EXCLU : Les images incroyables dans Morandini Live ce matin, des fumeurs de crack à Paris, devant une halte garderie qui terrorisent les mères de famille avec des comportements incontrôlés - Vidéo
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00:00Quand on commence avec un document exclusif qu'on va vous montrer maintenant,
00:03document qui concerne Paris et en particulier le 19e arrondissement de Paris.
00:07Vous voyez ces images, vous le voyez, on est devant une garderie.
00:10Et c'est le hall d'entrée de la garderie.
00:13On est en plein Paris.
00:14Ce sont des photos qui nous ont été transmises par des habitants furieux
00:18parce qu'il y a des gens qui viennent consommer du crack depuis des mois.
00:23Devant cette garderie, il y a des cris, des comportements insupportables,
00:27de la drogue en pleine rue.
00:30Il y a des parents qui ont peur de venir désormais amener leurs enfants
00:33dans cette halte garderie face à ce qui se passe.
00:36Et vous voyez ces nombreuses photos de gens qui se droguent devant tout le monde,
00:40qui se droguent en pleine rue.
00:42Les habitants, eux, sont menacés, menacés de représailles, menacés de morts.
00:47On va voir un des riverains qui est en direct avec nous,
00:49qui a accepté de parler à condition d'être anonyme et on comprend pourquoi.
00:54Bonjour monsieur, merci d'être en direct avec nous.
00:57Vous vivez cette situation qui est totalement insupportable.
01:04Décrivez-nous avec vos mots cette situation.
01:07– Bonjour monsieur Morandini, oui, je me suis permis de vous contacter
01:10parce que depuis de nombreux mois, nous voyons à nouveau des fumants de crack
01:14qui est en masse et principalement stockés,
01:17se dirigent vers la halte garderie et le hall de la halte garderie
01:20qui est une crèche municipale où les parents amènent les bébés,
01:24enfin les très jeunes enfants,
01:26et c'est insupportable de voir ces gens en train de fumer du crack
01:29dans la halte garderie alors que toutes les autorités le savent.
01:33La police sait ce qui se passe, le maire du 19e sait ce qui se passe
01:38et je dis principalement concernant le maire du 19e,
01:42même s'il n'a pas toutes les possibilités,
01:44mais il a au moins la possibilité de mettre un service de sécurité
01:47à l'entrée de la halte garderie et il n'y a rien, rien n'est fait.
01:52Je voudrais juste rappeler, dans ce même passage,
01:55il y a quelques mois, et vous vous en souviendrez,
01:58du bébé qui s'était fait agresser, pareil, par une fumeuse de crack
02:02qui avait reçu un coup de sac dans la poussette.
02:06C'est le même endroit, donc ils savent, les autorités, ce qui se passe.
02:10Il faut voir aussi l'enfer qu'on nous a fait vivre au mois de juillet-août
02:15pendant les Jeux Olympiques,
02:16où on était livrés, comment dire, à la main des dealers,
02:19c'est-à-dire que c'étaient des dealers de crack
02:21qui faisaient la loi dans le passage roi.
02:25Après, moi, je n'appuie pas la police.
02:27– Juste pour bien comprendre, vous avez appelé la police,
02:29par exemple, vous appelez la police régulièrement,
02:31qu'est-ce qu'ils vous répondent ?
02:32– J'appelle régulièrement la police,
02:34la dernière fois que j'ai appelé la police,
02:36par exemple pour le mois d'août, parce que c'était l'enfer,
02:40la police ne voulait plus se déplacer.
02:42Quand on appelait le 17, la police ne voulait plus se déplacer,
02:45il fallait impérativement aller porter plainte
02:48et après seulement, comment dire, ils intervenaient.
02:51C'est-à-dire qu'à chaque fois que vous voyez un suiveur de crack,
02:54il fallait aller déposer plainte et seulement la police,
02:57comment dire, je leur ai dit mais c'est impossible,
02:59comment dire, de faire ça parce qu'il y a d'autres vies,
03:01dans le commissariat de police, rien n'est fait.
