Quels rôles les femmes ont-elles joué dans la Résistance ?
Découvrez les récits méconnus et captivants des femmes qui ont bravé l’ennemi nazi, risquant tout pour la liberté. Des espionnes audacieuses aux combattantes clandestines, ces héroïnes ont écrit leur propre histoire dans les pages sombres de la Seconde Guerre mondiale.
Plongez dans leurs intrigues, leurs sacrifices et leurs triomphes, et explorez comment elles ont changé le cours de l’histoire.
Accompagné de Corentin Rousman, Conservateur au Mons Memorial Museum, nous allons retracer l’histoire des grandes figures féminines de la Résistance, dont notamment : Marguerite Bervoets, Cécile Detournay ou encore Léonce Descamps.
Ces femmes ont marqué l’histoire par leur engagement et leur courage.
Contrairement à ce que l’histoire en a retenu, les femmes ont joué un rôle crucial dans la libération de l’occupation allemande.
Dans cette vidéo, vous allez découvrir comment elles étaient recrutées, pour quelles missions, quels obstacles elles pouvaient rencontrer, les sacrifices quelles ont dû faire et les conditions indispensables avant de pouvoir entrer dans la Résistance.
Vous allez également découvrir des pièces de collection inédites directement liées à l’histoire de la Résistance.
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Cette vidéo est réalisée en collaboration avec le Mons Memorial Museum, que je remercie pour sa confiance. Je vous invite à découvrir leurs collections permanentes dédiées à l’histoire des deux guerres mondiales. Découvrez également les expos temporaires qui y sont régulièrement organisées.
Plus d’infos sur : www.monsmemorialmuseum.mons.be
Crédit photo et vidéo :
Aurore Kockelmans Photographe
Fonds d’archives photographiques sur Mons d’André Faehrès, photographies de René et Jacques Huart
Paul Delforge (avril 2015)-Diffusion Institut Destrée-Sofam
Une partie des photos sont générées par IA afin de compléter l'illustration de la vidéo. En effet, il existe peu de photos sur les femmes dans la Résistance.
#résistance #mémoire #shoah #secondeguerremondiale #femmes #femmesrésistantes #mons #belgique #libération
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Plongez dans leurs intrigues, leurs sacrifices et leurs triomphes, et explorez comment elles ont changé le cours de l’histoire.
Accompagné de Corentin Rousman, Conservateur au Mons Memorial Museum, nous allons retracer l’histoire des grandes figures féminines de la Résistance, dont notamment : Marguerite Bervoets, Cécile Detournay ou encore Léonce Descamps.
Ces femmes ont marqué l’histoire par leur engagement et leur courage.
Contrairement à ce que l’histoire en a retenu, les femmes ont joué un rôle crucial dans la libération de l’occupation allemande.
Dans cette vidéo, vous allez découvrir comment elles étaient recrutées, pour quelles missions, quels obstacles elles pouvaient rencontrer, les sacrifices quelles ont dû faire et les conditions indispensables avant de pouvoir entrer dans la Résistance.
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Crédit photo et vidéo :
Aurore Kockelmans Photographe
Fonds d’archives photographiques sur Mons d’André Faehrès, photographies de René et Jacques Huart
Paul Delforge (avril 2015)-Diffusion Institut Destrée-Sofam
Une partie des photos sont générées par IA afin de compléter l'illustration de la vidéo. En effet, il existe peu de photos sur les femmes dans la Résistance.
#résistance #mémoire #shoah #secondeguerremondiale #femmes #femmesrésistantes #mons #belgique #libération
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00:00Donc en fait c'est un cercueil qui n'est pas plus grand que ça et qui est en bois et en fait il a été réalisé par les résistants
00:07pour les envoyer aux collaborateurs.
00:09Et donc les résistants, c'est ce que je disais tout à l'heure, véritablement, ils s'attaquent majoritairement aux collaborateurs
00:15et aux familles des collaborateurs et donc pour les intimider, pour leur faire peur, pour leur faire comprendre qu'ils ont plutôt intérêt à se taire
00:22et arrêter de collaborer, on a envoyé un petit cercueil qui arrivait jusqu'à la maison du collaborateur
00:28pour lui faire passer un message, un message qui était particulièrement bien compris.
00:33Cette année, nous célébrons les 80 ans de la libération en Belgique.
00:37C'est l'occasion de rendre hommage à tous ces soldats qui ont risqué, voire perdu la vie au combat.
00:41Aux côtés de ces soldats, des femmes de l'ombre ont largement contribué à notre victoire, la victoire des alliés.
00:47Aujourd'hui, je souhaite rendre hommage à toutes ces femmes qui ont fait preuve d'un grand courage et qui sont si peu mises en avant.
00:52Pour ce faire, j'ai décidé d'interviewer Corentin Roussman du Mons Memorial Museum
00:57pour nous parler de l'implication des femmes dans la résistance.
01:00Alors, les femmes vont s'impliquer de manière diverse et variée durant la Seconde Guerre mondiale
01:04et tout dépendra en fait de leur capacité et aussi de la capacité que les hommes vont leur laisser prendre.
01:11Donc d'une part, on peut avoir des femmes qui vont diffuser des messages.
01:17Des fois, peut-être qu'elles ne savaient même pas que le courrier que leur mari leur avait donné
01:22était un papier compromettant de la résistance.
01:25Et donc, elles l'amenaient d'un point A à un point B, le déposait tout simplement chez quelqu'un.
01:29Après, on peut voir, alors ça c'est un autre niveau de résistance où elles étaient bien conscientes.
01:34Elles ont voulu rentrer dans la résistance et là, elles vont distribuer des papiers et des tracts,
01:42des tracts contre des collabos et des tracts contre l'occupant allemand.
01:47La résistance va surtout s'attaquer aux collaborateurs et aux lignes de communication allemandes,
01:55mais rarement aux soldats allemands en tant que tels.
01:58Sauf lors de la libération, là où les combats seront forts.
02:02Avant tout, on essaye de se faire oublier.
02:05Et ça, c'est l'avantage aussi du rôle de la femme, c'est que dans la société de la Seconde Guerre mondiale,
02:10la femme n'a pas le droit de vote, elle n'a pas les mêmes responsabilités qu'un homme
02:15et donc, il n'y a aucune raison que les femmes combattent les allemands.
02:18Autre manière de pouvoir résister, c'est en aidant les aviateurs alliés qui sont tombés dans nos régions.
02:26Et ensuite, on a véritablement la résistante armée, comme les 11 des camps.
