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00:00Il nous reste dix minutes. J'aimerais terminer par un sujet.
00:03Vous m'avez dit Virginie Bensous-Samboulé.
00:06Oui, c'est un sujet qui m'intéresse et moi il m'intéresse
00:08parce qu'il touche la région des pays de la Loire et entre autres,
00:11mais pas que la ville de Nantes.
00:13Mais je voulais vous parler de Christelle Morrencet,
00:15qui est la présidente de cette belle région que sont les pays de la Loire.
00:20Ce n'est pas Mathieu qui va me contredire en tant qu'angevin.
00:24Elle se fait tacler de tous bords, tout simplement parce qu'évidemment,
00:28on est en période de budget et on en parle ô combien avec le budget de la France.
00:34J'espère qu'on aura un budget incessamment sous peu,
00:36mais en tous les cas, aussi bien les conseils départementaux
00:39que les régions sont assujettis à fixer un budget.
00:43Et elle, elle a décidé de taper du poing sur la table
00:47parce qu'elle doit faire des économies.
00:49Et ces économies, elle les a faites dans le domaine du sport,
00:52dans le domaine de la culture, de l'économie aussi.
00:56Et regardez cette une de Libération qui fait penser un peu à Massacre à la tronçonneuse.
01:04C'est le moins que l'on puisse dire sur nos confrères de Libération,
01:07la région pays de la Loire présente Massacre à la création
01:10avec une référence à ce film.
01:14Alors évidemment, il faut prendre des...
01:16Quand on est à la tête d'une région, prendre le taureau par les cornes.
01:20C'est ce que visiblement cette présidente,
01:22qui est une élue de droite, a tenté de faire et a fait.
01:26Mais là, elle se fait taper sur les doigts par tout le monde.
01:31Quelle est votre réaction, Virginie ?
01:33Ben Soussan, brûlez !
01:35Moi, ma réaction, elle va être positive pour cette présidente de région
01:39puisqu'une région...
01:40Elle a pris ses responsabilités.
01:41Elle a pris ses responsabilités.
01:42Une région, ça peut être comparé à une grande entreprise.
01:44Et en réalité, ce qu'elle fait, et les chefs d'entreprise, les dirigeants,
01:48les salariés du privé le savent, ça s'appelle du lean management.
01:51Ni plus ni moins.
01:53C'est-à-dire, c'est une méthode de gestion qu'on appelle anti-gaspillage,
01:58ou allégée, ou encore au plus juste.
02:01Donc, elle fait du lean management,
02:03ce que finalement ces administrés pratiquent également au quotidien
02:09dans leur entreprise, qu'il s'agisse d'un artisan, d'une TPE,
02:12ou d'un grand groupe.
02:14Et il n'y a aucun mal à ça.
02:16Bien au contraire, c'est une technique de gestion des comptes.
02:20La question derrière, sous achange peut-être de ceux qui la critiquent,
02:24c'est est-ce qu'elle a, oui ou non, avant de couper tel ou tel budget,
02:31fait une évaluation pour voir si les subventions qui avaient été données
02:36à tel club de sport, telle association, telle troupe de théâtre,
02:41avaient, voilà, est-ce qu'ils avaient utilisé concrètement,
02:46utilement, efficacement l'argent public ?
02:49Si ce n'est pas le cas, lean management,
02:52comme dans n'importe quelle société,
02:54et on arrête de subventionner, oui.
02:57Mais ce n'est pas du tout choquant.
02:59Ce n'est pas choquant. Je poursuis le tour de table
03:01et je veux vous entendre les uns et les autres,
03:03mais je vais vous dire quelques réactions.
03:05Il y a un grand papier chez nos confrères du Figaro, ce matin,
03:08et regardez ce que déclare Christelle Morancé, ce budget.
03:13Nous nous sommes battus pour le bâtir, pour aller au bout de nos idées,
03:16au bout de nos convictions, au bout de nos engagements.
