Comme tous les jours, BFMTV répond à vos questions
Category
🗞
NewsTranscription
00:00On va rester aux Etats-Unis. Après, François Pitrelle, Patrick Sauss va venir nous éclairer parce qu'on est à 12 jours de l'investiture de Donald Trump, à l'ISEE, et le nouveau président des Etats-Unis a des rêves de conquête.
00:13Absolument incroyable menace contre le Danemark et contre le Canada. Quelques heures après l'annonce de la démission de Justin Trudeau, tout simplement, le nouveau président américain n'a pas perdu de temps et a prévenu qu'il aimerait bien que ce soit le 51e Etat américain.
00:29Il est allé encore plus loin. Récemment, il veut faire main basse sur le Groenland. Et oui. Et donc ça, ça vous interroge, évidemment. Est-ce qu'il peut vraiment, Patrick Sauss, Donald Trump, annexer le Groenland ? Est-ce que vraiment, on peut y croire ?
00:42Alors, c'est compliqué parce que moi, j'ai cherché dans les citations de Donald Trump le mot « annexer ». Et en fait, c'est quelque chose que tous les journalistes du monde entier ont utilisé, mais le mot « annexion » finalement n'a pas été utilisé.
00:54En revanche, lorsqu'il parle de fusion avec le Canada, là, c'est bien lui. Et le Groenland, il refuse de dire qu'il n'utilisera pas la force. Et en fait, c'est déjà une déclaration de guerre en soi, puisque cette menace fait peur, fait réagir dans les capitales européennes, puisqu'on le rappelle, le Groenland est un territoire autonome du Danemark qui lui-même fait partie de l'Union européenne.
01:17Rappelons-le aussi, le Danemark est membre de l'OTAN. Et donc, on se retrouve avec un cas pratique pour tous les fans de géopolitique. Un pays de l'OTAN, peut-il attaquer un autre pays de l'OTAN ? Et ça, Donald Trump, son rapport à l'OTAN et notamment au financement de l'OTAN, on aura le temps d'en reparler une autre fois, mais c'est assez fluctuant.
01:38Le fait est qu'il peut au moins tordre le bras. Rappelons-le aussi, il y a déjà depuis 70 ans, et ça ne date pas du tout de Donald Trump, une base aérienne devenue, il y a quelques années, une base spatiale de l'armée américaine avec un certain nombre de têtes nucléaires, non pas pour le Groenland, mais bien pour l'armée américaine.
01:56Patrick, quelles sont ses motivations ?
01:58Elles sont commerciales, en tout cas celles de Trump. Je le dis rapidement, mais il y a ce que Trump veut et ce que l'entourage de Trump veut. L'entourage de Trump, il cherche à négocier commercialement, mais il a aussi des visions assez messianiques, je dirais, de la chose, voire impérialistes, les expansions, comme on l'a pu voir à d'autres périodes de l'histoire américaine.
02:18Donald Trump, lui, il veut ce qui est bon pour le commerce américain. On passe sur le Groenland et ses terres rares dans lesquelles vous pouvez creuser de quoi faire des semi-conducteurs, des semi-conducteurs qu'on retrouve pour l'instant à Taïwan, oui, mais si Donald Trump laisse la Chine envahir Taïwan, il n'y a qu'à se diriger vers le Groenland qui serait devenu américain.
02:40Il y a aussi le Groenland qu'on peut contourner avec la fonte des glaces et de la calotte glaciaire autour du Groenland. Ça coûterait moins cher. Le canal du Panama, c'est à peu près pareil. Et puis, on a l'impression que le Canada, il y a quelque chose de l'humiliation. Lorsque vous discutez avec les Américains, ils ont l'habitude de faire des blagues sur les Canadiens, un peu comme les Français avec les Belges. Oui, mais ça s'arrête là. Refaire les frontières, non, ça n'irait pas du tout.
03:04Merci beaucoup, Patrick. On va aussi essayer de répondre à cette question, demande Solal. Que pensent les Américains, en fait, tout simplement, de ces phrases de Donald Trump ? On va voir ça avec vous, Antoine Ollard. Vous êtes notre correspondant à Washington. Que vous disent les Américains que vous avez rencontrés ?
03:20Écoutez, les Américains que j'ai rencontrés hier sont estomaqués, atterrés même par les dernières déclarations de Donald Trump. Alors, ce n'est pas très surprenant d'entendre ça à Washington, qui est une ville très démocrate, qui, je vous le rappelle, a voté à plus de 90 % pour Kamala Harris. Du coup, les personnes que j'ai croisées me disent qu'elles ont du mal à prendre Trump au sérieux. Elles pensent qu'il bluffe et que ça n'ira pas plus loin.
03:44Mais j'ai aussi croisé un électeur trumpiste et lui aussi se dit choqué. Alors, il comprend l'intérêt stratégique du canal de Panama et du Groenland, mais envoyer l'armée pour les annexer, ça, il n'est pas d'accord. Je vous propose de l'écouter, lui, en premier, puis ensuite la réaction de deux électeurs démocrates.
04:01J'adore Donald Trump, mais là, ça va trop loin. Le Groenland n'appartient pas à l'Amérique. On ne peut pas envoyer l'armée. Et j'adore le Canada. C'est un pays très puissant.
04:11Je pense que c'est un idiot qui raconte n'importe quoi. C'est juste des paroles en l'air.
04:16Je suis horrifiée. J'aimerais être optimiste et me dire que les choses ne vont pas mal tourner, mais je ne sais pas.
04:25Et puis, dans les médias américains, en tout cas certains médias américains, on explique qu'avec le retour de Donald Trump, c'est le retour du chaos à la Maison Blanche et qu'il va falloir s'y faire.
04:35On dit aussi qu'il faut prendre au sérieux ce que dit Donald Trump parce qu'il a autour de lui une équipe composée exclusivement de fidèles, des personnes qui disent oui à toutes ses demandes, même les plus folles.
04:46Et ça, c'est la grande différence avec son premier mandat. Cette fois, il n'y a plus personne pour tenir tête à Donald Trump. Il n'y a plus de garde-fous.
04:53Et c'est un président élu sans limite, manifestement, qui va s'installer dans moins de 15 jours maintenant à la Maison Blanche.