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00:00Bonjour à tous et bienvenue en ce 6 janvier, jour de l'épiphanie, sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:09Nicolas Sarkozy comparaît aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris jusqu'au 10 avril.
00:14Il est soupçonné d'avoir bénéficié de financements libyens pour sa campagne de 2007, campagne victorieuse.
00:21L'accusation menée par le Parquet national financier repose essentiellement sur les déclarations de Zia de Takhieddine
00:28qui, devant le juge Van Rynbeck en 2012, avait soutenu que Mouammar Kadhafi avait financé l'ancien président de la République
00:36à hauteur de 400 millions d'euros, avait-il dit dans un premier temps, avant de changer un grand nombre de fois sa version
00:42jusqu'à 14 versions différentes et parfois il disait qu'il y avait zéro euro.
00:48Depuis, Takhieddine est en fuite et ne sera pas présent à Paris.
00:51Dans ce dossier, on a aussi parlé d'un document officiel libyen qui prouverait l'aide de Kadhafi à Nicolas Sarkozy.
00:58Ce document n'a jamais été authentifié et il n'est pas retenu aujourd'hui par l'accusation.
01:03Dix ans d'enquête, des dizaines de policiers mobilisés, six juges d'instruction, les comptes de Nicolas Sarkozy et ses proches ont été épluchés
01:12sans qu'on retrouve un centime d'euros qui puisse soutenir l'accusation du Parquet national financier,
01:18PNF qui entend démontrer que Nicolas Sarkozy a accepté l'argent de Kadhafi contre une aide à un retour sur la scène internationale.
01:26Que penser d'un procès où les preuves manquent ?
01:29Que penser d'une accusation qui jusqu'à ce jour n'a pas apporté des éléments tangibles pour une condamnation
01:34et s'appuie sur les déclarations changeantes d'un homme qui refuse de comparaître devant la justice française, M. Takhieddine ?
01:42C'est tout l'enjeu d'un procès qui commence aujourd'hui et qui montre l'entêtement,
01:46pour ne pas dire l'acharnement, de la justice française à désigner Nicolas Sarkozy comme un coupable dans de nombreuses affaires.
01:55Il est 9h01, Chana Lusso.
01:589h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:10Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:12À la une ce matin, la colère des agriculteurs, la coordination rurale menacent d'entrer dans Paris.
02:17Certains tracteurs sont déjà aux portes de la capitale, mais pour le moment, les gendarmes les empêchent de passer.
02:23Le deuxième syndicat agricole veut obtenir des garanties de la part du Premier ministre.
02:28Les agriculteurs doivent être reçus lundi prochain à Matignon, mais c'est trop tard selon eux, au vu de l'urgence de la situation.
02:35Les consultations sur le budget viennent de commencer à Bercy.
02:39Le modem et le premier parti à être reçus par les ministres de l'Économie, Éric Lombard, et des comptes publics, Amélie de Montchalin,
02:46suivra le Parti socialiste à midi, puis toutes les forces politiques présentes au Parlement.
02:50L'objectif du gouvernement est d'éviter une nouvelle censure.
02:53Bien sûr, Amélie de Montchalin fixe ses objectifs dans Le Parisien ce matin.
02:57Un déficit à 5% à la fin de l'année et pas de hausse d'impôts pour la classe moyenne.
03:02Et puis, 21 départements sont actuellement placés en vigilance orange pour vents violents.
03:07La tempête Floriane va balayer le pays d'ouest en est aujourd'hui, au programme des rafales qui pourraient dépasser les 110 km heure de fortes pluies
03:15attendues en Bretagne ou encore sur les Alpes-Maritimes.
03:18Et puis, prudence en montagne, des chutes de neige sont également à prévoir.
03:22Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Presque.
03:24Et je remercie Hannah Lustow, comme je salue Virginie Giraud qui est historienne et qu'on peut écouter sur Europe 1.
03:30Bonjour et bonne année.
03:31Vous pourrez d'ailleurs avoir un regard sur la Libye, ce pays aujourd'hui tel qu'il a été mis en place ou construit ces dernières années.
03:40Élisabeth Lévy est avec nous.
03:43Thomas Bonnet, qui nous parlera des déclarations de Gérald Darmanin ce matin.