03:18Il en faut des convictions, de la force morale, du courage,
03:21quand on choisit de s'attaquer à un tabou français,
03:23à ce vieux tabou de la dépense publique, dit-elle.
03:26Je prolonge également et on poursuit le débat, évidemment.
03:30À force d'attendre, à force de renoncer, à force de reculer,
03:34notre pays s'est affaibli, il s'est appauvri, il s'est déclassé.
03:38Comment a-t-on pu créer un système à ce point shooté à l'argent public,
03:41à ce point fragile, à ce point précaire, dans un pays aussi endetté que le nôtre,
03:45dans un pays qui n'a plus les moyens d'y faire face ?
03:48Autre déclaration, et je vous fais agir encore ensuite,
03:51mais c'est important qu'on l'écoute.
03:52Christelle Morancé, je ne suis pas engagée pour être aimée, mais pour agir.
03:56Ça comprenne qui pourra, évidemment.
03:58Réformer, c'est difficile.
04:00J'ai fait le choix politique de supprimer les subventions
04:02dans tous les domaines pour faire des économies.
04:04Et enfin, dernière déclaration.
04:06Cette dette, insiste-t-elle, auprès de nos confrères du Figaro,
04:09cela fait 50 ans qu'on la met sous le tapis.
04:11Moi, je suis contre la hausse des impôts.
04:13Et pour les investissements, les subventions ne peuvent pas être, pardonnez-moi, éternelles.
04:18Il est temps de refonder ce pays en profondeur.
04:21Voilà, c'est clair, précis, net et sans bavure.
04:24Non, mais ce que dit Christelle Morancé,
04:26elle s'attaque effectivement à la raison d'un vieux tabou,
04:28qui est que dans notre pays, parce que la gauche a gagné culturellement,
04:32on considère que la France souffre d'un excès de libéralisme,
04:37alors que la France n'est pas un pays libéral,
04:39mais un pays qui est profondément socialiste.
04:41Et donc nous, ce qu'on explique, c'est que la France souffre d'excès de socialisme.
04:44Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, on est l'État qui prélève le plus,
04:4746% de prélèvements obligatoires.
04:50On est l'État qui dépense le plus, 58% de dépenses publiques.
04:54Et pourtant, est-ce que les services publics sont de meilleure qualité en France ?
04:57Est-ce qu'ils sont en plus grande quantité en France qu'ailleurs dans les autres pays européens
05:01ou dans les autres pays de l'OCDE ?
05:03Ce n'est pas vrai.
05:04Quand vous regardez aujourd'hui le niveau de l'école,
05:06pourquoi aujourd'hui on dépense autant dans l'éducation nationale
05:08et pourtant on a des résultats au classement TIMSS,
05:11on est les derniers en mathématiques.
05:13Pourquoi on dépense autant dans le milieu hospitalier
05:16et pourtant l'hôpital français n'est pas meilleur que l'hôpital allemand ?
05:19Ça démontre bien qu'il y a aujourd'hui du gaspillage d'argent public fait à grande échelle
05:24et que ce soit fait effectivement au niveau de l'administration centrale,
05:27mais également dans les collectivités territoriales.
05:29Quand on voit par exemple, et je terminerai dessus en comparaison,
05:31que Mme Hidalgo, maire de Paris, augmente les impôts de 52%,
05:35la taxe foncière de 52% alors qu'elle a endetté la ville à hauteur de 8 milliards d'euros
05:40et que cette année et que dans deux ans la dette de la ville de Paris
05:43atteindra 10 milliards d'euros et que pour autant,
05:45vous demandez à n'importe quel parisien,
05:47est-ce que la ville est plus propre, plus sécurisée et mieux tenue ?
05:51La réponse est non.
05:52Donc il faut arrêter avec ce logiciel socialiste qui considère aujourd'hui...
05:55Elle est courageuse Christiane Moroncet.
05:57Elle est complètement courageuse, elle a tout à fait raison de le faire.
05:59On le valide.
06:00Et surtout, c'est que c'est normal après que Libération fasse une une
06:04où on le met un peu comme Ravier Milehi à la tronçonneuse.
