La 155e brigade ukrainienne fait face à une enquête pour désertion, avec près de 1700 soldats ayant quitté leurs postes. Malgré une formation de qualité en France, des problèmes de commandement et l'épuisement des troupes expliquent cette situation.
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00:00La 155ème brigade ukrainienne au cœur d'une enquête pour désertion.
00:05Sur les 4500 soldats qui la composent, près de 1700 ont quitté leur poste sans autorisation selon ce journaliste ukrainien.
00:13Il explique ce phénomène, ces soldats auraient été envoyés dans d'autres unités pour pallier les manques d'effectifs, ce qui les aurait mis en danger.
00:22C'est un crime des dirigeants de l'état-major du commandement en chef suprême,
00:26du ministère de la Défense et de l'état-major général qui continuent à gaspiller des vies.
00:31Seulement, la moitié de la brigade avait été formée par la France.
00:35Un entraînement de 9 semaines dispensé par plus de 1000 militaires français dans le Grand Est.
00:41La France avait aussi fourni des équipements, 150 véhicules blindés et 18 canons César entre autres.
00:48En octobre, Emmanuel Macron avait même rendu visite à ces soldats ukrainiens qui sont nombreux à avoir déserté.
00:55C'est décevant dans ce contexte de voir que cette brigade a été disloquée et a servi en fait à aller boucher des trous un peu partout sur le front.
01:04C'est des raisons qui appartiennent aux Ukrainiens, qui n'ont pas de rapport avec leur entraînement en France.
01:08Les Ukrainiens sont parfois forcés de combattre contre leur gré, ce qui explique l'explosion des désertions.
01:15Depuis 2022, au moins 90 000 enquêtes ont été ouvertes.
01:21On va essayer d'y voir plus clair avec vous, Jérôme Pellistrandi, consultant défense BFMTV,
01:26avec ce chiffre qui nous semble hallucinant. 1700 déserteurs sur une brigade de 4700 hommes, c'est beaucoup, c'est énorme.
01:32D'abord, il faut replacer le contexte. En fait, la brigade faisait plus de 5800 hommes.
01:39Plus de la moitié de la brigade n'a pas été formée en France.
01:44En fait, il y a une partie qui a été formée en France et qui a été renvoyée en Ukraine avec d'autres soldats qui ont été incorporés dans cette brigade.
01:52Ce qu'il faut souligner, c'est que le journaliste qui a mis en avant cette affaire souligne en fait que ce n'est pas la formation en France qui est en cause.
02:01Bien au contraire, elle était de qualité, elle répondait aux besoins.
02:05La problématique, c'est du côté ukrainien. En fait, comment le commandement ukrainien a utilisé cette brigade ?
02:11Donc, c'est une affaire qui, effectivement, peut sembler dramatique, parce que nous avons consacré un effort important à la formation,
02:22mais il faut bien vraiment le replacer dans ce contexte.
02:25Je prendrai un autre exemple, c'est que les matériels qui ont été fournis à l'Ukraine sont certes des matériels de génération ancienne,
02:34mais qui répondent parfaitement aux besoins ukrainiens. Pourquoi ?
02:37Parce que ce sont des matériels rustiques, adaptés au champ de bataille, et ce qu'il faut observer, c'est que le taux de perte de ces matériels français
02:46est inférieur au taux de perte moyen des matériels fournis par les autres alliés comme l'Allemagne ou les États-Unis.
02:55Donc, il faut attendre les résultats de l'enquête. C'est vraiment un problème ukrainien, ce n'est pas un problème de formation.
03:01Maintenant, il faut aussi rappeler que nous allons bientôt arriver à près de trois ans de guerre, et que les soldats ukrainiens, comme la population ukrainienne,
03:09sont épuisés, et c'est aussi un des éléments qui peut expliquer cette affaire-là.