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00:00et la région se mettent en quatre pour attirer des médecins, on en parle avec votre invité Simon Colbeck.
00:05Oui, un centre de santé municipale est prévu pour l'année prochaine à Canet-en-Roussillon.
00:09Des maisons de santé pluridisciplinaires tout juste inaugurées à Serré et à Fourques,
00:13en tout il y a désormais 22 maisons de santé dans notre département.
00:16Est-ce que c'est vraiment la solution ? Bonjour à vous Franck Niveau.
00:20Bonjour à tous.
00:21Vous êtes le directeur dans les Pyrénées-Orientales de l'ARS, c'est l'Agence Régionale de Santé.
00:26D'abord, on a le sentiment qu'il y a de plus en plus de médecins généralistes salariés,
00:32salariés d'une commune, salariés de la région Occitanie.
00:35Est-ce que c'est vrai ? Et si oui, dans quelle mesure ?
00:37Effectivement, on a depuis quelques temps le développement de cette nouvelle forme d'exercice,
00:43en parallèle du libéral, qui est le salariat.
00:48C'est aussi une demande de la part des médecins d'avoir cette nouvelle forme d'exercice.
00:55Elle se développe dans le département, vous avez cité les centres de santé de la région,
00:59ils sont au nombre de 4, ce qui est un cinquième des centres de santé de la région dans la région Occitanie.
01:06C'est-à-dire que les Pyrénées-Orientales sont très bien dotées ?
01:08Exactement.
01:09Les 4 centres médicaux de la région dans les Pyrénées-Orientales, on peut les citer,
01:14il y a Fourc, Serré, Amélie et Mias.
01:16C'est ça, exactement, avec chacun 3 médecins qui couvrent l'ensemble de la semaine.
01:24Et qui sont donc salariés de la région Occitanie ?
01:27Tout à fait.
01:28Alors, qu'est-ce qu'ils y gagnent finalement ces médecins ? Pourquoi font-ils ça ?
01:31Pourquoi est-ce qu'ils font le choix du salariat ?
01:33Alors, ils y gagnent d'une part le fait de ne pas avoir les tracas, si je puis dire,
01:40de l'entrepreneuriat, parce qu'être médecin libéral, c'est aussi par certains aspects être un entrepreneur.
01:46Donc ça, c'est une première chose.
01:47La deuxième, c'est se libérer d'une partie de la paperasserie, en tout cas du côté
01:55administratif de la patientèle, avec généralement un secrétariat mutualisé qui sert effectivement
02:03tous les médecins du centre.
02:05Alors, qu'on comprenne bien, c'est plus confortable, moins de paperasse pour ces médecins, mais
02:09est-ce que c'est plus efficace pour le patient ? Est-ce que, libéré de cette paperasse,
02:13un médecin salarié peut faire plus de consultations dans une journée ? Parce qu'un médecin
02:17salarié, c'est aussi un médecin qui a un code du travail avec lui.
02:21Absolument.
02:22L'objectif, c'est de soigner au mieux, d'apporter de la qualité de soins pour des gens qui
02:28effectivement sont en demande, avec des psychologiques salariés, ça marche très bien.
02:33Plus de consultations pour un médecin salarié ?
02:36Pas toujours.
02:37Pas toujours, parce qu'il y a le temps de travail, vous l'avez cité.
02:43Et donc, en fait, chaque médecin choisit aussi, comme il choisit le salariat, il choisit
02:51son temps de travail.
02:52Il choisit cinq jours, il choisit de ne faire que quatre, on a des médecins aussi qui peuvent
02:58faire le samedi matin, ou pas, donc c'est vraiment aussi cette flexibilité qui était.
03:04Et vous avez remarqué que c'est une tendance qui se développe dans les Pyrénées-Orientales,
03:07ailleurs aussi dans le pays ?
03:08Oui, ça se développe partout, parce qu'effectivement, on a ces nouveaux souhaits d'exercice de
03:16la part des médecins, qui ne sont d'ailleurs pas toujours des jeunes.
03:19Oui, il y a des jeunes et aussi des anciens.
03:21Oui, tout à fait, parce qu'ils sont des gens qui veulent changer.
03:26Ils gagnent combien alors ces médecins généralistes qui sont payés par la région, par nos impôts ?
03:30Je vais exercer mon droit de réserve là-dessus.
03:33Ils gagnent moins que en libéral ?
03:35Il y a une grille, oui, parce qu'effectivement, en libéral, on travaille autant que l'on veut,
03:42et forcément, il y a plus de revenus générés.
03:46Et alors, question, si je règle ma consultation à MIAS dans le centre de santé de la région,
03:52l'argent, ce n'est pas dans la poche du médecin, ça va à la région ?
03:55Oui, absolument.
03:56C'est le principe, c'est qu'effectivement, le règlement de la consultation va à l'employeur,
04:05puisque le médecin, lui, il est payé avec un bulletin de paye mensuel.
04:09Et à Canet-en-Roussillon, il y aura donc, dès l'année prochaine, une maison aussi communale.
04:13Là, c'est la commune, directement, qui paiera les médecins.
04:16Comment attirer plus de médecins dans les Pyrénées-Orientales ?
04:19C'est un enjeu, on en parle ce matin, il est 7h50 dans ICI Matin.
