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Deuxième victoire d'étape sur ce Dakar pour Luciano Benavides (KTM), le plus rapide lundi entre Al-Duwadimi et Riyad. Le Français Adrien Van Beveren (Honda) a pris la deuxième place. Daniel Sanders (KTM) reste leader au général.

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Transcription
00:00Le classement des motos pour l'instant c'est Tosha Charena qui est annoncé à l'ASS avec le meilleur temps.
00:07Tosha Charena vous le savez il était véritablement en embuscade sur ce classement.
00:11Tosha Charena qui est annoncé premier devant Ricky Brabec avec deux minutes seulement d'avance.
00:16Évidemment là où on saute c'est pour regarder Daniel Sanders, le leader de ce Dakar.
00:21Il est quatrième avec trois minutes au final, trois minutes trente avec la bonification.
00:26Comme Daniel Sanders avait gagné hier il partait premier, c'est lui qui ouvrait.
00:29On lui a donc enlevé six minutes et 42 secondes de bonification et il termine quatrième à trois minutes.
00:35Mais Tosha Charena continue de grappiller.
00:37Adrien Van Deveren on a hâte de l'entendre à notre micro.
00:40Pourquoi ? Parce qu'il est pointé à plus de 32 minutes.
00:43Seulement voilà, Adrien il s'est arrêté.
00:45Il y a Quintanilla qui en fait a eu une très grosse chute qui était inconsciente.
00:48Donc Benavides et Van Deveren se sont arrêtés pour lui porter secours.
00:53On sait que lorsqu'un homme est au sol et qu'on porte secours à un concurrent,
00:56eh bien on gèle les chronos, le temps qu'il a passé à porter secours à Quintanilla ne sera pas comptabilisé dans son temps de course.
01:02Donc combien on va lui enlever on ne sait pas encore.
01:05Mais pour l'instant on ne peut pas vous donner un vrai classement d'Adrien Van Deveren.
01:08Adrien vous avez parlé, c'est l'image du jour.
01:10On va regarder justement ces images.
01:12Donc notre français Adrien Van Deveren et Benavides qui sont allés porter secours à Quintanilla
01:18parce que Quintanilla a chuté.
01:20Donc forcément il y a une perte de temps, vous l'avez expliqué.
01:23Mais tout ça devrait être rétrocédé au final.
01:26Donc vous voyez les deux motos qui sont aux côtés de Quintanilla après cette chute.
01:33Alors j'ai une petite question.
01:36Alors on va laisser vivre à ce moment, c'est un moment important évidemment.
01:38Il y a de l'entraide et Ludivine on en parlera avec vous notamment.
01:54Derrière Quintanilla.
02:06C'est tout un tas de questions.
02:08Moi j'ai déjà eu malheureusement l'expérience d'arriver sur des accidents très très graves.
02:13Donc quand c'est comme ça, vous vous arrêtez.
02:16L'organisation va recréditer tout le temps nécessaire à partir du moment
02:19où vous avez porté secours à un de vos concurrents.
02:24Là c'est pas simple après pour Adrien et Luciano de repartir après une expérience comme ça.
02:30Là on voit bien que sur les classements ils se sont arrêtés à peu près une demi-heure.
02:34Il faut bien intégrer qu'au bout d'une demi-heure le corps est froid.
02:37L'esprit il n'est plus du tout dans la course.
02:39Vous avez vu quand même votre pote qui était mal emploi
02:41et qui visiblement avait perdu connaissance.
02:45Vous repartez, vous n'êtes pas à fond.
02:47Donc les conditions pour terminer la spéciale après c'est assez compliqué.
02:51C'est une image importante Ludivine.
02:53On va parler des conséquences mais j'aimerais que vous nous racontiez votre expérience.
02:56Parce que vous aussi vous avez connu des gros accidents en moto notamment en 2006.
03:00Est-ce que c'est une évidence ?
03:01Les autres motos s'arrêtent forcément, viennent à votre chevet.
03:04Il y a forcément cette solidarité qui se met tout de suite en place.
03:07Bien sûr, on fait tous une course mais on est tous des copains.
03:11On est tous dans le même bateau.
03:14Quand je suis tombée gravement en 2006, je partais treizième de l'étape.
03:20Il y a beaucoup de pilotes qui se sont arrêtés avec moi,
03:25qui m'ont porté secours, qui ont appelé l'hélicoptère, qui sont restés à mes côtés.
