Ce matin, ils sont deux, une réalisatrice et un athlète des Jeux Paralympiques. Il a a fait partie des cinq à allumer la légendaire vasque ... et elle l’a suivi pendant cinq ans, jusqu’à cette aventure !
Retrouvez « Nouvelles têtes » présenté par Mathilde Serrell sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes
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00:00Place aux Nouvelles Têtes, il est 9h51, avec vous Mathilde Serrel.
00:04Ce matin, vos invitées sont un athlète paralympique et une réalisatrice.
00:09L'une a suivi l'autre pendant cinq jours.
00:13Cinq ans.
00:14Il vous manque, c'est de ma faute, j'ai juste…
00:18Oui, il me manque la durée, mais cinq ans, jusqu'au JO de Paris.
00:24Lou Marie et Charles-Antoine Coacu sont dans notre studio.
00:28J'ai pour chasser mes rêves obtenus tout ce que je ne pouvais pas.
00:32J'plie pour Baba, j'plie pour Mama, j'oublie de prier pour moi.
00:36La rue se rappellera de nous comme elle se rappelle de mon terrain.
00:40Avant de briller, j'aurais pu briller, prendre le flingue qui est dans la main.
00:44Bonjour à tous les deux, je ne crois pas qu'on dort.
00:48C'est le documentaire sur les JO et paralympiques de Paris 2024
00:52qui vous réunit, vous la réalisatrice et vous l'athlète,
00:54se sera approché dans les salles ce vendredi.
00:56Et ce dimanche, il y a des affiches partout.
00:58Et même, on vient de l'entendre, un titre original du phénomène Tiakola.
01:02Le mbappé du rap, comme dit parfois Léa.
01:04Un des artistes les plus suivis par la jeunesse.
01:07Vous l'écoutez en boucle, Lou, Charles-Antoine, ce titre de fille ?
01:10Tu veux que je commence ?
01:11Vas-y.
01:12Ouais, moi j'écoute beaucoup de musées, parce que j'ai déjà vu un chanteur.
01:19Il chantait, il faisait plein de trucs.
01:23En fait, il nous suit dans le film.
01:26On a eu énormément de chance que Tiakola participe à la bande-annonce.
01:29Enfin, à la bande-annonce au film en soi.
01:31A la bande originale.
01:33Bien sûr, on l'écoute en boucle.
01:35De toute façon, on a dû l'écouter en boucle dans le montage.
01:37Et on l'écoute tout le temps.
01:38Charles-Antoine et les jumelles, Eléna et Naïmaïssan, qui sont dans le film.
01:41Qui sont dans le film.
01:42Absolument.
01:43Voilà, Charles-Antoine, vous êtes un des personnages principaux,
01:45avec ses deux sœurs qui font du taekwondo.
01:47Vous avez été suivi par Lou pendant 5 ans.
01:51Vous n'êtes pas exactement une nouvelle tête,
01:53puisqu'on vous voit quand même parmi les 5 athlètes
01:55qui vont illuminer la Vasque pour l'ouverture des Jeux Paralympiques.
02:00Vous avez quand même déjà eu une médaille d'or au JO de Tokyo en 2021.
02:04Il y a 4 ans maintenant.
02:06Et à l'époque, vous disiez que vous aviez un peu réussi à faire votre Mbappé.
02:10Oui, j'ai fait Mbappé parce que c'est mon joueur préféré.
02:14C'est votre joueur préféré Mbappé ?
02:16Oui.
02:17J'avais vu la marquée hier.
02:19Elle suit aussi le foot.
02:22Le premier code, il n'est plus à Paris.
02:24Depuis qu'il n'est plus à Paris, il marque.
02:27Attention, on va avoir des problèmes.
02:31C'est votre modèle ?
02:32Oui, c'est mon modèle, c'est mon joueur préféré.
02:36Vous, Lou, quand vous avez rencontré Charles-Antoine,
02:38vous êtes aussi allé dans son intimité.
02:40Ce qui est intéressant, c'est que ce n'est pas exactement une histoire de succès
02:44aux Jeux Olympiques et aux Jeux Paralympiques.
02:46C'est plutôt une histoire d'adolescents, post-adolescents
02:49plutôt qui vont grandir, qui vont passer à l'âge adulte.
02:52On va écouter par exemple la maman de Charles-Antoine
02:55quand elle lui prépare son sac pour les compétitions.
02:58Etienne, mon Dieu, mon roi, je te dis merci pour cette journée, Seigneur.
03:02Voilà ton fils Charles-Antoine qui va voyager pour les Jeux Olympiques au Japon, Seigneur.
03:08Seigneur, accompagne-le jusqu'à là-bas.
03:12Seigneur, que ta main soit sur sa vie.
03:14Seigneur, bénis le Seigneur.
03:16Seigneur, criticera sur la place pour pouvoir courir, Seigneur.
03:20Seigneur, sois à ses côtés qu'il comprenne nous.
03:25La prière de votre maman Charles-Antoine dans le film.
03:27On vous voit progresser.
03:29Dans les compétitions, vous avez un trouble de l'articulation depuis la naissance
03:32classé dans les handicaps mentaux catégorie T20.
03:35Et pour les Jeux Paralympiques, vous avez fait la course aux 400 mètres.
03:39Vous avez fini 8e, malheureusement.
03:42Malheureusement, oui, à part du 24.
03:44C'était un final.
03:46Il n'y avait pas de série, il n'y avait que le final direct.
03:50Pour moi, c'était un final direct.
03:54C'était difficile parce que tout le monde scandait ton nom.
