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00:00Gilbert Collard, on vous entend depuis hier, on a dit beaucoup de choses évidemment de Jean-Marie Le Pen.
00:09Moi ce qui m'intéresse vraiment, et c'est vrai pour tous les hommes politiques sans doute,
00:13c'est d'essayer d'aller comprendre une psychologie.
00:17Et cette affaire de détail est passionnante puisqu'il y aura eu un avant et un après.
00:22Et nul ne sait ce qui se serait passé pour Jean-Marie Le Pen et pour le mouvement du Rassemblement National, Front National,
00:28s'il n'avait pas eu cette phrase qu'il a dite en 1987.
00:33Je vous entendais dans un document publié par C8 hier, diffusé par CNews,
00:39où vous l'avez interrogé, vous lui avez dit « Mais pourquoi tu nous mets dans la merde, et ce sont vos propos, avec ces provocations ? »
00:46Et il vous répond « Faut bien provoquer ».
00:48Ça ne tient pas, évidemment que ça ne tient pas.
00:51Donc je voudrais savoir quel est au fond, vous, votre analyse,
00:55et est-ce que, je l'entends parfois, au fond il ne voulait pas du pouvoir ?
01:00Qu'est-ce qu'une question qu'on peut se poser ?
01:02Alors écoutez, moi j'ai eu deux événements marquants.
01:07Le premier c'est quand il a cité Brasillac dans un discours.
01:12Immédiatement tous les journalistes se sont rués sur Brasillac.
01:18Et à la fin de son discours, je suis allé le voir en lui disant « Mais jusqu'à quand ? »
01:23Parce qu'on se parlait très librement.
01:25Il avait cette particularité, Jean-Marie Le Pen, c'est d'apprécier les gens qui n'étaient pas d'accord avec lui.
01:31Voilà.
01:32Il acceptait parfaitement qu'on ne partage pas le même point de vue.
01:37Et qu'on pouvait discuter, voire même se disputer.
01:40Je lui dis « Mais vous vous rendez compte dans quelle merde vous nous mettez ? »
01:43Parce que c'est nous qui allons sur les plateaux de télévision.
01:46C'est nous qui allons nous farcir les journalistes qui n'ont même pas lu Brasillac.
01:50Mais qui vont nous faire la leçon.
01:51Pourquoi vous faites ça ?
01:52Ça vous apporte quoi ?
01:54Et je vous promets qu'il m'avait dit « Vous n'y comprenez rien, il faut provoquer. »
02:01Il faut provoquer.
02:03C'est comme ça qu'on fait avancer un mouvement.
02:05Je lui avais dit « Mais derrière la provocation, il n'y a rien d'autre ? »
02:10Il m'avait dit « Non, je m'en fous, je m'en fous, je provoque. »
02:14Et en ce qui concerne le détail, je lui avais dit à quel point ça m'avait dégoûté.
02:20Et je lui avais dit « Demandez pardon. »
02:24Vous avez blessé des gens, vous avez blessé des familles.
02:28Demandez pardon.
02:30Et on tourne la page.
02:32Oui mais là c'est impossible.
02:34C'est une psychologie qui est incapable de dire pardon.
02:37Il y a la négouille, il y a l'engueule.
02:39Voilà, vous mettez le point sur la vérité.
02:42Il m'avait dit « Je ne demanderai jamais pardon. »
02:44Oui mais ces hommes-là, entre guillemets, ces hommes-là, ce type d'hommes-là,
02:48c'est aussi pour ça qu'il est Jean-Marie Le Pen.
02:50C'est précisément parce qu'il y a une phrase, moi j'ai entendu ça parfois dans le monde du sport,
02:55vous savez où les égos sont très importants aussi.
02:57« Qui s'excuse, s'accuse. »
03:00Il y a des gens qui ne font jamais amende honorable.
03:05Et il m'avait dit, tenez-vous, alors là vraiment ça correspond tout à fait à votre analyse,
03:09il avait ajouté « La garde meurt mais ne se rend pas. »
03:14Oui, alors j'entends bien, mais le paradoxe, évidemment, et c'est peut-être un drame,
03:18c'est que ces provocations ont parasité son combat contre l'immigration massive.
03:24Parce que ce qui est intéressant, moi je fais souvent écouter aux téléspectateurs de CNews
03:30une interview qu'il a donnée à Pierre-Luc Séguillon.
03:35Et vous, vous avez parlé de prophètes.
03:37J'irai pas jusque-là, mais moi je parle de visionnaire.
03:39Ce qu'il dit ce jour-là sur l'islam, l'islam en tension, l'islam en extension,
03:45l'islam qui n'arrive jamais à s'imposer paisiblement dans une terre chrétienne
03:51et où il fait le parallèle avec les musulmans de France avant l'immigration massive,
03:56qui ne demandent jamais le voile.
03:58C'est tout à fait visionnaire et c'est une analyse très profonde de la société française.
04:03Oui, ça correspond du reste à ce que disait le roi du Maroc dans une interview.
04:07Bien sûr, bien sûr.
04:09Absolument, il faut quand même se le rappeler aussi.
04:11Et il faut dire que pour ses propos, il a été condamné pour racisme à 10 000 euros d'amende.
04:18Voilà, c'est pour ces propos-là qu'il a été condamné.
04:22Mais vous comprenez, ce sont des hommes extraordinaires,
04:26parce qu'ils appartiennent à une génération culturelle
04:30que celle d'aujourd'hui qui va chanter sur les tombes
04:34et se réjouir au champagne de la mort d'un homme ne peut pas comprendre.
04:37Il y a une telle envie oratoire, une telle envie de construire le verbe
04:45que ça mène forcément à des excès.
04:48Il appartient à la Quatrième République, Jean-Marie Le Pen.
04:51Il appartenait à la Quatrième République.
04:53C'est un lecteur assidu.
04:56Moi, je n'ai plus discuté de ces lectures.
04:59Et là, on comprend l'homme quand on connaît les lectures.
05:02Il était passionné par Barbé d'Orvilli,
05:05qui a dit « j'aimerais mourir sous une cathédrale de Crachat ».
05:10Il était passionné par Léon Daudet, un polémiste fulgurant.
05:15C'est toute cette génération du verbe qui aujourd'hui est complètement disparue.
05:21On est dans l'eau tiède maintenant.
05:23Il est 11h09, on va marquer une pause.
05:25Alexandre Chevaux est là quand même.
05:27Moi, j'ai pensé tout simplement à Marine Le Pen,
05:30parce qu'il y a effectivement le destin politique,
05:34mais il y a aussi le destin privé, le destin personnel.
05:36Et apprendre la mort de son père dans les conditions dans lesquelles elle l'a pris hier,
05:42en escale, si j'ai bien compris, c'était pas dans l'avion,
05:45c'est en escale, quand ils sont descendus, quand ils ont rouvert les téléphones, c'est ça ?
05:49En escale, mais en fait, c'est son attaché de presse,
05:51je vous le raconterai sans doute, qui lui a montré la dépêche de l'AFP.
05:55On était en escale à Nairobi, tout en restant dans l'avion.
05:58C'était une escale technique, donc on était encore sur le tarmac,
06:01personne ne descendait de l'avion,
06:03et c'est un de mes confrères qui a réussi à se connecter au wifi,
06:07et cinq minutes après, on a eu la dépêche de l'AFP,
06:10sauf que personne dans l'avion n'avait de réseau.
06:12Donc, ni son attaché de presse, ni elle n'étaient au courant.
06:16Nous, on a transmis l'information à son attaché de presse,
06:19qui ne le savait pas,
06:21et lui, il a traversé l'avion pour aller jusqu'à l'avant
06:24et annoncer la nouvelle à Marine Le Pen,
06:26qui l'a découvert à ce moment-là.
