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00:00Heureux Pinsoir, 19h21, Stéphanie Demureux.
00:05Et on est toujours avec nos débatteurs de la première heure,
00:07Philippe Guibert, Jean-Claude Dacier, très en forme, malgré un réveillon de Noël le soir l'autre.
00:13C'est grâce au réveillon.
00:15Vous avez bien profité quand même, j'espère ?
00:17Pas du tout le réveillon, je l'ai passé sur l'antenne de CNews.
00:20Mais j'avais fait déjà le réveillon il y a 4 jours avec ma famille.
00:24J'ai bien profité, c'était parfait.
00:28On parlait là très rapidement, parce que je voudrais un petit peu vous faire réagir justement sur Noël.
00:32Mais pour finir, juste sur cet aspect politique,
00:36vous lui donnez combien de temps à ce gouvernement ?
00:38Parce qu'on a beaucoup parlé de Darmanin et Rotayum, enfin...
00:42Evidemment c'est mal parti, parce que l'opération avec le PS, à l'évidence, n'a pas marché pour l'instant.
00:48Mais je me demande, est-ce qu'on reprenne la discussion à la mi-janvier ?
00:54Dans la mesure où il y a un congrès du PS qui peut d'abord faire bouger un peu les choses.
01:00Et d'autre part, je pense que la perspective de renverser non seulement le gouvernement,
01:06mais que la France n'ait pas de budget à l'horizon de fin février de l'année,
01:10est une perspective qui va quand même, au bout d'un moment, faire réfléchir.
01:14Vous avez l'impression que les gens réfléchissent, parce que moi je n'ai pas tellement cette impression.
01:18Non, attendez, à gauche et au RN, ça n'a pas l'air de réfléchir beaucoup,
01:23autrement que d'imaginer une motion de censure.
01:25Au RN, je vous assure qu'ils réagissent fort, et réfléchissent tout autant.
01:29Quant aux socialistes, on parlait avec talent il y a un instant, notre ami Hibert,
01:34je vais vous dire, ils vont se gratter avant de décider qu'ils retapent une nouvelle fois la censure,
01:40si tant est que les filles inaugurent une espèce d'habitude.
01:46Le 14 janvier, il y a un discours de politique générale.
01:50Si dans les 24 heures qui suivent, LFI dépose une motion de censure,
01:54ce sera le cas, qu'est-ce que vont faire les socialistes ?
01:57Olivier Faure a annoncé la couleur, Jean-Claude Dassier.
02:01Olivier Faure a annoncé un petit peu la couleur, aucun engagement n'a été respecté,
02:06motion de censure à l'horizon.
02:08Donc il va voter la censure ?
02:11Il a dit que les conditions ne sont pas réunies pour un pacte de non-censure.
02:16Il réserve sa décision pour savoir s'il censure.
02:21Il faudra déjà suspendre les retraites.
02:24Si deux fois, mais les retraites c'est une folie de les supprimer.
02:28Vous me dites ça, moi c'est les socialistes qui veulent la suspension.
02:33Si les socialistes revotent avec LFI la censure, elle ne sera pas votée, ce ne suffira pas.
02:39C'est vrai que le RN la vote aussi.
02:40Mais il ne la votera pas, ce n'est même pas la peine.
02:43Ne rêvez pas mon cher Guybert.
02:44Je ne rêve pas.
02:45Le Rassemblement National ne la votera pas.
02:49On se souviendra de ce 25 décembre, 19h49, votre déclaration mon cher Jean-Claude Dassier.
02:54Notez tout ce que vous voulez, je vous dis que le RN ne votera pas la censure,
02:59qui suivrait éventuellement.
03:01Et pourquoi il ne voterait pas la censure ?
03:03Parce que Marine Le Pen a une date judiciaire, qui n'en dépend son avenir,
03:09qui est le 31 mars.
03:11D'ici là, je pense qu'elle va réfléchir.
03:14Ça peut jouer dans ce sens.
03:16Elle est remontée de la première censure,
03:19n'a pas été aussi bonne qu'elle le dit.
03:23Je suis d'accord avec toi.
03:25Il y a quand même un gars RN dans les Ardennes qui a été battu.
03:28Et les sondages, il ne faut pas les considérer comme la vérité absolue.
