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Les Vraies Voix avec Sophie Lenaerts, première vice-présidente de la Coordination rurale, responsable de la section lait et éleveuse laitière dans l’Oise.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-01-06##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03On est là, il y a 150-200 tracteurs qui arrivent, là ça va bouger, on ne partira pas tant qu'on n'aura pas une réponse forte de l'État.
00:11J'appelle à tous les artisans à soutenir nos agriculteurs parce que finalement les difficultés, même si elles ne sont pas les mêmes, on se rejoint dans des problématiques qui sont énormes.
00:20Aujourd'hui c'est ici, mais pour moi la prochaine étape c'est pareil, il faut les faire trembler.
00:24On veut moins de contraintes, on veut moins de la merde, on veut qu'on nous laisse travailler, c'est plus possible.
00:29Et la troisième étape, si Paris ça ne bouge pas, c'est l'Europe, c'est Bruxelles.
00:32Et donc des tracteurs aux abords de Paris, une ministre qui appelle à ne pas aller bloquer, en tout cas la capitale, l'un jour de rentrée scolaire.
00:39La coordination rurale lance une démonstration de force à quelques jours des élections des membres d'agriculture.
00:45Le deuxième syndicat du secteur en appelle à faire appliquer les mesures annoncées l'hiver dernier.
00:50Alors parlons vrai, est-ce que la priorité numéro un du gouvernement devrait être de rétoussoudre la crise agricole ?
00:57Et à cette question, faut-il s'attendre à une mobilisation massive des agriculteurs ?
01:01Vous dites oui à 77%, vous êtes agriculteur, venez témoigner au 0826 300 300.
01:08Et puis pour en parler, Sophie Léhé-Lénard s'est avec nous, première vice-présidente de la coordination rurale,
01:13responsable de la section lait et éleveuse laitière dans l'Oise.
01:16Merci d'avoir accepté notre invitation et bonne année d'avance, bonsoir.
01:20Philippe Bilger.
01:22Une fois que j'ai dit à quel point la cause agricole, à cause de mon enfance, de ma jeunesse, m'est chère,
01:31je suis frappé de voir à quel point le ton des associations et des syndicats agricoles a changé ces derniers jours.
01:41Et il devient âpre, il devient très dur.
01:45Et tout à l'heure, je me permettrais de poser une question, parce que n'étant pas un spécialiste tout de même de l'agriculture,
01:53j'avais tout de même l'impression que le gouvernement, s'il n'avait pas tenu tous ses engagements, en avait tenu certains tout de même.
02:02Et donc je suis étonné de voir que le ressentiment agricole, non seulement ne diminue pas,
02:11mais s'amplifie comme si aucun engagement n'avait été tenu.
02:15Françoise de Gaulle.
02:17Je comprends les agriculteurs, honnêtement, je comprends que le ton change et qu'il soit de plus en plus âpre et en colère,
02:23d'abord parce qu'on n'est pas loin non plus du salon de l'agriculture.
02:25Je vous rappelle que ça fait quand même un an qu'on a eu droit au cinéma de la personne pour laquelle vous aviez les jeux de chimènes à l'époque,
02:33c'était Gabriel Attal, sur sa botte de paille, en train de faire toutes les promesses pour calmer tout le monde.
02:38Et puis on avait un président de la République en bras de chemise, en essayant de convaincre les agriculteurs, il ne s'est rien passé.
02:44Bien sûr qu'il y a eu des accrostiches, bien sûr qu'il y a des choses qui ont été, comment dirais-je, un peu améliorées,
02:50mais l'essentiel n'a pas été amélioré.
02:52La concurrence déloyale n'a pas été améliorée.
02:55Les marges entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, ces marges-là n'ont pas été améliorées.
03:02C'est ça l'essentiel, c'est-à-dire...
03:04À part le gaz non routier où s'est passé quelque chose.
03:06Je suis d'accord avec vous Cécile, mais la réalité du travail du fruit, du travail des agriculteurs,
03:11qui n'est pas assez rémunérée, que ce soit les producteurs de lait, les éleveurs de lait d'ailleurs on dit,
03:15que ce soit, comment dirais-je, par rapport aux transformateurs et aux distributeurs,
03:20voilà, ça, ça n'est pas réglé, ça demandait un combat politique qui n'a pas été mené.