06:28C'est-à-dire qu'à 13h, 12h56, lorsque la dépêche de l'AFP sort,
06:33Marine Le Pen n'est pas au courant.
06:35Absolument.
06:36Est-ce que vous savez à quelle heure elle a appris la mort de son père ?
06:39Une ou deux minutes plus tard, puisque c'est son attaché de presse
06:42qui lui a montré la dépêche de l'AFP.
06:44Parce qu'à 12h56, l'avion est sur le tarmac.
06:48Effectivement, on venait d'atterrir il y a cinq ou dix minutes.
06:53En fait, on revenait de Mayotte.
06:56Il y a deux heures de vol jusqu'à Nairobi au Kenya,
06:59et après, neuf heures de vol jusqu'à Paris.
07:01Elle n'avait pas de réseau.
07:03À l'allée, par exemple, il y avait la même escale à Nairobi.
07:06Et moi, je n'ai pas rallumé mon téléphone.
07:09Elle aurait pu ne pas le savoir jusqu'à son arrivée à Paris à 23h.
07:13Alexandre Chauveau, et vous aurez compris,
07:15qui a voyagé hier avec Marine Le Pen
07:19et qui raconte les coulisses, si j'ose dire, de cette mort,
07:23comment elle a été apprise.
07:25Vous êtes arrivés à 23h30 hier à l'aéroport de Roissy.
07:29Restez avec nous, évidemment, Alexandre Chauveau.
07:31A tout de suite.
07:32Et vous pouvez aussi réagir au 01-80-20-39-21.
07:35Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
07:41Il est 11h15. Gilbert Collard est avec nous et il entend notre conversation.
07:44On est avec Alexandre Chauveau.
07:46Alexandre Chauveau qui était hier dans l'avion.
07:48Alors, c'est 13h pour aller à Mayotte.
07:50Donc, il y a une escale technique toujours à Nairobi.
07:53Et il se trouve que par le plus grand des hasards, d'ailleurs,
07:55parce que cette escale technique aurait pu être une ou deux heures plus tard,
07:58au moment à 12h56 où la famille annonce,
08:03et c'est sans doute les sœurs de Marine Le Pen
08:07qui ont annoncé la mort de Jean-Marie Le Pen.
08:10Alors, pourquoi est-ce qu'elles annoncent
08:13ou pourquoi est-ce qu'elles donnent à l'AFP cette information
08:16alors que Marine Le Pen n'est pas encore au courant ?
08:19Ce qui peut nous étonner, Alexandre Chauveau.
08:21Quelle est votre analyse ?
08:22On suppose que les sœurs de Marine Le Pen,
08:26puisque ce sont vraisemblablement elles qui l'ont annoncée à l'AFP,
08:30ont pensé qu'il n'y avait pas d'escale au Kenya
08:34et que donc l'annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen
08:38allait fuiter dans la journée.
08:40Elles ont préféré sans doute prendre les devants
08:42en l'annonçant d'elles-mêmes à l'AFP,
08:44parce que Marine Le Pen était censée ne pas avoir de réseau
08:46entre 11h et 23h en France.
08:50Donc, elles ont pris les devants.
08:52Par conséquent, c'est tout à fait singulier
08:54d'apprendre la mort de son père
08:56via une dépêche AFP
08:58quand on connaît l'histoire d'un père et sa fille,
09:00mais de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen a fortiori.
09:02Donc, il y a une escale à 13h, nous sommes d'accord ?
09:07On a dû atterrir une dizaine de minutes avant, si vous voulez.
09:09D'accord. Alors, qu'est-ce qui se passe précisément
09:11et comment les gens rouvrent sans doute leur téléphone portable
09:15et que se passe-t-il à ce moment-là ?
09:17Alors, nous les journalistes, on a ce qu'on appelle un galet Wi-Fi.
09:19C'est une sorte de petit boîtier qui permet de se connecter partout dans le monde.
09:21Et pour tout vous raconter,
09:23j'ai un de mes confrères qui s'est fâché
09:25avec sa femme avant de décoller
09:27et au moment d'atterrir un aérobie,
09:29il s'est dit tiens, je vais me connecter à mon galet Wi-Fi
09:31pour pouvoir lui envoyer un petit message
09:33et se rabibocher.
09:35Au moment où il rallume son téléphone,
09:37il y a toutes les alertes et il voit la mort de Jean-Marie Le Pen.
09:39Et ce que je vous disais tout à l'heure,
09:41c'est qu'on va prévenir
09:43Victor Chabert, qui est l'attaché de presse
09:45de Marine Le Pen,
09:47et qui lui va l'annoncer
09:49à Marine Le Pen.
09:51Alors, on en parlait tout à l'heure, mais il y a eu beaucoup d'alertes
09:53sur l'état de santé de Jean-Marie Le Pen.
09:55Donc sans doute qu'au début,
09:57Marine Le Pen a eu un peu de difficulté
09:59à réaliser. Elle a demandé
10:01à son attaché de presse à voir
10:03réellement la dépêche.
10:05Et à ce moment-là, elle s'est dirigée
10:07tout à l'avant de l'avion,
10:09au niveau de la cabine de pilotage, sans doute pour demander
10:11un peu de réseau. On imagine que les pilotes
10:13ont soit du réseau, soit des moyens
10:15de communication pour
10:17se faire confirmer l'information, sans doute peut-être
10:19rejoindre ses soeurs, ses filles,
10:21rejoindre ses proches. Et quand
10:23elle est revenue à son fauteuil, il y avait
10:25Louis Alliot qui était à côté d'elle.
10:27On l'a vu en larmes. Nous, on était à quelques mètres
10:29derrière elle. On a évidemment respecté
10:31ce moment de deuil.
10:33Et ensuite, elle a passé, c'est ça qui est
10:35le plus dur, les neuf heures de voyage entre
10:37Nairobi et Paris, sans réseau, sans
10:39possibilité de... Alors, il y avait Louis Alliot
10:41qui était à côté d'elle, qui a partagé une bonne partie
10:43de sa vie. Ils étaient ensemble
10:45auparavant, mais elle a passé
10:47neuf heures sans pouvoir parler
10:49à ses soeurs, à ses filles,
10:51à tous ceux qui partagent
10:53la peine familiale du décès
10:55de Jean-Marie Le Pen.
10:57Et lorsque vous avez atterri
10:59hier soir,
11:01vers 3h, vous n'avez pas échangé avec
11:03Marine Le Pen qui est sortie à l'eau.
11:05Comment dire ? Qui n'est pas sortie par...
11:07J'imagine devant les caméras.
11:09Il y avait beaucoup de journalistes qui étaient présents et
11:11elle a pu sortir et on a pu respecter
11:13son intimité et sa douleur à ce moment
11:15qui est toujours dramatique de la mort
11:17d'un père. Oui, c'est la première à être
11:19sortie de l'avion. Quand l'avion
11:21atterrit, tous les passagers se lèvent et l'équipage
11:23qui était au courant de cette annonce
11:25l'a fait sortir en premier, avec Louis Alliot,
11:27avec André Rouget, qui est son conseiller
11:29outre-mer. Nous, on l'a juste vu
11:31sur la passerelle s'en aller et
11:33au moment où on a nous-mêmes
11:35quitté l'aéroport de Roissy,
11:37on est sortis par le hall des arrivées, on a vu une nuée
11:39de journalistes, mais qui manifestement
11:41n'avaient pas vu Marine Le Pen, donc
11:43elle a sans doute quitté l'aéroport sans déclaration
11:45à la presse. Et sa première déclaration
11:47est arrivée
11:49il y a à peu près une heure et demie,
11:51sous forme de tweet. Un âge vénérable
11:53avait pris le guerrier, mais nous
11:55avait rendu notre père. Et je demandais
11:57à Gilbert Collard de commenter cette phrase, parce qu'elle
11:59est très forte, évidemment.