03:36C'est le mécontentement qui s'agrège autour d'un sondage,
03:39en direction de la représentante en l'occurrence, elle,
03:42la personne à priori la plus qualifiée,
03:45pour prendre le pouvoir dans quelques semaines ou quelques mois.
03:49Donc si les socialistes votent, pour la seconde fois,
03:54avec la France Insoumise,
03:56ça veut dire qu'ils vont faire un long bout de chemin ensemble.
04:00On privilégiera les intérêts électoraux.
04:03Mais ont-ils le choix ?
04:05On verra bien, je ne sors pas de pronostics là-dessus.
04:08Il y a un élément supplémentaire qui peut entrer dans la discussion,
04:11et qui à mon avis va entrer dans la discussion,
04:13qui s'appelle le mode de scrutin.
04:15François Bayrou est un partisan de longue date de la proportionnelle.
04:19Et la proportionnelle, et la clé, le RN y était très favorable aussi,
04:23est la proportionnelle, le moyen pour le PS de s'autonomiser de LFI.
04:29Parce que le scrutin majoritaire oblige la gauche à s'unir.
04:33En réalité, s'ils veulent avoir des élus.
04:35Avec un scrutin proportionnel, on l'a vu aux européennes,
04:37le PS peut obtenir un bon score, faire même plus que LFI.
04:41Il y a une majorité à l'Assemblée et au Sénat ?
04:44Pour changer la loi ?
04:45C'est une simple loi à l'Assemblée Nationale.
04:48Avec le risque d'augmenter l'instabilité tout de même ?
04:51Non, je pense au contraire.
04:53Je pense au contraire dans un système tripolaire,
04:55puisqu'on est sorti de la bipolarisation.
04:57On n'arrive pas à réfléchir.
04:59Elle est très enracinée.
05:02Le seul moyen de trouver des coalitions
05:06est d'avoir une bonne dose de proportionnel.
05:09Et ça, ça permettrait au PS de s'autonomiser de LFI
05:13et de ne pas avoir de veto du RN là-dessus.
05:17L'intérêt du pays ne passe pas forcément par l'intérêt du Parti Socialiste.
05:22L'intérêt de la stabilité du pays et du fonctionnement des institutions
05:26dans un système qui n'est plus celui qu'on a connu pendant 50 ans,
05:29suppose de réfléchir.
05:31Je n'accepterai jamais que la proportionnelle
05:34soit une solution au problème que nous avons aujourd'hui.
05:36Alors messieurs, aujourd'hui c'est Noël,
05:38parce que c'est vrai que Gérald Darmanin nous l'a fait un petit peu oublier.
05:41On a l'impression qu'on est déjà à la rentrée.
05:44Vous avez peut-être suivi la bénédiction du Pape.
05:47Le Pape qui n'est toujours pas venu à Paris, n'est-ce pas ?
05:50Oui, c'est bien dommage.
05:51C'est vrai, vous le regrettez ?
05:53Oui, j'ai l'impression qu'il a un drôle de rapport avec la France.
05:57Parce qu'il est venu en Corse, il a dit qu'il allait en Corse,
05:59qu'il préférait l'identité corse.
06:02Il est allé à Marseille, il dit je ne veux pas en France, je veux en Marseille.
06:05Mais ça vous étonne, Philippe Gilbert, à votre avis,
06:06pourquoi il est allé en Corse plutôt qu'à Paris ?
06:08Je ne sais pas, parce qu'il a le sentiment que la France est un pays laïc,
06:12mais ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité depuis beaucoup plus d'un siècle.
06:17Donc il ne découvre pas que la France est une république laïque.
06:20Et ce n'est pas la république laïque qui n'a jamais empêché un catholique,
06:23ni un musulman, ni un juif de pratiquer sa religion
06:27et il le souhaite.
06:29Je regrette que le pape ne soit pas venu pour notamment la réouverture de Notre-Dame.
06:35Je trouve que sa place aurait été là.
06:37Jean-Claude Dacier, vous avez une idée ?
06:39Est-ce qu'il y a des raisons cachées ?
06:41Oui, je pense qu'il n'apprécie pas qu'on ait voté pour le mariage gay,
06:45ou des choses comme cela.