02:30Elle va avoir une arme et à certains moments, on va même lui demander d'aller abattre un individu, un collabo.
02:38On va lui demander de participer à des actions un peu plus fortes.
02:42L'objet dont on va parler ici est un objet très symbolique, qui a une valeur visuelle assez intense, je trouve.
02:49C'est un cercueil. Peux-tu nous expliquer dans quelles circonstances les résistants ont envoyé ça et à qui ?
02:55C'est un cercueil qui n'est pas plus grand que ça et qui est en bois.
03:00Il a été réalisé par les résistants pour les envoyer aux collaborateurs.
03:04Les résistants, c'est ce que je disais tout à l'heure,
03:08ils s'attaquent majoritairement aux collaborateurs et aux familles des collaborateurs.
03:12Pour les intimider, pour leur faire peur, pour leur faire comprendre qu'ils ont plutôt intérêt à se taire et à arrêter de collaborer,
03:19on a envoyé un petit cercueil qui arrivait jusqu'à la maison du collaborateur
03:24pour lui faire passer un message qui était particulièrement bien compris.
03:29Là, on est vraiment dans le quotidien de la résistance.
03:32On te prévient, on sait que tu collabores, prends ça en considération.
03:35Et de là, le collaborateur a deux possibilités.
03:37Soit il arrête, il diminue sa collaboration avec l'ennemi, soit il l'augmente et alors il attaque.
03:43Et alors là, on sait ce qu'il arrive.
03:45Comment les résistantes étaient-elles recrutées ?
03:48Et formées aussi ?
03:50Je vais répondre véritablement.
03:52Les résistantes étaient recrutées de différentes manières.
03:56Soit elles ont un poste clé, elles ont une fonction particulière qui fait qu'on va avoir besoin d'elles.
04:03Et donc là, c'est des membres de la résistance qui vont aller tâter le terrain.
04:07Tiens, qu'est-ce que tu penses de...
04:09Et donc là, en fonction des réponses, on voit si oui ou non, il y a du répondant.
04:16Et c'est-à-dire que s'il y a du répondant, c'est-à-dire que si on voit que la personne a envie de faire de la résistance,
04:22si elle a envie de rester neutre ou si elle préfère être très collabo,
04:26c'est souvent les connaissances et c'est là-dessus que ça va jouer.
04:29Ça, c'est la première chose.
04:31La deuxième chose, c'est en fait les filles qui se rendent compte qu'il y a de la résistance.
04:37Elles voient des choses et elles veulent en faire partie.
04:41Et donc là, elles vont un peu demander les onze décants.
04:46C'est comme ça qu'elles rentrent dans la résistance.
04:48C'est parce que véritablement, elle a un besoin de vengeance.
04:52Ça, c'est sa motivation de base.
04:54Et ensuite, sa mère tient un café.
04:56Dans son café, elle voit qu'il y a des choses qui se passent.
04:59Et donc, à partir de ce moment-là, elle va voir les gens et elle leur dit
05:02« Moi, je veux être dedans, je veux être avec vous. »
05:04Et là, les gens disent « Oui, mais… »
05:06Et alors là, il va y avoir un système, pas de formation, mais de test
05:12pour voir si, oui ou non, on peut avoir confiance en elle
05:16et si elle va respecter ce qu'on lui demande de faire.
05:19Dans la résistance, il y a différents groupes.
05:21Il y a l'armée secrète, le fonds d'indépendance.
05:23Ça aussi, on va choisir en fonction de ses orientations politiques
05:27parce que les groupes de résistance vont être orientés politiquement
05:30ou ils vont se spécialiser dans des actions très spécifiques.
05:34Dans l'armée secrète, ça reste le mode de fonctionnement d'une armée.
05:39Et donc, c'est-à-dire, est-ce qu'on va bien suivre le mode de fonctionnement
05:42de ce système et la hiérarchie qui est à l'intérieur.
05:45Et donc, ça, c'est extrêmement important.
05:47Et donc, si ça marche, si ça fonctionne,
05:49allant à la personne, on va commencer à lui donner des petites missions.
05:52Et en fait, on commence avec la plus petite mission,
05:54donc un message, jusqu'à la plus grosse mission.
05:57Mais ça, c'est avec le temps que ça vient.
05:59Et avec la confiance qu'on a pu mettre en place
06:01et avec la qualité du travail qui sera réalisé.
06:03Et donc, c'est sur le terrain qu'on apprend avant tout.
06:07Et ce sont des qualités de la personne qui vont jouer.
06:12Mais voilà. Et donc, ça dépend véritablement des situations.
06:15Mais tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il faut bien prendre en considération,
06:18c'est que derrière, il y a une motivation.
06:21Et la motivation, c'est la haine de l'autre,
06:24la haine de l'occupant, la haine du collabo.
06:27Et parfois, on retrouve aussi un certain patriotisme.
06:32Nous sommes belges, nous voulons rester belges.
06:35Et donc, cet élément-là va être assez commun à l'époque
06:40et donc facile à utiliser, à utiliser la fibre patriotique
06:46pour pouvoir avoir des gens qui intègrent ou pas la résistance.
06:49D'accord. Et avant même de pouvoir entrer dans la résistance,
06:52est-ce que ces femmes qui voulaient entrer, justement,
06:55pouvaient être confrontées à certains obstacles ?
06:58Oui. Donc, les femmes vont être confrontées à certains obstacles,
07:01déjà leur mari, si elles en ont un. Ça, c'est clair.
07:04Donc, j'avais quelqu'un qui m'expliquait que sa maman aurait voulu rentrer dans la résistance,
07:10mais son papa y était déjà. Et donc, non.
07:13Donc, voilà. Elle voulait, mais elle ne pouvait pas.
07:15Et donc, le premier frein, ça va être ça.
07:18Ensuite, le deuxième frein, c'est la capacité à pouvoir vivre.
07:24C'est-à-dire que si on n'a pas un salaire qui tombe,
07:28les capacités nécessaires au quotidien, et qu'on a des enfants,
07:32pour une femme, ce n'est pas possible.
07:35C'est même une équivalente, parce que si l'homme est en camp de prisonniers,
07:39il faut bien pouvoir survivre.
07:41Et donc, rentrer en résistance, c'est après.
07:44Et donc, c'est pour ça que les profils, ça reste des personnes qui ont des revenus,
07:50qui permettent de pouvoir continuer à vivre de ces revenus,
07:53et n'ont pas besoin de se préoccuper de savoir si à la fin de la semaine,
07:57ou à la fin du jour, ils vont savoir manger ou pas.
