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Transcription
00:00Bien. Merci, madame la présidente. Monsieur le sénateur Salmon, je ne vous cache pas
00:07que je suis profondément heurtée par les termes que vous utilisez. Vous avez dit, et
00:12je vous reprends, je vous cite, « l'agriculture tue l'humanité ». Parce que vous pensez
00:21que dans l'agriculture conventionnelle, il n'y a que de mauvais agriculteurs, que
00:28les agriculteurs qui négligent l'environnement ? Donc je suis profondément choquée, très
00:36choquée que, sous couvert de défendre les agriculteurs, vous puissiez, dans cette enceinte,
00:42alors même que les débats sont filmés et que les agriculteurs vous regardent, qu'ils
00:48vous écoutent, que vous puissiez prononcer, proférer de telles paroles. Je trouve ça
00:55vraiment très grave, monsieur Salmon. Je vous ai connu, je vous connais plus mesuré
01:01dans vos propos, et je dois dire qu'ils me surprennent venant de vous énormément.
01:06Alors, s'agissant de l'agriculture biologique, ce n'est pas parce qu'on internalise l'agence
01:14du bio qu'on néglige l'agriculture biologique. Pas du tout. On essaie de rationaliser les
01:21coûts de fonctionnement. Tout responsable politique normalement constitué ne peut pas
01:26être contre, en ces périodes de difficultés budgétaires, de la volonté d'être contre
01:33la volonté de rationaliser la dépense publique. Par rapport à vos propositions, et je rejoins
01:37l'avis de monsieur le rapporteur, ces dépenses sont hors de proportion des marges de manœuvre
01:44qui nous sont proposées. Je vous rappelle quand même que l'agriculture biologique souffre
01:50de plusieurs maux. D'abord, d'une crise de la demande. Le marché du bio, vous le savez,
02:02connaît des jours difficiles. Au point d'ailleurs que toute la politique qui a visé à encourager
02:08la conversion pendant des années, à mon sens, devrait être redirigée vers le maintien
02:17parce que le marché est mature. J'ai encore en mémoire dans la loi d'avenir agricole
02:26des propos de Stéphane Le Foll, qui a théorisé l'agroécologie. Il n'est pas si loin de vous,
02:32monsieur Le Foll. Et je le revois disant, attention, trop de bio mettra en difficulté
02:38la filière. Et donc, aujourd'hui, pourquoi est-ce qu'on a tant, pourquoi a-t-on tant
02:43de déconversions ? C'est parce que la filière ne trouve pas son équilibre économique,
02:49tout simplement. Mais entendez-moi bien, monsieur Salmon. Moi, je suis tout à fait favorable
02:57à l'agriculture biologique. Évidemment. Une agriculture qui est de plus en plus exigeante
03:04ne peut pas être condamnable. Simplement, il faut qu'elle trouve son périmètre économique.
03:09Et aujourd'hui, elle ne peut pas le trouver uniquement avec l'abondement de l'État.
03:16Ça n'est pas possible. Nous avons mis plus de 100 millions en 2023, plus de 100 millions en 2024.
03:23C'est une politique qui épuise les finances publiques sans parvenir à assurer à cette filière
03:33les conditions durables de son maintien. Ce n'est pas ainsi qu'il faut aborder les questions.
03:39Toutes les difficultés de l'agriculture ne peuvent pas être seulement résolues par des subventions,
03:44par des réponses budgétaires.
03:47Merci, madame la ministre. Alors, plus d'explications de vote, monsieur le président Gontard.
03:54Oui, merci, madame la présidente. Madame la ministre, on va passer encore un petit temps de soirée ensemble.
04:01Franchement, ce genre de caricature, il n'y a pas... OK, vous soutenez l'agriculture, nous aussi.
04:09Non, mais voilà, moi, je ne veux pas... Et que quand on dépose ce type d'amendement,
04:14non seulement on soutient les agriculteurs, mais on soutient aussi l'avenir de l'agriculture.
04:22Parce qu'à force de vous voiler les yeux, quand on ne pourra plus boire d'eau, quand les questions de santé...
04:28J'étais tout à l'heure avec la ministre Vautrin, qui me parlait des questions de prévention, des questions de maladie,
04:35des questions de fertilité. C'est quand même des choses qui vont nous coûter très cher.
04:41La question de l'eau et de la dépollution de l'eau, c'est déjà plusieurs centaines de milliards.
04:46Est-ce qu'on va continuer comme ça ? Vous nous parlez justement de déficit budgétaire.
04:50Est-ce que vous voulez encore continuer à créer les futurs déficits budgétaires ?
04:54Non. À un moment donné, il va falloir changer d'orientation politique.
04:57Et le bio, déjà je peux vous dire, madame la ministre, que moi je trouve que ça a été insultant quand vous dites
05:02que les agriculteurs bio ne fonctionneraient qu'avec des aides de l'État.
05:04Ce sont des gens qui travaillent, ce sont des gens qui ont réfléchi aussi à réorienter leur agriculture pour l'intérêt général.
05:11Donc je pense que vous pourriez avoir aussi des mots plus positifs, en tout cas, sur ce type d'agriculture.

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