Emmanuel Macron, un président vraiment "A-normal" ? Dans son ouvrage "Un président A-Normal" (Ed. Perspectives libres, disponible ici : ), Michel Fize dévoile et étudie les facettes méconnues de celui qui s’impose comme l’un des présidents les plus controversés de la Vème République. Entre mégalomanie assumée, volonté de tout contrôler et besoin de choquer, Emmanuel Macron divise autant qu’il intrigue. Il avait bien besoin d’un mot pour le qualifier : la mégalothymie.
🔍 Mégalothymie, hyperactivisme, provocations : pourquoi son style suscite-t-il autant de rejet ?
💥 De TikTok à Versailles : comment Macron jongle entre modernité et image monarchique ? C’est le règne du "en même temps".
👑 Fin de règne ou démission ? : un bilan qui soulève des questions sur l’avenir de sa présidence.
🎓 Découvrez l'analyse sans concession d'un président a-normal qui aura marqué la politique française par tous ses travers.
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00:00Nous sommes à un tournant décisif pour TV Liberté.
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00:13On peut y arriver, c'est réalisable, mais cela reste néanmoins une somme importante,
00:18importante pour nous, car ce montant correspond, écoutez bien, à 20 minutes,
00:2220 minutes de programme sur le service dit public, payé directement avec nos impôts.
00:28Madame, Monsieur, il nous reste 4 jours.
00:31Chaque euro donné jusqu'au 31 décembre nous permet de continuer à informer, sensibiliser
00:36et agir pour les causes qui vous tiennent à cœur.
00:39Grâce à vous, nous avons déjà accompli de grandes choses, mais l'urgence est là.
00:43Faites un don maintenant et devenez un acteur du changement majeur qui va s'opérer en France demain,
00:48comme aux États-Unis aujourd'hui.
00:50L'extinction de la presse conformiste et politiquement correcte au profit de la presse alternative.
00:56Le processus est en marche.
00:57Alors, merci, merci de croire en nous.
01:27Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour le Zoom du jour.
01:30Je suis en compagnie aujourd'hui de Michel Fyss.
01:32Bonjour, Monsieur.
01:33Bonjour.
01:34Vous êtes sociologue, politologue, ancien chercheur au CNRS.
01:37Vous avez publié un nouvel ouvrage,
01:39« Un président anormal à-normal » aux éditions Perspective Livre,
01:44un ouvrage que vous pouvez, bien sûr, chers téléspectateurs,
01:47trouver dès à présent sur la boutique de TVL sur tvl.fr.
01:51Alors, Michel Fyss, on va commencer par le commencement,
01:53c'est-à-dire ce titre dont je viens de parler,
01:55« Un président anormal ».
01:57Vous évoquez « anormal » écrit comme le titre,
02:00« anormal » accroché en un mot, A-N-O, normal.
02:04Et, bien sûr, la référence directe au prédécesseur d'Emmanuel Macron, François Hollande.
02:10Voilà. Alors, il n'est pas impossible que j'aie été inspiré
02:14par la normalité affichée du président Hollande.
02:18Mais là, j'ai surtout tenu à mettre ce guillemet entre A et normal,
02:24pour bien signifier que je portais mon étude
02:28sur un homme qui s'affranchissait de toutes les normes,
02:33qu'elles soient sociales, politiques, voire psychologiques,
02:37en poussant un certain nombre d'affirmations mentales
02:41au-delà peut-être du raisonnable.
02:45Alors ça, c'est peut-être le travers aussi du sociologue,
02:48qui est plus sur la normalité sociale que sur la normalité médicale,
02:52pour laquelle, je rappelle que je ne suis pas compétent,
02:56donc je ne porte aucune accusation
02:59qui relèverait du domaine psychologique, psychiatrique ou psychanalytique.
03:04– Puisque vous n'avez pas eu la chance d'analyser Emmanuel Macron.