08:00Et donc là, ils vont véritablement pouvoir avoir les moyens de pouvoir faire la guerre cachée.
08:06Et donc, on va avoir des profils très larges dans la société,
08:09des plus prolétaires aux plus riches.
08:12Et chacun y mettra personnellement son engagement, ses moyens financiers aussi,
08:17pour pouvoir faire ça, parce que c'est aussi essayer d'avoir des armes,
08:21du matériel, et donc ça s'achète.
08:24Et donc, tout le monde n'a pas les moyens de se payer une radio, par exemple.
08:27Et donc, il y a plein d'éléments à prendre en considération,
08:30sur les revenus et les capacités financières de l'individu,
08:34et sa volonté, sa motivation à vouloir continuer à faire la guerre à l'occupant qui est présent.
08:39Quand on fait une visite au Mont-Saint-Marie-le-Muséum avec des groupes de jeunes,
08:42je pose souvent la question de savoir qu'est-ce que vous serez, résistants, collabos,
08:45ou alors vous serez dans ce qu'on appelle l'entre-les-deux,
08:49c'est-à-dire ni pour l'un, ni pour l'autre, tant qu'on peut passer à travers.
08:52Et souvent, ils disent, ouais, on va être résistants.
08:55Mais à un certain moment, je leur dis, mais mettez-vous dans la considération que vous n'avez pas à manger,
08:58que vous n'avez pas les moyens de participer à cette guerre.
09:01Est-ce que votre première préoccupation, ça serait d'être de la résistance ?
09:04Alors là, on commence à réfléchir, à se dire,
09:07quels sont les moyens nécessaires, minimaux, de base pour vivre,
09:10pour se dire, allez, je vais devenir résistant.
09:13Tout à fait. Ici, tu nous avais expliqué que les femmes,
09:16de part la période, étaient moins enclins à être suspectées par l'occupant.
09:22Quels étaient éventuellement les obstacles qu'elles pouvaient aussi rencontrer, mais en mission ?
09:26Alors, les obstacles rencontrés en mission,
09:29c'est l'opposition, en fait c'est toujours la même situation,
09:34c'est entre le statut de la femme et le statut de l'homme, le soldat allemand.
09:38Donc quand le soldat allemand, il voit la femme,
09:41là, ça dépend comment elle est.
09:44Désolé de revenir dans ces considérations-là,
09:46mais véritablement, le soldat allemand, il est loin,
09:49il voit une femme, une jeune femme, qui est à vélo,
09:52qui se déplace, ça va l'intéresser d'avoir un brin de cousette.
09:55Faut pas s'imaginer que le soldat allemand, il est en permanence
09:58à la recherche d'éléments qui vont compromettre le statut de la personne.
10:03Non, il est aussi dans un objectif de séduire.
10:06Oui, ça reste un être humain de séduire.
10:08Il voit une jolie fille qui passe, il veut discuter avec.
10:11On n'est pas dans des zones de combat.
10:14Là, je vous parle durant l'occupation de manière globale.
10:17Et donc à partir de ce moment-là, il n'y a aucune raison de se méfier
10:20d'une jeune fille qui est à bicyclette.
10:23Et donc c'est ça qui va leur permettre de pouvoir se faufiler.
10:26À d'autres moments, la problématique chez les femmes,
10:30c'est que, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
10:32elles n'ont pas le même statut que l'homme,
10:34qui est un avantage et un inconvénient.
10:36Et donc ça va être plus difficile parfois pour se défendre.
10:39Quoique, on se rend compte que lors d'un jugement de résistante,
10:44parfois, elles sont... comment je vais dire ?
10:48Excusées ?
10:49Je ne vais pas dire excusées, mais on va plutôt minimiser leurs implications.
10:54On va dire que c'est l'influence des hommes et tout ça,
10:57et qu'elles ne se rendaient pas compte de ce qu'elles faisaient.
11:00Le seul élément, c'est que, voilà,
11:03quand une femme résistante était condamnée à mort,
11:06c'était la décapitation, parfois par guillotine.
11:10Et donc voilà, ça c'est un élément qui est non négligeable à prendre en considération,
11:15ce qui n'était pas forcément le cas pour les hommes,
11:18de passer par cet acte de mort.
11:21De manière globale et générale,
11:24c'était plus facile pour une femme de se faufiler,
11:27mais ça restait quand même un être plus fragile que l'homme.
11:31Comme tu nous as expliqué, il fallait, pour être dans la résistance,
11:34pouvoir allier la partie privée et la partie vraiment secrète de la résistance.
11:40Comment ces femmes faisaient-elles pour pouvoir équilibrer leur vie privée
11:43et leur vie de résistante, sans éveiller les soupçons ?
11:47Alors, pour équilibrer leur vie de résistante et leur vie quotidienne,
11:53en fait, l'objectif, c'était de passer inaperçu.
11:56Et donc de continuer à faire l'ensemble des choses qu'elles faisaient auparavant.
12:01Surtout, ne rien changer.
12:03Toute modification du quotidien fait impliquer un soupçon.
12:08Et donc, votre voisin ou quelqu'un qui habite dans la rue peut toujours vous soupçonner.
12:13Il peut être un collabo.
12:14Et donc, vous devez continuer à faire ce que vous devez faire.
12:18Et c'est pour ça que pour certaines personnes, certaines femmes,
12:21je vais reprendre le cas de Cécile de Tournay,
12:23elle était infirmière.
12:25Donc, ça veut dire qu'elle avait toutes les raisons de se déplacer n'importe où,
12:28à n'importe quel moment, pour aller soigner les gens.
12:30Certains postes étaient préférables à d'autres.
12:32Clairement, elle, c'était extrêmement facile.
12:34Par contre, quelqu'un qui travaille dans une administration,
12:36eh bien là, elle a un horaire de début, un horaire de fin.
12:38Et donc, si tu la vois partir plus tard, là, tu peux te poser des questions.
12:41Par contre, une femme qui travaille dans l'administration,
12:44elle permet de pouvoir avoir des faux cachets, des faux papiers.
12:46C'est extrêmement intéressant.
12:48Et donc, plus on va avoir des profils différents,
12:50plus chacun va pouvoir se spécialiser dans ses actions.
12:53Et moins elles seront soupçonnées.
12:56Et donc, c'est véritablement comme ça qu'elles arrivent à ne pas,
13:02finalement, se faire attraper à partir du moment
13:04où elles continuaient à faire ce qu'elles faisaient dans leur quotidien.
13:08D'accord.
13:09Ça représentait quand même énormément de stress, je suppose,
13:11de vivre cette double vie.
