• il y a 7 mois
C’est à lui qu’a été confié le rôle du vénéneux Jacques de Bascher, dans la série évènement « Becoming Karl Largarfeld » qui sort la semaine prochaine ! Le canadien Théodore Pellerin est ce mati l'invité de Mathilde Serrell. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes/nouvelles-tetes-du-mercredi-29-mai-2024-9364819

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00:00 Place aux nouvelles têtes avec vous Mathilde Serrel, ce matin un jeune acteur qui brille
00:05 des deux côtés de l'Atlantique, Théodore Pellerin est dans notre studio Portrait Sonore.
00:10 *sonnerie de téléphone*
00:13 - Allô ? C'est le propriétaire.
00:15 - Le propriétaire ? Qu'est-ce qu'il veut ?
00:17 - Il parle d'un loyer.
00:18 - Le loyer, c'est l'argent du mois pour la chambre.
00:21 - C'est ça, il veut qu'on la paye la chambre.
00:23 - Quoi ? On l'a déjà payé le mois dernier.
00:26 Chaque mois c'est la même chose.
00:27 C'est un enfant de la télé québécoise, avec des parents artistes qui lui ont fait
00:32 découvrir ses deux clowns des années 60, Sol et Gobelet, qui marqueront son imaginaire.
00:37 Il fera tout pour ne pas tomber dans le théâtre, mais il y prend goût dès l'école primaire.
00:43 Et à 16 ans, il se retrouve au casting d'un feuilleton quotidien.
00:46 - Une série de Fabienne Larouche.
00:48 - J'aime mon métier parce que j'entre en relation avec mes élèves, parce que je connecte
00:51 avec leur vie.
00:52 - 30 vies.
00:54 La série s'appelle 30 vies, diffusée à la télévision publique canadienne.
00:58 Il y fait en effet un apprentissage accéléré.
01:01 Il est prêt pour le cinéma, notamment chez Xavier Dolan.
01:04 Puis, ce sera deux ans plus tard, à 21 ans, la révélation de Chien de garde de Sophie
01:09 Dupuis, qui lui vaut en iris l'équivalent d'un César au Canada.
01:13 - Maman, tu pleures ? Maman, tu pleures ? Ok, ok, on va aller au cinéma.
01:18 On va aller au cinéma.
01:19 Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux que je te raconte une histoire ?
01:21 - Maman, arrête ! Arrête ! Arrête !
01:27 Suivront deux autres longs métrages avec la même Sophie Dupuis qui en fait sa muse.
01:33 Les premiers pas à Hollywood, le festival de Cannes en 2022, côté d'Isabelle Carré
01:37 pour la dérive des continents.
01:39 Et aujourd'hui, à 26 ans, cette série événement.
01:41 - Carla Agafed, mercenaire du prêt-à-porter.
01:45 - Je pense que vous êtes un génie et que vous allez devenir le plus grand couturier
01:54 du monde.
01:55 Dans Becoming Carla Agafed, il est l'astre noir du kaiser de la mode, le don dit Jacques
02:02 de Bacher, Théodore Pellerin.
02:04 Bonjour ! - Bonjour !
02:05 Puisque vous bûchez vos personnages à fond, ça, tous les metteurs en scène qui travaillent
02:11 avec vous le disent, il fait quoi Jacques de Bacher aux alentours de 10h du matin dans
02:16 le Paris des années 70 ? - Il est encore en train de boire.
02:18 - Il boit où ? - Rendu à 10h du matin sur le banc chez lui
02:23 avec quelques autres personnes.
02:25 - Qu'il a ramené de sa fête au 7, le club où tout le monde va.
02:29 Adapté du best-seller de Raphaël Baquet sur la vie de Karl Lagerfeld, cette série
02:33 est une création française, co-produite par la Gaumont qui sera en ligne sur Disney
02:36 Plus le 7 juin prochain.
02:37 Et c'est vraiment un travail d'orfèvre, des dialogues ciselés, des détails extraordinaires
02:43 dans la reconstitution des décors, des costumes.