12:01Un âge véritable, vénérable,
12:03pardon, avait pris le guerrier, mais nous
12:05avait rendu notre père. La mort
12:07est venue nous le reprendre, beaucoup de gens qui l'aiment
12:09l'attendent là-haut, beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent
12:11ici-bas, bon vent, bonne mer, papa.
12:13Mais nous
12:15avait rendu notre père
12:17l'âge vénérable. C'est vrai
12:19que c'est un destin particulier de Marine Le Pen.
12:21Elle l'a souvent dit, Gilbert Collard,
12:23c'est-à-dire que ça a été une enfant, ça a été
12:25difficile à l'école.
12:27Oui,
12:29évidemment, elle n'a pas choisi de s'appeler Le Pen.
12:31Lorsqu'elle a été avocate,
12:33et c'était une avocate de qualité,
12:35mais paraît-il que c'était très difficile
12:37au palais, justement,
12:39avec des magistrats, peut-être
12:41aussi avec certains de ses confrères,
12:43et certains m'ont dit parfois, elle n'avait
12:45pas d'autre choix que de faire de la politique,
12:47parce que ce nom, Le Pen,
12:49est quasiment un handicap
12:51pour faire autre chose, Gilbert Collard.
12:53On n'imagine pas
12:55le poids
12:57de souffrance
12:59qui pèse sur
13:01les épaules de Marine.
13:03On n'imagine pas.
13:05Et il faut vraiment qu'elle ait un
13:07caractère
13:09trempé dans le granit
13:11pour tenir le coup.
13:13C'est du
13:15divorce de ses parents
13:17que j'ai vécu
13:19à l'intérieur,
13:21jusqu'à maintenant.
13:23Elle était adulte
13:25au moment du divorce de ses parents.
13:27Pas tout à fait.
13:29Elle était adulte au sens
13:31civil, oui.
13:33Qu'est-ce que ça veut dire être adulte
13:35quand on est dans la tempête d'une souffrance
13:37affective ?
13:39C'est-à-dire que sa mère
13:41est partie, c'est vrai que c'est une
13:43histoire particulière,
13:45parce qu'elle a laissé ses enfants, disons-le.
13:47Voilà, elle a laissé ses enfants,
13:49et moi c'est comme ça que j'ai connu Marine,
13:51parce qu'elle m'avait appelée au téléphone.
13:53Elle a traversé
13:55toutes sortes de souffrances.
13:57A l'école, il fallait se battre.
13:59Au lycée, il fallait se battre.
14:01A la fac, il fallait se battre. Au barreau, il y avait
14:03des avocats, bien sûr,
14:05très nobles,
14:07qui refusaient de lui serrer la main,
14:09qui refusaient de lui parler.
14:11C'est un véritable
14:13poids
14:15de souffrance qu'elle a enduré.
14:17Ce qui fait qu'elle a la carapace
14:19d'une femme d'État, ça je peux le garantir.
14:21Mais elle avait,
14:23ce qu'on ne sait pas, c'est qu'elle avait pour son père,
14:25enfin on ne le sait pas,
14:27une admiration
14:29très grande
14:31et une tendresse
14:33réelle.
14:35J'ai une phrase, moi qui en dis long,
14:37quand on sait lire entre les lignes.
14:39Un jour, elle parlait avec ma fille,
14:41et elle lui a dit, tu vois,
14:43toi et moi on a un point commun.
14:45Alors ma fille était vraiment très
14:47admirative, d'avoir un point commun avec Marine.
14:49Elle lui dit, on a les
14:51pères les plus
14:53chiants du monde, toutes les deux.
14:55Et quand on sait l'amour que j'ai
14:57pour ma fille et l'amour que ma fille a pour moi,
14:59ça dit l'amour que
15:01Marine avait pour son père et que son père avait pour elle.
15:03Vous comprenez ?
15:05Et ça, j'en suis
15:07certain. Alors, de fait, il était chiant.
15:09Ça, il n'y a pas de doute. Mais c'est quasiment
15:11sa marque de fabrique.
15:13C'est quasiment sa marque sonore.
15:15Et vous, qui êtes aussi une personnalité
15:17très forte, avec comme
15:19des avocats, forcément un égo
15:21très fort également.
15:23On sait bien que
15:25parfois, autour du chef, il y a un phénomène
15:27de cour. Et pour tout vous dire,
15:29je ne vous imagine pas beaucoup courtisant,
15:31Gilbert Collard. Je ne pense pas que ce soit
15:33ce qui vous définit.
15:35Je pense qu'il y a chez vous,
15:37il y a chez vous une âme
15:39de soliste, disons-le, une insolence.
15:41Et je
15:43voulais savoir les rapports que vous pouviez avoir
15:45de ce fait avec lui. Parce que
15:47les animaux se sentent
15:49aussi. Ils savent bien
15:51qu'il ne fera pas de vous
15:53ce que
15:55vous ne voudriez pas qu'il fît.
15:57Oui, alors
15:59ce qui est extraordinaire, c'est que
16:01malgré nos divergences, nos
16:03engueulades, parce que
16:05parfois, le ton montait très fort.
16:07Moi, je n'ai jamais cédé d'un millimètre.
16:09Mais on se retrouvait
16:11sur l'amour de l'art oratoire.
16:13Alors ça, ça paraît incroyable
16:15à beaucoup de gens quand je le raconte.
16:17Mais par exemple, on pouvait parler
16:19pendant des heures de la plaidoirie
16:21de Tixie Vignancourt pour Salan.
16:23Notamment le moment où il évoque
16:25grandeur et servitude militaire.
16:27Ce que Jean-Marie Le Pen
16:29connaissait par cœur, par cœur, par cœur.
16:31Alors on se retrouvait
16:33sur l'art oratoire.
16:35Voilà.
16:37C'était vraiment chez lui une passion.
16:39Comme c'était une passion
16:41chez mon père, du reste.
16:43Comme ça a dû être une passion chez tous les hommes
16:45de la Troisième et de la Quatrième République.
16:47Puisqu'il n'y avait pas la télé,
16:49il n'y avait pas l'importance de la radio.
16:51Il y avait le verbe à la tribune,
16:53le verbe dans les meetings, le verbe dans les réunions.
16:55Et il était véritablement
16:57admiratif des orateurs.
16:59Il parlait des avocats.
17:01Du reste,
17:03la passion de Marine
17:05pour le métier d'avocat,
17:07c'est une vraie passion pour ce métier.
17:09Imaginez quand même que dans son bureau, pendant très longtemps,
17:11il y avait accroché sa robe d'avocat
17:13au porte-manteau.
17:15Elle vient de là. C'est quelque part
17:17une manière de dire, j'hérite aussi
17:19de l'amour que mon père avait
17:21pour la parole, pour le verbe.
17:23On va marquer
17:25dans quelques instants une pause. C'est vrai
17:27qu'on n'a pas écouté beaucoup de réactions.
17:29Vous pourrez me dire ce que vous avez pensé,
17:31notamment de ce qui s'est passé à Paris hier.
17:33Écoutez par exemple les manifestants
17:35à Paris hier.
17:37C'est vrai que bien souvent
17:39ces jeunes gens,
17:41ces adversaires, ont fait
17:43de l'anti-lepénisme.
17:45J'ai envie de dire
17:47leur seule raison de vivre et peut-être
17:49même leur identité.
17:51Ces adversaires de Jean-Marie Le Pen
17:53adorent également l'état dans
17:55lequel les plongent, leur détestation
17:57au point de célébrer sa mort
17:59place de la République,
18:01au goût hier soir du champagne
18:03sont des ouras. Je vous propose d'écouter
18:05ce qui s'est dit.