03:24Et le dernier combat politique qui n'a pas été mené, en tout cas qui a été perdu pour le moment, c'est le Mercosur.
03:30Je comprends qu'ils soient en colère et il n'y a rien de démago dans ce que je dis.
03:33Et il y a d'autres choses encore ?
03:34Oui, j'embraille sur ce que vient de dire Françoise.
03:37J'ai le sentiment moi aussi de comprendre cette colère, c'est exactement ce qu'a répondu Françoise de Gouin.
03:42Ça fait quand même très longtemps et même encore bien avant le salon de l'agriculture de l'an dernier
03:46qu'il y a des promesses qui sont faites sans arrêt aux agriculteurs, rien ne vient.
03:50Et Dieu sait que je suis contre toute forme de violence, évidemment, dans le cadre de manifestations.
03:55Néanmoins, ça donne le sentiment que peut-être les agriculteurs sont presque trop gentils lorsqu'ils manifestent.
04:01Ils ont des principes généralement, des digues qu'ils refusent évidemment de faire lâcher.
04:07Et je trouve ça assez dégoûtant parce que je me souviens la rapidité avec laquelle
04:11des lois ont été changées à l'époque des gilets jaunes.
04:14Et vraiment, j'étais le premier à m'insurger contre ces violences inadmissibles, honteuses,
04:19on se souvient de l'arc de triomphe dégradé, etc.
04:21Et il faudrait précisément que les gouvernements fassent le nécessaire sans arriver à de telles extrémités.
04:29Or, ça n'est pas le cas, les agriculteurs manifestent et on a le sentiment que rien ne se passe finalement.
04:34Et ça met en colère.
04:35– Allez, Sophie Linard, c'est vous, première vice-présidente de la coordination rurale.
04:41Oui, bien sûr, vous avez la parole.
04:42Vous avez, vous, subi quand même entre les annonces, la dissolution et la censure.
04:48À chaque fois, ça repousse, ça repousse, ça repousse.
04:51– Je vais essayer, alors ce sera peut-être dans le désordre par rapport à tout ce que j'ai entendu.
04:56Mais je voudrais déjà revenir sur ce qui s'est passé aujourd'hui et l'écœurement total,
05:02total de la profession par rapport à la façon dont on a été traité aujourd'hui.
05:08Qu'est-ce qu'on a fait pour être traité de cette façon-là ?
05:12Il me semble que l'agriculture était un point stratégique,
05:17l'autonomie alimentaire était quelque chose de stratégique,
05:21en tout cas à l'époque d'une certaine grande personne qui était Général de Gaulle,
05:25en tout cas c'était quelque chose de stratégique.
05:28La façon dont on a été traité aujourd'hui, je vous donne des exemples.
05:31Deux de mes collègues des Ardennes se baladaient ce matin près du Trocadéro,
05:36donc ils étaient deux avec un bonnet jaune, à manque 135 euros.
05:40– Ah bon ?
05:40– Donc porter un bonnet jaune aujourd'hui dans la rue, 135 euros, ça va ?
05:46Alors à partir de combien c'est une manifestation ?
05:49C'est deux, c'est trois, c'est quatre.
05:51Un de mes collègues qui a été mis en garde à vue,
05:57notre Secrétaire Général, et les autres ramenés dans leur fourgon,
06:01on leur a dit « vous n'avez pas le droit de manifester ».
06:05Combien ? Ils étaient sept ! C'est vraiment du grand n'importe quoi.
06:11Et inversement, nous avons des collègues qui sont arrivés devant l'Elysée,
06:16devant d'autres ministères, dont un de mes collègues,
06:20je me permets de parler, c'est un cas personnel,
06:23je ne parle pas d'habitude de cas personnels,
06:25mais ce monsieur est en redressement judiciaire,
06:27il doit 41 000 euros pour le 31 janvier, il ne les a pas.
06:33Et ça fait des mois et des mois et des mois qu'il explique son cas.
06:36Et il était avec sa chèvre devant l'Elysée,
06:38il s'est fait embarquer comme des malpropres,
06:41ils se sont fait escorter comme des voyous repérés par des caméras.
06:46C'est inadmissible quand on me parle de grands hommes
06:51qui sont très sévères avec leur population,
06:54mais on n'en est pas loin aujourd'hui en France.
06:57– Est-ce que ce n'est pas scandaleux ce qu'on entend, Philippe Billard ?
