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À l'hôpital Jean Verdier de Bondy (93), Barbara, 15 ans, dénonce un viol et des agressions sexuelles répétées, qu'elle aurait subi de la part d'un infirmier. Une nuit d'horreur dans une chambre hospitalière que raconte sa mère.

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Transcription
00:00C'était un infirmier qui a abusé de ma fille, un enfant, mon enfant, qui l'a abusé.
00:08Christine est la mère de Barbara, une adolescente de 15 ans qui aurait subi un viol et des agressions
00:13sexuelles commises par un infirmier lors d'une hospitalisation à l'hôpital Jean Verdier
00:18de Bondy, dans la nuit du 15 au 16 décembre.
00:22Originaire de l'île Maurice, la famille a rejoint la France il y a deux ans.
00:27Barbara aurait craqué face à la pression scolaire avant son hospitalisation à Bondy.
00:32Elle a fait une crise d'angoisse, trop de pression je pense, et j'ai fait confiance
00:38à l'hôpital.
00:39J'ai parlé avec elle, j'ai dit t'as de la chance de rester dans une salle que pour
00:44toi.
00:45Lors de sa deuxième nuit d'hospitalisation, sa fille est à nouveau victime d'une grosse
00:48crise d'angoisse, juste avant l'intervention de l'infirmier mis en cause.
00:53Dans ses écrits personnels, la jeune fille décrit ses quelques heures d'horreur avec
00:57le soignant.
00:58C'est le journal intime de Barbara, elle a écrit tout ce qui s'est passé pendant
01:04la nuit.
01:05J'entendais qu'il baissait son pantalon, il me faisait attraper sa partie intime, il
01:10me faisait faire des mouvements bizarres.
01:13Ceci je précise à plusieurs reprises, il me la mettait dans la bouche et à un moment
01:22je m'étais réveillée, je lui ai dit vous faites quoi là, laissez-moi tranquille,
01:31je veux dormir.
01:32Il rigolait, me mettait la lampe en plein visage et redressait son pantalon et il partait
01:39et revenait comme si de rien n'était.
01:42Avec ce médicament je m'étais endormie, je me sentais deux fois plus fatiguée, j'étais
01:50abattue à croire que j'étais un cadavre, je n'avais plus de force, et ce cadavre était
01:58ma fille.
01:59Est-ce que vous estimez que votre fille a été victime de soumission chimique ?
02:04Oui, parce que ce qu'elle m'avait dit, on l'a surdosé.
02:12L'infirmier a administré de l'atarax à Barbara, un anti-histaminique aussi utilisé
02:18comme anxiolytique et sédatif.
02:20Le lendemain matin, mon mari est parti la voir et moi je suis retournée au travail.
02:26En tant que maman, je sentais quelque chose n'allait pas.
02:30J'ai essayé d'appeler mon mari, lui aussi il ne répondait pas.
02:33Il m'a rappelé, il m'a dit il y a quelque chose qui s'est passé à l'hôpital.
02:38Le premier réflexe que j'ai eu, c'est d'aller au commissariat et porter plainte.
02:41Quand je suis rentrée au commissariat, j'ai dit j'ai pas de papier mais s'il vous plaît,
02:46protégez mon enfant.
02:47Quand je suis arrivée à l'hôpital, j'ai vu ma fille.
02:50La première parole qui est sortie dans la bouche, elle m'a dit coupe-moi la main s'il te plaît.
02:58J'ai rattrapé quelque chose de sale.
03:01Alertée quelques heures après les faits, une soignante met en doute les propos de l'adolescente.
03:06Comme le confirme cet enregistrement clandestin que nous avons coupé pour plus de clarté.
03:11Qu'est-ce que c'est que ça ?
03:12Bien sûr, je dormais tranquillement.
03:14Après, je pense que c'était parce que j'ai une crise.
03:17C'est là que je pense que t'as arraché une grosse crise d'angoisse assez impressionnante, c'est bien.