18:23C'est odieux ou c'est minable,
18:25mais c'est ce qu'on appelait jadis
18:27la populace,
18:29ce qui a toujours existé.
18:31Dans la population en France, les scènes
18:33qu'ont rapporté certains ne valguent
18:35mieux. C'est la nature de l'homme,
18:37en tout cas de certains hommes, Gilbert Collard.
18:39Écoutez,
18:41ça va plus loin.
18:43Dans un premier temps j'ai réagi
18:45comme vous.
18:47Je me suis dit
18:49c'est la populace,
18:51et ça veut dire
18:53quand même qu'on est
18:55dans la haine.
18:57On est dans la haine et on est dans
18:59l'amour de la mort.
19:01Alors donc, c'est si clinique
19:03quand même qu'on
19:05n'est pas loin du passage
19:07à l'acte violent. Quand on a
19:09des foules qui peuvent
19:11non seulement se réjouir
19:13de la mort d'un homme,
19:15mais appeler à la mort d'autres personnes.
19:17Bardella,
19:19Marine Le Pen, Zemmour.
19:21On est dans la
19:23populace pré-révolutionnaire
19:25qui va guillotiner.
19:27C'est les mêmes qui,
19:29effectivement, sur le passage
19:31des charrettes,
19:33où il y avait des condamnés, hurlaient
19:35ou criaient quand les exécutions
19:37étaient publiques. C'est l'histoire
19:39de certains hommes. Il est 11h27, vous restez
19:41avec nous, Alexandre Chauveau également.
19:43Et puis les obsèques
19:45de Jean-Marie Le Pen
19:47auront lieu sans doute à la
19:49Trinité-sur-Mer.
19:51Je ne pense pas qu'il y aura une messe à Paris.
19:53Parce que,
19:55pour des raisons peut-être aussi de sécurité,
19:57que la Trinité-sur-Mer
19:59est sans doute protégée de ce point de vue-là
20:01et que Marine Le Pen n'a pas envie
20:03d'être à l'origine de troubles
20:05de l'ordre public qui pourraient se produire
20:07si, par exemple, il y avait une messe ou si des obsèques
20:09étaient célébrés à Paris. A tout de suite.
20:11Il est 11h28, restez bien avec nous. La suite de
20:13Pascal Praud et vous, c'est dans un instant, sur Europe 1.
20:19On n'a pas encore entendu, effectivement,
20:21de témoignages d'auditeurs.
20:23Donc, nous allons peut-être être, je crois, avec Eric.
20:25Bonjour Eric, vous habitez où ?
20:27J'habite à Londres.
20:29Vous habitez Londres.
20:31C'est une chance d'habiter Londres, Eric ?
20:33Avec le premier ministre qu'on a, absolument pas.
20:35Bon.
20:37Avec le premier ministre londonien, vous voulez dire anglais.
20:39Londonien, exactement.
20:41Il ne voulait pas.
20:43Bon, il y a des histoires sordides en ce moment.
20:45Quel âge vous avez ? 52 ans ?
20:47Et vous êtes plutôt à droite, plutôt à gauche ?
20:49Plutôt à droite.
20:51Vous avez voté pour
20:53Marine Le Pen, peut-être ?
20:55Exactement, oui.
20:57J'ai voté pour Marine Le Pen. Depuis plusieurs élections, déjà.
20:59Depuis plusieurs élections. Au départ, vous étiez à 52 ans.
21:01Au départ, vous étiez un électeur
21:03plus traditionnel de la droite ?
21:05Plus traditionnel
21:07de la droite. J'avais dû voter
21:09Sarkozy. Puis après, j'ai glissé
21:11parce que, le grand remplacement,
21:13on le voit. Et puis, je trouve que les idées
21:15de Le Pen, originellement,
21:17ne sont pas des idées absolument sordides
21:19et qu'il faut balayer d'un revers de la main.
21:21Je pense qu'au contraire, il avait raison
21:23avant beaucoup d'autres personnes. Et d'ailleurs, il y a même
21:25une personne de gauche, il y a quelques jours,
21:27a parlé du grand remplacement à Mayotte.
21:29Donc, ce n'est pas une exclusivité de la droite ou de la
21:31dite extrême droite. Bon, quel est
21:33aujourd'hui votre sentiment
21:35sur ce qui s'est passé,
21:37par exemple, hier soir, à la place
21:39de La République ?
21:41Lamentable, indécent.
21:43Imaginez que des gens de droite fassent la même chose
21:45sur une personnalité de gauche comme Mélenchon.
21:47Les gens se diraient, regardez, ils sont
21:49nuls, indécent, fascistes, c'est immonde.
21:51Mais là, ça passe comme une lettre à la poste, ça passe
21:53crème, comme disent les jeunes, ce n'est pas grave.
21:55Moi, je ne suis pas étonné. Le NPA, l'extrême
21:57gauche, singularise toujours par leur
21:59violence verbale et physique et leur indécence
22:01morale.
22:03En même temps, on peut s'interroger,
22:05ça sert peut-être
22:07les intérêts de Marine Le Pen ? Peut-être que tout cela
22:09est contre-productif ?
22:11Oui, je ne sais pas.
22:13Moi, je ne me réjouis pas d'un truc
22:15indécent parce que ça
22:17aiderait quelqu'un de mon camp.
22:19Je regarde juste ça, je trouve que c'est
22:21absolument nul.
22:23J'ai juste regardé quelques minutes des vidéos
22:25sur un réseau, on entendait des
22:27jeunes dire, Marine Le Pen,
22:29t'es la prochaine. Enfin, vous vous rendez compte.
22:31Mais là où vous avez raison, c'est que
22:33il est possible que si Marine Le Pen
22:35un jour est élue présidente de la République,
22:37certains n'acceptent pas le vote
22:39démocratique et qu'on entre dans une période
22:41de grande turbulence. Je vous propose d'écouter Mathilde
22:43Manot, peut-être députée de la France insoumise
22:45qui était invitée ce matin de Radio
22:47Télé Luxembourg et qui
22:49réagissait à ce qui s'est passé
22:51place de la République. Ça ne me choque pas
22:53et je trouve que ceux qui sont choqués
22:55par ce qui s'est passé hier,
22:57d'une jeunesse qui continue d'emmerder
22:59le Front National, sont charlies
23:01le matin
23:03dans un esprit charlie
23:05et puis le soir sont choqués que
23:07des gens puissent faire une blague
23:09ou des rassemblements symboliques
23:11sur la mort d'un dirigeant d'extrême droite
23:13qui a été, je le rappelle,
23:15un tortionnaire en Algérie
23:17qui a insulté à la fois
23:19les personnes de confession juive, de confession
23:21musulmane, qui a été multi
23:23condamné pour haine raciale et pour
23:25incitation au meurtre
23:27contre les personnes roms. Bref,
23:29je crois qu'on ne peut pas être charlie le matin
23:31et s'en prendre le soir
23:33à une jeunesse. Rien ne justifie
23:35qu'on danse sur un cadavre. Les personnes dansent sur un cadavre
23:37il faut arrêter de dire n'importe quoi.
23:39Personne ne danse sur un cadavre.
23:41Ben si, c'est ce qui s'est passé
23:43hier, effectivement, Mathilde
23:45Pannot qui est députée de la France Insoumise.