07:00– Si, mais au-delà de ces péripéties qui sont tout à fait éprouvantes,
07:05et je comprends votre indignation,
07:07quelle est la principale revendication de la coordination, madame ?
07:14– Pardon, les deux choses pour lesquelles on était venus à Paris.
07:17Alors j'explique aussi à vos téléspectateurs pourquoi aujourd'hui,
07:20et pourquoi, puisque certains nous disent
07:23vous aviez un rendez-vous le 13, vous n'êtes pas content.
07:26Non, parce qu'en fait, comme, et le calendrier veut ça,
07:30malheureusement par temps, ça fait un an qu'on est dans les rues,
07:33mais demain le 7 janvier, on rentre en période de réserve électorale.
07:38Donc en théorie, il y a des choses que l'on ne peut pas faire.
07:41Et donc nous dans notre tête on s'est dit,
07:42puisque demain c'est période de réserve électorale,
07:45on ne sera pas reçus, on ne pourra pas travailler les sujets.
07:48Après, est-ce que ce gouvernement sera toujours là après son discours du 14 ?
07:53On n'en sait rien, je ne suis pas dans les instances.
07:56Donc on s'est dit, si maintenant on ne peut pas aller traiter deux sujets,
08:02pour répondre à votre question,
08:03deux sujets qui ne coûtaient rien ni à l'État ni aux contribuables,
08:07ces deux sujets c'était l'arrêt de surtransposition de normes françaises,
08:11donc ne garder que les règlements européens
08:14pour que tous les agriculteurs européens puissent produire de la même façon,
08:18avec les mêmes normes et les mêmes contraintes,
08:20pour donner un produit final identique.
08:22Ça c'était la première des choses,
08:24on n'a pas besoin de l'Europe pour ça,
08:25c'est un règlement franco-français,
08:28donc c'était quelque chose qui pouvait prendre un décret.
08:31La deuxième des choses,
08:32c'est que c'était intolérable pour nous d'avoir encore des contrôles,
08:35j'ai des collègues qui ont reçu le 24 décembre des lettres
08:37pour avoir des contrôles dans leur exploitation,
08:40et nous demandions à ce que ces contrôles,
08:42puisque la DGCCRF et d'autres organismes de contrôle
08:46nous disent qu'il manque de personnel,
08:48et bien que les gens qui contrôlent dans nos exploitations
08:50ne viennent plus chez nous,
08:51mais à y contrôler toutes les frottes aux étiquetages,
08:54tous les problèmes dans la grande distribution,
08:56la publicité mensongère et tous les produits...
08:58– Les importations, et puis les importations.
08:59– Voilà, parce que là on ouvre porte et fenêtres,
09:02alors je vous dis juste un cas concret,
09:05moi il me manque une boucle sur un de mes animaux,
09:07vous savez que si je suis contrôlée ce jour-là,
09:10je perds une partie de mes aides compensatoires européennes,
09:14là tout ce qu'on vous fait manger aujourd'hui,
09:16non seulement ce n'est pas bouclé, ce n'est pas tracé,
09:18on ne connaît pas les propriétaires,
09:20c'est dans des fils de lot de 500-600 animaux,
09:23on ne sait même pas les traitements qu'ils ont eus,
09:25alors que vous la société vous nous avez demandé,
09:28à juste titre ou pas je n'en sais rien,
09:30mais en tout cas de pouvoir tracer la vie de l'animal,
09:33ce que nous avons fait,
09:34et aujourd'hui on nous dit bravo,
09:36vous avez très bien travaillé,
09:37mais c'est ballot,
09:38mais vous êtes un peu trop cher,
09:40donc on fait venir autre chose.
09:41– Juste un mot,
09:44puisque Annie Gennevard, la ministre de l'agriculture,
09:46elle c'est son deuxième mandat si on peut dire,
09:49puisqu'elle a été reconduite,
09:50est-ce que vous l'aviez rencontrée déjà ?
09:52– Oui.
09:53– Et alors ?
