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« Qui ose, vient ! », c’est le concept du Jamel Comedy Club.

Jamel Debbouze revient sur la création d’une émission qui a marqué des générations et inspiré de nouveaux humoristes en herbe : Thomas Ngijol, Blanche, Claudia Tagbo ou encore Malik Bentalha, ils sont tous passés par le Jamel Comedy Club. Il raconte les coulisses de l'Inside Jamel Comedy Club, l’importance du collectif, de l’amour et de la considération.

En tournée dans toute la France et au Dôme de Paris les 21&22 mars 2025
Billetterie : https://lecomedyclub.com/jcc-zenith-tour

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Amusant
Transcription
00:00Mais c'est d'un coup, on s'est pris pour la comédie française.
00:02Non, en vérité, je t'avoue, là, je t'avoue que...
00:06À un moment donné, j'ai eu une espèce de poussée de truc, tu vois ?
00:09Moi aussi, moi aussi, Molière, pourquoi pas ?
00:12Est-ce que tu te souviens de quand est arrivée la première idée,
00:16la première notion de se dire,
00:17« Hé, si, je faisais un Comedy Club, comment ça s'est passé ? »
00:19Le premier truc, c'est que j'en avais un peu marre d'être seul sur scène.
00:23Je viens d'une famille nombreuse,
00:25je crois qu'à Trappes, on a toujours été plein,
00:27c'est la culture du plein, tu vois ?
00:28Je viens de l'improvisation théâtrale, où c'est une troupe,
00:31et comme il commençait à y avoir des petits blazes comme ça, de ci, de là,
00:35il y a eu une envie de partager, il y a eu une envie d'être à plusieurs pour kiffer,
00:39et puis il y a eu une opportunité de trouver des gens qui avaient envie de le faire.
00:42Les premières étapes, c'était avec Kader Rahoun, à l'époque,
00:44on est partis en casting sauvage.
00:47On a été voir ce qui se faisait dans les caves, dans les rues, dans les bars,
00:52les blazes qu'on entendait, ça s'est fait au hasard de nos rencontres,
00:55et vraiment, il n'y a pas eu de plan, on n'a rien prévu.
00:58On est partis sur une envie, on s'est réveillés un matin,
01:00on s'est dit, viens, on le fait, et puis lui, il a été à droite,
01:02moi, j'étais à gauche, et il est revenu avec Blanche, Fabrice Eboué,
01:06moi, j'avais Thomas Indigeol, Amel Chabi dans mon giron,
01:09enfin, tu vois, ça s'est fait comme un bloggy-boulgard.
01:11Paraitrait que le lieu que tu as trouvé, au départ, c'était un ancien cinéma pour nous.
01:15Ouais, parce qu'au départ, c'est Kader Rahoun qui était client de ce cinéma.
01:18Très régulièrement, il avait une carte d'abonné,
01:19il m'a dit, viens voir, il y a un film marrant.
01:22C'est là qu'on s'est rendu compte que le film était nul,
01:24mais que la salle était canon.
01:26Quand on a commencé à faire le Jamais le Comédie Club,
01:28on avait des copains qui avaient une salle, ça faisait le réservoir,
01:31et c'est là qu'on a fait notre première émission, d'ailleurs.
01:32Il ne s'agissait pas d'avoir une salle, il s'agissait de monter une troupe,
01:35vivre un truc sur scène, et puis au fur et à mesure, on s'est dit,
01:37tiens, viens, on fait une émission.
01:38Allô, la télévision ?
01:39Ils nous ont tout de suite répondu oui, venez, il y a qui ?
01:41On a enregistré cette première émission au réservoir.
01:43Immédiatement, ça a été un kiff.
01:46Et un carton.
01:47On voyait que dans la salle, il y a un impact immédiat.
01:50On est des gens de scène, on voit tout de suite
01:51quand il se passe quelque chose dans une salle.
01:53Et puis les gamins, ils en redemandaient.
01:55Ceux qui montaient sur scène étaient comme des oufs.
01:56On avait un parterre de malades, il y avait Chaba, il y avait Bouba dans la salle.
