Frédéric Lauze, secrétaire général SCPN police, réagit aux riverains excédés par les nuisances de la prison de la Santé : «Tout est à revoir».
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00:00Là vous avez le cas d'une prison qui est en milieu urbain, dans un milieu urbain très dense,
00:06où c'est effectivement difficile de mobiliser un véhicule de police que pour ça.
00:12On pourrait mentionner qu'il faudrait plutôt une défense passive, avec des grilles, des grillages.
00:17Non mais pourquoi pas, on est capable de mobiliser 200 policiers à chaque opération plastique.
00:21Non mais bien sûr, puisque ça coûte énormément.
00:23Il y a beaucoup de procédures qui sont faites.
00:25Moi, j'ai connu des prisons également, j'en ai connu en milieu urbain.
00:28C'est très compliqué avec ce qui a été décrit, les riverains qui sont excédés,
00:35les gens qui se mélangent aux riverains qu'on ne peut pas voir.
00:37Et puis d'un coup, en une seconde, qui envoient quelque chose dans une boule de tennis ou autre,
00:43qui envoient du hashish, parfois même des armes, de l'argent, etc.
00:49Quand on a des prisons qui sont en périphérie, en banlieue ou un peu dans la campagne,
00:57alors parfois ça pose le problème du déplacement pour aller au palais de justice,
01:00mais ça permet de mieux les sécuriser, tout simplement,
01:03parce qu'on peut avoir des véhicules de police et de gendarmerie.
01:06On a un espace, on a un visuel et on peut faire des interpellations pour ceux qui font ces projections.
01:12Mais tout est à revoir, comme en matière de police, de justice, en matière pénitentiaire.
01:18Je l'ai dit, on a 79 000 prisonniers, tout est à revoir.
01:22On a 79 000 prisonniers pour 56 000 places, avec une surpopulation pénale,
01:26qui est d'ailleurs inhumain, pas efficace et pas satisfaisant,
01:31ni pour l'État, ni même pour les prisonniers.
01:34Et tout simplement parce qu'on a pris, pas simplement 20 ans de retard,
01:38c'est une question de moyens, mais c'est une question de dogmatisme pénal.
01:41On a refusé d'incarcérer à un moment donné, c'est une folie.
01:45Et non seulement les Français en ont pâti parce que ça encourageait la délinquance,
01:49mais en plus, les primo-délinquants eux-mêmes ont été victimes de ce système
01:54parce qu'on n'a pas mis fin à un parcours délinquant,
01:57on les a pas arrêtés avec des peines alternatives, des rappels à la loi, des bracelets électroniques.
02:02À un moment donné, il faut des courtes peines de prison.
02:05On a fait supprimer avec la loi de 2019 en disant qu'on va systématiquement aménager les peines de moins de 6 mois.