09:54– Eh bien écoutez,
09:56à part nous donner des chiffres d'enveloppes qu'ils nous donnent,
09:59et juste pour répondre à ça,
10:01elle a parlé d'une enveloppe de 75 millions d'euros
10:03pour les problèmes sanitaires et épisodiques
10:06que nous avons sur les troupeaux,
10:08je fais partie des personnes qui travaillons
10:12pour la mise en place de ce guichet unique
10:14et des aides qui seront données,
10:16donc il faut savoir que oui,
10:17les vaccins ont été pris en charge,
10:19oui un remboursement de mortalité,
10:22sauf que c'est des mortalités,
10:23par exemple pour les bovins,
10:25pour des animaux depuis deux ans,
10:26excusez-moi la technicité du sujet,
10:29mais pour vous faire rendre compte que,
10:31en fait, en globalité,
10:33les vraies pertes,
10:34qui s'appellent des pertes indirectes,
10:35c'est-à-dire les factures des vétérinaires,
10:37ça veut dire qu'il y a énormément d'éleveurs
10:39qui se sont battus pour que leurs troupeaux vivent,
10:42et donc ils ont des factures de 7, 8, 10,
10:4512 000 euros, 18 000 euros de frais vétérinaires,
10:48là on nous dit, ah non désolé,
10:49c'est pas pris en charge.
10:50Ce qui fait que d'après nos simulations,
10:53s'il y a 15 millions d'euros
10:54qui sera pris réellement pour les pertes directes,
10:58il reste encore 60 millions
10:59qu'on peut utiliser pour les pertes indirectes.
11:01Tout ça, c'est des réunions toutes les semaines,
11:04où on leur explique toutes les semaines
11:05que c'est pas adapté aux problématiques de terrain,
11:08et alors on continue à dire dans les médias,
11:12ah oui, mais on a donné 75 millions.
11:13Moi, je voudrais bien un audit
11:15de tous les montants qui ont été annoncés depuis un an,
11:17parce que je vous assure
11:18que dans nos exploitations, c'est pas arrivé.
11:20– C'est incroyable, quand je vous entends, madame,
11:27j'ai le sentiment d'entendre…
11:29Oui, et puis d'entendre toujours les mêmes discours,
11:31c'est-à-dire que c'est un dialogue véritablement de sourds,
11:33je ne comprends pas…
11:34– C'est insupportable.
11:35– Je ne comprends pas comment est-ce qu'on peut commettre
11:37des erreurs psychologiques aussi bêtes.
11:39Je sais très bien que Bruno Retailleau
11:41est la star absolue de Philippe Berger.
11:47Mais je veux dire par là,
11:48comment est-ce qu'on peut donner des consignes
11:50aussi bêtes en réalité ?
11:51Comment est-ce que vous voulez
11:53ne pas mettre les nerfs à vif d'une profession
11:55qui a déjà les nerfs à vif ?
11:56Les bonnes et jeunes,
11:57c'est parce qu'il y avait marqué Coeur Guinée-la-Serre,
11:59je pense, dessus.
12:01Voilà, vous ne pouvez pas faire des choses comme ça.
12:04Il y a un moment donné, on est un grand État démocratique,
12:07le droit de manifester, y compris à Paris,
12:10y compris place du Tocadéro si on en a envie,
12:12ça existe, nous sommes une grande république sociale,
12:14on n'est pas qu'une république institutionnelle,
12:17nous sommes une république sociale.
12:18Donc les agriculteurs ont le droit de manifester,
12:20ils ont le droit de manifester à Paris,
12:22je le dis et je le redis,
12:24et il faut absolument mettre du dialogue.
12:27Arrêtez de faire ces conneries sécuritaires,
12:30parce qu'en plus de ça,
12:31les Français ne sont pas d'accord avec ça.
12:32Les Français adorent leurs agriculteurs.
12:34– J'ai une question pour notre invité,
12:36qui est très naïve et qui en même temps me préoccupe,
12:39parce que, bien sûr, techniquement,
12:40on comprend que c'est très compliqué pour un éleveur,
12:42son patrimoine professionnel, c'est son troupeau,
12:45et qu'il y a des gros frais de vétérinaire,
12:47c'est compliqué,
12:48et je me demande comment s'inscrivent là-dedans
12:51les assurances professionnelles ?
12:54Je veux dire, tout professionnel en France
12:56possède des assurances,
12:58un industriel, il assure son hangar,
13:01il assure ses machines,
13:03et là j'ai le sentiment que seul l'État
13:05peut répondre à ces aléas de l'industrie agroalimentaire
13:11avec de l'argent public,
13:12et j'aimerais comprendre comment ça s'organise tout ça.