03:07En revanche, vous dites que vous vous êtes appreuvé
03:10de tout le matériel dont vous disposiez,
03:12c'est-à-dire les propos tenus, les propos non tenus, les non-dits,
03:15qui disent aussi beaucoup d'Emmanuel Macron,
03:17ses expressions affichées, ou non précisément, son histoire, ses absences.
03:22Le tout, c'est presque pour une approche, j'allais dire,
03:24holistique, globale du personnage, mais pas psychanalytique.
03:28– Voilà, tout à fait.
03:29Alors il y a un matériau très très riche,
03:31parce qu'il y a des discours nombreux,
03:35des situations où il s'est exprimé également intéressantes,
03:40il y a les postures, les gestes, le ton, l'aspect du visage.
03:47Voilà, tout ça constitue un matériau très très riche
03:50qui fait qu'on peut se dispenser de rencontrer
03:55le président de la République en personne.
03:57D'ailleurs, personne ne l'a fait.
03:59Je pense au livre de David et l'Homme, le traître et le néant.
04:02Ils n'ont jamais rencontré le président.
04:07Un collègue sociologue, Marc Joly, ne l'a pas rencontré non plus
04:11et porte un diagnostic d'une manière peut-être un petit peu imprudente.
04:16Voilà, donc j'ai entendu parler, quand j'ai commencé cette étude,
04:21de psychopathie, de perversion narcissique, de psycho-rigidité.
04:27Voilà, mais j'ai utilisé un autre concept
04:30qui était d'un maniement plus conforme à ma spécialité,
04:34un concept que j'appelle historico-psycho-philosophique,
04:40le concept de mégalotimia.
04:42Alors justement, venons-en à ce terme qui rythme tout votre ouvrage,
04:46mégalotimia, est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
04:49Parce que si on ne comprend pas ce terme-là, fatalement,
04:51ça va être compliqué de vous suivre.
04:53Voilà, alors peut-être dans un premier temps,
04:55on pourrait dire que le mégalotimia, c'est un super mégalo.
04:58Voilà, mais une fois qu'on a dit ça, on n'a pas encore tout dit.
05:02Alors, c'est vrai que c'est un mot qui est déjà difficile à prononcer,
05:05donc je dis toujours à mes interlocuteurs,
05:08écoutez, coupez-le en deux, mégalotimiaque, T-H-Y-M, etc.,
05:15donc c'est l'humeur, l'énergie, enfin c'est un petit peu tout.
05:18Comme cyclotimie, par exemple.
05:19Voilà, donc le mégalotimiaque, c'est tout simplement
05:22quelqu'un qui a besoin de reconnaissance,
05:25là, c'est la mégalomanie classique,
05:29mais qui a surtout besoin de voir reconnu sa supériorité.
05:33– Donc il est convaincu.
05:35– Donc il est convaincu, il est convaincu d'avoir raison
05:39contre le monde entier, d'avoir raison sur tous les sujets,
05:43d'avoir raison contre tous ses interlocuteurs, quels qu'ils soient,
05:48donc c'est quelqu'un qui se place spontanément au centre.
05:53D'ailleurs, pour prendre ce souvenir,
05:57après le mouvement des gilets jaunes,
06:00au moment de l'organisation du grand débat national,
06:03il était au centre, il était au centre des gens.
06:06– Les fameux grands débats.
06:08– Voilà, et à Mayotte, il est aussi au centre de la population,
06:12voilà, donc toujours dans une position quasi théâtrale.
06:16– Au centre, mais pas sur un pied d'égalité, bien sûr.
06:20– Bien sûr que non, c'est-à-dire qu'en fin de compte,
06:22malheureusement, les choses sont simples,
06:24dans son esprit, il y a moi et les autres,
06:27et les autres qui existent très très peu,
06:30qui existent simplement s'ils peuvent m'être utile.
06:34C'est ce qu'on appelle, d'un terme un peu barbare,
06:36la chosification de l'autre, l'autre n'est pas vraiment un sujet,
06:40un individu à part entière.
06:42Bon, c'est quelqu'un qui est utile parce qu'il me renvoie le miroir
06:46ou doit me renvoyer le miroir de ma propre supériorité, voilà.