03:05Alors, en même temps, moi, je n'appuie pas,
03:07comment dire, les policiers eux-mêmes,
03:09parce que je sais, comment dire, qu'ils nous aident,
03:11quand ils sont là, ils nous disent ce qui se passe,
03:13qu'ils veulent nous aider, mais les policiers sont brûlés,
03:16voilà ce qui se passe.
03:17– Ce qui est sur Alice, c'est qu'il y a des situations
03:20totalement incroyables, vous nous avez envoyé
03:22des dizaines de photos, on en a sélectionné quelques-unes
03:24et moi, il y a une série de photos en particulier
03:26qui m'hallucinent totalement, c'est-à-dire qu'il y a des fois
03:28des gens qui se promènent entièrement nus,
03:31à côté de la halte garderie, alors on voit ce monsieur,
03:33voilà, c'est un fumeur de crack et on va le suivre,
03:35parce que vous l'avez suivi en photo, donc il arrive,
03:37il s'allonge, il est en train de préparer et de fumer son crack
03:42et puis tout à coup, alors je pense qu'il est un peu allumé,
03:44il va commencer à se déshabiller en pleine rue, voilà,
03:49et il se retrouve totalement nus, il se retrouve à se balader
03:52au milieu de la rue, c'est totalement hallucinant
03:56ce qui se passe, enfin, on voit ses photos, il est là,
03:58il se drogue tranquillement, il n'est quasiment même pas caché,
04:02même pas caché dans un recoin et il se balade comme ça
04:04au milieu de la rue, c'est sur-realiste quand même.
04:07– Sur-réaliste et pourtant, vous voyez, c'est la vérité,
04:10quand on transmet ça aux maires des 19e,
04:12puisque je les transmets les photos, vous n'obtenez aucune réponse,
04:16c'est le silence complet, jamais il ne répond à nos courriels.
04:21– On lui a proposé d'intervenir, je ne vous cache pas
04:23qu'on lui a proposé d'intervenir, pour l'instant il n'a pas accepté
04:26d'intervenir, mais s'il veut nous appeler, il peut nous appeler
04:28ou s'il veut intervenir demain, il sera bienvenu effectivement.
04:33Vous avez demandé à témoigner de façon anonyme, vous êtes menacé ?
04:38– Absolument, moi j'ai été menacé de mort parce que je refusais,
04:41comment dire, d'ouvrir au moins d'août la porte de l'immeuble
04:44à fumeur de craque, s'il voulait rentrer dans l'immeuble,
04:46s'il voulait refuser, il m'a dit je vais dégorger,
04:49et je vous assure, mais vous voyez, avec sa peur au ventre,
04:52parce qu'à tout moment je me dis, il peut surgir, il m'égorge,
04:55et ils en sont capables.
04:59– Que disent vos voisins, parce que vous vous osez prendre la parole,
05:04vous osez parler, que disent les gens autour de vous ?
05:06– C'est exactement la même chose, vous avez toutes ces femmes
05:08qui sont terrorisées, qui habitent les immeubles,
05:11parce que les immeubles ont pouté neuf,
05:14si on n'avait pas les fumeurs de craque ce serait vraiment,
05:16entre parenthèses, un paradis de l'endroit,
05:19mais là, il est ravagé par les fumeurs de craque,
05:22par les dealers de craque, et personne, personne, personne ne bouge,
05:26alors on vient faire de temps en temps un petit ménage 3-4 fois,
05:29et puis après tout disparaît et tout revient, là, comment dire,
05:32la dernière fois, ceux qui ont chassé, et je vous assure que c'est vrai,
05:36ceux qui ont chassé les dealers et les fumeurs de craque,
05:39ce sont les jeunes avec des chiens qui sont venus pour chasser les fumeurs de craque.
05:44– Quand on a préparé l'émission, vous avez dit, on est assignés à résistance,
05:49ça veut dire que la nuit, par exemple, parfois, vous ne pouvez même plus sortir ?