04:23Notre invité, Simon Colbeauc, Franck Niveau, directeur dans les Pyrénées-Orientales
04:27de l'agence régionale de santé, l'ARS.
04:29Mais on voit bien, Franck Niveau, qu'avec ce système du salariat,
04:32il pourrait y avoir une concurrence entre les collectivités, entre les mairies,
04:36pour avoir chacun leur médecin.
04:38Comment on peut éviter ça ? Est-ce qu'il y a des garde-fous ?
04:40Alors, il n'y a pas de garde-fous, si ce n'est ce que nous, on porte comme message
04:46en tant qu'agence régionale de santé,
04:48d'éviter, comme on dit familièrement, de déshabiller Paul pour habiller Jacques.
04:52L'idée n'est pas là, l'idée est vraiment d'augmenter le nombre de médecins sur le territoire.
04:59Et on essaye, effectivement, d'avoir une cohérence, une action collective de la part
05:08des collectivités, lorsqu'il y a des perspectives de perte de médecins sur une commune.
05:16Mais concrètement, vous n'avez pas de moyens pour empêcher la mutation d'un médecin
05:19d'une zone rurale vers une zone qui est déjà suffisamment pourvue en médecins ?
05:23Et non, la liberté d'exercice et d'installation s'exerce toujours.
05:27Ça veut dire que les médecins peuvent faire monter les enchères, comme des joueurs de foot ?
05:30Ils pourraient.
05:31Ils pourraient, c'est-à-dire qu'ils ne le font pas ?
05:33Non.
05:33On a très peu ça sur le...
05:37Alors, je dis sur l'ordre des départements parce que c'est ce que je connais le mieux,
05:41mais on ne voit pas ça.
05:45En revanche, ce que les médecins, je pense, recherchent, c'est plutôt qu'on leur facilite
05:51l'installation.
05:52C'est-à-dire qu'un médecin vient souvent avec une famille, qu'on lui indique où sont
05:58les écoles, où sont les collèges, est-ce qu'il y a des perspectives économiques d'emploi
06:04pour le conjoint, ou est-ce que la famille peut s'installer ?
06:09Il y a beaucoup d'argent investi par les collectivités, par l'ARS et par l'État pour aider la création
06:15de ces maisons médicales.
06:17Est-ce que ce n'est pas de l'argent qui pourrait être utilisé ailleurs ? Parce qu'un médecin
06:21pourrait s'installer malgré tout, est-ce que ce n'est pas de l'argent qu'on pourrait
06:23investir ailleurs, à l'hôpital, où on manque souvent de moyens, d'entendre régulièrement
06:27les syndicats pour du matériel médical de pointe qui coûte de plus en plus cher ?
06:31Alors, on essaie de faire les deux.
06:32On a beaucoup aidé avec tous les investissements dans le cadre du Ségur pour moderniser le
06:44secteur hospitalier et on essaie en parallèle d'aider notamment les maisons de santé pluriprofessionnelles
06:51et les équipes de professionnels de santé qui se lancent dans cet exercice coordonné
06:57avec notamment, lorsque un groupe de médecins, de professionnels de santé, avec des infirmiers,
07:03avec des dentistes, avec des pharmaciens, se regroupent pour créer une maison de santé
07:08pluriprofessionnelle, dès qu'ils nous envoient leurs lettres d'intention, l'agence régionale
07:15de santé verse jusqu'à 50 000 euros pour qu'ils puissent, cette équipe, donner du
07:22temps, prendre du temps, de coordination, alors ça peut être un des professionnels
07:26de santé qui dédie du temps à ça ou ça peut être quelqu'un de l'extérieur qui
07:30vient faire de la coordination et notamment, pour quelque chose de très important, le
07:35diagnostic du territoire et le projet de santé.
07:39Franck Niveau, en quelques secondes, je voudrais qu'on parle de la grippe, l'épidémie continue
07:43de gagner du terrain, le nombre de décès a augmenté en France ces sept derniers jours
07:48par rapport à la semaine précédente, il y a en France une centaine d'hôpitaux qui
07:52sont passés en plan blanc, c'est-à-dire pour obtenir des moyens en plus face à l'afflux
07:57de malades, qu'en est-il à Perpignan, est-ce que le plan blanc va être activé ?
08:00Non, ce n'est pas le cas, la tension est importante, mais on n'est pas à ce niveau-là d'arrivée
08:10de patients au niveau du centre hospitalier et des cliniques, la vague n'est pas aussi
08:20importante dans l'épidémie orientale qu'ailleurs, notamment dans la région, ce qui va effectivement
08:27ne pas obliger le centre hospitalier à déclencher son plan blanc, en revanche,
08:31et là où on voit bien que c'est aussi une des clés de cette situation, c'est que l'ensemble
08:38des acteurs, que ce soit le centre hospitalier, les cliniques, le centre 15, mais aussi la
08:44régulation libérale et les cliniques soins médicaux de réadaptation, tous ces gens travaillent
08:51ensemble pour que le parcours des patients soit fluide et que des places soient libérées
08:55à l'hôpital notamment pour accueillir ces nouveaux patients.
08:58Franck Niveau, merci beaucoup, vous êtes le directeur dans le département de l'agence
09:01régionale de santé, invité d'ici Roussillon ce jeudi, excellente journée à vous.
09:05Merci beaucoup.
09:08Actu locale, musique et bonne humeur.

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