23:47Ce qui est intéressant, c'est
23:49évidemment Eric, de juger un homme politique
23:51à ce qu'il a dit, à la vision qu'il a
23:53eue, à savoir s'il s'est trompé ou pas
23:55et c'est vrai que
23:57Jean-Marie Le Pen
23:59a été le seul
24:01à imaginer
24:03comment dire
24:05les difficultés
24:07de l'immigration massive
24:09et c'est vrai qu'il a le premier
24:11parlé d'un islam conquérant
24:13et parfois hégémonique. Alors,
24:15évidemment, le grand paradoxe, c'est que
24:17tout cela a été parasité
24:19par ses outrances qui ont
24:21même, d'une certaine manière,
24:23sinon discrédité, en tout cas, je le dis,
24:25parasité son combat
24:27contre cette immigration massive
24:29qu'il dénonçait. Je vous propose peut-être d'écouter
24:31ce qu'il avait dit le 13
24:33février 84. C'est
24:35quelque chose dont ma génération
24:37se souvient assez précisément parce que nous avions
24:3920 ans, la vie politique
24:41était assez calme, disons-le,
24:43avec des personnages assez classiques,
24:45Raymond Barre, Jacques Chirac,
24:47Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand,
24:49Georges Marchais était peut-être un peu
24:51différent, mais en tout cas,
24:53l'arrivée sur la scène médiatique
24:55de Jean-Marie Le Pen va bousculer
24:57fortement les codes
24:59du moment et je vous propose d'écouter ce qu'il
25:01dit sur l'immigration le 13
25:03février 84.
25:34Bon, c'est intéressant d'écouter ça
25:36à 40 ans de distance
25:38et puis après, j'ai envie de dire,
25:40chacun se fera son opinion
25:42mais je n'ai pas besoin beaucoup d'insister
25:44pour imaginer
25:46que ceux qui sont en train de nous écouter
25:48disent bah oui, effectivement,
25:50c'est pas toute la France
25:52bien sûr, mais oui, il y a des territoires
25:54perdus de la République.
25:56Deuxième passage de Jean-Marie Le Pen, toujours
25:58dans cette heure de vérité, voici
26:00ce qu'il dit sur les assistés sociaux.
26:03Beaucoup ne sont dans notre pays
26:05que des assistés sociaux. La France n'a pas
26:07actuellement les moyens de nourrir
26:09ni d'entretenir
26:11les chômeurs étrangers. Ceux qui travaillent
26:13et qui en ont, ras-le-bol
26:15Monsieur Duroy, que les charges
26:17ne cessent d'augmenter, que le fisc
26:19ne cesse de les tracasser, de porter
26:21sur leur dos
26:23des gens qui ne travaillent pas
26:25et qui en quelque sorte, passez-moi
26:27l'expression, vivent à leurs crochets.
26:29Là encore, c'est quelque chose
26:31qui n'est pas dit dans ces années-là
26:33et que Monsieur Le Pen dit
26:35assez clairement.
26:37Alors ça, ça fait partie
26:39des analyses qu'on peut juger
26:41avec le
26:43comment dire, le recul comme
26:45pertinente. En revanche, je vais vous faire
26:47écouter maintenant des outrances
26:49des dérapages et des choses
26:51qui ont parasité le discours. Par exemple
26:53ce qu'il dit sur l'homosexualité
26:55qui n'est pas acceptable.
26:57L'homosexualité n'est pas un délit
26:59mais elle ne doit pas être non plus
27:01une valeur privilégiée. Car de
27:03toute évidence, elle constitue relativement
27:05une anomalie biologique
27:07et sociale.
27:09Évidemment que ce type de phrase
27:11même dans la France
27:13des années 84, choquait
27:15et choquait la jeune génération
27:17qui était la nôtre à
27:19l'époque.
27:21Nous sommes
27:23quelques mois plus tard, en novembre
27:2584, et c'est Jean-Pierre Elkabbach
27:27qui faisait à l'époque l'émission
27:29Découverte, qui a eu beaucoup d'échanges avec Jean-Marie Le Pen
27:31et à son
27:33micro,
27:35Jean-Marie Le Pen parle de Front National.
27:37Je prends les paris
27:39que le Front National
27:41occupera dans la vie politique française
27:43une place de plus en plus grande.
27:45Parce que les idées qu'il défend
27:47continuent de cheminer et de s'étendre
27:49sous la pression des événements.
27:51Et c'est ce qui s'est
27:53passé, et là encore on est en 84
27:55il y a 40 ans. Je vous propose
27:57d'avancer un petit peu dans le temps, on est le 26 février
27:592001, et que dit-il
28:01précisément, puisque
28:03arrive la fameuse
28:05campagne électorale de 2002 ?
28:07Je vais vous démontrer que l'avenir est aussi
28:09devant nous. Je serai candidat
28:11et je pense que ceci
28:13constituera peut-être une grande surprise
28:15dans une élection qu'on préjuge
28:17aujourd'hui, et dans laquelle on
28:19comprétend devoir se jouer entre Jospin
28:21et Chirac. Personne ne peut jurer
28:23aujourd'hui que Jospin ou Chirac seront
28:25candidats à ce moment-là. C'est au deuxième tour.
28:27Et c'est ce qui arrivera le 21
28:29avril 2002. Personne
28:31n'a oublié ce soir si particulier.
28:33Je vous propose d'écouter
28:35l'annonce du résultat du premier
28:37tour de l'élection présidentielle sur Europe 1.
28:39Estimation donc Ipso.
28:41C'est une énorme surprise pour cette présidentielle.
28:43Premier tour 2002. Edouard Lecerf, les chiffres.
28:45Les chiffres. Jacques Chirac obtiendrait
28:4720%. Derrière lui,
28:49Jean-Marie Le Pen obtiendrait 17% des voix.
28:51Et vous avez reconnu la voix
28:53de Guillaume Durand.
28:55Toujours sur Europe 1, et cette fois en
28:572011.
28:59Voilà. Voici ce que dit Jean-Marie
29:01Le Pen sur l'islamisme.
29:03L'islamisme de plus en plus puissant
29:05a engagé contre la République,
29:07conduite par des dirigeants aux mains molles.
29:09Un bras de fer qu'il a
29:11toutes les chances d'emporter.
29:13Et ce combat contre l'islamisme qui
29:15aujourd'hui d'ailleurs est mené par
29:17Bruno Retailleau, je le répète,
29:19à l'époque, ceux qui
29:21défendent
29:23ces sujets-là sont
29:25effectivement, et c'est ça qui est compliqué en France,
29:27sont ciblés du doigt,
29:29montrés comme islamophobes,
29:31montrés comme racistes. Non.
29:33C'est simplement pointer le
29:35danger. Et parfois, celui qui
29:37dit la vérité doit être exécuté. C'est ça la
29:39difficulté pour un homme politique de parler.
29:41Dernier archive que
29:43je voulais vous faire écouter, c'était sa
29:45vision de la mort, et il l'a confiée
29:47à Jean-Pierre Elkabbach. Nous sommes en 2002.
29:49Après toutes ces élections de 2002,
29:51ce sera votre ultime combat.
29:53Est-ce que ça sera votre ultime
29:55reportage ? Non mais ça c'est autre chose.
29:57Moi je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle.
29:59Vous êtes comme moi dans la main de Dieu, et vous ne savez pas
30:01lequel de nous deux tombera le premier.
30:03L'ultime combat, c'est quand ? Je ne sais pas.
30:05La mort, c'est l'ultime combat.
30:07Voilà ce que disait
30:09Jean-Marie Le Pen à Jean-Pierre Elkabbach.
30:11Il est 11h46, nous allons marquer
30:13une pause, et puis
30:15peut-être aurons-nous des sujets plus
30:17j'allais dire plus légers,
30:19mais en même temps c'est l'actualité, c'est surtout
30:21notre vie, notre vie politique.
30:23Je ne sais pas si lorsque vous aviez
30:2515 ans, 20 ans, vous vous intéressiez à la politique.