03:57Avec le chrono baissé, ce n'était pas incroyable.
04:00Tout le monde scanda son nom et aussi tout le monde scanda son nom au Club France
04:03parce que vous avez décidé de prendre la parole en public
04:06pour dire à tout le monde, j'ai raté mais je vais prendre ma revanche.
04:11Vous étiez là à ce moment-là.
04:13C'était émouvant qu'il aille sur scène quand même.
04:16Et puis de voir, parce que ça a été un échec, mais en même temps,
04:19Charles-Antoine est reparti direct pour Los Angeles.
04:22Et en général, dans le film, on le voit et en le suivant pendant 5 ans,
04:25c'est incroyable à quel point il est capable de rebondir à chaque fois.
04:28Comme les jumelles d'ailleurs qu'on a filmées.
04:30C'est un des grands apprentissages pour nous aussi de les avoir suivis pendant aussi longtemps.
04:33Avec des objectifs aussi qui sont au-delà des objectifs sportifs.
04:37Ce qui est intéressant dans le film aussi, ce qu'on voit, c'est que pour vous,
04:40Charles-Antoine, l'objectif c'est aussi d'avoir votre permis, d'avoir votre appartement.
04:43C'est aussi important que la prochaine médaille d'or à Los Angeles.
04:46Moi, c'est ça.
04:47C'est ce qu'on a vraiment essayé de dire dans le film.
04:49C'était que c'était à la fois un film, bien sûr, sur la course aux Jeux Olympiques et Paralympiques,
04:53mais surtout sur la manière dont ils progressaient au-delà de ça
04:56et la manière dont le sport les accompagne dans leur parcours.
05:00Et comment ils deviennent leurs propres individus, en fait,
05:04dans un contexte qui prend tellement de temps.
05:07Et comment est-ce qu'ils deviennent des adultes.
05:09Vous n'avez pas voulu nous refaire les yeux dans les bleus, le marié,
05:12qui pourrait être notre référence pour tout le monde.
05:15En 1998, c'était notre dernière grande émotion sportive.
05:18C'est JO, il y a eu de ce ressenti-là, mais vous avez préféré vous centrer sur ces deux parcours
05:23et notamment les soeurs qui font du taekwondo,
05:27qui, elles, vont pas réussir à aller.
05:30Elles vont suivre les JO à la télé.
05:32Oui.
05:33On s'est dit, en fait, ce qu'on voulait vraiment, c'était montrer...
05:35Avec Léa.
05:36Avec nous tous.
05:39Oui, c'est pas une histoire.
05:40On s'était pas tellement, est-ce que c'était un succès ou non,
05:42c'était vraiment la manière dont ça les accompagnait dans leur construction personnelle,
05:46et de voir comment est-ce qu'on peut devenir une personne à part entière,
05:50dans cet âge qui nous construit tellement,
05:53tout en faisant cette pratique sportive tellement intense,
05:56qui prend chaque minute, chaque seconde de leur vie,
05:59ce qui est un peu l'anti-adolescence telle qu'on l'imagine, nous.
06:02Mais voilà comment leur père, qui est aussi leur coach, les motive.
06:06D'être athlète de haut niveau,
06:08là, ça change tout.
06:10T'es plus la jeune fille de banlieue,
06:13enfant d'immigré, tout ça.
06:16Tu deviens Maïssa Nleyna,
06:19membre de l'équipe de France,
06:21représentant de la France,
06:23la fierté de la France, qui porte les valeurs de la France.
06:26Oubliez pas que mémé,
06:29elle a dû fuir pour venir en France.
06:32Tu vois ?
06:33Ça veut dire qu'elle a dû se battre pour venir.
06:36Ça nous a donné envie de nous battre.
06:38C'était quand ça ? Vous étiez là ?
06:41Vous étiez en train de filmer ?
06:43On était deux à filmer, avec Nick Winters, avec qui je co-réalise.
06:46C'était extrêmement émouvant.
06:48Je pense qu'il le dit très clairement.
06:50Il arrive vraiment à faire comprendre à ses filles
06:52pourquoi elles doivent se battre.
06:54En même temps, c'est un poids énorme.
06:56Parce que lui aussi, il est champion de taekwondo.
06:58Toute la famille sont des champions de taekwondo.
07:00Mais en même temps, il leur fait vraiment comprendre
07:02à quel point c'est pour elles, mais c'est aussi pour leur famille.
07:04C'est ce que ça représente.
07:06C'est une forme d'intégration aussi pour elles.
07:08Donc c'est un poids qui est lourd à porter,
07:10mais c'est aussi ce qui les motive.
07:12Et elles vont sûrement prendre leur revanche à Los Angeles.
07:14C'est ouf comme vous, Charles-Antoine, j'espère.
07:16Comment ? Bah oui.
07:18C'est pour ça que j'ai arrêté le Paris.
07:22C'est un peu dommage.
07:24Le huitième, c'est jamais...
07:26C'est pas grave, vous étiez une des stars de l'équipe de France.
07:29Et vous êtes plus qu'une nouvelle tête aujourd'hui.
07:32Donc on vous suit à Los Angeles, Charles-Antoine.
07:34Je suis le premier athlète français de l'athlétisme.
07:36Donc y'a pas de soucis.
07:38Vous êtes le meilleur.
07:40Tout va bien.
07:42« Crois pas qu'on dort », choréalisé avec Nick Walters,
07:44c'est diffusé ce vendredi 17 et dimanche 19 janvier
07:46dans tous les cinémas de France. Bonne route.