13:13Comment faisait-elle pour relâcher la pression
13:15ou, à minima, pouvoir tenir le coup ?
13:20Le stress, il est permanent, mais il s'atténue avec le temps.
13:27C'est-à-dire qu'une fois qu'on arrive à gérer ce stress,
13:30qu'on sait ce qu'on fait et qu'on est droit dans son mode de fonctionnement,
13:33oui, il y a peut-être des périodes de stress.
13:35Lâcher la pression en période d'occupation,
13:37il n'y a pas vraiment la possibilité de pouvoir le faire.
13:40Ce qui fait tenir l'ensemble, c'est véritablement le fait
13:44de recevoir de l'information qui provient des alliés.
13:47Le fait de pouvoir écouter la radio,
13:49de comprendre ce qu'il en est et de savoir qu'ils avancent
13:53et que potentiellement il y a une libération qui arrive.
13:56L'autre élément, ça reste la motivation.
13:58La motivation de base.
13:59La raison pour laquelle vous êtes rentré dans la résistance.
14:01La vengeance.
14:02Le besoin de rendre des comptes.
14:04Léonce Descamps, c'est quand elle retourne la tête d'un petit enfant
14:08complètement mort lorsqu'elle est dans l'exode en 1940
14:12qu'elle se dit « je veux le venger ».
14:14Ça, c'est sa motivation.
14:16C'est se dire « il n'a pas mérité de mourir,
14:19qu'est-ce que je peux faire pour justifier la raison que je vis
14:23et que ce n'est pas moi qui suis parti avec lui à ce moment-là ? »
14:26La motivation va passer au-dessus.
14:29Elle va passer au-dessus de ce stress.
14:31Et le fait d'être accompagné, avec toute une équipe,
14:34d'être dans une équipe, d'avoir le même objectif
14:37et de se sentir véritablement investi d'une mission...
14:40Je crois que ça se tire vers le haut.
14:41Exactement.
14:42C'est pour ça qu'avoir toujours du lien avec les autres,
14:46avec les alliés, était extrêmement nécessaire.
14:49Être résistant sans avoir un groupe dans lequel on est,
14:53je ne pense pas que ça aurait fonctionné.
14:56Véritablement, l'union qui fait la force,
15:01c'est ce qui va se dérouler.
15:03C'est l'union de ces groupes de résistants.
15:06Après, on sait qu'à l'intérieur des groupes de résistants,
15:08des tensions pouvaient exister.
15:10Mais de façon globale et générale,
15:12on peut voir que ces groupes ont bien traversé
15:15l'ensemble de la Seconde Guerre mondiale
15:18et surtout qu'ils ont été extrêmement bénéfiques
15:20lors de l'arrivée des Américains, en particulier ici à Mons,
15:23en septembre 1944.
15:25Je suppose que toute cette mise en place,
15:27toute cette organisation devait demander des sacrifices
15:30de la part de ces femmes résistantes.
15:32Quels étaient-ils ?
15:33Est-ce que tu pourrais nous en citer l'un ou l'autre
15:35pour que les gens qui regardent la vidéo puissent se rendre compte
15:37de ce que ça demande vraiment comme implication, comme investissement ?
15:41Je vais raconter l'histoire de Marguerite Bervoote et Cécile de Tourney
15:45pour voir, finalement, quel est un type de mission qu'on va leur donner
15:49et quelle va en être la conséquence.
15:51Donc, Cécile de Tourney et Marguerite Bervoote,
15:53on leur demande d'aller faire des photographies
15:55du champ d'aviation de Chièvres.
15:58Pour ceux qui ne connaissent pas,
16:00c'est l'aérodrome qui est une base américaine aujourd'hui
16:03à côté de Paris d'Aïsa.
16:06On ne peut plus clair.
16:07Et donc, cette base est une base allemande
16:10d'où démarrent des avions qui vont bombarder en Grande-Bretagne.
16:15Et donc, il y a plein d'informations qui sont nécessaires pour les alliés,
16:18le nombre d'avions qui sont présents,
16:20l'importance de cette base.
16:22Et donc, elles sont parties faire des photographies.
16:24Marguerite Bervoote a un appareil photo et elles arrivent.
16:27Elle fait des photos,
16:29mais les Allemands les voient le long du champ d'aviation
16:32et elles se font attraper.
16:34Marguerite Bervoote dit à Cécile de Tourney
16:36« Je prends tout sur moi.
16:38Je suis responsable de l'ensemble.
16:40Tu nies tout en bloc. »
16:41Et ça va être leur défense du début jusqu'à la fin.
16:44Et donc, jusque-là,
16:46elles font des photos autour de cette base aérienne.
16:50Elles sont envoyées dans différents prisons en Belgique
16:53et par la suite, elles vont être envoyées en Allemagne
16:56où elles vont être jugées.
16:57Entre-temps, les Allemands fouillent
16:59chez Cécile de Tourney et Marguerite Bervoote.
17:01C'est plein d'objets impliquant Marguerite Bervoote
17:05dans des actions de résistance.
17:07Chez Cécile de Tourney, ils ne vont rien retrouver.
17:09De là, Marguerite Bervoote va être jugée à mort.
17:13Cécile de Tourney a seulement,
17:15on s'entend bien,
17:168 ans de travaux forcés.
17:18Ça veut dire quoi ?
17:19Ça veut dire que quand tu pars en mission,
17:21tu ne sais pas ce qui peut arriver.
17:23Tu ne sais pas les risques que tu prends.
17:25Mais une fois que tu as décidé de les prendre,
17:27tu les as pris.
17:28Aujourd'hui, toute la question qui est derrière,
17:30c'est le statut de l'action
17:33qui est prise en considération.
17:35C'est-à-dire que Marguerite Bervoote et Cécile de Tourney
17:37ont pris de base exactement le même risque
17:40de partir toutes les deux en face de photographie.
17:42Cécile de Tourney avait caché tous les objets
17:45qui pouvaient la compromettre.
17:47Marguerite Bervoote n'a pas eu cette finesse
17:51de tout cacher correctement.
17:54Et ça a été retrouvé par les Allemands.
17:56C'est ça, véritablement,
17:58qui a fait qu'elle soit décapitée
18:02et pas Cécile de Tourney.
18:04Par contre, Marguerite Bervoote,
18:06on la connaît bien à Mons.
18:07Il y a une rue qui porte son nom,
18:08une école qui porte son nom.
18:10Et donc, ça marque énormément l'esprit.
18:14D'ailleurs, à Mons, c'est la personne
18:19de la résistance de la Seconde Guerre mondiale
18:21qui est la plus connue.