03:46Il n'est pas venu pour rien à la radio puisque c'est le premier couac avec le gouvernement,
03:51puisqu'il a taclé Mme Borne sur le droit du sol à Mayotte.
03:54Absolument, il a dit absolument le contraire de Mme Borne hier.
03:57Donc ça, c'est quand même assez intéressant.
04:01Il a également mis en coup, parlé de la justice, des procès de Mme Le Pen notamment.
04:08Et puis, vous savez, cette fameuse volonté de mettre les 100 plus gros narcotrafiquants à l'isolement.
04:12Il en a reparlé encore ce matin. Il y avait beaucoup de choses à dire, le garde des Sceaux.
04:15On en parle dans une seconde.
04:16Bonjour à Christian Convert, qui est secrétaire général de la coordination du rural.
04:20Vous êtes venu avec votre bonnet jaune et peut-être aussi avec votre acteur autour de Paris.
04:23Vous nous direz ce qu'il va se passer ces prochaines heures, peut-être.
04:29Et puis à notre ami Vincent Herouet, avec qui je souhaite une bonne année,
04:31qui est très content de reprendre à travailler, qui a vécu une période assez difficile.
04:35C'est la période des vacances. 17 personnes dans sa maison, les petits-enfants.
04:38Comment on dit les oufs quand on part ?
04:40Chic ouf !
04:41Voilà, 17 enfants, les petits-enfants qui vont pied au mur, etc.
04:45Tout ça est parfait. Donc vous êtes heureux.
04:46Le mieux, c'est quand vous bossez. C'est ça, la vérité.
04:48Le mieux, c'est quand vous travaillez. C'est moins fatigant.
04:50Oui, c'est vrai. Quand on enlève ça, vous plande, rouge.
04:52Non, mais c'est la vie des grands-parents.
04:55Vous devez être formidable.
04:57J'en suis sûr, mais c'est la vie des grands-parents.
04:5917 personnes tous les jours pendant combien de temps ?
05:01Ça marche pas, moi.
05:03Et 17 repas à faire.
05:05Partage des tâches ménagères chez vous.
05:06Mais c'est pas l'essentiel. Je suis d'accord de notre activité.
05:08Non, c'était formidable.
05:09On va parler de Nicolas Sarkozy. Et ça, c'est l'ouverture du procès avec le financement libyen.
05:14Je vous propose peut-être de voir le sujet de Célia Barotte.
05:16Vous êtes le dernier qui a interrogé Muammar Gaddafi ?
05:18Oui, il était presque encore vivant.
05:21C'est-à-dire qu'il était un peu figé.
05:23Il était entouré de cours.
05:26C'était quand ?
05:27Il faisait des services secrets qui étaient là.
05:29C'était quand ?
05:30C'était en 2012. C'était en mars 2012.
05:34Quand il vous parlait, il regardait toujours un petit peu au-dessus de vous, au loin.
05:39Comme s'il discernait l'avenir.
05:41C'était un peu difficile de l'interviewer.
05:43Mais il y avait autour de lui vraiment une folie collective.
05:45C'est ça qui a été le plus impressionnant.
05:47Je ne suis pas sûr que les Français connaissent parfaitement ce dossier libyen qui est tentaculaire.
05:51Mais personne ne connaît le dossier libyen.
05:53Je veux dire, Tripoli a été bombardée.
05:56Les arsenaux ont été ouverts.
05:59Tous les protagonistes de ce régime qui était un peu dingue se sont dispersés.
06:04Tous les services secrets ont enquêté, piétiné les scènes de crimes.
06:08Et personne ne retrouvera jamais le dernier mot de la vérité.
06:14Même l'ambassade de France a été cambriolée par les services secrets français.
06:18Parce que le dernier ambassadeur à s'enfuir, à partir, avait laissé derrière lui...
06:23Quand je dis qu'il n'y a pas de preuves tangibles dans ce dossier, est-ce que j'ai raison ?
06:28C'est extraordinaire dans le dossier Sarkozy.
06:30Ce qui est fascinant dans le dossier libyen,
06:32c'est que les principaux protagonistes, les témoins de l'accusation,
06:37sont tous des témoins, mais vraiment sans aucune moralité.
06:42Ce n'est pas insulter de dire que M. Takiedine a une vision de la vérité qui est fluctuante.