06:08Mais là, on ne parle que de 100 millions d'euros.
06:10Ce n'est vraiment rien du tout.
06:11C'est une goutte d'eau par rapport à ce qu'il faudrait faire
06:13en termes d'économie structurelle pour justement redonner des marges de manœuvre à l'État
06:17pour qu'il puisse réinvestir dans les services publics de proximité
06:20pour nos citoyens, pour les Français.
06:22Guyl, Myaéli, vous allez y ou pas ?
06:24Le mot culture, c'est un mot magique.
06:27C'est un objet sacré.
06:30Il y a eu un scandale récemment avec les passes culture.
06:34On a compris qu'on a dépensé des tonnes d'argent.
06:36La culture, dire culture et donner accès aux jeunes...
06:40Là, il n'y a pas que la culture, Guyl.
06:42Elle a touché tous les secteurs.
06:44Bien sûr, je rappelle d'abord que ce budget a été voté.
06:48Ce n'est pas une dame d'une région qui a décidé de tout chambouler.
06:54Elle a présenté un budget.
06:56Il y avait une majorité, à mon avis, de 60% qui ont voté pour ce budget-là.
07:02Bien évidemment, quand on coupe, il y a toujours quelqu'un qui va hurler
07:06que la culture n'est pas une vache sacrée.
07:09Pourquoi toucher à quelque chose plutôt qu'à d'autres ?
07:12C'est si étant dit, ça ne veut pas dire que l'argent qu'on dépense sur la culture,
07:17c'est du gaspillage par...
07:20Ce n'est pas ce qu'on dit non plus, mais elle a des choix à faire.
07:23Elle a le droit de le faire.
07:25J'espère qu'ils ont regardé les choses de près.
07:28Juste donner un exemple.
07:30Investir dans le cinéma, les subventions des publics, ça génère des recettes.
07:37Je donne ça juste comme ça en exemple.
07:39J'espère qu'ils ont bien regardé les dossiers.
07:41Ce n'est pas une vache sacrée, mais ce n'est pas non plus quelque chose
07:44qu'il faut considérer comme une sorte de luxe absolu.
07:48Allez, le mot de la fin, Arnaud.
07:50Je ne serais plus nuancé.
07:52Ce qui a été dit, enlever le gaspillage, c'est louable,
07:56mais il y a des activités culturelles qui ne peuvent pas tenir sans subventions,
08:00que ce soit privées ou publiques.
08:02J'ai vu en rentrant qu'elle avait coupé totalement le budget pour l'opéra.
08:06L'opéra ne peut pas tenir sans des subventions.
08:08Bon, il faut peut-être trouver des mécènes.
08:10C'est un autre problème.
08:11Mais si on ne donne pas de l'argent, si on ne subventionne pas l'opéra,
08:15il n'y aura plus d'opéra.
08:17Ou la danse classique, il n'y aura plus de danse classique.
08:19Et ça, ce serait dommage.
08:21Nuancé.
08:22Voilà.
08:23Ça sera le mot de la fin.
08:24Merci les amis de m'avoir accompagné pour ces deux heures de ce punchline week-end.
08:27Merci à l'équipe qui m'a entouré,
08:29Sébastien Bendotti, Adrien Fontenot,
08:31Tony Pitaro, Clara Bouvier-Desnault,
08:33Maureen Vidal pour l'info.
08:34Merci à la programmation, Victoria Chietrit.
08:36Merci aux équipes en régie, Nicolas Baillet à la réalisation,
08:38Denis Crémont à la vision, au son, c'était Marc Fontaine.
08:41La suite de nos programmes sur Europe 1, c'est Charles Lhuillier.
08:45Et sur ces news, ne ratez pas l'émission spéciale d'Eliott Deval
08:48qui va vous proposer les meilleurs moments de Philippe Dehuillier.
08:52Restez-nous fidèles.
08:54Bye bye.
08:55Belle soirée sur nos deux antennes, Europe 1 et sur ces news.