05:52– Pas seulement la nuit, par exemple, le jour, moi, personnellement,
05:55plus aucun de mes amis ne veulent venir, que ce soit en journée ou le soir,
06:01nous, comment dire, en journée, on arrive encore à sortir,
06:04et encore à certaines heures, parce qu'on sait à peu près,
06:06comment dire, que ce soir-là, les fumeurs de craque sont en train de dormir,
06:09mais passer, par exemple, le soir à la tombée de la nuit, c'est terminé,
06:12on ne sort plus, on est assignés à résistance,
06:15si vous sortez, c'est à vos risques et périls, tant pis.
06:18– Totalement surréaliste, j'espère que votre intervention va faire bouger les choses,
06:21en tout cas, on va recontacter, nous, bien évidemment, le maire du 19ème,
06:24comme on l'a fait avant cette émission, enfin, ces photos qu'on voit là,
06:26mais c'est hallucinant, on se dit, on est en plein Paris,
06:28on est devant une halle garderie, surtout, c'est-à-dire qu'il y a des parents,
06:32il y a des enfants qui amènent les gamins à l'école,
06:35et ce monsieur, il est tout nu, enfin, on a flouté, mais voilà,
06:37on comprend bien qu'il est tout nu, bien évidemment,
06:40merci beaucoup, monsieur, pour votre témoignage,
06:42on est avec Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police,
06:45bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous,
06:47vous venez d'entendre, ce témoignage, il est totalement surréaliste,
06:51on est en plein Paris, on est en plein jour,
06:54on est devant une halle garderie, et voilà ce qui se passe.
06:58– Oui, et voilà ce qui se passe, mais ça se passe depuis 30 ans,
07:01moi, ça fait 30 ans que je suis dans la police nationale,
07:03et j'ai toujours connu des craqueux,
07:06que ce soit dans le 10e arrondissement, 18e et 19e,
07:10c'est des points qui tiennent depuis une trentaine d'années,
07:14malgré les différentes opérations de police,
07:18ou de différents travailleurs sociaux qui essayent de s'occuper de ces individus,
07:23parce que ce sont des individus, cette drogue rend,
07:27si vous voulez, coupe tout lien social avec la société,
07:31ce sont des individus qui sont vraiment SDF,
07:35mais qui ont des gros troubles psychiatriques,
07:37parce que cette drogue ravage complètement les cerveaux,
07:41on a affaire à des individus extrêmement violents
07:44quand ils sont en manque de ces produits stupéfiants,
07:47nous intervenons sur ces individus quand ils commettent des exactions,
07:52mais c'est extrêmement difficile de les interpeller,
07:55parce que ces individus, cette drogue décupe leur force,
07:59donc nous avons extrêmement de problématiques à les interpeller,
08:03il faudrait des structures psychiatriques pour gérer ces individus,
08:09parce que ce sont des individus qui ont des gros troubles psychologiques, psychiatriques,
08:15et ce n'est plus vraiment une réponse policière qu'il faut,
08:18c'est une réponse sanitaire,
08:21alors certes la préfecture de police a mis des choses en place,
08:25avec le parquet de Paris, avec la mairie, avec des associations,
08:29mais malheureusement ces points perdurent dans la capitale,
08:33et créent effectivement des trous de bois.
08:36– Célron, je comprends très bien le bilan que vous faites et cet état des lieux,
08:39mais en même temps il faut agir maintenant,
08:42comment on peut laisser cette situation,
08:43comment on peut laisser ces images incroyables qu'on montre depuis tout à l'heure,
08:46comment on peut laisser, enfin regardez,
08:48excusez-moi, vous avez des enfants, des tout jeunes,
08:51c'est une halte garderie, je le rappelle,
08:53ce sont des bébés, il y a les maires de feuilles,
08:56comment on peut les laisser face à ça ?
08:58Comment on peut les laisser face à des scènes comme ça ?
09:00C'est impossible, et en plus vous me dites que ça fait 30 ans que ça dure.
09:04– Et oui, malheureusement, alors il y a des opérations qui sont mises en place,
09:07mais le problème c'est que ces individus reviennent sur leur lieu d'implantation,
09:12soit ils bougent dans le secteur,
09:14ils vont après partir dans d'autres endroits,
09:16il y a eu le jardin Eole il y a quelques années,
09:19mais de toute façon c'est un gros problème de santé publique,
09:23cette drogue c'est une drogue extrêmement dangereuse
09:29pour ces personnes-là et pour la population.