06:51Vous avez vu le document à partir duquel Mediapart lance la campagne
06:56et sur lequel se repose l'accusation au départ, qui enclenche l'enquête.
07:02Puisqu'il publie un document qui accable Nicolas Sarkozy.
07:05Qui n'aura jamais été authentifié.
07:06Vous regardez le document, c'est une feuille de papier comme ça,
07:09avec le tour bordé aux couleurs de la Jamaria libyenne,
07:15donc de la République libyenne, en vert et jaune.
07:17Sauf que le tour est totalement décoloré,
07:20alors que le texte au centre est parfaitement intègre, noir sur blanc, ça se lit très bien.
07:28Donc on comprend que le papier qui a servi a été à de multiples reprises photocopiés.
07:34C'est un faux.
07:35Votre fils vous apporte ça de l'école, vous savez qu'il est en train de se foutre de vous,
07:39et vous l'envoyez dans sa chambre.
07:40Je vous propose Vincent, le document n'a pas été retenu.
07:45Oui, il n'a pas été retenu.
07:46Sauf que la plainte en diffamation, lancée en représailles par Nicolas Sarkozy,
07:52elle a été instruite et a donné à l'affaire l'occasion de se développer, de s'enclencher, etc.
07:58Toute l'affaire est comme ça.
08:02S'il n'y a pas de preuve, c'est la difficulté.
08:04Ce qui fait peur pour un justiciable, c'est quand la machine judiciaire s'est mise en marche,
08:08et on l'avait vu pour l'affaire Fillon,
08:10c'est très difficile, derrière, pour ceux qui jugent, de déjuger un travail de dix ans.
08:15Parce que ça veut dire que les magistrats n'ont pas fait leur zèbre.
08:17Tout fait ventre.
08:19C'est la pêche aux chaluts.
08:20Par exemple, quand j'ai fait l'interview de Sarkozy, de Kadhafi, pardon, le guide, frère guide,
08:27quand j'ai fait son interview, on avait deux traducteurs.
08:31Il y avait le traducteur habituel du guide qu'il ne quittait pas,
08:35qui était l'ambassadeur Missouri.
08:37Alors, l'ambassadeur Missouri était extraordinaire.
08:39Il disait à Kadhafi, il me dit donc, frère guide, vous allez mourir,
08:44il y a de jeunes révolutionnaires qui vont venir, qui vont vous saisir et qui vont vous pendre.
08:50Alors, ça donnait, traduit par l'ambassadeur Missouri,
08:54frère guide, est-ce qu'une nouvelle jamaria libyenne est possible ?
08:59Ça, c'était la traduction réelle que l'ambassadeur faisait de vos propos, de mes propos.
09:05Mais vous l'appeliez frère guide.
09:07C'est comme ça qu'il fallait l'appeler.
09:09Oui, frère guide.
09:10C'est la servitude du journaliste.
09:14On disait colonel, colonel Kadhafi.
09:16Lui, il disait frère guide.
09:18Je vous propose de voir le sujet.
09:20C'est un témoin d'accusation, aujourd'hui.
09:22Monsieur Missouri est un témoin de l'accusation.
09:24Oui, oui, c'est un témoin.
09:26Je vous propose de voir le sujet de Célia Barotte.
09:31Je le répète, je ne suis pas sûr que tout le monde comprenne précisément tout le dossier.
09:37En revanche, la seule chose qu'on peut comprendre, c'est qu'il y a un entêtement.
09:41On va dire comme ça, le mot écharnement.
09:43Mais il y a un entêtement.
09:44Ce que vous avez dit, qu'il n'y a pas de preuves.
09:46C'est quand même le fond du...
09:47C'est le cœur de la chose.
09:50Il n'y a pas de preuves et on n'a toujours pas trouvé l'argent au demeurant.
09:5473 tomes, 4800 pièces, quel boulot !
10:00Bon, je vous propose de voir le sujet de Célia Barotte
10:04et puis après on parlera de politique avec Gérald Darmanin.
10:10Sur le financement de sa campagne électorale de 2007,
10:13Nicolas Sarkozy va devoir s'expliquer face à la justice.
10:16Pendant trois mois, trois fois par semaine,
10:18l'ancien président de la République va être jugé pour plusieurs chefs de prévention,
10:22notamment recel de détournements de fonds publics et associations de malfaiteurs.