06:47Il n'apprécie pas, sans doute, je ne veux pas parler en son nom,
06:51mais il n'apprécie pas le virage sociétal, moderniste,
06:55qui semble s'imposer maintenant à chacun.
06:57Et qui est partout en Europe.
06:59Plus ou moins partout en Europe, pas partout tout de même.
07:02Mais néanmoins, très bien.
07:04Néanmoins, je suis de l'avis de Philippe.
07:06Le pape aurait dû venir.
07:08Il y a aussi, franchement,
07:10l'église des hommes
07:12ne s'est pas comportée au mieux
07:15depuis quelques dizaines d'années, pardonnez-moi.
07:18Donc quand on a cet aspect-là, gris voire noir,
07:24on essaie de mieux comprendre, peut-être,
07:27ce qui se passe dans tel ou tel pays.
07:30Donc la présence du pape a beaucoup manqué.
07:32Et il y a une vraie ferveur, c'est vrai,
07:34on le voit à Notre-Dame de Paris.
07:36C'est vrai que moi je me faisais la réflexion,
07:38on entendait très peu les chrétiens,
07:40qui avaient un côté extrêmement discret.
07:43Et là, il y a un coup de projecteur.
07:46Une renaissance.
07:48Ça ne vous a pas échappé ?
07:50Non, il y a beaucoup de choses qui m'échappent.
07:54Celle-là ne m'a pas échappé.
07:56Mais on est quand même globalement
07:58dans un phénomène de déchristianisation.
08:00Hélas.
08:02Nous sommes une société multiculturelle.
08:04Ça me soucie un peu, ça soucie beaucoup de gens.
08:07Parce qu'elle apporte avec elle
08:09quelques inconvénients qu'on a du mal à gérer.
08:11Justement, il n'y a pas une forme de résistance,
08:13voire de résurgence,
08:15en ce moment, à la faveur, justement,
08:17de cette réouverture de Notre-Dame.
08:19Si vous aviez raison, ce serait formidable.
08:21Je pense que Notre-Dame
08:23a été un catalyseur, effectivement,
08:25de ce que vous appelez une sorte de fierté chrétienne,
08:27de retrouver.
08:29C'est-à-dire qu'on puisse, finalement,
08:31affirmer qu'on est catholique.
08:35Ça, c'est incontestable.
08:37Ensuite, il y a une deuxième dimension,
08:39qui est que la déchristianisation dont tu parles,
08:41elle n'est pas du tout liée à notre société multiculturelle.
08:43Ce n'est pas les Juifs et les musulmans
08:45qui sont responsables du fait que les enfants...
08:47Personne n'a dit ça.
08:49Les enfants de catholiques, les petits-enfants
08:52d'une France catholique
08:54se sont éloignés
08:56de la religion, de la pratique religieuse.
08:58Il y a quelques bâtons dans les roues.
09:00J'allais venir, justement,
09:02aux chrétiens d'Orient.
09:04Il y a quelques petits bâtons dans les roues, quand même,
09:06à être catholiques.
09:08Il y a les chrétiens d'Orient
09:10qui sont, depuis de longues dates,
09:12et dans une certaine indifférence,
09:14largement abandonnés,
09:16notamment par l'Europe.
09:19Il y a un petit signe d'espoir,
09:21quand même, dans la situation
09:23catastrophique des chrétiens d'Orient.
09:25Il y a un petit signe d'espoir en Syrie.
09:27A vous trouvé ?
09:29Oui, je constate, je suis
09:31les informations sur la Syrie
09:33et pour l'instant, eux qui étaient
09:35souvent assimilés
09:37au régime d'Assad,
09:39parce que, justement,
09:41le régime d'Assad, ayant la réputation
09:43un peu usurpée de les protéger
09:45par rapport, notamment, aux
09:47musulmans sunnites,
09:49pour l'instant, il n'y a aucun élément
09:51de revanche quelconque
09:53contre les chrétiens d'Orient.
09:55Il y a des discours rassurants, mais on n'est pas sûr
09:57de ce qui se passe sur le terrain.
09:59Je vous propose, justement, d'écouter
10:01une analyse sur ce point.
