a d'autres qui nous supplantent, en particulier évidemment le Mexique, parce que le Mexique sert de plaque de contournement
01:34par rapport aux restrictions que l'administration Biden, l'ancienne administration Trump et l'ancienne administration Obama ont mis en regard de la Chine.
01:44Donc évidemment pour nous, c'est très important de voir dans quel contexte évidemment ces relations commerciales vont pouvoir perdurer.
01:50Alors là aussi, certains font des géniflexions, prient pourvu que ça dure, pourvu qu'on ne mette pas des droits de douane.
01:56On entend notamment ce que Donald Trump a dit, il voulait augmenter les droits de douane, tous azimuts.
02:00Il considère l'Europe, pardon cette expression, comme entre guillemets une mini-Chine.
02:05Il dit du reste que le plus beau mot de la langue anglaise, c'est le mot tariff, c'est-à-dire le mot droit de douane, ça veut tout dire.
02:11Et puis la troisième raison, c'est également parce que dans ce qui se passe aujourd'hui en Europe, les États-Unis sont un soutien très important aux côtés des Européens
02:22dans la guerre, le soutien à l'Ukraine face à la guerre d'agression dont elle est victime de la part de la Russie de Vladimir Poutine.
02:29Et là évidemment, on le sait, il y a un peu une fatigue aux États-Unis de ce soutien, par parenthèse je note qu'il y en a aussi en Europe.
02:37On sait aussi que même si les soutiens à l'Ukraine sont à peu près équivalents en montant en valeur absolue du côté européen à 175 milliards et du côté américain,
02:47mais il est clair que si jamais l'un des deux candidats est élu, ça risquerait de se tarir extrêmement rapidement.
02:53On sait ce qu'il a dit, il a annoncé il y a bientôt bien qu'il serait capable d'arrêter cette guerre en 24 heures, on y reviendra.
02:59Et c'est les trois raisons, me semble-t-il, pour lesquelles nous sommes concernés en premier chef.

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