10:27A ses côtés, sur le banc, douze autres prévenus prendront place,
10:30dont Claude Guéant, Éric Wörth et Brice Sortefeux.
10:33Cette procédure remonte au mois de mars 2011,
10:36avec les révélations d'une agence de presse libyenne,
10:38les révélations de Saïf al-Islam Kadhafi et de Muammar Kadhafi.
10:42À cela s'ajoute un document publié par voix de presse,
10:45présenté comme une note issue des services secrets libyens,
10:48et les déclarations de Ziad Taqieddine,
10:50qui mentionne un accord de Muammar Kadhafi
10:52pour financer la campagne présidentielle à hauteur de 50 millions d'euros.
10:56À l'issue de ce procès, Nicolas Sarkozy encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement
11:00et 375 000 euros d'amende.
11:02Une peine complémentaire d'inéligibilité peut également être prononcée.
11:06Il y a juste un mot ou pas là-dessus ?
11:08Je vous en prie.
11:09Le dernier mot.
11:10Le problème qu'on a, c'est que rien ne nous garantit aujourd'hui
11:13que Nicolas Sarkozy sera jugé comme injusticiable comme les autres,
11:17pour toutes les raisons que vous avez dites,
11:19et parce que des juges veulent se le payer.
11:21Et ça, c'est quand même effrayant, ce qu'il se passe.
11:24D'autres collaborateurs sont jugés.
11:27Beshir Saleh, Alexandre Djouri, Thierry Gobert, Édouard Hulmeau,
11:32Claude Guéant, Brice Hortefeux, Éric Wörth,
11:35et Ziad Taqieddine, qui ne sera pas là.
11:38Djouri sera là ?
11:39Oui, c'est pas tout à fait les mêmes.
11:40Djouri ne sera pas là non plus, sans doute ?
11:41Non, je ne crois pas.
11:42Mais c'est pas tout à fait les mêmes.
11:44C'est pas les mêmes genres de personnages.
11:46Vous avez des intermédiaires, qui toujours essaient de se faufiler dans les contrats.
11:51Vous savez que la Libye, au moment où Kadhafi est tombé,
11:54était une sorte de terre de cocagne.
11:56C'est le seul moment, finalement, depuis 1969,
11:59depuis la Révolution, et depuis son arrivée au pouvoir,
12:01le seul moment où ça devenait un peu prospère,
12:03et où il y avait un début de secteur privé,
12:07il voulait se développer.
12:09C'est un moment où ils nous achetaient des...
12:11Mais restons sur le procès.
12:12Hein ?
12:13Restons sur le procès Sarkozy.
12:14Non, mais ce que je veux dire, c'est que
12:15beaucoup de gens étaient aux aguets,
12:17essayaient de se faufiler,
12:19et vous avez des ministres d'État orteufus,
12:21géants, qui eux aussi essayaient, effectivement,
12:23de profiter de cette ouverture du régime.
12:26Mais pour le pays !
12:27On pouvait en attendre !
12:28Pour le pays, évidemment.
12:29Maintenant...
12:30Bon, on va suivre ce procès.
12:31Trois audiences par semaine.
12:33Moi, je voudrais qu'on ouvre le procès de l'UJP.
12:36C'est quoi l'UJP ?
12:37Les jeunes gaullistes.
12:39Je me souviens que Kadhafi a financé l'UJP
12:41à la fin des années 60.
12:43Du temps de Pompidou.
12:45Je vous assure !
12:46Roland Dumas m'avait dit aussi que
12:486 millions d'euros avaient été versés
12:50à un candidat du Parti Socialiste.
12:52Gérald Darmanin.
12:53Gérald Darmanin n'est pas venu pour rien,
12:55si j'ose dire, sur Radio Luxembourg ce matin.
12:57Thomas Bonnet.
12:58Parce que, je disais, c'est le premier couac.
13:00Et c'est important, quand même,
13:02parce qu'il dit l'exact contraire de Mme Borne.
13:05On voit bien, d'ailleurs, que ce gouvernement
13:06aura du mal à avoir une cohérence,
13:08parce qu'entre Mme Borne et M. Darmanin,
13:10il y a une sensibilité politique qui est différente.
13:12Alors, on va écouter ce qu'il a dit sur Mayotte,
13:15sur le droit du sol,
13:17puisqu'il contredit d'abord sur Nicolas Sarkozy.