18:22Et ça, c'est tout le travail que va faire sa mère
18:24après la Seconde Guerre mondiale
18:26pour mettre à l'honneur l'héroïsme
18:28que sa fille a pris.
18:30Mais Cécile de Tourney a fait exactement la même chose.
18:32Cécile de Tourney, on en parle moins
18:33parce qu'elle a survécu.
18:35Et tant mieux pour elle.
18:36Et donc, c'est l'héroïsation, finalement,
18:40de l'individu, de cette femme
18:42qui a été décapitée
18:44qui va prendre le dessus dans la reconnaissance
18:46qu'on peut en avoir aujourd'hui.
18:48Ici, nous avons une toile brodée
18:50qui est un véritable symbole de vie
18:52qui témoigne de la force de vie
18:56de la personne qui a créé cette œuvre.
19:00Est-ce que tu peux nous en parler ?
19:02Ça, c'est aussi un objet qui provient
19:04des collections de Cécile de Tourney.
19:06En fait, Cécile de Tourney va passer
19:08de différentes prisons
19:11à différents camps.
19:13Et elle va broder sur ce sac
19:16l'ensemble des lieux où elle place
19:18avec les dates, avec des informations
19:20comme parfois le numéro de sa cellule.
19:24Tout ça dans un objectif.
19:26Enfin, on se pose la question
19:27de savoir dans quel objectif.
19:28D'une part, peut-être pour elle-même
19:30se souvenir des endroits où elle est passée.
19:32Et d'autre part aussi, peut-être
19:34pour laisser un témoignage.
19:36Si elle ne survivait pas,
19:38finalement, potentiellement,
19:40on sait que ces objets seraient rendus
19:42à sa famille.
19:43Et donc, à partir de ce moment-là,
19:44sa famille prendrait connaissance
19:46de l'information qu'elle a brodée.
19:48Alors, pourquoi elle brode ?
19:49Eh bien, j'imagine que juste écrire
19:51sur un morceau de papier,
19:52elle n'était pas sûre que ça puisse
19:54être transmis, conservé.
19:56En brodant, véritablement,
19:58elle veut ancrer fortement
20:00les informations.
20:02Alors ici, on voit
20:03Hattes, Mons, Saint-Gilles,
20:05Cologne, Essen.
20:07Ici, il est marqué
20:08condamné à 8 ans de travaux forcés.
20:10Hannovre, Breslau.
20:12Et donc, elle met son nom ici en dessous.
20:15Cécile de Tourney.
20:16Comme ça, on sait qui c'est.
20:17Et donc, quand on fait la liste
20:19des endroits par là où elle est passée,
20:21c'est des endroits qui,
20:23aujourd'hui, dans notre mémoire,
20:25rappellent les camps,
20:27la Seconde Guerre mondiale
20:28et la difficulté pour ces gens-là.
20:30Et c'est cet objet
20:32qui, pour nous,
20:33nous semble extrêmement fort,
20:35extrêmement important.
20:36Et c'est véritablement la clé de voûte
20:38de la collection de Cécile de Tourney,
20:40l'élément qui justifie
20:42la raison pour laquelle
20:43on voudrait que ça devienne
20:44un trésor de la Fédération de Bruxelles.
20:46Comment faisait-elle pour communiquer
20:48et coordonner leurs efforts
20:50avec les autres groupes de résistantes ?
20:52Alors, en fait, il ne faut pas penser
20:54que les résistantes étaient
20:56un groupe dans la résistance.
20:58C'est-à-dire qu'elles faisaient partie intégrante
21:00de groupe de la résistance.
21:02Et elles restaient dans ce groupe-là.
21:04On ne changeait pas vraiment
21:06de groupe de résistance.
21:08Il pouvait y avoir deux groupes de résistance
21:10qui existaient au même endroit
21:12sans véritablement qu'on sache
21:14ce que fait l'un ou fait l'autre.
21:15Il n'y avait pas une grosse coordination
21:17au niveau local.
21:19La coordination était plutôt centrale
21:21à Londres, dirigée
21:23par les forces belges
21:25qui étaient présentes sur place.
21:27Et au début,
21:29la résistance, c'était vu,
21:31ça ne reste qu'une partie de civils
21:33qui décident de combattre.
21:35Et donc, vous savez,
21:37les militaires et les gouvernements
21:39ont toujours peur parfois d'utiliser
21:41la bonne volonté
21:43parce que parfois ça peut être pire que mieux.
21:45Mais par contre,
21:47ces groupements étaient présents
21:49et les femmes intégraient ces groupements.
21:51On voit beaucoup de photos où on voit
21:53des femmes, mais elles ne représentent
21:55pas plus que 10 à 15%
21:57de l'ensemble
21:59de la présence
22:01au sein de la résistance.
22:03Mais donc voilà, ça c'est
22:05ce qu'il en est spécifiquement par rapport aux femmes.
22:07Quel impact a eu l'implication des femmes
22:09dans la résistance dans l'après-guerre,
22:11le monde d'après-guerre ?
22:13Après la seconde guerre mondiale,
22:15le fait que les femmes ont pris une part
22:17non négligeable dans la résistance,
22:19même que leur nombre ne soit
22:21pas aussi important que les hommes,
22:23même si on peut revoir ces chiffres,
22:25parce que comment on est reconnu résistant ?
22:27À partir du moment où vous avez rendu
22:29des documents à l'administration
22:31pour pouvoir juger que vous avez été résistant ou pas,
22:33il y a certaines femmes qui vont considérer
22:35que ce qu'elles ont fait, comme distribuer du courrier,
22:37ce n'était pas un acte de résistance.
22:39Et donc elles n'ont pas fait cette reconnaissance.
22:41Et donc il y a beaucoup de femmes
22:43qui ont fait la résistance
22:45mais n'ont pas été reconnues comme résistantes.
22:47Tout ça pour dire qu'après la seconde guerre mondiale,
22:49de leur participation
22:51et de la situation globale
22:53à la fin de la seconde guerre mondiale,
22:55on a dit
22:57et on dit
22:59que le fait qu'elles aient pu
23:01avoir le droit de vote
23:03après la seconde guerre mondiale
23:05a été une des raisons.
23:07C'était la participation des femmes
23:09durant l'occupation allemande, durant la seconde guerre mondiale.
23:11Mais je ne pense pas que ce soit uniquement ça.
23:13Je pense que c'est un élément qui a joué
23:15en faveur, mais pas que.