01:59On a eu envie de recommencer, et à ce moment, on s'est dit,
02:01viens, on n'arrête plus.
02:02Donc, pour ne plus arrêter, il nous faut une salle.
02:04Et c'est là que Kader Rahoun, avec son abonnement, est intervenu.
02:06Quand je te dis qu'il n'y avait rien dans nos têtes,
02:08aucun concept, aucune stratégie, aucun plan de carrière, rien.
02:12Une envie, point barre, de se retrouver à plein sur scène.
02:16Et qui voulait, venait.
02:17Il est là, le concept.
02:18Qui ose, vient, parce qu'il faut oser aussi.
02:20Il n'y a pas eu de sélection.
02:22Au départ, on a été les chercher parce qu'ils étaient rares.
02:24Ils n'étaient pas nombreux à pratiquer cet art.
02:26Et puis, on n'avait pas l'embarras du choix non plus.
02:29Le seul critère de sélection véritable, c'était l'envie.
02:32Au départ, on dirait la queue qu'il y a devant Pôle emploi.
02:36Ils sont tous différents.
02:38Tu te dis, ça ne peut pas faire une équipe, ça, ce n'est pas possible.
02:42On ne réussirait à rien avec ces gens.
02:43L'alchimie s'est faite immédiatement, tout de suite,
02:46parce qu'il y avait en commun de sortir de la merde,
02:48d'avoir envie de réussir quelque chose et d'être considérés.
02:51Ils avaient tous envie d'exister, tu vois.
02:53Et seuls, ils avaient du mal.
02:55Ensemble, ça faisait un malheur.
02:56Et ça n'a pas raté, ça a duré des années
02:58parce qu'on a pris énormément de plaisir à en donner, tu vois.
03:01Les sports qu'on pratique dans les quartiers,
03:03c'est souvent des sports collectifs.
03:05On croise deux, trois boxeurs de temps en temps, tu vois.
03:07Cette culture du collectif, cette notion du partage,
03:11on l'a toujours eu, obligé par nos darons, je pense.
03:14Le premier retour, c'est Ara Aprikian qui me l'a fait.
03:17Il était directeur des programmes de Canal+.
03:19Et il m'a dit, ça va rester.
03:21Il m'a pas dit, ça va marcher ou si ça va cartonner.
03:24Il m'a dit, ça va rester. Et ça m'est resté.
03:26Et la notion de rester, d'être un marqueur,
03:30ça m'a fait plaisir et ça m'est resté. Il avait raison.
03:33Toujours très compliqué d'évoluer parce que,
03:35quand t'as pas prévu d'être là, de monter une troupe,
03:38on n'avait pas prévu de monter une émission de télévision,
03:40encore moins une salle.
03:41A chaque fois, on s'est adaptés.
03:42Et à chaque fois, on s'est dit, bon, ok, très bien.
03:44Qu'est-ce qui se passe là ? On est de plus en plus nombreux.
03:45Il se passe de plus en plus de choses.
03:47On est de plus en plus sollicités par la rue.
03:49Parce que c'était ça, notre objectif aussi, tu vois.
03:51À un moment, on a pris du kiff.
03:53On a fait des tournées à n'en plus finir.
03:55Et à un moment, on s'est dit, super, on a lancé un signal.
03:59Cette salle nous a permis d'accueillir
04:00tous ces gamins qui ont vu l'émission et qui ont eu envie d'en être.
04:03C'est Thomas Nvijol qui a donné envie à Malik Bentalla
04:05de monter sur scène, quasiment.
04:06Des fois, je demandais à mon prof de techno,
04:08je disais, mais monsieur, pourquoi on fait tout ça ?
04:09Il me disait, Malik, s'il te plaît, respecte-moi !
04:13Déjà qu'en salle d'épreuve, personne ne me calcule !
04:16Jean-Louis, il est sympa, mais Jean-Louis va se foutre en l'air, tu vois !
04:19Et ce repère, c'était cette salle.