06:52D'où son extrême difficulté à faire des mea culpa,
06:55puisque par définition, le mégalotimiac a toujours raison,
06:59tout le temps et en toutes circonstances.
07:02– Alors ça, sur ces mea culpa, c'est très intéressant
07:04puisque finalement, on comprend qu'à chaque fois qu'il fait un mea culpa,
07:06en réalité, ce n'est pas vraiment un mea culpa,
07:08il explique que les autres ne l'ont pas compris.
07:10– Voilà, alors ça, effectivement,
07:12quand on regarde les petits mea culpa qu'il a fait,
07:14on se dit, eh bien tiens, ça commence bien,
07:16il y a le mea culpa dans la moitié de la phrase,
07:19et puis dans la deuxième, eh bien, il atténue tellement
07:24que finalement, on se rend compte qu'il n'y a pas de mea culpa.
07:28Alors, pour la dissolution, pour prendre un autre exemple,
07:31vos confrères et consœurs journalistes se sont écriés,
07:35ah tiens, il y a un mea culpa, mais non,
07:38un mea culpa aurait été de dire, je me suis trompé,
07:42ça, c'est le mea culpa.
07:43Or, il n'a pas dit, je me suis trompé,
07:45ce qui est impossible pour un mégalotimiac,
07:48il a dit, comme vous venez de le dire,
07:50vous ne m'avez pas compris.
07:52Alors ça, c'est un grand classique, d'ailleurs,
07:54des politiques, quand ils n'arrivent pas à se faire entendre,
07:58c'est, ah bien oui, on a mal expliqué,
08:00donc la décision est bonne.
08:02– On a manqué son pédagogie.
08:03– Voilà, le président Hollande, dont on parlait tout à l'heure aussi,
08:06était convaincu de mener la bonne politique,
08:09qu'il n'y avait pas d'alternative, qu'il avait raison,
08:12et que finalement, si ça ne marchait pas,
08:14c'est parce qu'il y avait un problème de pédagogie.
08:18Voilà, donc Emmanuel Macron ne s'excuse jamais pour rien
08:24et dit toujours, au mieux que sa parole a un peu dépassé sa pensée,
08:30et encore, et encore.
08:32Mais c'est toujours sous le signe, j'ai pas été compris.
08:36– Alors, on comprend aussi très bien dans ce livre
08:39que ce profil mégalotimiaque est du pain béni pour les médias, et vice-versa.
08:44C'est un pas de deux extrêmement bien orchestré,
08:47puisque finalement, il veut être au centre,
08:50les médias lui permettent de l'être,
08:52mais les médias ont quelqu'un qui se met en scène en permanence,
08:54qui veut être partout, qui se déplace,
08:56d'ailleurs, vous en parlez, en termes d'hyperactivisme,
08:59on voit que c'est un duo gagnant,
09:01et on comprend pourquoi cette couverture médiatique,
09:03en plus du reste des influences diverses et variées,
09:06pourquoi ce duo Macron-média a fonctionné dès le début ?
09:10– Oui, alors, ce que j'ai essayé de faire,
09:13et qui est peut-être aussi l'originalité de cette approche,
09:18c'est que pour le moment, on a deux types d'ouvrages sur Emmanuel Macron,
09:22des ouvrages de sciences politiques,
09:24ou des ouvrages commis par des journalistes politiques,
09:28ou d'un autre côté, des ouvrages de psy,
09:31en bonne et due forme, ou des vidéos de psy,
09:33je pense en particulier, évidemment, à Adriano Segatori,
09:36le psychiatre italien, qui a posé le diagnostic de psychopathie,
09:41mais moi, ce qui m'intéressait, c'était de croiser le psychologique et le politique.
09:46Est-ce que, par hasard, le politique ne serait pas généré par le psychologique ?
09:51Est-ce que le psychologique n'effacerait pas complètement,
09:56je dirais, toute argumentation politique ?