03:20Et après, il y avait un monsieur qui m'avait mis un truc pour m'endormir.
03:23Et après, le soir, à plusieurs reprises, il était venu, il avait baissé son pantalon.
03:28On m'a fait attraper.
03:29Ça s'est fait plusieurs fois pendant l'année.
03:33Il remet son pantalon, il repart, il rigole, il revient.
03:36J'ai pas pu dormir.
03:38D'accord.
03:39Il m'a touché de partout.
03:40Les choses dont je parle, enfin je pense que c'est les choses dont je parle, c'est de l'infirmier qui était à l'intérieur.
03:44Oui.
03:44Quand il a mis un médicament pour dormir.
03:47Quand il s'est changé de médecin, il n'était pas tout seul avec toi.
03:49Mais il est pas venu, Manon, je sais.
03:51Je le sens, il m'a touché de partout, je sais Manon, je sais.
03:55Ce qu'il ne voulait pas faire, ce qu'il ne voulait pas faire, c'est ce que je sais qu'il m'a raconté et qu'il a transmis.
03:59Et qu'il a fait du coup avec l'aide-soignants qu'il était avec.
04:01Donc effectivement, on t'a aidé à te changer.
04:03On t'a mis la blouse que tu as là.
04:05On t'a appris les électrodes.
04:07C'est vrai qu'on t'a aidé à se changer.
04:09Il n'était pas tout seul avec toi.
04:11Il était tout seul.
04:12Sur les transmissions, ce n'est pas...
04:14Il était tout seul.
04:16La TARAC, ça permet de désamorcer la clé.
04:18On est un peu déconnecté de ce qu'il se passe.
04:20C'est possible.
04:22Je ne dis pas que c'est forcément ça.
04:24J'explique juste ce que ça peut être.
04:26C'est que quand on est sous l'emprise de ces médicaments-là,
04:28on ne se rappelle pas forcément ce qu'il se passe au lendemain.
04:30Et on peut malinterpréter certaines choses.
04:32Manon, je sais.
04:34Il m'a touché des gens.
04:36Il m'a touché en haut.
04:38Manon, s'il vous plaît.
04:41Selon le récit de Barbara,
04:43cet infirmier serait revenu l'agresser
04:45à au moins trois reprises
04:47avant de lui imposer une fellation,
04:49alors qu'elle était aveuglée par une lampe torche
04:51et privée de ses lunettes.
04:53Un viol présumé et des agressions sexuelles multiples,
04:56selon la loi.
04:58Je ne vois pas l'intérêt de ne pas croire
05:00à une jeune fille
05:02qui ne connaît pas
05:04vraiment la sexualité,
05:06la façon dont elle parle,
05:08les signes qu'elle fait avec la main.
05:10Moi, en tant que maman,
05:12j'ai tout de suite cru.
05:14Franchement, l'hôpital n'a pas pris contact avec moi,
05:16ni demandé des nouvelles de ma fille.
05:18C'est dur.
05:20Parce qu'on est vide.
05:22Il a détruit ma famille.
05:26Barbara a été très courageuse
05:28pour avoir parlé.
05:30Et moi, je dis à toutes les jeunes filles
05:32de ne pas avoir peur
05:34pour parler.
05:36Je veux que la justice soit faite
05:38très très rapidement.
05:40Je pense que ça me fera du bien
05:42si les autres victimes
05:44viennent dévoiler.
05:46Vous avez peur que ça soit arrivé à d'autres enfants ?
05:48Je pense et je suis sûre.
05:50La famille a déposé plainte.
05:52L'infirmier de 37 ans, en poste depuis plusieurs années,
05:54a été placé en détention provisoire
05:56et mis en examen.
05:58Contacté, la PHP indique
06:00que le professionnel concerné
06:02n'a fait l'objet d'aucun signalement en interne.
06:04L'établissement public n'a pas souhaité
06:06commenter plus en détail
06:08une procédure judiciaire en cours.

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