C'est une présidence à haut-risque qui s'ouvre lundi avec l'investiture de Donald Trump. Déjà victime de deux tentatives d'assassinat en 2024, le 47ème Président des Etats-Unis va bénéficier d'une sécurité à la hauteur de la menace. 300 agents du Secret Service vont assurer la protection de Donald Trump. C'est 4 fois plus que pour le président français. A sa disposition pour ses déplacements, des moyens colossaux : deux Boeing 747 armés de système de défense anti-missile et 16 exemplaires d'une limousine présidentielle de 8 tonnes bardée d'équipements de camouflage dernier cri. "Trump, sécurité XXL", une enquête de Régis Desconclois, Jérémy Muller et Alexandre Funel.
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00:006 mois plus tard, nous sommes retournés à Butler pour rencontrer Jim Mullings, le représentant
00:14du parti républicain du comté.
00:15Vous êtes dans une maison républicaine, dans un quartier républicain, dans un comté
00:22républicain et dans un état républicain.
00:24Le 13 juillet, il était présent avec les 27 000 autres supporters venus soutenir la
00:33campagne de Donald Trump.
00:34J'y étais, je pouvais voir le sang d'où j'étais.
00:39Nous nous sommes tous dit qu'il avait reçu une balle dans la tête et qu'il ne survivrait
00:42pas.
00:43C'est ce que nous craignons.
00:44Puis, quand il s'est levé et qu'il a donné ce fameux « Fight, fight, fight », tout
00:49le monde s'est mis à l'acclamer.
00:50C'était l'acclamation la plus forte que j'ai jamais entendue de ma vie.
00:54À plus de 80 ans, ce fervent militant républicain a participé à des centaines de meetings.
01:01Ce jour-là, il a tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas.
01:06Avec mes amis, nous avons tout de suite vu que la sécurité n'était pas bonne.
01:13Nous avons vu très peu de policiers, pratiquement aucun membre du secret de service.
01:17Nous n'avons pas vu de drones, pas de tireurs d'élite.
01:20La sécurité était très, très mauvaise.
01:23Alors que nous étions censés être dans une zone protégée.
01:29Le secret de service est aussi en charge de la sécurité des anciens présidents et des
01:35candidats à la Maison Blanche.
01:37Pour Jim, Butler est devenu le symbole de leur échec.
01:45Avant le 13 juillet, personne n'avait jamais entendu parler de Butler.
01:49Quand les gens nous demandaient, tu viens d'où?
01:51Oh, d'un petit endroit à 40 kilomètres de Pittsburgh.
01:55Maintenant, quand nous disons Butler, tout le monde sait où c'est.
01:59Butler et ses 13 000 habitants ont depuis retrouvé leur tranquillité.
02:04Mais Jim, lui, n'oublie pas que c'est ici que Donald Trump a frôlé la mort.
02:10C'était là, c'était l'entrée principale.
02:12Ensuite, il fallait marcher jusqu'à ces bâtiments rouges pour atteindre l'entrée.
02:15Une partie de la sécurité du meeting a été déléguée à la police locale.
02:22La direction du secret de service a tout de suite rejeté la faute sur le
02:27shérif du comté, ce qui a triste Jim.
02:34Ils ont essayé de dire que nos policiers n'ont pas fait leur travail, qu'ils
02:37auraient dû être plus efficaces.
02:38Ils auraient dû l'être, oui, mais on ne leur a pas dit ce qu'ils devaient faire.
02:42Leur mission était très vague.
02:43Ils n'étaient pas très bien informés.
02:46Qui est responsable?
02:51Comment Thomas Crooks a-t-il pu s'introduire avec une arme dans un
02:55périmètre sécurisé?
03:03La chaîne d'information locale, l'antenne de CBS News à Pittsburgh,
03:07a diffusé un reportage sur les failles de sécurité.
03:11On s'interroge sur les responsabilités.
03:14Comment Thomas Crooks a-t-il pu grimper au sommet de l'immeuble que l'on
03:17aperçoit au loin et tirer sur l'ancien président?
03:34Pour Andy Sheehan, qui a mené l'enquête, le secret de service a commis
03:39deux erreurs majeures.
03:41La zone depuis laquelle Crooks a tiré a été confiée par le secret de
03:50service à un groupe tactique local.
03:54Mais au lieu d'être sur le toit du bâtiment, ces tireurs d'élite ont
03:59été affectés à l'intérieur.
04:01C'est comme ça que Crooks a pu monter sur le toit sans être repéré ni gêné.
04:11Quelques minutes avant les tirs, des officiers de police du comté ont
04:17aperçu Thomas Crooks sur le toit et l'ont immédiatement signalé au
04:21secret de service.
04:24Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont prévenu le poste de commandement
04:27central par radio.
04:29Mais notre reportage a montré que ce message n'est jamais parvenu au
04:32personnel qui sécurisait la scène, car il y avait deux centres de
04:35commandement.
04:36Ces deux centres de commandement, sous la responsabilité du secret de
04:42service, n'étaient pas en lien, car ils n'avaient pas la même fréquence
04:46radio. Andy Sheehan ne comprend toujours pas comment ces agents d'élite
04:52ont pu commettre de telles fautes.
04:58C'est la seule agence où l'on ne peut pas faire d'erreurs et des
05:01erreurs ont été commises.
05:03Il s'agit d'une agence très réputée qui représente la crème de la
05:07crème des forces de police américaines.
05:10Mais dans ce cas, ils admettent qu'il s'agit de l'un des échecs les
05:13plus importants de toute leur histoire.
05:19Kimberley Chytil, la directrice du secret de service, a fini par
05:23reconnaître devant le Congrès, forcée et contrainte, la
05:26responsabilité de son agence.
05:33Suite à cette audition, elle a démissionné dix jours seulement
05:50après l'incident de Butler.