10:01Le ressort d'Emmanuel Macron, c'est un ressort mental,
10:04ce n'est pas un ressort politique.
10:06Je répète, ce n'est pas un homme politique.
10:09D'ailleurs, le « en même temps », c'est une façon de dire
10:12que finalement, il n'est pas dans le champ politique,
10:17donc il n'a pas de stratégie politique.
10:20Toutes ces décisions sont des décisions prises,
10:24alors peut-être parfois d'une manière un petit peu spontanée.
10:29La dissolution, par exemple, on cherche à en donner une explication politique.
10:33Ce n'est pas une explication politique, c'est une explication psychologique.
10:36Pourquoi est-ce qu'il a décidé de dissoudre au moment où il l'a fait ?
10:41Parce qu'il a pris la décision, parce que c'est lui qui a pris la décision.
10:45Pourquoi est-ce qu'il n'a pas attendu l'automne
10:47où il y aurait eu une motion de censure ?
10:50Parce que là, il aurait été contraint de prendre cette décision.
10:57Donc, ce n'est pas plus compliqué que ça.
11:00Avec évidemment le secret espoir de transformer sa majorité relative en majorité absolue.
11:05Ça, c'était effectivement quelque chose qui était probablement dans son esprit.
11:09Mais c'est moi qui décide, c'est moi qui suis le maître des horloges,
11:13c'est moi qui prends les décisions au moment où je veux les prendre.
11:17Personne ne m'impose de nommer un Premier ministre dans les 24 heures.
11:21Voilà, je nomme quand je veux.
11:23– Et il a raison, il a toujours raison, et ça c'est très important,
11:25vous le répétez tout le temps dans cet ouvrage, et j'ai relevé page 31.
11:29La contradiction insupporte donc le Président qui vit l'opinion de l'autre,
11:33c'est-à-dire la propre existence de ce dernier,
11:36comme un véritable attentat contre sa complétude narcissique.
11:40– Voilà, alors, il y a des choses effectivement,
11:43il y a des choses sur lesquelles je me suis un petit peu aventuré,
11:46parce qu'elles ne sont pas à risque, qui est du narcissisme, je dirais, heureusement.
11:53On sait d'ailleurs que la psychologie aujourd'hui nous apprend
11:57qu'il est bon d'être dans l'amour de soi,
12:00un tant soit peu, pour pouvoir aller vers l'autre,
12:03et être dans l'amour des autres.
12:06Donc ce n'est pas une tarde d'être égocentrique,
12:09il vaut même mieux l'être que de ne pas l'être du tout.
12:12Le problème c'est quand effectivement il y a un débordement
12:15et que le narcissisme prend un grand N majuscule
12:19et vient tout déborder, tout recouvrir, jusqu'à effacer complètement l'autre.
12:25Alors c'est vrai que quand on regarde les attitudes d'Emmanuel Macron,
12:30le mépris, l'arrogance, l'injure, la grossièreté,
12:37un parler qui peut être à la fois plein d'emphase
12:41au moment des grandes commémorations,
12:44mais qui par ailleurs peut être un propos à la limite de la vulgarité,
12:50eh bien on a un certain nombre de symptômes,
12:53mégalotimia, qui rejoignent quelques symptômes
12:56qu'on peut retrouver dans la psychopathie, la perversion narcissique.
13:01Mais comme je l'ai écrit dans mon livre,
13:03c'est pas parce que vous avez tel ou tel symptôme
13:06qu'on peut emprunter ou à la psychopathie ou à la perversion narcissique
13:10que vous avez le droit de qualifier quelqu'un de psychopathe
13:14ou de pervers narcissique.
13:16Donc moi je ne l'ai jamais fait et je ne le ferai pas
13:18parce que je ne le sais pas.
13:20– Alors vous venez de dire justement qu'il avait un langage
13:22parfois un peu fleuri, parfois un peu lyrique.
13:25Vous expliquez que finalement c'est un mélange entre l'énergie
13:29et une forme de culte du voyou, de culte de la virilité,
13:33vous l'expliquez avec ces photos où il est en train de boxer
13:36avec les muscles bandés voire photoshopés.