23:17Le seul élément
23:19à vraiment mettre en place
23:21après la seconde guerre mondiale, c'est cette capacité
23:23que les femmes vont avoir à pouvoir prendre conscience
23:25véritablement
23:27qu'elles valent aussi
23:29bien qu'un homme.
23:31Et donc toute l'émancipation féminine
23:33va véritablement démarrer
23:35après la seconde guerre mondiale.
23:37Il y a vraiment les prémices durant la première guerre mondiale,
23:39mais c'est après la seconde guerre mondiale
23:41où il y a la société tellement bouleversée
23:43et modifiée que tout
23:45doit se remettre en place.
23:47Et donc il y a toute une nouvelle génération de femmes
23:49qui vont naître après
23:51la seconde guerre mondiale
23:53qui va véritablement faire
23:55que la femme va prendre une place beaucoup plus importante
23:57qu'elle ne l'avait auparavant.
23:59Connais-tu des légendes
24:01ou des idées fausses sur la résistance
24:03et en particulier autour des femmes ?
24:05Pour être résistante,
24:07on imagine une magnifique femme
24:09qui va jusque dans le lit des allemands
24:11pour aller voler des papiers
24:13pour pouvoir montrer
24:15quel extrême acte
24:17de capacité
24:19a donné de son corps
24:21véritablement pour avoir
24:23de l'information. Ça a peut-être existé,
24:25je ne dis pas le contraire, mais de manière globale
24:27c'était pas ça, être résistante.
24:29C'est des petites choses
24:31qui se font cumuler entre elles
24:33ça va avoir un impact
24:35colossal. Donc véritablement
24:37c'est ça que je dirais
24:39par rapport aux femmes. Et alors de penser
24:41qu'il n'y avait pas de femmes résistantes
24:43ou que les femmes ont joué un rôle mineur
24:45alors qu'elles ont joué un rôle majeur.
24:47C'était un rôle majeur, mais c'est plus facile
24:49de dire que c'est un rôle mineur.
24:51Souvent dans
24:53certains couples, quand la femme
24:55et l'homme ont participé tous les deux
24:57à la résistance,
24:59l'homme dans sa
25:01représentation
25:03face à la société
25:05devait montrer qu'il avait été plus fort
25:07et qu'il avait été plus loin que sa femme
25:09comme acte de bravoure. Parce que
25:11c'était comme ça dans la société.
25:13C'est l'homme qui tient la maison
25:15c'est l'homme qui gère tout
25:17c'est l'homme qui représente
25:19la famille. Et donc à partir de ce moment
25:21de la notoriété de la famille, il fallait que
25:23ce soit l'homme qui ait le maximum
25:25de reconnaissance.
25:27La femme a
25:29travaillé pour son mari.
25:31C'est comme ça que c'était représenté.
25:33C'est pour ça
25:35que c'est vraiment important de se
25:37remettre dans la situation de la société
25:39de 1940-45
25:42pour comprendre pourquoi
25:44les femmes n'ont pas été
25:46reconnues à la hauteur de leur implication
25:48et pourquoi elles n'ont pas forcément
25:50pu s'impliquer dans la résistance.
25:52Parce qu'elles étaient cadenassées
25:54dans cette société où le rôle
25:56de la femme, c'est finalement
25:58les Allemands avaient bien réduit ça
26:00à les trois cas, la cuisine,
26:02l'église et les enfants.
26:04Et donc c'est à ça
26:06que s'occupe une femme
26:08dans les années 40.
26:10Comment le musée fait-il pour préserver
26:12et continuer à partager
26:14l'histoire des femmes dans la résistance ?
26:16Alors notre objectif au Montsouris
26:18Muséum, c'est véritablement vulgariser
26:20l'ensemble du
26:22contenu que l'on présente.
26:24On a énormément d'objets de collection,
26:26on en a plus ou moins 600 dans le musée,
26:28plus ou moins 250
26:30pour la Seconde Guerre mondiale,
26:32mais on en réserve d'autres éléments
26:34et qu'on met en valeur à des moments
26:36bien précis.
26:38Ensuite, on accepte et on accueille
26:40des nouvelles donations.
26:42Et on reçoit encore actuellement
26:44toujours de nombreuses personnes civiles
26:46qui viennent nous déposer des objets
26:48de leurs grands-parents, parents,
26:50en disant, voilà, moi j'ai envie
26:52que cette histoire puisse
26:54continuer à exister.
26:56Et la manière dont je le dis, c'est cette histoire,
26:58et donc c'est l'objet
27:00en tant que tel, il a de la valeur
27:02parce qu'il y a une histoire qui est derrière.
27:04Et nous, c'est ça qu'on veut raconter.
27:06On a plein d'objets, les objets sont là,
27:08on les découvre, mais on les découvre
27:10à travers une histoire, un témoignage,
27:12une personne. On veut rendre la chose
27:14vivante. L'objet, il est
27:16transmetteur de cette mémoire,
27:18de cette famille, et quand une famille le dépose
27:20ici, elle se dit, voilà, moi j'ai déposé au musée.
27:22On ne va pas forcément le présenter, mais à certains
27:24moments, on va pouvoir les sortir. Et elle explique,
27:26voilà, cet objet, il a cette histoire.
27:28Et cette histoire, elle raconte ça, ça, ça et ça.
27:30Et c'est ça qui devient véritablement
27:32extrêmement intéressant.
27:34Et quand on fait des visites,
27:36c'est toutes ces petites histoires que l'on va raconter
27:38aux visiteurs, qu'ils soient
27:40en maternelle ou
27:42à l'âge de
27:44l'extrême vieillesse, on est là pour raconter
27:46tous ces éléments et à partager.
27:48A partager cette histoire,
27:50et ce partage fait que, en fait, les gens
27:52racontent leur propre histoire,
27:54s'approprient ces objets et
27:56font véritablement du lien
27:58avec leur propre existence et la transmission
28:00qu'ils en ont.
28:02On a tous dans nos familles des gens
28:04qui nous ont raconté quelque chose et qui nous ont
28:06transmis des histoires de la guerre,
28:08de l'occupation, parce que c'était une période
28:10traumatisante. Tout le monde est traumatisé
28:12en Europe
28:14occidentale par rapport à cette guerre.
28:16Là, un impact encore aujourd'hui sur
28:18certains comportements, et donc c'est pour ça
28:20qu'ici, nous, on est là pour éclairer,
28:22pour faire prendre conscience,
28:24et surtout pour, parfois, délier les langues.