13:21On va d'abord écouter ce qu'il a dit sur Nicolas Sarkozy,
13:23sur la justice française et sur Marine Le Pen,
13:25me dit Marine Lanson,
13:26et après, on écoutera ce deuxième passage,
13:28parce que, vraiment,
13:29ces deux interventions vont être fortement commentées aujourd'hui.
13:32Le député Darmanin a raison de parler librement,
13:35comme tous les parlementaires,
13:36c'est même constitutionnel.
13:37C'est pour ça qu'ils ont des immunités, les parlementaires.
13:39Mais est-ce que le garde des Sceaux peut dire ça ?
13:40Vous pensez ça ?
13:41Non, le garde des Sceaux garde une pectorée,
13:43ce qu'il pense des situations individuelles et politiques.
13:47Moi, j'ai une relation personnelle avec Nicolas Sarkozy,
13:49chacun le sait,
13:50mais la justice est indépendante et fera son travail.
13:52Je n'ai pas de relation personnelle avec Marine Le Pen,
13:54et chacun le sait,
13:55et la justice fera indépendamment son travail.
13:56Ce tweet, vous le retirez un peu ce matin, quand même.
13:58Non, en tant que député, on est libre,
13:59et j'assume ma liberté de député, totalement.
14:03Il ne peut pas dire autre chose.
14:04Les rôles sont très différents.
14:05Un député affiche son soutien à Marine Le Pen
14:08lors d'un réquisitoire qu'il estime trop sévère.
14:10Il est dans son droit.
14:11En tant que garde des Sceaux,
14:12il doit évidemment maintenir une distance avec ses décis.
14:14Deuxième passage que je voulais vous faire écouter ce matin
14:16de Gérald Darmanin,
14:18et j'ai le sentiment peut-être que les gens peuvent être surpris de ça.
14:22Il dit que la République ne répond pas sur ces affaires de drogue.
14:28Et à force de dire que la République ne répond pas,
14:30c'est quand même ennuyeux, parce qu'elle est faite pour répondre.
14:35Écoutez le ministre de la Justice.
14:38Ils sont très ingénieux.
14:39Il faut 500 millions d'euros de plus pour mettre du brouillage techniquement
14:42dans toutes les prisons françaises.
14:43Nous n'avons pas la capacité technique de brouiller toutes les prisons françaises aujourd'hui
14:47parce que par ailleurs, vous brouillez également les gens qui habitent tout autour.
14:51Au Bomet à Marseille, il y a des maisons tout autour.
14:53Si vous habitez près des Bomet,
14:54vous n'auriez pas envie de ne pas pouvoir passer vos conversations téléphoniques.
14:56Et quand bien même vous brouillez des téléphones,
14:59ils peuvent passer par d'autres moyens technologiques
15:01pour pouvoir contourner ce brouillage.
15:03C'est pas si simple.
15:04Pour l'instant, la République est battue.
15:05C'est pas si simple.
15:06Pour l'instant, la République est en échec sur cette question.
15:09La République est en échec, vous l'aurez compris.
15:11C'est pour les téléphones portables dans les prisons,
15:14c'est les brouilleurs, etc.
15:15La République est en échec.
15:16Moi, je trouve ennuyeux d'entendre ça.
15:18C'est d'accord.
15:19C'est ennuyeux parce que la République...
15:22Voilà, il y a peut-être d'autres solutions, en fait.
15:25Les Français ont confié des mandats successivement à des responsables politiques
15:29justement pour pas que ces problèmes se posent.
15:31Malheureusement, il faut se constater qu'ils se posent.
15:33Et surtout, ce qu'il dit,
15:34comme si les trafiquants avaient une avance technologique
15:37et que la réponse, que ce soit des forces de l'ordre, des magistrats,
15:40là aussi, c'est très inquiétant.
15:41Virginie Giraud ?
15:42Mais faire preuve d'honnêteté, à mon avis, est quelque chose de bien.
15:45Parce que dès lors qu'il dit qu'on n'est pas à la hauteur,
15:47les citoyens vont regarder, effectivement, nos élus, nos ministres
15:50et vont les sommer d'agir.
15:52Et donc, forcément, avouer la faute...
15:54Virginie Giraud, c'est possible.
15:56C'est possible, ce que vous dites, Elisabeth Lévy.