13:39C'est ça, c'est aussi le en même temps d'Emmanuel Macron ?
13:42– Voilà, alors le en même temps, c'est un en même temps
13:45qui est un peu compliqué dans la mesure où la volonté de puissance,
13:50le sentiment de toute puissance infantile
13:53qui évidemment est incarnée chez ce personnage,
13:59que tout ceci peut effectivement le conduire à des excès,
14:06des excès de langage mais aussi peut dissimuler
14:13ce qu'un psychiatre autrichien très connu dans le monde de l'enfance,
14:17Alfred Adler, appelait le complexe d'infériorité.
14:21Donc l'hypothèse que j'ai posée, après ceux qui observent la psychopathie,
14:26c'est que peut-être il y a derrière le personnage Macron
14:30une identité fragile, un traumatisme peut-être vécu,
14:36dont on fait des suppositions mais sans aller et sans pouvoir aller plus loin.
14:41Voilà, d'où effectivement, comme vous le rappeliez,
14:44toutes ces postures d'affirmation de virilité
14:47qui a peut-être été contrariée, qui est peut-être en souffrance,
14:51donc pose du boxeur, pose du footballeur, les gants de boxe,
14:57le ballon au pied, la tenue d'aviateur,
15:01qu'il avait aussi adoptée à un certain moment.
15:05Voilà, donc tout ça peut peut-être traduire une insuffisance de soi.
15:09– Une insuffisance de soi qu'on pourrait mettre en relation aussi
15:14avec cette insuffisance de filiation, ce rejet même de la filiation
15:18que vous percevez chez Emmanuel Macron,
15:20qui commence avec finalement très peu de liens avec son père.
15:23Une histoire, d'ailleurs on voit que c'est le seul qui n'a pas fait d'études de médecine,
15:27qui n'est pas médecin ou dans le milieu de la santé,
15:29ce dont il s'honore visiblement, un rejet de sa famille
15:33quand il a décidé de ne pas respecter entre guillemets les règles
15:38pour aller rejoindre Brigitte Macron.
15:43Ce rejet de la filiation, il dit beaucoup aussi du personnage.
15:46– Oui, ce qui m'a permis de parler d'auto-engendrement,
15:50on a l'impression de quelqu'un qui estime s'être inventé lui-même,
15:55qui ne doit rien à personne, ni à sa famille,
15:59ni à son père avec lequel il y a sans doute eu une froideur de relation.
16:05Bon, sa mère porte sur le visage aussi une raideur.
16:10J'ai vu le visage de Mme Macron très récemment,
16:14je me suis dit tiens, il y a un portrait très dur de cette femme.
16:21En plus, le jeune Emmanuel est élevé par sa grand-mère,
16:26donc une relation quand même très particulière.
16:30Quelqu'un pour lequel on ne connaît pas vraiment beaucoup d'amitié.
16:34Alors, il a des supporters, des fans, y compris à l'Élysée avec M. Collère.
16:41Voilà, mais c'est tout.
16:43– Il y en a de moins en moins des fans et des supporters, visiblement.
16:46– Oui, ils s'effacent lentement les uns après les autres.
16:51Donc, il y a quand même dans le passé d'Emmanuel Macron
16:54des parts d'ombre qui peuvent expliquer quelque part ce mal-être.
16:59Alors, ce n'est pas pour justifier tout ce qu'il fait,
17:02parce qu'il est très critiquable pour le reste.
17:06Alors, ce qui est intéressant, c'est que la mégalotimia psychologique
17:12s'appuie ou entraîne la mégalotimia politique,
17:16parce que finalement, nous avons une constitution mégalotimiaque,
17:21puisqu'encore une fois, elle repose sur une personne
17:25qui a pratiquement tous les pouvoirs,
17:28dès lors qu'on est dans le scénario d'une majorité à l'Assemblée nationale, naturellement.