30:27Cher Géraldine Amon,
30:29si ça faisait partie,
30:31si vous avez des souvenirs, en 1984
30:33vous étiez toute petite. J'avais seulement 3 ans.
30:35Oui, donc pour regarder L'Heure de Vérité
30:37le soir, c'était...
30:39En 2002, si vous avez un souvenir...
30:41Bien sûr, c'était les premières années
30:43où j'ai pu voter. L'Heure de Vérité
30:45c'est une émission célèbre, il y avait un générique
30:47qui était resté
30:49dans les mémoires. Vous savez qu'à l'époque,
30:51quand il passe en février 1984,
30:53il n'y a que trois chaînes, Canal+, n'est pas
30:55encore né, figurez-vous. Il y a trois chaînes,
30:57la une, la deux, la trois. Donc L'Heure de Vérité
30:59c'est à 20h30, et c'est sur
31:01Antenne 2, ça ne s'appelait pas France 2.
31:03Antenne 2, c'était présenté par François-Henri Le Verrieux,
31:05et il y avait trois chroniqueurs
31:07qui passaient, Alain Duhamel, il y avait un
31:09chroniqueur qui était invité,
31:11ce soir-là, je crois que c'était Servan Schreiber,
31:13Jean-Louis, non pas Jean-Jacques,
31:15et le troisième, c'était Albert Duroy, qui était toujours là,
31:17qui était le chef du service politique d'Antenne 2.
31:19Bon, voilà, ça c'est la
31:21musique de L'Heure de Vérité.
31:23Mais c'était un événement,
31:25et cette Heure de Vérité
31:27c'était le 16 février 1984,
31:29dans ma génération, comme nous nous intéressions
31:31à la politique, je me souviens très bien,
31:33l'avoir vue en direct, et je l'avais vue en direct
31:35avec des amis, on l'avait regardée ensemble,
31:37et puis c'était un événement politique,
31:39et le lendemain on parlait,
31:41évidemment, à la fac,
31:43j'étais à la fac de droit à ce moment-là,
31:45et évidemment on échangeait,
31:47c'était quelque chose qui nous passionnait, la vie politique
31:49avait vraiment un sens
31:51très puissant, très fort.
31:53Il est 11h47, et vous
31:55étiez dans vos berceaux, je ne sais pas ce que vous faisiez,
31:57M. Boubouk, lui, n'était même pas...
31:59Il avait trois ans ?
32:01En 1984, il n'avait rien.
32:03En 1984,
32:05ses parents ne s'étaient même pas rencontrés, peut-être.
32:07M. Boubouk, vous m'écoutez, là ?
32:09Oui, je vous écoute !
32:11Non, mais j'évite de vous relancer, il est 48 !
32:13Voilà, c'est tout. Merci, à tout de suite.
32:15Vous écoutez Pascal Praud, de 11h à 13h, sur Europe 1.
32:17Europe 1,
32:19Pascal Praud, de 11h à 13h, sur Europe 1,
32:21et Pascal Adèle est avec nous en ligne.
32:23Je suis nombreux à me signaler comme
32:25Anne Éveillard, qui nous écoute,
32:27et qui nous dit, le générique de l'heure de vérité,
32:29signé Paul McCartney, BO d'un
32:31James Bond, vivre et laisser mourir.
32:33Vous n'avez pas vu, vous,
32:35vivre et laisser mourir, M. Olivier Guedet,
32:37qui est venu dans le bureau...
32:39Non, mais je vais le regarder !
32:41Roger Moore !
32:43C'est vos années à Londres, ça !
32:45Écoutez ce que disait
32:47Louis Alliot, sur le rassemblement
32:49de la République, hier soir.
32:51On lit toujours la même dans la rue,
32:53la racaille gauchiste qui manifestait hier.
32:55C'est les ferments de la guerre civile.
32:57La gauche est associée à la guerre civile.
32:59Ces gens-là, s'ils ne sont pas contenus,
33:01s'ils ne sont pas encadrés,
33:03finiront par
33:05passer à l'acte.
33:07On le sait depuis le 7 octobre,
33:09et les massacres en Israël,
33:11on voit bien que les langues se sont déliées,
33:13et que ces gens-là sont capables
33:15de tout. Donc moi, je me méfie beaucoup
33:17de ces manifestations spontanées
33:19de haine sur la mort d'un homme,
33:21sur la mort d'un français, sur la mort
33:23d'un patriote, et je regarderai
33:25attentivement, dorénavant, la manière dont l'extrême-gauche
33:27gère la politique en France.
33:29Non mais ça va être intéressant, parce que je le disais
33:31tout à l'heure, si un jour Marine Le Pen
33:33est élue présidente de la République,
33:35ces gens-là, peut-être,
33:37bien sûr, seraient prêts à prendre
33:39les arbres. Les armes, et non pas
33:41les arbres. Les armes !
33:43Abdel est avec nous, Abdel qui habite Valenciennes.
33:45Bonjour Abdel !
33:47Bonjour Pascal, comment allez-vous ?
33:49Et vous-même ?
33:51Très bien, les fêtes de fin d'année sont bien passées.
33:53Début d'année, on démarre
33:55en trop, mais ça va, tout va bien.
33:57Que vous inspire le décès de
33:59Jean-Marie Le Pen ?
34:01Le décès
34:03de Jean-Marie Le Pen
34:05me fait penser, tout le contraire,
34:07d'une vraie personnalité
34:09qui a apporté un plus à la société.
34:11Pourquoi ?
34:13Là, c'est le contraire. Quand on me dit
34:15Jean-Marie Le Pen, si pour le peu,
34:17je me souviens des petites phrases
34:19qui ont été violentes
34:21et ce qu'il a apporté,
34:23on ne peut pas avoir, malheureusement, pour la personne,
34:25j'ai dit Côte d'Orience quand même, mais par rapport
34:27à tout ce qu'il a fait,
34:29notamment
34:31son parti,
34:33la création de son parti,
34:35il faudra me donner, vraiment,
34:37quelque chose qui a apporté aux Français
34:39et à la France,
34:41tout simplement.
34:43Ce que vous dites, pardonnez-moi,
34:45ce n'est pas très argumenté.
34:47Qu'est-ce que vous reprochez, précisément,
34:49dans son parcours politique
34:51et prise de position avec lesquelles
34:53vous n'êtes pas d'accord ?
34:55Pascal,
34:57je pense que
34:59les choses que je vais vous dire sont
35:01facilement...
35:03Vous tapez le nom de Jean-Marie Le Pen,
35:05les premières choses
35:07qui vont ressortir, c'est les petites
35:09phrases sur la Shoah,
35:11sur les chambres à gaz,
35:13sur les hommes, sur les
35:15homosexuels. Voilà, je n'ai pas vraiment
35:17besoin d'argumenter.
35:19Vous avez parfaitement raison de souligner
35:21que ces phrases
35:23et ces provocations et ces dérapages
35:25sont parfaitement inadmissibles.
35:27Ce qui est intéressant, c'est
35:29aussi, chez un homme politique,
35:31au-delà du caractère, effectivement,
35:33ces phrases sont rejetées
35:35par la classe politique, mais est-ce que
35:37vous lui reconnaissez
35:39une qualité
35:41d'analyse sur
35:43notamment l'immigration massive
35:45qui a pu mettre en danger la société
35:47française et la modifier
35:49de fond en comble ?