15:58Moi, je suis tout à fait d'accord avec Virginie.
16:00Vous lui reprochez de ne pas être dans le déni.
16:02Il a pas dit qu'il faut que la République ne passerait.
16:05Mais pour l'instant, c'est un fait que tout le monde peut voir.
16:08Et moi, je préfère... ça ne répond pas.
16:10Je suis d'accord avec vous, mais c'est mieux qu'être dans le déni, bien sûr.
16:13Mais si tous les jours, tu dis, écoutez, la République est en danger,
16:16ça m'ennuie parce qu'on peut peut-être prendre des mesures...
16:18Il a dit pour l'instant. Vous oubliez ce pour l'instant.
16:20Oui, mais ça fait 50 ans, en fait, qu'elle est en danger, la République.
16:23On ne peut pas lui reprocher de faire un diagnostic.
16:25Franchement, je ne lui reproche rien à Gérald Darmanin
16:28parce qu'il n'est pas dans le déni, il a les mains dans le cambouis
16:31et il veut faire bouger les choses.
16:32Je dis simplement que ce type de discours, pour les Français,
16:35au bout d'un moment, peuvent se dire,
16:37si vous êtes en danger, on va en choisir d'autres, en fait.
16:39Oui, quand il sera là depuis au moins 10 ans.
16:41On va prendre d'autres personnes qui, peut-être, seront plus efficaces.
16:45Et c'est lui quelques semaines avant de pouvoir tout changer, quand même.
16:48Rien ne va, alors ce qu'il dit là, rien ne va dans le ministère de la Justice.
16:53Ce n'est pas moi qui le dis, on ne nous accuse pas de voir,
16:55c'est juste M. Gérald Darmanin qui le dit.
16:57Mais ça, ça s'appelle une pierre dans le jardin de M. Dupond-Moretti
17:01qui sera sur scène pour nous donner son avis au Théâtre Marigny très bientôt.
17:08Nous avons une justice qui, contrairement à ce qu'on peut penser parfois,
17:11ne manque pas d'avoir la main lourde sur les trafiquants de stupéfiants,
17:14mais dont la plupart des personnes, par manque d'audience,
17:17c'est-à-dire par manque de comparution et de jugement,
17:21mettent beaucoup trop de temps à être jugées.
17:23Il y a des affaires criminelles à Paris, c'est 11 années d'attente pour être jugée.
17:27Et deuxièmement, sont libérées de leur détention provisoire
17:30parce que nous ne sommes pas capables de faire de l'audiencement dans la justice.
17:33Rien ne va dans le ministère qui m'appartient sur cette question de la drogue.
17:37Vous vous rendez compte la puissance de la phrase ?
17:40Rien ne va dans le ministère qui m'appartient sur les dossiers de la drogue.
17:46Mais c'est ce que nous disons !
17:48En fait, c'est ce que nous disons matin, midi et soir sur cette antenne.
17:52Et M. Dupond-Moretti répondait à ce sentiment d'insécurité.
17:56Ou quand le procureur de Marseille prenait la parole pour dire
18:00qu'on a perdu la guerre, il allait l'engueuler.
18:03Mais il nous racontera ça sur scène, M. Dupond-Moretti.
18:06C'est des magots.
18:08Non, ce n'est pas des magots, parce que je trouve que ces gens
18:10qui sont ministres en décembre et qui font les gugus sur scène,
18:14je trouve que ce n'est pas bien.
18:16Alors je peux vous répondre quand même, n'en pardonnez pas.
18:18Vous dites tout le temps que ce n'est pas bien que la politique soit un métier.
18:22Et deuxièmement, je vais vous dire, le problème ce n'est pas qu'il fasse du théâtre,
18:26parce que le théâtre c'est noble comme la politique,
18:28qui est une forme de théâtre.
18:29Le problème c'est qu'il soit certainement...
18:31Deux mois après ?
18:32Deux mois après, le problème c'est qu'il soit des gugus au gouvernement.
18:36Le problème c'est qu'il était un très mauvais ministre.
18:39Pas qu'il fasse du théâtre.
18:40Peut-être qu'il sera un meilleur comédien, je n'en sais rien.
18:42Ça j'ai bien compris.
18:43Je ne lui reproche pas d'être comédien.
18:46Au contraire.
18:47Mais qu'il change de...