04:20Le seul truc dont on était à peu près certains,
04:22c'est que si on avait un lieu de rendez-vous,
04:24on pourrait continuer le mouvement.
04:2542 Boulevard Bonne Nouvelle, c'était une belle adresse
04:30pour donner rendez-vous à des futurs artistes.
04:32Monter la Deb Jam, c'était une scène ouverte le mardi à 18h,
04:35qui veut, vient, tu montes sur scène
04:37et t'as un public à ta disposition au Comedy Club.
04:39Et c'est comme ça qu'on a rencontré la plupart des artistes
04:41qui cartonnent aujourd'hui aussi.
04:42Il y en a eu plein qui sont passés par la Deb Jam.
04:44On n'a rien eu à faire.
04:45Cette émission a été un écho formidable
04:47pour les gamins qui avaient envie de monter sur scène
04:48parce qu'ils voyaient d'autres gamins qui leur ressemblaient
04:50raconter leurs histoires, ce qui se passait dans leur cuisine,
04:53devant la France entière.
04:54Et ça, ça a été un signal très fort.
04:56Insight, c'était extraordinaire.
04:58Je crois que c'est un des meilleurs trucs qu'on ait fait, pour en dire la vérité.
05:00Encore aujourd'hui, quand je les revois, c'était d'une telle liberté.
05:02Qu'est-ce qu'on a rigolé ?
05:03On a pleuré de rire sur Insight.
05:05Ça s'est fait naturellement sur place.
05:07Dans les coulisses, il se passait tellement des trucs ouf.
05:09Je me rappelle de Wahid Ouzidi qui repassait sa chemise pendant deux heures
05:13et qui faisait un passage de cinq minutes, tu vois ?
05:16Il y avait des images extrêmement fortes.
05:18Django était avec moi, mon pote.
05:20On riait de les voir s'emballer à devenir des futurs stars, tu vois ?
05:29Ils n'avaient pas de ticket de métro,
05:31mais c'était déjà des rostas dans la tête de certains.
05:33C'était très, très beau à voir et c'était très marrant.
05:36Donc, je ne me souviens plus qui a amené une caméra la première fois,
05:39mais à un moment donné, c'était évident.
05:41Il fallait qu'on filme ce qui se passe dans ces coulisses
05:43et on verra ce qui se passera, tu vois ?
05:45Mais Fabrice Eboi, qui était beaucoup plus structuré
05:48que la plupart des comiques que j'ai rencontrés.
05:50Bon alors, les Noirs, vous leur mettrez la sécheresse, tiens.
06:00La famine.
06:03Oh, et puis allez, mettez-leur quand même une grosse bite, hein !
06:08C'est lui qui a eu cette idée de se dire,
06:10allez, on filme, on écrit, on met en scène, on structure tout ça.
06:14T'es OK ? On fonce, bien sûr, je suis OK.
06:17Vous allez vous auto-filmer, les mecs. Je suis OK.
06:20Là où ça m'a beaucoup plu quand même,
06:21c'est qu'il y avait une notion de travail, une légère notion de travail.
06:25Évidemment, il y avait un texte et c'était écrit sur la base de ce qu'ils étaient déjà.
06:29Et quand même opérer ce léger décalage pour qu'on les reconnaisse, mais qu'on se perde.
06:34Cette écriture a été tellement fine, c'était tellement tout ce que j'aime.
06:37C'est pour ça que ça parle encore aujourd'hui.
06:39Parce que les situations étaient simples, mais très fortes.
06:42C'était l'ère du cash.
06:43Là, ils étaient cash dans tout ce qu'ils disaient.
06:45Il n'y avait pas de filtre.
06:46J'étais fier longtemps après,
06:47mais je ne savais pas à ce moment-là que j'allais être fier à un moment ou à un autre.
06:50C'est ta famille, c'est tes enfants, c'est tes frères,
06:53c'est d'où où on reste groupier, les mecs, on reste ensemble toute notre vie.
06:57Comme un parent, je suppose, qui voit ses enfants s'épanouir et devenir des adultes.
07:02T'es triste, mais t'es fier.
07:04Et là, je suis extrêmement fier.