35:51Alors, la seule qualité que
35:53je cherche depuis
35:55longtemps,
35:57depuis hier son décès,
35:59la seule qualité que je pourrais lui donner,
36:01c'est d'avoir compris
36:03la manipulation qui pouvait être
36:05mise en place sur la pensée
36:07des gens. C'est-à-dire qu'il est tellement
36:09descendu bas sur le
36:11fait de critiquer le prochain
36:13que certains se sont
36:15reconnus dans cette parole et lui ont donné
36:17de l'importance. C'est la seule
36:19qualité que je trouve. Ça veut dire que
36:21aujourd'hui, le RN fait tellement
36:23de pourcentages
36:25sur le fait
36:27de dénoncer telle ou telle
36:29personne ou telle ou telle religion en disant que c'est
36:31la problématique centrale pour que la
36:33France aille mieux. Voilà, il n'y a pas
36:35de vivre ensemble, il n'y a pas de respect.
36:37C'est difficile de vivre ensemble parfois
36:39convené avec des gens
36:41qui imposent un mode de vie qui
36:43ne traduit pas
36:45celui de l'histoire de France,
36:47tout simplement. Moi, je ne parle jamais de religion,
36:49je parle souvent de mode de vie.
36:51Il y a des modes de vie qui ne correspondent pas
36:53à l'ADN de notre
36:55pays, de sa culture, de ses mœurs.
36:57Et le vivre ensemble, parfois,
36:59est difficile pour cette raison.
37:01On va marquer une pause. Je ne sais pas si Abdel
37:03va rester avec nous, mais on peut évidemment
37:05tamer la discussion.
37:07Moi, je trouverais
37:09formidable
37:11ce vivre ensemble, bien sûr,
37:13si personne n'imposait à l'autre
37:15ni sa culture
37:17ni ses mœurs. Mais c'est
37:19vrai que parfois, on a ce
37:21sentiment d'une volonté
37:23d'imposer quelque chose qui ne correspond
37:25pas, je l'ai dit, à l'histoire de France.
37:2711h58, nous marquons une
37:29pause. A tout de suite. Et comme Abdel, vous pouvez réagir
37:3111h01, 80, 20, 39,
37:3321, 11h, 13h. Vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1.
37:35Europe 1.
37:37Nous sommes
37:39Europe 1. 11h,
37:4113h,
37:43Pascal Praud et vous. Nous sommes
37:45mercredi, et mercredi est toujours un jour particulier
37:47de la semaine. Est-ce que vous aimez le
37:49mercredi ? Voilà une bonne question.
37:51On pourrait faire un sondage.
37:53Là, ça bascule. Ça bascule à
37:55midi. Ça a basculé
37:57depuis 4 minutes, puisque là,
37:59nous partons vers le week-end.
38:01Nous avons fait
38:03deux jours et demi et ça bascule.
38:05Le mercredi, ça bascule. Ça va vite ici.
38:07Mais oui, ça bascule.
38:09Bon, on termine. Alors, je voudrais dire aussi,
38:11parce qu'il faudrait qu'on le dise ça,
38:13tous les jours à 12h, je voudrais
38:15que vous saluiez
38:17les nouveaux auditeurs qui arrivent.
38:19Il y a des gens qui sortent peut-être de l'école,
38:21du lycée à midi, qui ont arrêté
38:23de travailler, qui font une petite
38:25pause déjeuner, qui entrent
38:27dans leur cuisine pour préparer
38:29que sais-je, une pizza,
38:31des pâtes que vous faites,
38:33comme l'espèce de gâteau
38:35à manger que vous m'avez proposé.
38:37Et il y a peut-être des gens qui sont en train de
38:39fabriquer, telle
38:41Catherine Deneuve dans Podade,
38:43une galette d'amour, un cake
38:45d'amour. Vous connaissez
38:47cette chanson, le cake d'amour qu'elle est en train de
38:49préparer. Ils sont en train de préparer à déjeuner,
38:51et non pas à manger.
38:53Parce que vous, c'est pas la pâté qu'on donne
38:55si vous voulez, à ses
38:57enfants ou à sa famille.
38:59C'est le déjeuner, le dîner.
39:01Donc on ne mange pas, c'est
39:03les animaux qui mangent, comme je vous rappelle.
39:05Ça fait six ans que vous le répétez, on en peut plus.
39:07Adèle, le cake d'amour.
39:09Qu'est-ce que c'est le cake d'amour ?
39:11C'est la chanson. C'est un cake particulier, non ?
39:13Vous avez bien l'air d'un cake,
39:15franchement.
39:17Le cake d'amour,
39:19c'est la recette que donne.
39:21C'est une pâtisserie.
39:23C'est une métaphore, Adèle.
39:25Ça m'a échappé.
39:27Et Paudane, Catherine Deneuve, chante dans ce film
39:29merveilleux de Jacques Demy. Elle prépare,
39:31donc j'imagine que dans leur cuisine, il y a des gens qui sont en train de faire
39:33un cake d'amour.
39:35Et qui attendent aussi un cake pour déjeuner.
39:37Regardez la recette.
39:41Regardez, ça c'est le cake d'amour.
39:43Prenez l'astéroïde.
39:47Préparez votre
39:49Préparez votre pâte
39:51Dans une jatte
39:53Dans une jatte
39:55Une jatte plate
39:57Et sans plus de dire
39:59On ne va pas écouter toute la chanson,
40:01parce qu'on se demande pourquoi on écoute le cake d'amour
40:03à 12h07.
40:05En revanche, je termine avec Abdel.
40:07Parce qu'Abdel, visiblement, vous n'êtes pas un fan
40:09de Jean-Marie Le Pen.
40:11En fait, je suis plutôt fan
40:13des personnes qui laissent une bonne image
40:15ou qui ont apporté
40:17une plus-value, quelque chose de
40:19magnifique, qu'on puisse partager
40:21que quelque chose qui est négatif et qui
40:23fonctionne sur la colère des gens.
40:25Quels sont, par exemple, les hommes politiques
40:27que vous vénérez ?
40:29Alors, la personne que j'ai discuté
40:31encore avec un demi-heure, c'est par exemple Gandhi.
40:33J'ai pris l'exemple de Gandhi et Jean-Marie Le Pen
40:35pour prendre vraiment des
40:37sommes mondes
40:39de la positivité et de ce qui est négatif.
40:41Je suis d'accord avec vous, mais
40:43un homme politique, c'est un combattant.
40:45Et un combattant, ce n'est pas un saint.
40:47Voilà, je vais prendre Simone Veil pour rester dans la politique.
40:49Simone Veil, c'est un très bon exemple.
40:51Jean-Marie Le Pen, c'est un très mauvais exemple.
40:53Là, je suis concret, je suis dans la politique.
40:55Écoutez, c'est votre avis.
40:57Et vous avez forcément raison.
40:59Madame Veil, évidemment,
41:01a eu des combats magnifiques, et notamment celui
41:03de l'interruption
41:05volontaire de grossesse.
41:07C'est vrai que c'est deux registres
41:09différents, et c'est pourquoi
41:11vous ne votez pas sans doute
41:13pour Jean-Marie Le Pen
41:15ni pour sa fille.
41:17Pourtant, je vis dans une ville qui vote à 90%
41:19le Rassemblement National.
41:21Et pourtant, ils m'apprécient énormément
41:23et je les apprécie énormément.
41:25Il n'y a pas de problème de vivre ensemble.
41:27Si il n'y a pas de problème de vivre ensemble,
41:29vous avez beaucoup de chance.
41:31Moi, des problèmes de vivre ensemble,
41:33j'en entends beaucoup.
41:35Oui, on en entend beaucoup, mais vous savez très bien,
41:37moi, je deviens à peu près comme tous les Français.
41:39Ça veut dire que, bizarrement,
41:41je me mets facilement
41:43en colère, je veux dire,
41:45sur certains faits politiques ou certaines choses
41:47qu'on n'a pas le droit. Mais en même temps,
41:49je n'exprime pas non plus dans les rues
41:51en criant que c'est
41:53à la faute de l'autre, parce que
41:55il ne fait pas la même chose que moi.