17:33Voilà, donc il a eu une chance extraordinaire
17:38de tomber sur la Vème République et pas la IVème République,
17:41où les choses auraient été beaucoup plus compliquées.
17:44Il a eu aussi un double, j'allais dire coup de bol,
17:49le retrait d'Emmanuel, de François Hollande,
17:54auquel il a quand même largement contribué, soit dit en passant.
18:00Et puis, évidemment, les ennuis judiciaires de François Fillon
18:04qui ont empêché d'avoir M. Fillon probablement pour président
18:08et non pas Emmanuel Macron.
18:10Donc, ce qui permet de dire qu'il a quand même la baraka.
18:14Mais il fait toujours ce qu'il dit.
18:16L'exemple de Notre-Dame est tout à fait révélateur.
18:19Il avait décidé qu'il parlerait à l'intérieur de la cathédrale.
18:24Il avait décidé, voilà.
18:26Alors, on lui avait fait comprendre, l'archevêque en tête, Mgr Ulrich,
18:30que quand même la laïcité…
18:33Bon, la météo vient au secours du président
18:37et tout est rapatrié à l'intérieur.
18:39Et il prononce un discours, un discours à l'intérieur,
18:43voilà, donc en violation manifeste de la laïcité.
18:47Et là, je m'étonne que les médias n'aient pas du tout relevé quand même que…
18:51– Oui, mais c'était la faute du réchauffement climatique,
18:53donc tout va bien.
18:54– Voilà, mais en fait, le discours aurait pu être prononcé à l'extérieur
18:58puisqu'il y avait une très belle tente, un très beau chapideau, voilà.
19:02Mais donc, il a obtenu ce qu'il avait voulu.
19:05Il voulait être dedans. Il a été dedans.
19:08Et donc, a jubilé, effectivement, en accueillant ses chefs d'État,
19:13comme il l'avait fait, d'ailleurs,
19:15au moment du 80e anniversaire de la commémoration.
19:18Vous voyez, c'est la mise…
19:19La mégalotimia, c'est la mise en spectacle.
19:22Parce qu'il faut être au centre, tout le temps, partout.
19:25– On a parlé de ce rejet de l'affiliation,
19:28ce rejet de l'hypothèse qui dirait qu'il se trompe.
19:32On a aussi l'impression d'un désaccord volontaire,
19:37d'une désynchronisation volontaire, j'allais dire,
19:40avec la communauté qui l'entoure.
19:42Il adore choquer, il adore être en contravention
19:46avec ce que les gens attendent de lui.
19:48Et c'est très paradoxal, là encore, c'est dû en même temps
19:51parce qu'il parle sans arrêt d'unités, de rassemblements.
19:54Vous le dites et le rappelez, il utilise toujours les adverbes
19:57et pronoms « nous », « nos », etc.
20:01Il est toujours dans cette volonté d'englober sur le plan lexical,
20:05alors qu'il ne fait que diviser en permanence.
20:09– Oui, alors c'est là où on arrive
20:12à la grande dérive politique contemporaine.
20:16La politique est devenue d'abord une affaire de communication,
20:19une affaire de mots.
20:21Les mots servent d'action, quelque part,
20:24tiennent milieu d'action, voilà.
20:27On pourrait presque dire qu'Emmanuel Macron
20:29est un acteur très peu actif.
20:32Ou alors, quand il est actif, il se trompe beaucoup.
20:35Il se trompe beaucoup, parce que finalement,
20:37quand on regarde ce qui a été fait depuis 7 ans,
20:41il y a quand même eu beaucoup d'erreurs,
20:43beaucoup d'erreurs ou de décisions prises à contretemps.
20:49Alors, c'est vrai que le personnage politique
20:52est un personnage qui est enfermé en lui-même.
20:55Alors, évidemment, a fortiori,
20:57quand on est président de la République,
20:59c'est la Tour d'Ivoire, l'Élysée contribue évidemment
21:03à rendre cette mentalité d'enfermement.
21:06C'est-à-dire qu'en fin de compte,
21:08l'Élysée crée la solitude,
21:10et la mégalothymia rajoute de la solitude,
21:14de la solitude à la solitude.