13:15– Après, nous en tant qu'éleveurs,
13:17si on veut assurer notre troupeau, on peut,
13:20mais vous avez une liste réglementée de maladies
13:22qui vous permet un remboursement,
13:24c'est à partir de trois animaux,
13:26donc il faut qu'il y ait le décès de trois animaux
13:28pour déclencher cette assurance-là,
13:31elle vaut un fric fou,
13:33et alors on a des services sanitaires
13:35qui s'appellent les GDS,
13:37on a des fonds qui s'appellent le FMSE,
13:40qu'on abonde, ce sont des cotisations volontaires
13:43qu'on verse à ces organismes-là,
13:47pour justement nous protéger pour certaines maladies,
13:50mais évidemment là, on parle d'épizotie,
13:52c'est-à-dire de maladies nouvelles,
13:54qui n'étaient pas dans cette liste-là,
13:58et puis on en revient toujours au même problème,
14:01c'est que certaines choses vont être indemnisées,
14:04mais de nouveau pas,
14:05et pertes indirectes, juste pour vous dire,
14:07les conséquences sur un troupeau laitier
14:10de la maladie la fircataralovie numéro 3,
14:13puisque dans ma zone c'est celle-là,
14:16vous avez des pertes de lait,
14:18des vaches qui se coupent en lait,
14:20on a des avortements,
14:21on a des veaux qui naissent 20 kilos
14:23alors qu'en théorie ils en font 40,
14:25donc ils ne récupéreront jamais,
14:27ça veut dire que ces veaux-là,
14:28c'est notre futur troupeau laitier
14:30dans quelques années,
14:31donc on part déjà avec une jambe cassée,
14:33donc toutes ces choses-là,
14:34bizarrement, personne ne veut en tenir compte.
14:37– On part au 0826 300 300,
14:40tout d'abord avec notre vrai voix du jour,
14:41Éric Depeau, bonsoir Éric.
14:43– Oui, bonsoir.
14:44– Alors vous êtes sensibilisé
14:45aux manifestations des agriculteurs,
14:47vous les soutenez,
14:48vous pensez que ça va durer ou pas ?
14:50– J'espère que ça va durer oui,
14:51parce que là ce que l'a expliqué la dame,
14:53c'est très bien mais il y a pire que ça,
14:55le problème c'est qu'aujourd'hui
14:57on est en train de prendre
14:59tout ce que produit l'Ukraine,
15:00c'est l'Europe qui achète
15:02tout ce que produit l'Ukraine
15:04et à des prix qui veulent,
15:06c'est-à-dire à moitié prix
15:08que l'on puisse produire,
15:09non parce que là c'est même plus l'Europe,
15:10c'est l'Ukraine,
15:11c'est-à-dire qu'au niveau
15:13des suivis vétérinaires,
15:15d'ultrasubilité et tout,
15:16il n'y a rien du tout
15:17et l'Europe achète tout
15:18et nous le rebalance tout
15:20et c'est pour ça qu'aujourd'hui
15:21les prix se cassent à la figure de partout
15:23et nous on nous demande,
15:24justement avec toutes ces normes,
15:26de produire,
15:27c'est encore le pire,
15:28c'est l'Ukraine,
15:29l'Ukraine c'est encore pire,
15:30c'est pire que le problème
15:31qu'il y a entre Européens,
15:33parce que là il faut savoir
15:34que l'Europe achète tout à l'Ukraine,
15:36voilà, et ça on n'en parle pas,
15:38on n'en parle pas.
15:39– Alors Sophie,
15:41pour compléter ce que dit ce monsieur,
15:43il a complètement raison bien sûr,
15:44mais il nous fallait deux revendications,
15:46enfin on pensait être légitime
15:49avec ces deux revendications
15:50pour aller,
15:51pour avoir des réponses immédiates,
15:52ça n'empêche bien sûr
15:54les autres problématiques
15:55dont parle ce monsieur
15:56et ce que monsieur annonce là aussi,
15:58et ce que j'aime à vous dire,
15:59c'est que madame parlait tout à l'heure
16:01du Mercosur,
16:02c'est pas tellement un accord,
16:04c'est qu'il faut que vous sachiez
16:05qu'on subit plus de 50 accords
16:07de libre-échange comme ça.
16:09– La Nouvelle-Zélande, le Canada, etc.