02:45 Daniel Brühl captivant en Karl Lagerfeld, on l'avait découvert dans Goodbye Lénine.
02:50 Et vous qui êtes d'une justesse, d'une puissance magnétique, vous faites vivre comme jamais
02:54 ce personnage de Jacques de Bacher, qui a longtemps été une énigme fascinante.
02:59 On a mis du temps à savoir qui il était, vous nous en donnez quelques clés, vous nous
03:02 le présentez ce matin Théodore Pellerin.
03:04 - Mon Dieu, merci.
03:06 Jacques de Bacher, oui, c'est un personnage assez fascinant, je pense, qui était assez
03:10 controversé.
03:11 Il est décrit par certains comme un ange, par d'autres comme un démon.
03:15 Après, j'ai l'impression que tout ça coexistait pleinement.
03:19 Je pense que c'était quelqu'un qui était vraiment dans la verticalité vers le haut
03:22 et vers le bas.
03:23 C'était un dandy, c'était un provocateur, c'était un être de la nuit, c'était un
03:27 être de la fête.
03:28 Mais je pense que c'était, en tout cas, pas quelqu'un qui s'abandonnait à tout ça
03:32 par dépit.
03:33 C'était vraiment une vraie philosophie de vie, je crois.
03:35 C'était un artiste, c'était un auteur, c'était un érudit.
03:38 En tout cas, il voulait être auteur, mais il était dans l'incapacité d'écrire, de
03:42 créer.
03:43 Je pense que c'est pour ça qu'il était amoureux de Karl, qu'il avait une surcapacité
03:45 à la création.
03:46 Puis voilà, je crois que c'est ce pourquoi il a fait de lui-même un personnage et de
03:52 sa vie un peu une mise en scène.
03:54 Puis je crois que s'il avait passé le cap des 39 ans, il aurait peut-être fini par
03:59 écrire plus tard.
04:00 - Oui, c'est en écrivant son livre.
04:02 Jacques de Bacher, c'est quelqu'un qui se fait appeler Jacques de Bacher de Beaumarchais.
04:06 Sa principale écriture, elle se fait dans la vie, dans les traits d'esprit, justement
04:10 comme chez Beaumarchais.
04:11 "Un baiser pour une chaise, un baiser pour une chaise", dit-il au premier défilé de
04:15 Karl Lagerfeld pour Chloé.
04:16 Incroyable incarnation d'Agnès Jouy pour la maison Chloé.
04:21 Donc, il n'arrive pas à écrire.
04:22 C'est aussi une énigme peut-être qui vous a, vous, travaillé, Théodore Pellerin.
04:26 Parce que je sais que vous essayez toujours de vous poser des questions sur vos personnages,
04:30 mais le plus loin dans le questionnement, peut-être comme une enquête.
04:33 - Oui, après ça, je pense que c'est toujours ça la préparation pour un rôle.
04:39 C'est toujours flou.
04:40 J'ai l'impression qu'on ne sait pas trop où aller.
04:43 Puis le but est un peu de répondre aux questions qui surviennent.
04:49 Une question répondue peut ouvrir une porte à cinq autres questions.
04:53 Ça devient un peu un truc exponentiel.
04:54 C'est un peu comme un puzzle où finalement, éventuellement, le but est d'arriver à un
04:58 truc où tu n'es pas dans un état de peur avant d'aller jouer, ce qui permet la spontanéité.
05:03 Puis pour ça, il faut avoir déconstruit et il faut avoir répondu aux plusieurs questions
05:06 possibles.
05:07 Parce que sinon, en tout cas, moi, mon expérience, c'est quand je me dis, est-ce que j'ai exploré
05:13 toutes les avenues possibles?
05:14 Quand je suis dans ce questionnement-là, je ne me permets pas vraiment de jouer parce
05:19 que je ne m'autorise pas à faire le saut.
05:22 Je me protège de faire des erreurs.