21:16Donc, quelque part, Emmanuel Macron est un homme seul.
21:20– D'ailleurs, vous le dites, pardon de vous interrompre,
21:22mais finalement, la seule personne qui peut avoir
21:24de l'influence sur lui, c'est Brigitte Macron.
21:26– Oui, alors là, il y aurait une étude à faire
21:29sur le véritable poids, j'allais dire stratégique,
21:33de Brigitte Macron sur son époux.
21:37C'est sûr que là, il y a une complicité.
21:40Sans doute, il y a un jeu à deux
21:44qui permet peut-être d'ailleurs à l'un et à l'autre
21:47de rester en équilibre.
21:50Mais vous savez, pour le reste, Emmanuel Macron…
21:52– Mais elle partage, pardon, mais elle partage sa lecture
21:54quand elle dit que les Français ne le méritent pas.
21:57C'est quand même sidérant.
21:59– Oui, ça prouve qu'elle a bien intégré aussi
22:02tous les paramètres du lexique politique.
22:07Vous savez, la réalité politique, c'est une réalité
22:10qui est à des années-lumière de la réalité sociale.
22:12Le politique ne connaît pas les gens de la rue.
22:16Emmanuel Macron n'est jamais allé à la rencontre
22:19des gens en souffrance,
22:21hormis l'épisode actuel de Mayotte,
22:24mais il n'a jamais rencontré les Gilets jaunes,
22:26il n'a jamais rencontré les cheminots qui étaient en grève,
22:29il n'a rencontré…
22:30– Au principe, quand il les rencontre,
22:31soit il leur dit qu'ils sont illettrés,
22:33soit il leur dit d'aller s'acheter un costume
22:35mais d'aller travailler avant,
22:36soit il leur dit de traverser la route.
22:38– Voilà, ou alors il rencontre les agriculteurs
22:40au salon d'agriculture parce que c'était la mise en scène
22:44d'une théâtralisation, voilà.
22:47Mais le politique ne comprend pas le réel.
22:52Donc c'est vrai que c'est un problème,
22:54c'est un problème,
22:55d'où la réflexion qu'il faudra avoir un jour ou l'autre
22:58sur peut-être de nouvelles institutions,
23:01moins verticales, plus horizontales, plus conciliantes,
23:05où le moi n'efface pas le respect de l'autre.
23:09– Alors vous disiez tout à l'heure que finalement
23:11c'était un échec, un échec politique,
23:13un échec politique intérieur,
23:15mais sur la scène diplomatique,
23:17la France n'a jamais été autant affaiblie,
23:19elle est chassée d'Afrique,
23:20elle est chassée de partout,
23:22en réalité avec un Emmanuel Macron qui court de plus en plus
23:25derrière ses maîtres américains, disons-le.
23:28Comment voyez-vous cela ?
23:30Comment cette lente décadence, j'allais dire,
23:34de la politique internationale française ?
23:37– Mais tout simplement parce que depuis 2017,
23:41il n'y a jamais eu de stratégie politique,
23:43il n'y a jamais eu de position claire et ferme,
23:47il n'y a jamais eu d'axes qui ont été définis,
23:50ni sur le plan intérieur, ni sur le plan extérieur.
23:53Il y a simplement eu le désir d'être le maître influenceur,
23:59celui quelque part qui se rêve,
24:02après avoir été un peu roi de France en roi d'Europe,
24:07parce qu'il plaide beaucoup pour la souveraineté européenne.
24:10Donc l'après Macron président français
24:16quelque part aspirant à diriger l'Europe,
24:21à être mis sur un pied d'égalité avec le président des États-Unis,
24:25Donald Trump par exemple.
24:28Mais je crois qu'il n'a pas conscience
24:32de cette insuffisance diplomatique.
24:36Là on est toujours dans l'explication,
24:39ce sont les circonstances qui me sont défavorables,
24:42mais ce n'est pas ma faute.
24:44Donc le principe moteur, c'est que ce n'est pas ma faute.