03:30Mais c'est une évidence.
03:31Il y a un moment donné, la course est une chose mais la vie en est une autre.
03:35Et porter secours à tes camarades, ça reste la priorité dans le sport.
03:39Il n'y a même pas de sujet sur ça.
03:42On voit les images avec notamment cet hélicoptère médical qui est venu au chevet de Quintania.
03:46Une petite question.
03:47Vous allez peut-être trouver ça tordu, mais ce matin, quand on a vu les images
03:51avec Van de Beveren et Benavides qui sont allés au chevet de Quintania,
03:55Rémi, qui connaît bien le monde des courses, disait
03:58mais finalement, est-ce que d'être bon camarade, ce n'est pas aussi un avantage ?
04:01Parce que derrière, on a potentiellement le tracé qui est fait par d'autres pilotes.
04:06Est-ce que c'est tordu de se poser cette question ou pas ?
04:10Tordu, je ne sais pas.
04:11Après, quand vous repartez, comme je vous disais tout à l'heure,
04:14vous n'avez pas la tête à la course.
04:15Il va falloir quand même quelques kilomètres pour se remettre dedans.
04:18Et puis, 30 minutes, je ne sais pas, ils sont repartis peut-être 50e, 60e.
04:23Vous allez rattraper tout un tas de mecs qui ne sont pas dans le bon rythme,
04:26qui ne sont pas dans le bon wagon.
04:28Donc vous-même, si vous commencez à vous caler avec les mecs qui sont 50e, 60e,
04:32le calcul, pour moi, n'est absolument pas bon de se poser la question,
04:35de se dire est-ce que je m'arrête pour repartir plus loin parce qu'il y a des traces.
04:39Là, je peux vous dire qu'il est tombé à peu près au kilomètre 150, à peu près.
04:45Il restait quasiment 300 bornes à faire.
04:48Vous n'êtes plus du tout dans le rythme pour jouer la victoire sur la spéciale.
04:52On a vécu donc cet abandon de Quintagna avec Van Beveren, Le Français et Benavides
04:56qui sont allés évidemment lui porter secours.
04:58On va l'écouter justement, Adrien, au micro de Mylène Dorange.
05:04Je voulais que tu nous racontes déjà ce qui s'est passé avec Pablo
05:07à propos de cette étape. Est-ce qu'il va bien ?
05:10Oui, il va bien. Au début de l'étape, je me suis perdu.
05:17Je suis arrivé sur Pablo, il était par terre.
05:20J'ai vu toute la scène. Je ne l'ai pas vu tomber évidemment.
05:25La piste qui croisait avec deux gros cordons durs, la moto explosée plus loin,
05:31les pièces de visières, de casques et de moto.
05:35Et lui, au sol, sur le coup, j'ai eu…
05:40Bon, ça va, il était conscient. Il était KO au début.
05:45Il me regardait sans trop parler. Après, il l'a récupéré.
05:48Il a réussi à parler, à bouger ses membres. C'était quand même rassurant.
05:52Combien de temps vous êtes resté sur place ?
05:54Longtemps, je ne sais pas. Je pense une demi-heure.
05:58Je n'ai pas regardé l'heure. J'ai tout de suite couru.
06:01Ça touche toujours quand tu vois un rider au sol comme ça.
06:05En plus, avec Pablo, on a une relation assez proche.
06:09Dans tous les cas, sur le coup, c'est dur.
06:12Mais je suis vraiment content qu'il n'ait rien de grave.
06:15J'étais soulagé, même après repartir, d'avoir pu parler.
06:18On l'a accompagné jusqu'à ce que l'hélicoptère arrive
06:21et les médecins puissent le prendre en charge.
06:23Merci, Adrien, pour ces informations.
06:25Tu peux nous décrire comment était cette étape ?
06:27Comment tu l'as vécu avec l'accident de Pablo ?
06:30Au début, la navigation était très compliquée.
06:33Je n'ai pas trop suivi les traces à un ou deux endroits.
06:37J'ai pensé qu'ils étaient un peu perdus.
06:39En fait, je suis allé pour ma trace.
06:41Je me suis retrouvé dans des petits canyons.
06:43J'ai dû faire demi-tour deux fois.
06:47J'ai perdu pas mal de temps sur la première partie.