07:06Ouais, ouais, Alban Ivanov, il m'a fait délirer aussi.
07:09C'est comme ceux qui mettent des chaussettes avec des tongs.
07:11Nique ta mère !
07:13C'est quoi ton problème ? T'as chaud ? T'as peur d'avoir le froid au pied ?
07:16Nique ta mère !
07:18Si j'avais mis sur la porte, attention, si vous franchissez cette porte,
07:22vous risquez de devenir riche et célèbre.
07:24Ça aurait eu le même impact.
07:25Après, il y a deux catégories.
07:26Ceux qui disaient attention et ceux qui disaient riche et célèbre.
07:31Eh ben, je pense que ceux qui ont fait attention sont devenus riches et célèbres.
07:34Ah ouais, le Jamel Comédie Kids.
07:37Eh Jamel, est-ce que tu peux vérifier si c'est le vrai Kev Adams ?
07:39Parce que depuis Aladdin, il y a des faux Kev Adams qui tournent dans Paris.
07:42Sérieux ?
07:43Moi, j'ai toujours adoré l'école des fans.
07:45Après, ça a été repris par plein de gens, l'école des fans,
07:47mais c'est un concept extraordinaire, c'est des enfants qui viennent et qui chantent.
07:50Depuis le Jamel Comédie Club, alors qu'on avait déjà considérablement rajeuni la scène,
07:54quand on est arrivés, nous, ils étaient beaucoup plus âgés, les comiques,
07:57d'une certaine manière.
07:58Avec Eric et Ramzy, on était les premiers à avoir 19 ans et à monter sur une scène.
08:01Et là, aujourd'hui, ils ont Stéphane Bach.
08:03Il est venu me voir et a frappé à ma porte.
08:05Il avait 14 ans.
08:06Je l'ai monté sur scène, tu vois.
08:08Il lui manquait des chicots.
08:09J'étais, attends que tous tes chicots poussent.
08:11Et après, tu peux y aller.
08:12Non, mais ils sont de plus en plus jeunes.
08:14Et pareil, ça a été une évidence.
08:16À un moment, on s'est dit, viens, on fait un Jamel Comédie Kids.
08:18On a juste eu à poster une annonce.
08:21On a eu 6000 retours tout de suite.
08:24Immédiatement.
08:25Et puis, les gamins qu'on a castés, aujourd'hui, je les recroise et ils sont comédiens.
08:29Bien sûr, il y en a qui travaillent dans des comédies, mais ça les pique.
08:31Tu es piqué.
08:32Alors, je vais t'expliquer un truc très simple.
08:34Il n'y a rien de plus piquant au monde que l'amour et la considération.
08:37Quand tu es piqué par la considération et galvanisé par l'amour que ça te donne,
08:41tu ne peux plus t'en remettre.
08:43Tu es obligé d'aller rechercher cette considération et cet amour.
08:46Plus fort que toi, un enfant qui est monté sur scène ou un adulte,
08:49peu importe, un humain qui monte sur une scène
08:51et qui reçoit de la considération et de l'amour.
08:53Là, à cet endroit-là, il veut y retourner toute sa vie parce que c'est trop bien.
08:57Depuis le Covid, ça n'a jamais autant cartonné.
08:59On faisait un spectacle par soir.
09:01Maintenant, parfois, on en donne trois.
09:02C'est incroyable.
09:04Cette salle ne désemplit pas.
09:07Et on le doit à cette énergie constante que mettent les artistes à vouloir s'exprimer
09:12et à l'envie, aujourd'hui, des gens de vouloir rire, vivre.
09:15On le sent vraiment.
09:17Il y a une envie de sortir, tu vois.
09:19C'est génial.
09:20Tout le monde en profite en ce moment.
09:21Ma plus grande fierté, évidemment, c'est d'avoir poussé des artistes,
09:25mais encore plus de voir des Comedy Club s'ouvrir partout
09:27et de voir que ça s'appelle des Comedy Club.
09:29C'est sûr qu'on a été une inspiration à un moment ou à un autre.