24:47Ce n'est jamais ma faute.
24:49C'est où je n'ai pas été compris,
24:51où j'ai été victime de circonstances défavorables
24:54qui ont fait qu'on peut ne pas être content.
24:58Mais il ne se rend pas compte de son niveau d'impopularité,
25:03y compris à Mayotte.
25:05Il est quand même interpellé vivement.
25:08Mais ça fait partie aussi du bien-être du personnage.
25:12Il aime bien se mettre, comme il dit lui-même,
25:15à portée d'engueulades.
25:17Là il s'est fait engueuler.
25:19– Il n'est pas déçu.
25:21– Il n'a pas été déçu.
25:23Mais il ne se rend pas compte.
25:25Il y a quand même des attitudes infantiles dans sa posture,
25:30dans son vocabulaire.
25:32– Qui viennent me chercher.
25:34– Voilà, qui viennent me chercher.
25:36Ce que dirait un gosse de maternelle à un autre qui l'a embêté.
25:39– Tu ne m'attraperas pas.
25:42Voilà, comme je dis, c'est un mi-adulte, mi-enfant,
25:46d'une personnalité qui n'est peut-être pas totalement finie.
25:49Mais il y a peut-être encore un peu d'espoir.
25:51– On est dans une situation politique très particulière,
25:54très compliquée.
25:55D'ailleurs c'est amusant puisque c'est un président hyperactif
25:58et on est dans une situation de blocage total sur le plan politique.
26:02De plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer soit la destitution,
26:06soit la démission d'Emmanuel Macron.
26:09Emmanuel Macron va s'arrêter sur ce deuxième terme.
26:11Est-ce que la démission est compatible avec une personnalité
26:15comme celle que vous dépeignez dans votre livre ?
26:17– Non, a priori elle est psychologiquement impensable.
26:20Parce que ça voudrait dire qu'il y a une reconnaissance
26:24d'une action qui n'a pas été bien menée.
26:28Et encore une fois, il faut savoir qu'Emmanuel Macron
26:32a suffisamment d'occasions de se mettre en scène encore.
26:35On le voit, il peut aller à Mayotte s'il le désire.
26:38Il peut aller au nom du domaine réservé, dialoguer en Europe.
26:45Donc il a les pouvoirs propres que lui confère la Constitution.
26:50Donc il a toujours des cordes à son arc.
26:54Donc il n'y a rien qui légalement, constitutionnellement,
26:59l'oblige à démissionner.
27:01C'est pour ça que j'avais avancé une autre hypothèse
27:04qui n'est pas totalement à mettre de côté.
27:06C'est le recours à l'article 16 qui permet d'obtenir les pleins pouvoirs
27:12exécutifs, législatifs, judiciaires pour une durée qui n'est pas définie.
27:18Alors c'est vrai que ce serait une mesure particulièrement antidémocratique
27:22mais totalement légale du point de vue constitutionnel.
27:26C'est vrai que si la situation venait à être bloquée terriblement
27:30et que quelque part Emmanuel Macron se retrouve,
27:33ce qu'il n'a probablement jamais vécu, complètement coincé,
27:37mis finalement au pied du mur, pourquoi pas ?
27:44Mais moi personnellement, la démission, je n'y crois pas un instant.
27:49– Plus à l'article 16 donc.
27:51– Plus à l'article 16 s'il devait y avoir une contre-attaque.
27:54Mais la contre-attaque ne serait pas un effacement.
27:57Ce serait au contraire une sur-représentation.
28:00Voilà donc une mise en scène, pour le coup totale,
28:04avec les pleins pouvoirs, avec soi.
28:07– Répondre à une volonté de moins de Macron par plus de Macron.
28:11– Tout à fait, tout à fait.
28:13– Merci beaucoup Michel Fise, merci à tous.
28:15Je vous rappelle que ce livre est disponible sur la boutique de TVL sur TVL.fr.
28:19C'était un président anormal aux éditions Perspective Libre.
28:23À bientôt.