06:49Après, j'ai réussi à rouler vraiment fort.
06:52Après l'accident, j'ai soufflé.
06:56J'ai vraiment pris sur moi pour essayer d'être efficace
07:01et me concentrer vraiment sur la nav et tout.
07:05On avait les traces. C'est vrai que ça a aidé plus.
07:08Par contre, on a eu vraiment beaucoup de poussière.
07:10Luciano et moi, on a doublé pas loin de dix pilotes.
07:13Je pense qu'au final, tu gagnes du temps avec les traces,
07:16mais tu repères tout avec la poussière.
07:18On a été dans le nuage vraiment longtemps.
07:21Mais bon, ça fait partie du rallye.
07:24C'est comme ça.
07:25Le plus important, c'est que ça reste la santé
07:27et que Pablo soit bien.
07:28Tu as réussi à te remettre en condition,
07:30à te reconcentrer après tout ça ?
07:32Oui, comme il était bien, entre guillemets.
07:36Malheureusement, on est habitué à ce genre de scène,
07:39un petit peu, avec l'expérience.
07:42Il faut se reconcentrer vraiment sur le roadbook
07:45parce que c'est vrai que ça serait facile de faire une grosse erreur.
07:47Après ça, tu pourrais très vite vraiment perdre beaucoup.
07:53Il y a pas mal de top pilotes qui ont des accidents.
07:56Est-ce que c'est parce qu'on commence à être sur la fin du rallye
07:59qu'on est fatigué ou parce que cette année,
08:01c'est encore plus difficile qu'avant ?
08:03Un peu les deux.
08:04Les étapes très longues s'enchaînent.
08:06Il n'y a pas de répit.
08:07On rentre tard.
08:08On a peu de repos.
08:09On repart le lendemain matin très tôt.
08:13Même si on a le team qui s'occupe bien de nous,
08:16ça commence vraiment à tirer.
08:18C'est, je pense, le plus dur Dakar que j'ai fait.
08:22Mais il en reste.
08:24Je ne sais pas ce que ça donne au niveau résultat.
08:27Je pense que la deuxième partie d'étape,
08:29le rythme était bon.
08:30Est-ce que la poussière a gêné ?
08:32Ça a gêné, c'est sûr.
08:33Est-ce que les trains sont compensés ?
08:35On verra ce que ça a donné.
08:38Mais avec Luciano, on a poussé tous les deux.
08:41Voilà, on va voir.
08:46– Merci beaucoup à notre Français, Adrien Van Beveren, au micro de Mylène.
08:49Daniel, un mot, parce qu'il l'explique.
08:51Effectivement, on a avantage par le tracé,
08:53mais on a de toute façon toute la poussière,
08:56donc ça s'annule.
08:57Et puis, il faut se remettre, comme l'expliquait Ludivine,
09:00il faut oublier ce qu'on a vécu.
09:01Il faut oublier qu'un de ses camarades a chuté,
09:04est donc forfait pour la suite du Dakar
09:07et essayer de repartir sur cette étape.
09:10– Non, mais comme il a bien dit,
09:12on est reparti, on savait que ça allait bien.
09:14Donc la tête, c'est des compétiteurs, c'est pas méchant,
09:17mais on devient des machines de guerre à ce niveau-là.
09:19Je veux dire, on est entraîné pour, on connaît tout,
09:22et en fait, on arrive à faire abstraction totale
09:24de certains faits de course.
09:26C'est sûr que c'est des images toujours compliquées à vivre,
09:30mais on n'est plus à 100%, on est à 99%.
09:33Ce petit pourcent peut faire la différence sur certaines phases.
09:36Comme on l'a dit, il a rattrapé du monde derrière,
09:39il a été gêné par la poussière, moins de navigation.
09:42Il avait déjà perdu en navigation un petit peu avant.
09:45Et après, il était avec Benavides à deux.
09:48Je veux dire, deux top pilotes, ça roule au même rythme.
09:51Donc voilà, c'est un fait de course.
09:54Ils vont lui recréditer, justement, que le temps de l'arrêt.
10:00– Aux deux pilotes.
10:01– Aux deux pilotes, mais après, ce qui s'est passé derrière,
10:03s'ils ont bien roulé ou pas roulé,
10:05c'est des faits de course qui auraient pu se dérouler naturellement aussi.

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