09:31Et ça, c'est très cool.
09:33Ça se dit encore cool ?
09:35Bien sûr.
09:35Je n'ai jamais vu autant d'influence dans les Comedy Club.
09:38Je n'ai jamais vu autant de gamins vouloir monter sur scène, vraiment.
09:43Mais plus que quand j'ai démarré.
09:45C'est qu'ils sont meilleurs que nous, mais de loin.
09:48Ils sont déjà prêts.
09:49Parce qu'ils sont imbibés de Nawel Madani, d'Inès Reg, d'Alban Ivanov, de Blanche,
09:54de toute cette énergie.
09:55Et je te dis, ils arrivent, ils sont nombreux et ils sont déjà prêts.
09:59Quand on est arrivé avec mon frère Karim, Momo, toute ma team,
10:04il y avait déjà une caméra braquée sur moi, tous les jours, en permanence.
10:08Mon frère a fait un docu qui s'appelle Jamel en vrai.
10:10Et à la diffusion, on se rendait compte qu'il y avait là un moyen de communication
10:13extrêmement fort qui était les images, tu vois.
10:15Je n'avais pas cette notion, moi, jusque là.
10:17Et quand j'ai vu arriver la première génération du Jamel Comedy Club,
10:20genre 2008, on va dire, c'est Djal.
10:23Djal qui est arrivé avec une communauté déjà très forte.
10:26Il n'y avait rien et il avait déjà sa salle pleine.
10:29Je n'arrivais pas à comprendre ni télévision, ni radio.
10:32Il avait fait sur Internet suffisamment de bruit pour qu'il y ait déjà son public.
10:36Et ça, ça m'a vraiment impressionné.
10:38C'est combien ça ?
10:40Hein ? 5 euros ?
10:42C'est cher quand même, hein ?
10:44Allez, fais 1 euro, tata !
10:45Fais 1 euro, 1 euro, 1 euro !
10:48C'était magique.
10:48Je ne comprenais pas que de sa chambre, de là où il était,
10:51il pouvait générer autant d'empathie et carrément avoir un réservoir avec lui,
10:57un public qui le suit, qui est fan.
10:59Ça, ça m'a frappé.
11:00Et depuis, c'est comme ça qu'il s'exprime tout.
11:03C'est un outil extraordinaire.
11:05Nous, on avait la télévision et c'était très inaccessible, en fait.
11:08On a dû passer par la cave, passer par Radio Nova.
11:11Mais là, cette génération, elle a un outil à sa disposition qui est formidable.
11:14C'est pour ça que ça ne s'arrête pas et que tout se remplit, j'ai l'impression.
11:16C'est une excellente nouvelle parce que les mauvaises nouvelles se diffusent,
11:20mais les bonnes aussi.
11:21Et Internet est devenu un outil absolument incontournable pour notre métier.
11:24Déjà, avec la première troupe, c'est ce que je te disais,
11:26avec Inside, tu le sens très fort.
11:28Ils sont cash, il n'y a pas de détour.
11:30Je suis respectueux, mais je n'ai pas besoin d'être poli.
11:32Enfin non, je suis poli.
11:33Non, même pas d'ailleurs, ils ne sont même pas ni polis, ni respectueux.
11:36Ils étaient rien de tout ça.
11:37Ils étaient libres, beaucoup plus libres que nous et plus proches d'eux encore,
11:41tu vois, et sans complexe.
11:43Et ça, c'est formidable.
11:44Ils ont démystifié plein de choses, je trouve,
11:46parce que c'est une génération qui ne s'encombre pas de l'adulte et de ce qu'on pense.
11:52Ils disent sincèrement et concrètement ce qu'ils pensent
11:54parce que c'est l'ère dans laquelle on vit, tu vois.
11:57C'est ce qui peut faire le plus de bien à la société.
11:59C'est ce qui peut nous faire le plus progresser.
12:01C'est d'entendre ces gens nous bousculer, nous choquer, tu vois.
12:08Nous rendre compte qu'on n'est absolument pas comme eux
12:11et qu'on ne pense pas comme eux.