18:49Je trouve que ça montre quelque chose qui, au fond, sur le plan moral et éthique, choque.
18:54Mais on doit faire pénitence combien de temps entre le moment où on arrête de travailler dans la politique ?
18:58Enfin, vous imaginez...
19:00Je ne vais pas reprendre tout le...
19:02Le général de Gaulle, je sais.
19:03Enfin, faire un one-man-show à l'imperfite un mois après.
19:07Écoutez, Virginie Giraud.
19:09Je crois qu'il a déjà fait des spectacles avant.
19:11Mais avant, oui.
19:12Il faut reprendre son activité.
19:13Mais avant, oui.
19:14Il y a trop à la lumière et à la scène.
19:15Mais voilà.
19:16Mais au moment où son successeur, Gérald Darmanin, aujourd'hui, dit
19:19« Rien ne va dans mon ministère sur la question de la drogue »,
19:21vous allez avoir lancé un garde des Sceaux sur les planches.
19:23Avouez que le message n'est quand même pas...
19:25Vous êtes vraiment étonné de la farde du Comoros ?
19:28Alors, M. Convert, ça le fait rire ?
19:30Non, ça me fait presque pleurer.
19:31Voilà, ça le fait pleurer.
19:32C'est un câblon.
19:33La justice, elle est forte là où elle veut.
19:34Puisque hier soir, à peine j'étais arrivé,
19:36ils entendaient bien les conversations téléphoniques.
19:38Je suis arrivé sur le trottoir pour parler à huit journalistes
19:41et on m'a coffré immédiatement.
19:42On savait que j'arrivais là.
19:43Je suis sorti du taxi, hop, chargé dans le fourgon, embarqué.
19:46Voilà comment ça s'est passé.
19:48Donc la justice, quand elle veut, elle avait bien écouté.
19:51J'ai donné deux coups de fil dans l'après-midi pour dire
19:53« On se retrouve à tel endroit ».
19:54Vous êtes secrétaire général de la Coordination rurale
19:56et vous avez passé quelques heures en garde à vue.
19:58Trois heures.
19:59Non, j'ai passé une heure et demie en garde à vue.
20:01Une heure et demie.
20:02Voilà.
20:03Mais bon, pour le motif que je vous raconte, c'est à pleurer.
20:06Pourquoi ?
20:07Pourquoi ?
20:08Parce que je venais discuter avec des journalistes sur un trottoir.
20:11J'aurais su, j'aurais dit de venir à mon hôtel.
20:13Peut-être que, je ne sais pas si j'aurais été enfermé de la même manière.
20:16Bon, plus le droit de parler.
20:18Bon, OK.
20:19Incroyable.
20:20Donc quand ils veulent être fermes, et là ils sont fermes.
20:22Pourquoi ?
20:23C'est à ne pas comprendre.
20:24Pour le coup, j'entends vos discours précédents.
20:27Darmanin, l'année dernière, il nous traitait beaucoup mieux
20:29que ce qu'on a été traité aujourd'hui.
20:30Il n'a pas envoyé les gendarmes en face de nous.
20:32Là, aujourd'hui, les gendarmes, ils sont avec une puissance incroyable.
20:35Et je peux vous dire que dans une heure, il va y avoir confrontation.
20:38Il va y avoir de vraies images où ça va mal se passer.
20:40J'ai téléphoné dans la nuit deux fois.
20:43J'ai les messages.
20:44Heureusement, les téléphones portables servent à enregistrer.
20:47J'espère que ça ne va pas mal se passer.
20:48Écoutez, comment vous pouvez comprendre qu'on bloque les agriculteurs sur une ferme ?
20:53On les a rassemblés sur une ferme pour approcher de Paris.
20:56Jamais il n'a été dit, dans ce qu'on vous a dit, qu'on allait bloquer la capitale.
21:00Ce n'est pas vrai.
21:01On a dit qu'on voulait venir sur la capitale.
21:02On a demandé ce qui est négocié et qu'on a essayé de négocier.
21:05C'est qu'ils nous trouvent un point de chute à Paris
21:07pour ramener les tracteurs à cet endroit-là
21:09avec toutes les mesures de sécurité qu'ils amènent.
21:12Il n'y a pas de souci là-dessus.
21:14Comme il y avait eu ce grand rassemblement aux Invalides.