28:26Certaines familles, où il y a
28:28une sorte d'omerta sur ce qui s'est déroulé
28:30durant la guerre,
28:32collabos, résistants,
28:34inactifs, actifs, ou autres,
28:36et bien là, ça permet véritablement de se dire
28:38« Bon, allez, on va peut-être revenir sur notre histoire,
28:40peut-être ce qu'on nous racontait, c'était pas vrai. »
28:42Et donc, c'est là où
28:44des centres comme le CGS Soma,
28:46les archives de l'État, ou les musées,
28:48apportent une véritable
28:50signification, un véritable contenu
28:52qui permet aux familles de mieux comprendre
28:54et mieux appréhender pourquoi
28:56mon grand-père a fait de la collabo,
28:58pourquoi il était résistant, dans quel cadre,
29:00pourquoi il a été en prison
29:02durant la guerre, qu'est-ce qu'il a fait,
29:04parce que, voilà, parfois, on n'ose pas dire les choses,
29:06et souvent, les gens qui ont vécu ça
29:08n'ont pas voulu en parler.
29:10Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait ? Nous, on en parle,
29:12on en discute,
29:14et ça fait du bien à de nombreuses familles.
29:16Oui, d'ailleurs, nous avions fait un live
29:18ensemble, dans lequel on parlait
29:20des différents degrés d'implication dans la
29:22résistance, mais aussi dans la collaboration,
29:24où, vraiment, on se remettait dans la
29:26peau d'une personne qui vit, justement,
29:28l'occupation, qu'est-ce que c'est d'être
29:30collaborateur, vraiment, concrètement,
29:32et donc, je vous mets en fiche
29:34et en description le lien vers la vidéo, vers le
29:36live, pour que vous puissiez aller voir, justement,
29:38cette explication
29:40en plus en profondeur. Quels sont vos futurs
29:42plans pour mettre en valeur, justement,
29:44le travail des femmes dans la résistance ?
29:46Est-ce que vous avez d'autres projets futurs ?
29:48Donc, les projets que l'on a, ici, au
29:50Mont-Saint-Germain de Muséum, pour pouvoir présenter
29:52le rôle des femmes, c'est qu'on va
29:54inaugurer une petite exposition sur
29:56le statut des femmes, durant
29:58la Seconde Guerre Mondiale, et au niveau de la
30:00résistance, pour pouvoir bien expliquer
30:02ce qu'il en est. On avait déjà fait une vidéo
30:04sur les femmes résistantes,
30:06que l'on peut retrouver sur le YouTube
30:08de la Ville de Mons, et
30:10nous souhaiterions
30:12pouvoir entamer
30:14une procédure de
30:16classement, comme Trésor de la
30:18Fédération de Bruxelles, de certains
30:20objets que Cécile
30:22de Tournai, finalement,
30:24a ramené des camps de la mort.
30:26Et donc, le
30:28fait de passer en reconnaissance
30:30comme Trésor, c'est d'expliquer que
30:32nous, en tant que musée, on considère
30:34que cet objet, ou
30:36ces objets de Cécile de Tournai, qu'elle a
30:38réalisés elle-même dans les
30:40camps, lors de
30:42son incarcération en Allemagne,
30:44eh bien, ont
30:46une valeur patrimoniale
30:48communautaire.
30:50C'est-à-dire que c'est une
30:52wallonne qui, à un moment donné, a pris des risques,
30:54et qui a été condamnée,
30:56et on considère
30:58que ces objets-là, eh bien,
31:00ils doivent être reconnus
31:02comme Trésors. Alors,
31:04les Trésors, on voit ça comme
31:06des objets qui sont
31:08très anciens, qui ont énormément de
31:10valeur. Si, ici, ça n'a pas
31:12beaucoup de valeur financière, mais par contre, ça a une
31:14valeur affective, une valeur symbolique
31:16colossale. Et
31:18ça serait véritablement notre
31:20souhait pour pouvoir introduire
31:22cette reconnaissance.
31:24Et à travers, finalement, cet objet, c'est la
31:26reconnaissance de tout
31:28le travail de cette femme résistante
31:30durant la Seconde Guerre mondiale,
31:32qui sera mis à l'honneur.
31:34C'est vraiment un élément sur lequel
31:36nous, on continue à travailler,
31:38parce qu'il nous semble
31:40important et judicieux,
31:42surtout quand on fait une visite
31:44à des enfants, et qu'il y a des
31:46petites filles qui voient qu'on ne parle pas
31:48que de héros, mais aussi d'héroïnes, et que
31:50c'est quoi être
31:52une héroïne ? C'est parfois
31:54des petites choses, mais des petites choses qui peuvent
31:56apporter des grandes choses,
31:58comme ce qu'on vit aujourd'hui.
32:00Sans leur action, on ne serait
32:02peut-être pas en train de parler librement
32:04de cette question-là en 2024.
32:06Oui, chacun a sa manière d'apporter sa pierre
32:08à l'édifice, qu'elle soit petite ou plus
32:10grosse. Il y a un objet que j'ai
32:12découvert dans votre documentaire, que je mets
32:14d'ailleurs en fiche, si vous voulez aller le voir après,
32:16qui met les résistantes
32:18aussi en avant.
32:20Ici,
32:22c'est une libellule qui a été faite
32:24à partir de pins
32:26mâchés. Est-ce que tu peux nous en parler ?
32:28C'est une œuvre d'art assez interpellante.
32:30Peux-tu nous dire
32:32ce que c'est concrètement ?
32:34Tout ça, Pierre, est lié avec la vie de
32:36Cécile de Tournay. Cécile de Tournay est résistante
32:38qui a été attrapée en même temps
32:40que Marguerite Berhout. Dans
32:42le cadre des divers lieux
32:44où elle était incarcérée,
32:46à un moment donné, elle va produire
32:48elle-même des
32:50objets. Elle va faire
32:52des petites
32:54croix avec du fil
32:56en métal qu'elle retrouve.
32:58Elle va aussi broder
33:00et elle va
33:02réaliser ce genre d'objet.
33:04C'est du mica qui est
33:06utilisé, un petit peu de fil de fer.
33:08Elle va utiliser du pin
33:10mâché. Elle va mâcher le pin, elle va le préparer
33:12et elle va créer comme ça
33:14une petite libellule.
33:16Tu vas me dire
33:18cette libellule,
33:20pourquoi la libellule ? Peut-être parce qu'elle
33:22a envie de s'éloigner, de s'enfuir
33:24ou c'est peut-être un animal
33:26qu'elle pouvait voir là où elle était.
33:28Mais le plus intéressant, c'est de savoir
33:30qu'aujourd'hui, je l'ai encore dans mes mains.