16:11– Bien sûr, évidemment.
16:12– Et donc ça représente des cumuls tels
16:15qu'autant nous demander
16:16d'arrêter de produire
16:17parce que ces volumes-là,
16:19ils prennent forcément notre place,
16:21et nous on nous a fait miroiter
16:23qu'il fallait faire de l'excellence,
16:25donc avec cette fameuse traçabilité etc.,
16:27qui coûte un fric fou,
16:29et puis là maintenant on nous dit,
16:30ah ben alors,
16:32on en trouve beaucoup moins cher ailleurs,
16:33et là bizarrement on leur demande rien.
16:35– On repart au 0826 300 300,
16:39Cécile, direction le Lot-et-Garonne avec Paul.
16:41– Oui, bonsoir à tous.
16:43– Bonsoir Paul.
16:44– Bonsoir, meilleurs voeux aussi.
16:45– Voilà, et moi ce que je veux dire,
16:47c'est qu'aujourd'hui on est face
16:49à une concurrence déloyale permanente,
16:51on a une suradministration dans l'agriculture
16:53qui fait que c'est très compliqué de produire.
16:56Moi je vais vous prendre un exemple simple,
16:58moi je suis producteur de foie gras,
16:59vous savez, vous en avez déjà vu.
17:00– Oui, merci encore.
17:02– Les coopératives du sud-ouest
17:05ont des filiales en Bulgarie, en Hongrie,
17:07où ils produisent du foie gras,
17:09pour venir concurrencer les producteurs du sud-ouest,
17:12pour vendre encore moins cher,
17:14de la merde, mais c'est moins cher.
17:16Jusqu'à quand on va pouvoir tenir ça, ça, ça ?
17:18Le problème il est là.
17:20Aujourd'hui le consommateur n'a pas forcément
17:21les moyens de mettre des 150 euros
17:24dans un kilo de foie gras,
17:25donc on va lui en trouver à 70 ou 80 euros,
17:28sauf que c'est de la merde
17:29et que les gens ils achètent à 15 euros le kilo.
17:31Et tant que ça c'est légal, on aura des problèmes.
17:33– Allez, le mot de la fin.
17:34– Je vais répondre à Paul que je salue,
17:36parce que je pense que je vois qui c'est.
17:38Je voudrais quand même,
17:40parce que certaines personnes nous disent
17:41oui vous êtes bien gentils,
17:42mais nous avec notre pouvoir d'achat,
17:44on ne peut pas se payer le prix de la qualité française.
17:47Mais moi j'ai envie de leur répondre.
17:48Écoutez mesdames et messieurs,
17:50est-ce que vous voulez être payés au même prix
17:52que sont payés les gens qui travaillent dans ces pays-là ?
17:55– En Roumanie ou en Bulgarie, oui.
17:56– Si vous voulez comparer, il faut tout comparer.
17:58Nous ne pouvons pas être compétitifs
18:00parce que nous avons un maximum de charges
18:03qui rendent notre coût du travail
18:04et qui donnent le coût de notre produit
18:05beaucoup trop important.
18:06Donc ces gens qui disent que notre produit est trop cher,
18:09je vais leur dire,
18:10écoutez à partir de demain,
18:11vous allez travailler pour un euro de l'heure.
18:12– Et il y a un autre problème aussi dont on n'a pas parlé,
18:15c'est le problème de santé publique.
18:16C'est à force de manger n'importe quoi,
18:19forcément ça finit mal.
18:21Merci en tout cas Sophie Linaerts d'avoir été avec nous,
18:24première vice-présidente de la coordination rurale
18:26responsable de la section éleveuse laitière dans l'Oise.
18:30Et j'espère que si nous allons un jour dans l'Oise,
18:32on viendra vous embrasser.
18:33– Absolument.
18:34– Merci en tout cas d'avoir accepté notre invitation
18:37et bonne année,
18:38on espère qu'en tout cas cette année sera bien meilleure.
18:40Allez-vous rester avec nous dans un instant un peu de détente,
18:43de rire,
18:44avec le qui-qui-si, qui-si-qui-il-est-dit.
18:46– Qui-c'est-qui-qui-l'a-dit.
18:47– Qui-c'est-qui-qui-l'a-dit.
18:48J'ai même du mal à le dire tellement je ne l'ai pas dit depuis longtemps.
18:50Allez à tout de suite.

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