21:16Voilà !
21:17Votre demande aujourd'hui...
21:20Elle est trop simple pour qu'elle leur convienne.
21:23C'est ça le problème.
21:24C'est quoi la demande ?
21:25C'est de dire...
21:26C'est ce que peut s'engager aujourd'hui le Premier ministre.
21:30Ce n'est pas une mesure gouvernementale qui dépend du budget.
21:33C'est de dire que ce sont les mêmes règles pour tous les agriculteurs au niveau européen.
21:36Ça, c'est déjà pas trop compliqué.
21:38De dire que ce qui est autorisé dans les autres pays européens
21:40est autorisé chez nous.
21:41Et ça, ça ne l'est pas aujourd'hui ?
21:43Non !
21:44Ils ne peuvent pas vous dire oui ?
21:46Mais le Président de la République, au salon l'année dernière,
21:48il disait qu'il n'y avait pas de surtransposition.
21:50Ça, ça devrait dire les nouvelles mesures.
21:51Mais de dire que tout le monde est aligné au niveau européen,
21:53je pense que quand on est européen comme ils le sont,
21:55ça ne devrait pas être trop compliqué.
21:56Et pourquoi ils ne le font pas ?
21:57Vous irez leur demander.
21:58La deuxième mesure, c'est de dire que vous arrêtez les contrôles chez nous
22:01et que vous contrôlez les 90% de produits qui rentrent
22:04que vous ne contrôlez pas.
22:05Parce que vous êtes contrôlé en permanence ?
22:06Par exemple, vous, vous avez été contrôlé depuis la dernière semaine ?
22:08Mais ça ne change pas !
22:09On est contrôlé.
22:10C'est en permanence, vous entendez bien.
22:12Mais en permanence, c'est-à-dire que vous, vous avez été contrôlé récemment ?
22:14Mais tous les agriculteurs sont contrôlés systématiquement.
22:17Donc, vous, vous avez été contrôlé ?
22:18Sur la ferme, on est contrôlé sur plusieurs points.
22:20On est toujours contrôlé sur plusieurs points.
22:22Mais qui vient ? Moi, je ne comprends pas.
22:23Il y a quelqu'un qui vient un matin et qui contrôle ?
22:25Oui, mais par exemple, ce qu'on appelle les fameuses primes PAC,
22:30les primes qui viennent de l'Europe, celles-là.
22:32Bon, les contrôles, c'est normal que les contrôles soient faits.
22:35Mais si un contrôle est engagé, on vous bloque les primes.
22:40Bon, ça, on a réussi normalement à y faire évoluer pour l'avenir.
22:43Ce n'est pas parce que le contrôle est engagé qu'on supprime les aides.
22:47Les aides, c'est plus que leur venue d'une année.
22:49Donc, on sait qu'on met tout de suite les agriculteurs à la cour de coût.
22:52Les deux mesures qu'on demande ne sont pas d'ordre budgétaire.
22:54Donc, s'ils ne veulent pas accepter ça, comment leur faire confiance
22:57pour le budget, pour la loi d'orientation agricole ?
23:00Poutaise, ils veulent tuer l'agriculture.
23:02Restez avec nous, on est déjà en retard, me dit Marine Lençon,
23:04ce qui m'étonne parce qu'il n'est que 22h22,
23:06mais je salue Thomas Hill.
23:07Enfin !
23:09Vous avez la bébé, vous, 15 jours de vacances en plein hiver.
23:12Ah, vous avez des bons patrons.
23:14C'était un sacrifice, Pascal.
23:16Merci.
23:1715 jours, bravo, bravo.
23:19Qu'est-ce que vous voulez ? On a des familles.
23:21Et moi, je n'ai pas de famille, peut-être.
23:23J'ai l'impression que vous y tenez un peu moins que moi.
23:25Ça, c'est méchant.
23:27Ça, c'est vraiment très méchant.
23:29Je vous souhaite quand même une bonne année, Pascal.
23:30Belle et heureuse année.
23:31Mais c'est vrai que je n'ai pas d'enfants jeunes comme vous.
23:33Ah, c'est ça.
23:34C'est important, Noël.
23:35Et M. Hervé, il a des petits enfants qui grimpent aux murs.
23:389h23, restez avec nous.
23:40A tout de suite.
23:41A tout à l'heure.