10:03Ces derniers jours, malgré les
10:05signaux positifs qui ont pu être envoyés
10:07depuis la chute du régime et le début de l'offensive,
10:09il y a eu plusieurs actes isolés
10:11qui se sont multipliés, des sapins de Noël
10:13qui ont été brûlés, des femmes chrétiennes
10:15à qui certains miliciens ont demandé
10:17de mettre le voile, certains hommes
10:19à qui on a demandé de retirer ou de cacher les croix.
10:21C'est ce type d'acte
10:23qui fait craindre aux chrétiens
10:25pour la suite. Le clergé chrétien
10:27a mis un point d'honneur à ouvrir les églises,
10:29à faire sonner les cloches, à mettre les sapins dehors
10:31parce qu'ils l'ont toujours fait et qu'ils ont le droit de le faire.
10:33Et c'est important, parce que d'abord,
10:35c'est pour redonner confiance à la communauté,
10:37montrer que les chrétiens de Syrie
10:39sont originaires de cette terre, qu'ils ont le droit
10:41d'y vivre comme les autres communautés,
10:43que Noël est une fête et qu'ils n'ont pas envie de le faire
10:45en cachette. Noël, c'est aussi ce symbole-là
10:47et les chrétiens le savent dans leur cœur.
10:49Et ça, c'était le responsable des projets
10:51de l'association L'œuvre d'Orient
10:53en Syrie. Bon, ça bat un petit peu en brèche
10:55votre optimisme, Philippe Guybert.
10:57J'ai vu des informations contraires, où l'évêque latin
10:59de telle ou telle ville
11:01était pour l'instant très heureux.
11:03Oui, parce que quand même,
11:05le régime d'Assad était tellement oppresseur
11:07qu'il était finalement aussi oppresseur des chrétiens.
11:09Et que le soi-disant protecteur
11:11n'était pas si protecteur que ça.
11:13Et donc, je remarque quand même,
11:15alors il peut y avoir des actes isolés, le témoignage,
11:17je ne le conteste pas,
11:19mais, en tout cas,
11:21pour l'instant, on pouvait être
11:23très inquiets, en réalité, après la chute d'Assad
11:25pour les chrétiens de Syrie,
11:27enfin les derniers. Pour l'instant,
11:29ce n'est pas la catastrophe.
11:31Et vous allez me dire, c'est une faible consolation.
11:33Le mot de la fin, Jean-Claude Dacier.
11:35Bon, pour l'instant, sur la Syrie, je mettrai
11:37un gros point d'interrogation,
11:39parce que je ne sais pas ce que l'islam,
11:41l'islamisme modéré,
11:43paraît-il, n'existe pas.
11:45Je le crois en effet.
11:47Néanmoins,
11:49les relations entre l'islam
11:51et la chrétienté,
11:53dans la plupart des pays arabes,
11:55sont quand même quelque peu délicates
11:57ou difficiles,
11:59et ça ne se passe pas bien partout.
12:01N'oublions jamais quand même
12:03que ce sont les descendants
12:05des premiers chrétiens.
12:07C'est quand même pas rien.
12:09On dirait que Jalouni n'a pas l'air d'être un parangon
12:11de tolérance, mais enfin, ma foi.
12:13Restons sur cette note optimiste.
12:15Il y a parfois des personnalités
12:17qui dérapent, mais enfin,
12:19que ce soit des chrétiens, des protestants,
12:21des maronites, il y a une communauté
12:23d'environ 15 millions de chrétiens
12:25d'obédience marquée,
12:27diverses, etc.
12:29On aurait plus intérêt
12:31à s'occuper d'eux qu'on ne le fait aujourd'hui.
12:33Merci à tous les deux.
12:35Il y a aussi des chrétiens d'Ukraine
12:37qui ont été bombardés le jour de Noël
12:39par l'orthodoxe Russie.
12:41Ce qui est profondément choquant.
12:43Merci Philippe Guibert,
12:45merci Jean-Claude Dacier.
12:47Retrouvez Thomas Hesnell de 11h à 13h
12:49jusqu'à vendredi pour vous donner
12:51la parole. Participez
12:53à cette émission en appelant
12:55le 01 80 20 39 21.
12:57Numéro non surtaxé.
12:59On se retrouve dans quelques instants
13:01avec le journal de Rudi Sada.

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