09:32– Vous répondez quoi aux habitants, juste accélérons,
09:34vous répondez quoi, le monsieur qu'on a eu en ligne,
09:36qui a peur, qu'on a menacé d'égorger, qui n'ose plus sortir la nuit,
09:40dont les amis ne veulent plus venir pour prendre un verre chez lui,
09:45vous lui dites quoi ?
09:48– Mais malheureusement il faut qu'il appelle la police,
09:51je sais que quand il n'y a pas d'exaction ou de problématiques réelles,
09:56les fonctionnaires de police priorisent leur intervention
09:58et ne peuvent pas forcément se déplacer,
10:00mais soyez certains que le commissariat du 18ème arrondissement
10:03est bien au fait de ces problématiques,
10:06des patrouilles s'y déplacent régulièrement,
10:09les opérations de police de la préfecture de police sont aussi réalisées,
10:13mais encore une fois ça ne peut pas être qu'une réponse policière,
10:16on a affaire à des gens qui sont complètement malades,
10:19ils sont malades et il faut qu'ils soient pris en charge
10:22par des structures spécialisées qui n'existent pas dans notre pays au final,
10:25la psychiatrie lourde comme ils sont n'existe plus vraiment dans notre pays,
10:32ils ne sont pas pris en compte et ça c'est…
10:34– Axel Ronde, votre réponse je l'entends parce que je ne suis pas concerné,
10:39vous voyez ce que je veux dire, j'entends cette réponse,
10:41elle est logique, elle est cohérente, elle est posée, je l'entends,
10:44mais je me mets à la place du monsieur de tout à l'heure,
10:46il dit, et alors ? Bon d'accord, ok, je suis d'accord, il faut des structures,
10:50mais qu'est-ce qu'on fait ? Comment on le sort de là ce monsieur qui…
10:53il dit je suis prisonnier chez moi,
10:55c'est carrément ce qu'il est en train de nous dire, qu'est-ce qu'on fait pour lui ?
10:59– Malheureusement il y a des territoires qui sont perdus dans notre pays,
11:02on le sait très bien, nous policiers on le dénonce depuis de nombreuses années.
11:06– C'est un arrondissement dans Paris, vous me dites c'est un territoire perdu ?
11:10– Mais dans certaines zones oui, dans certains petits quartiers,
11:14dans certaines rues oui, c'est très compliqué pour nous d'intervenir sur ces individus-là,
11:20parce que ces individus ne peuvent pas aller dans des structures de prison
11:24puisque ce sont des gens qui sont malades psychiatriquement,
11:27il faut qu'ils soient pris en charge dans des endroits particuliers
11:35qui n'existent pas encore dans notre pays.
11:37Et oui, nous nous intervenons dans l'urgence,
11:41mais l'urgence malheureusement s'est pérennisée dans ce secteur
11:46depuis au moins 30 ans, plus de 30 ans.
11:48Moi j'ai participé le matin à la place Stalingrad,
11:53il fallait la rendre aux habitants le matin parce que la nuit c'était extrêmement compliqué.
12:01Oui on sait que dans beaucoup de zones dans le 18e arrondissement,
12:06il y a ce type, ce phénomène d'individus qui consomment de cette drogue
12:10et qui sont extrêmement violents, qui peuvent passer à l'acte,
12:14qui peuvent utiliser des couteaux, on le sait,
12:16et nos collègues sont extrêmement attentifs,
12:19on essaye de soulager au mieux la population,
12:21mais ça ne peut pas être une réponse que policière,
12:24il faut que ce soit une politique aussi de la mairie,
12:26elle met en place avec des associations,
12:28mais ça ne doit plus être du rôle qu'une association,
12:31ça doit être l'État qui doit prendre les moyens de ce phénomène
12:34qui perdure dans notre pays.
12:36Le krach c'est la drogue la plus dangereuse et la plus dévastatrice
12:40qui puisse exister dans le panneau des drogues.
12:43Merci Axel Ronde, merci beaucoup, ça fait beaucoup ravi.