33:32Ça veut dire que ça a plus de 80 ans.
33:34Ça a plus de 80 ans, ça a été réalisé.
33:36Ça veut dire qu'elle l'a gardée.
33:38Si c'est de tourner à survécu
33:40à la Seconde Guerre mondiale,
33:42elle est rentrée chez elle avec tous ses objets.
33:44Elle l'a ramenée et elle l'a léguée
33:46finalement à sa famille. Sa famille,
33:48à un moment donné, s'est dit « mais qu'est-ce que je fais avec ça ? »
33:50et nous l'a léguée ici au musée.
33:52Et donc c'est ça, véritablement,
33:54l'élément le plus intéressant,
33:56c'est cette transmission, cet objectif
33:58de vouloir continuer à raconter
34:00cette histoire, histoire extrêmement
34:02difficile de la vie,
34:04d'un moment clé, de la vie
34:06d'une résistante.
34:07Oui, c'est ça qui m'avait interpellé justement
34:09dans le documentaire que j'avais vu
34:11et donc dans cet objet qui est une véritable
34:13œuvre d'art et qui montre que
34:15même au-delà du chaos ambiant
34:17dans lequel elle vit,
34:19il y a toujours de la place pour l'art,
34:21pour faire subsister justement un peu
34:23de couleurs, un peu de vie, un peu de lumière,
34:25un peu comme cette libellule en fait.
34:26Exactement.
34:27Selon toi, quelle leçon pourrions-nous
34:29retirer justement de tout ceci ?
34:31Quel serait ton message pour les générations
34:33à venir, les personnes qui nous regardent
34:35aujourd'hui ?
34:36Alors, moi le message que j'aurais à dire
34:38véritablement aux personnes qui nous regardent,
34:40c'est véritablement d'une part
34:42de se dire « tiens,
34:44qu'est-ce que moi j'aurais fait durant la seconde guerre ?
34:46Comment j'aurais agi ? Quel est le
34:48statut que j'aurais donné à la femme aussi ?
34:50Quel est l'image que j'aurais donnée à la femme ? »
34:52Et de se dire qu'aujourd'hui, on est en 2024
34:54et ce n'est pas un discours pessimiste
34:56que je vais avoir, mais c'est plutôt réaliste.
34:58C'est véritablement de se dire
35:00« ben voilà, ça pourrait
35:02arriver de nouveau, une occupation étrangère. »
35:04On est dans une situation
35:06de guerre
35:08non directe
35:10parce qu'en Ukraine,
35:12ce qui se déroule,
35:14on finance la guerre en Ukraine
35:16à travers l'Europe,
35:18à travers l'OTAN
35:20et nous on le voit bien ici à Mons avec
35:22la base de l'OTAN parce que
35:24les décisions sont prises ici,
35:26les activités militaires, les investissements qui sont faits,
35:28les crises que ça apporte
35:30et de se dire aujourd'hui
35:32« tiens, qu'est-ce que je préfère ?
35:34Est-ce que je préférais revivre une occupation étrangère
35:36ou un régime
35:38totalitaire ?
35:40Ou est-ce que je me bats
35:42pour des éléments
35:44sur lesquels nos alliés se sont battus,
35:46comme la liberté, la construction
35:48d'une Europe forte,
35:50la construction d'une
35:52défense
35:54nationale
35:56et extranationale forte
35:58contre potentiellement tous les ennemis
36:00qui pourraient arriver en Europe.
36:02Et donc, voilà, c'est de se dire,
36:04de se poser les bonnes questions,
36:06de se dire « qu'est-ce que je ferais ? »
36:08et de faire attention au discours populiste
36:10et de se dire
36:12« est-ce que les gens de 1940,
36:14ces femmes
36:16qui ont résisté durant la Seconde Guerre,
36:18elles seraient heureuses de savoir
36:20que j'ai
36:22telle action, j'ai tel comportement,
36:24tel dénigrement, telle volonté
36:26d'exclure ? »
36:28C'est toutes ces questions-là qu'il faut
36:30se poser et ce genre de musée,
36:32ça sert à ça, de se poser véritablement
36:34les bonnes questions. Personnellement,
36:36je ne veux pas revivre une époque
36:38de guerre sur notre territoire,
36:40ça pourra arriver
36:42et donc, voilà,
36:44essayons de prévenir plutôt que de guérir.
36:46Avant de conclure cette vidéo, je souhaiterais
36:48te remercier Corentin d'avoir
36:50accepté de répondre à ces questions
36:52et aussi remercier le Mons Memorial Museum
36:54pour sa confiance et qui a accepté
36:56que je tourne cette vidéo
36:58avec toi pour justement présenter
37:00à la fois
37:02l'implication des femmes dans la résistance
37:04mais aussi les nombreuses pièces qu'il y a dans ce musée.
37:06Leur dévouement à préserver
37:08et à partager l'histoire de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
37:10est une source d'inspiration.
37:12Je vous encourage sincèrement
37:14à visiter le musée pour découvrir
37:16par vous-même les histoires incroyables
37:18et inspirantes qui le renferment.
37:20Ensemble, nous pouvons continuer à apprendre
37:22et à nous souvenir de ces femmes courageuses
37:24qui ont tant sacrifié. Je vous mets toutes les infos utiles
37:26en description. Cette année,
37:28je vais consacrer plusieurs vidéos à la thématique
37:30de la Seconde Guerre mondiale, dont notamment
37:32des reviews d'armes d'époque,
37:3424 heures dans un fort militaire,
37:36analyser la propagande, voir quels sont les mécanismes
37:38derrière pour pouvoir permettre
37:40à des tyrans de pouvoir manipuler les masses
37:42comme ils l'ont fait ou encore visiter
37:44le bunker d'Hitler en province de Namur.
37:46Pas mal de contenu vous attendent
37:48donc si ça vous plaît, n'hésitez pas à
37:50vous abonner pour ne surtout rien manquer
37:52et activer les notifications parce que
37:54parfois, ça passe à la trappe.
37:56Vous pouvez mettre un like si la vidéo vous a plu et me dire
37:58en commentaire si l'implication des femmes dans la résistance
38:00était telle que vous l'imaginiez.
38:02Je remercie chacun des contributeurs à la chaîne.
38:04Si vous souhaitez vous aussi me soutenir,
38:06vous pouvez le faire très facilement,
38:08soit en vous abonnant, c'est facile et ça ne coûte rien,
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38:16rejoindre ou directement sur Tipeee.
38:18Et je vous laisse continuer avec
38:20notre vidéo qui devrait tout autant vous plaire juste là.