12:13Mais quand tu rentres chez toi, tu te dis mais quand même,
12:14il a dit un truc intéressant là.
12:16Cette manière de chahuter la société, on ne pouvait pas se le permettre à l'époque.
12:18En tout cas, ça ne nous venait pas à l'esprit.
12:20On voulait juste faire rire et moi, je n'avais pas de message particulier à passer,
12:25si ce n'est laisser nous passer.
12:26C'est d'un coup, on s'est pris pour la comédie française.
12:30Non, en vérité, je t'avoue là, je t'avoue qu'à un moment donné,
12:33j'ai eu une espèce de poussée de truc, tu vois.
12:35Moi aussi, moi aussi, Molière, pourquoi pas ?
12:37Et partir en troupe, avec une troupe en tournée,
12:41c'était une manière de devenir de vrais artistes.
12:44Tu es dans ton coin, ça se passe bien.
12:46Tu ne sais pas quel est le véritable plaisir tant que tu n'as pas fait le Tour de France
12:50et tu n'as pas rencontré tout ce public qui te dit avec la même force, c'est génial.
12:54Quand tu reviens d'une tournée, tu es convaincu d'être un artiste.
12:56Je l'ai vécu en solo, bien sûr, mais c'est pour ça que je voulais absolument qu'il le vive.
12:59Je te parlais de la comédie française parce que c'est une troupe,
13:03avec chacun ses caractères et ses égaux, évidemment, tu vois.
13:06Il y avait des passages qui étaient plus ou moins forts,
13:08il y avait des artistes qui étaient plus ou moins forts
13:10et il fallait composer avec tout ça.
13:11J'ai touché Ludoise qui a pu toucher Mouchkine, Molière, tu vois,
13:15à gérer ses artistes, ses forces et à donner un spectacle quand même tous les soirs.
13:19C'était une aventure et regarde, on en a fait Inside.
13:21Bien sûr qu'on a ri, mais parfois c'était tendu, parfois c'était chaud.
13:24Ce n'était pas facile de vivre ensemble et c'était génial et c'était tout, tu vois.
13:28Être une troupe, partir en tournée, c'était faire comme la comédie française.
13:32On est des artistes à part entière et on va se produire et se reproduire partout en France.
13:37Les gens qui se disent « j'ose pas », ils ont déjà osé.
13:41À « j'ose pas », c'est que t'as déjà commencé à faire un pas, cousin.
13:44Fais le deuxième.
13:45Le fait que tu te poses la question déjà, c'est que tu y es.
13:47Vas-y, viens, rentre.
13:48C'est la maison du bonheur, le Jam et le Comédie Club.
13:50Le mardi, à 18h, il y a la Dieppe Jam.
13:52Qui veut, vient.
13:53Vous avez cinq minutes, vous avez envie, vous n'osez pas,
13:57venez, vous verrez.
14:00À chaque fois, j'ai eu la chance de tomber sur des artistes exceptionnels.
14:02Et il n'y a qu'à voir le line-up.
14:04Depuis 2006, je n'ai pas menti, je suis toujours tombé sur des artistes exceptionnels.
14:08Mais cette année, ils sont incroyables.
14:11Ils étaient là « Hé le Corse, hé le Corse, t'as pas mis une bombe sur ma chaise ? »
14:14Et ça ne s'arrêtait pas là.
14:15Et vous, vous êtes « Oh ! »
14:16Et c'était une dinguerie.
14:18On part en tournée avec ce qui se fait de mieux aujourd'hui.
14:20Évidemment, comme ils ont pris le meilleur de ce qui s'est fait.
14:24Aujourd'hui, c'est Disney, ils sont encore plus complets.
14:27Je pense à Santini ou je pense à Antec.
14:29Je pense à une nouvelle génération qui arrive et qui va faire très, très mal.
14:34Je pense à Youb, je pense à Iliès.
14:37Je pense à Sophia Bélabès ou à Nash.
14:39On a une tournée exceptionnelle et il ne faut absolument pas la rater.
14:42Si vous voulez vraiment rigoler, venez.

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