Matthieu Hocque revient sur les 2 cambrioleurs sous OQTF qui ont braqué une pharmacie : «Les peines prononcées ne sont pas exécutées».
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00:00Et en fait, quand vous n'appliquez pas finalement les règles élémentaires,
00:03c'est-à-dire lorsque vous faites un crime, un délit,
00:06vous n'êtes pas puni ou pas suffisamment puni,
00:08alors effectivement, c'est une invitation à recommencer.
00:10Et donc, le problème que démontre cette affaire-là,
00:13c'est qu'en matière de politique migratoire,
00:15puisqu'il s'agit d'une personne qui est sous OQTF,
00:18et en matière de politique judiciaire,
00:20trop souvent, les Français ont la sensation
00:22que la justice se fait au détriment de la victime
00:24et davantage en pensant aux criminels.
00:27Et c'est là la vraie problématique.
00:30Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, vous avez une justice qui,
00:32dans son fonctionnement global, et on y reviendra notamment,
00:34je pense, dans le cadre des débats sur les prisons,
00:37on a une justice qui, par son fonctionnement,
00:41crée de la récidive.
00:42On a justement 33% de taux de récidive
00:45après une peine de prison.
00:47On a, dans un second temps, sur le plan du migratoire,
00:49on n'exécute pas les OQTF,
00:52on est à 6-7% de taux d'exécution des OQTF.
00:55Et donc, vous avez un système qui marche sur la tête.
00:57À la fois au niveau de la justice
00:59et au niveau de la politique migratoire.
01:01Pourquoi ? Parce que sur cette affaire-là,
01:03dans ce dossier-là, il y a bien une personne
01:05de la justice qui a acté, qui a décidé.
01:08Il fallait passer par la voie administrative
01:11et donc passer par l'expulsion qui devait être la sanction.
01:14Or, quand vous n'exécutez pas les OQTF,
01:16vous êtes certain de ne pas avoir d'exécution de la peine.
01:19Et donc, on arrive à une situation qui est ubuesque
01:21pour les Français et notamment pour les victimes.
01:24C'est qu'aujourd'hui, les peines prononcées
01:26ne sont pas exécutées.
01:28Et en l'occurrence, ici, une OQTF n'est pas exécutée
01:32puisque les personnes ne sont pas expulsées.
01:34Alors après, on peut revenir sur toutes les difficultés
01:36liées aux exécutions des OQTF.
01:39En l'occurrence, là, il s'agit du nombre de places
01:41en centres de rétention administrative.
01:43Ce ne sont pas les seuls blocages.
01:44Il y a aussi les blocages diplomatiques
01:46ou même les blocages administratifs.
01:47Mais en l'occurrence, là, on est sur quelque chose
01:49qui est du dysfonctionnement interne
01:51de notre appareil de l'État, fort malheureusement.
01:56Sous-titrage Société Radio-Canada