05:24 Donc, voilà.
05:25 Oui, oui.
05:26 Puis après ça, il y avait tellement de matière sur Jacques de Bachar.
05:29 Je pense que c'est ça la grande richesse de jouer quelqu'un qui a vécu.
05:32 On va l'écouter.
05:33 Jacques de Bachar, dans votre peau, Thodor Pellerin.
05:36 Qu'est-ce qui proulent le tonton?
05:40 Karl, Pierre, Jacques de Bachar, un brillant écrivain.
05:44 Jacques de Bachar de Beaumarchais, votre exhaustif.
05:46 Alors, vous écrivez.
05:48 Voilà.
05:49 Vous écrivez quoi?
05:50 Sur Gilles De Rais, principalement.
05:51 Qui a violé des centaines d'enfants.
05:54 Exactement.
05:55 Il ne peut pas être Bégal, vous savez.
05:57 Je vois que tu as l'art de t'entourer de personnes intéressantes.
06:01 Alex Lutz, Jean-Laurent de Pierre Bergé, qui fait un peu le mafieux de cette société
06:10 de la mode à Paris.
06:11 Et donc, ce Jacques de Bachar qui travaille évidemment sur le baron de Rais, qui est
06:15 un baron criminel qui aime les figures de la noirceur.
06:19 Vous avez aussi donné un côté très solaire à Jacques de Bachar dans son amour pour Karl
06:23 Lagerfeld.
06:24 C'est quelqu'un que vous rendez vraiment profondément amoureux et platonique.
06:31 En fait, la série est écrite comme ça.
06:33 Je pense que c'est la force d'Isor, l'autrice principale, de donner à Karl et à Jacques
06:41 vraiment cette dimension-là romantique qu'on leur connaît moins.
06:44 Puis surtout à Karl, parce que c'est quand même un monument de froideur, de rigueur,
06:48 une espèce de monolithe impassible.
06:51 Je pense que la force de la série, c'est d'accéder un peu quand même à leur vulnérabilité
06:56 et à leurs amours.
06:59 En fait, ce n'est pas moi, c'est l'écriture.
07:02 Oui, vous l'incarnez en tout cas très bien.
07:04 Pour arriver aux gestes justes précis dans cette série, il y a votre réalisatrice fétiche
07:11 avec qui vous faites un travail fidèle, Sophie Dupuis, depuis Schoengarde, qui dit que vous
07:15 travaillez tellement bien qu'elle vous verrait bien un jour jouer un joker.
07:19 C'est-à-dire au cinéma américain, dans un Marvel, le rôle du joker.
07:23 Comment vous le verriez, Théodore Pellerin ?
07:25 Comment je verrais mon joker ? Je ne sais pas.
07:28 Mais vous voyez là en tout cas, joker, justement.
07:32 Je ne sais pas, oui.
07:34 Je pense que c'est un rôle qui peut être intéressant.
07:36 Après, c'est un rôle qui a tellement été fait par des immenses acteurs que je ne vois
07:38 pas trop l'intérêt de s'y lancer.
07:40 Vous travaillez entre Hollywood, la France et le Canada maintenant.
07:46 Vous allez vous installer quelque part d'autre ou vous retournez au Canada ?
07:50 Non, j'aime bien vivre à Montréal.
07:52 Je trouve que c'est une ville très saine où faire sa vie.
07:54 Puis, je suis assez heureux d'avoir le privilège de naviguer trois mondes, trois cultures.
08:00 Et ça se voit au cinéma en tout cas et aussi dans cette série que vraiment je recommande.
08:05 Et quand vous avez un coup de cagoum, vous regardez des films de Meryl Streep.
08:08 C'est aussi un bon conseil de Théodore Pellerin.
08:11 Bravo, merci à vous.
08:13 C'est le 7 juin en ligne sur Disney+ Becoming.
08:16 Karl Lagerfeld avec l'extraordinaire Théodore Pellerin.
08:18 Bonne route.

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