41:57Non, je respecte. Et puis, à partir de là,
41:59on essaie de trouver une discussion
42:01en commun pour résoudre différents problèmes.
42:03On ne monte pas l'un sur l'autre.
42:05C'est le meilleur, effectivement, votre état d'esprit
42:07et la meilleure chose
42:09et le meilleur gage du vivre ensemble.
42:11Merci, Abdel. Bonne année à vous.
42:13Merci, Pascal. Bonne année à vous.
42:15Pierre Habit Fontainebleau.
42:17Bonjour, Pierre.
42:19Vous avez quel âge, Pierre ?
42:21Alors, moi, j'ai... D'abord,
42:23permettez-moi de vous souhaiter mes meilleurs voeux
42:25à toute votre équipe, à vous, parce qu'il y en a trop.
42:27Et à M. Boubou, qui est toute votre équipe.
42:29Vous pouvez lui envoyer un pull, si vous voulez,
42:31il a refait entièrement
42:33son placard.
42:35Il vient tous les jours avec un pull nouveau.
42:37Il a reçu des pulls magnifiques,
42:39pour l'amour et la comédie.
42:41Il peut venir en Seine-et-Marne.
42:43Il n'y a pas de problème.
42:45Je vous l'inviterai. Avec grand plaisir.
42:47Merci, Pierre. D'accord.
42:49Je vous demande de lui envoyer un pull et vous me dites
42:51qu'il peut venir en Seine-et-Marne.
42:53Je vais aller les chercher moi-même.
42:55Pierre, vous êtes un fan
42:57de Jean-Marie Le Pen, si j'ose dire,
42:59ou un électeur du RN.
43:01Premièrement, j'ai 65 ans.
43:03Je suis né en 59.
43:05J'ai vécu les années 60,
43:07les années 70, les années où il faisait
43:09bon vivre, où on avait
43:11une autre vision de la France qu'on a actuellement.
43:13Premièrement.
43:15Secondement, dans les années 80,
43:17j'ai voté François Mitterrand.
43:19Je n'étais pas du tout Jean-Marie Le Pen.
43:21Maintenant,
43:23Mme Le Pen
43:25a ma préférence.
43:27Pour moi, M. Le Pen, il y a deux personnalités.
43:29Il y a l'allume politique
43:31qui était visionnaire
43:33des années, une vingtaine d'années,
43:35une trentaine d'années, de ce qui se passe
43:37actuellement en France. La montée de l'islam,
43:39la montée des injustices, la montée
43:41de tout ce qu'on peut voir actuellement
43:43comme problème. Et puis, il y avait
43:45le deuxième volet, la deuxième partie
43:47de M. Le Pen, la partie provocatrice
43:49qui, évidemment, est inacceptable.
43:51Les propos sur
43:53les chambres à gaz, sur les phrases,
43:55c'est inadmissible.
43:57Sur les homosexuels également, on a oublié, mais c'est incroyable
43:59ce qu'il dit sur les homosexuels. Et notamment
44:01sur le sida, c'est des choses qui ont été oubliées aussi.
44:03Les sidaïques, etc.
44:05C'est des mots... C'est très étonnant
44:07d'ailleurs, c'est la question que je posais à Gilbert Collard.
44:09Pourquoi cette provocation
44:11inutile et scandaleuse ?
44:13C'est ce que je ne comprends pas non plus.
44:15D'ailleurs, en écoutant
44:17sur CNews tout à l'heure
44:19et sur d'autres médias,
44:21il y a des hommes politiques
44:23comme M. Collard qui ne le
44:25reconnaissaient même plus lui-même dans tous ses propos.
44:27C'est là le gros dilemme
44:29de ce personnage. Moi, je vais faire
44:31un petit peu le parallèle avec
44:33M. Gainsbourg. Il y avait M. Gainsbourg
44:35qui était le formidable compositeur,
44:37le musicien, le chanteur. Et puis M. Gainsbard
44:39qui était complètement à la dérive.
44:41C'est pas du tout dans le même
44:43enregistre, mais on peut faire une sorte
44:45de parallèle. Et donc, pour moi,
44:47M. Le Pen restera le visionnaire
44:49de ce qui se passe actuellement au niveau
44:51de ce qui se passe en France.
44:53La mondialisation, le fait
44:55qu'on paye, on paye,
44:57le français paye, et puis ça profite
44:59toujours au même. Alors moi, ce que je voudrais dire
45:01aussi, c'est que je suis absolument
45:03obfusqué qu'il y ait eu des manifestations,
45:05qu'on appelle ça
45:07un trouble à l'ordre public,
45:09que le gouvernement français n'a rien fait
45:11pour arrêter ces manifestations hier soir.
45:13Quand on voit, par exemple,
45:15je ne sais pas si vous avez vu, il y a des vidéos
45:17qui courent actuellement sur les actions
45:19de la coordination rurale. Alors qu'hier,
45:21il y a un, comment ça s'appelle,
45:23un manifestant de la coordination
45:25rurale qui a été menotté par la gendarmerie,
45:27il est plus facile de faire intervenir
45:29les forces de l'ordre sur
45:31des agriculteurs, sur les
45:33agriculteurs, par exemple, que sur des gens qui
45:35manifestent sur la mort d'un homme.
45:37C'est absolument scandaleux. Moi, je suis
45:39scandalisé de voir ceci.
45:41Voilà.
45:43Donc, à la limite, nos hommes politiques
45:45actuels sont complices, ils n'avaient qu'à
45:47interdire ces manifestations.
45:49Elle était spontanée,
45:51et puis on n'interdit pas
45:53une manifestation,
45:55elle n'a même pas été déposée, c'est un rassemblement
45:57d'ailleurs, le mot manifestation, il n'est pas
45:59sur le plan légal, il n'est pas
46:01constitué.
46:03J'entends ce que
46:05vous dites, Pierre.
46:07À la limite, maintenant, je veux réunir avec mes voisins,
46:09on va bloquer la route, parce que ça
46:11nous emmerde de voir passer des combats exceptionnels.
46:13On va nous envoyer les CRS, on va
46:15vite dégager. Ces gens-là,
46:17qu'ils soient islamo-gauchistes
46:19ou d'ailleurs, d'ailleurs, peu importe le
46:21problème, ils manifestent.
46:23Non mais il y a une télévance pour l'ultra-gauche en France.
46:25Il y a une œille.
46:27Ils manifestent sur la place de la République
46:29à Paris, Paris, capitale de la France.
46:31On a une vue de l'extérieur
46:33des autres pays étrangers
46:35qui est absolument néfaste.
46:37C'est hallucinant de voir ça. Moi, je vous dis,
46:39j'ai 65 ans, j'ai jamais vu
46:41un tel état de la France actuellement.
46:43C'est hallucinant.
46:45Alors, votre génération, vous avez raison, vous auriez
46:4790 ans, vous ne diriez pas ça, parce que
46:49effectivement, vous auriez connu l'après-guerre
46:51et l'épuration n'était pas non plus un moment
46:53où la nature humaine
46:55a été mise en avant.
46:57Mais si vous avez
46:5965 ans, comme moi, on
47:01traverse une période
47:03et souvent, je dis ça,
47:05nous n'avons jamais connu, depuis que nous sommes
47:07nés, une séquence comme celle-là
47:09où la France paraît
47:11chancelante et où
47:13cette haine peut se déverser,
47:15notamment de l'extrême-gauche, cet antisémitisme
47:17qu'on n'imaginait pas, notamment
47:19de l'extrême-gauche, là aussi.
47:21Notamment, d'ailleurs, exclusivement
47:23de l'extrême-gauche.
47:25Il est 12h14, je remercie Pierre.