Invité ce vendredi 10 janvier sur CNEWS, Nathan Devers revient sur la faible côte de popularité d'Emmanuel Macron : «Il est dans une position d'affaiblissement qu'il a lui-même choisi avec la dissolution»
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00:00La position d'Emmanuel Macron, là où elle est très singulière,
00:03c'est déjà arrivé dans l'histoire de la Ve République,
00:05qu'il y ait des présidents qui soient affaiblis,
00:07qui se retrouvent à perdre du pouvoir par rapport au gouvernement,
00:09notamment dans des cas de cohabitation.
00:11C'est déjà arrivé dans le cas de Jacques Chirac,
00:13qu'après la dissolution, il se retrouve avec un mandat complètement gâché,
00:18mais parce qu'il avait fait une dissolution
00:20où il pensait reprendre davantage de pouvoir contre les baladuriens.
00:23Ce qui est très singulier avec Emmanuel Macron,
00:26c'est qu'il est dans une position d'affaiblissement,
00:29mais qu'il a lui-même choisi.
00:30Quand il a fait cette dissolution, il savait qu'il perdait le pouvoir,
00:34et il pensait même, à ce moment-là,
00:36donner les clés plutôt à quelqu'un comme Jordan Bardella.
00:38Et donc, ça devient très difficile de défendre politiquement un président
00:45par rapport à la question de son affaiblissement,
00:47en sachant que c'est lui-même qui l'a décidé.
00:49Et je crois que dans cette conjoncture,
00:50la seule possibilité pour Emmanuel Macron, il y en a deux,
00:53premièrement, se recentrer sur les précarés du président de la République,
00:57et notamment la géopolitique.
00:59Et là, je crois qu'il a une vraie carte à jouer,
01:00parce qu'on est dans un monde qui est de plus en plus troublé,
01:02retour de Trump à la Maison-Blanche, conflits en Ukraine,
01:05conflits au Proche-Orient.
01:06Et il y a une deuxième question où il a une vraie carte à jouer aussi,
01:09c'est cette histoire de réhabiliter le référendum,
01:11qui est une pratique démocratique majeure,
01:13qui permet de la respiration démocratique,
01:15qui permet une sorte d'élévation du débat public,
01:17où tous les citoyens s'approprient vraiment des questions d'idées,
01:21et évidemment, en respectant après le résultat du vote du référendum,
01:24pas comme en 2005.
01:25Sur ces deux cartes à jouer, je pense qu'il peut sortir gagnant
01:28d'une situation où, pour l'instant, il est en position de faiblesse.