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00:00Europe 1 Soir Week-Elp, 19h21, Pascal Bellator-Dupas.
00:05Avant de revenir sur les propos polémiques d'Emmanuel Macron,
00:07je voudrais qu'on dise un mot avec Arnaud Benedetti et avec Jules Thorez qui sont dans ce studio.
00:11Des mots de Florence Portelli, on ne sait toujours pas si les LR, peut-être Arnaud Benedetti...
00:16C'est clair que ce n'est pas le même enthousiasme qu'avec Michel Bernier, mais pour deux raisons.
00:22D'abord parce que tout simplement le Premier Ministre n'est pas issu de Laurent,
00:25et que ce Premier Ministre a un long passif, un historique avec les LR, François Bayrou.
00:32Donc toutes ces raisons font que, évidemment, on sent que du côté des LR,
00:37ils vont y aller vraisemblablement, enfin on peut l'imaginer, sauf surprise de dernière minute...
00:42Ben dis donc, Jules Thorez, je vous vois jeter la main, il n'a pas l'air convaincu, pourquoi ?
00:45Je ne les vois pas ne pas y aller non plus.
00:47Mais si vous voulez, bon, après tout est possible aujourd'hui en politique,
00:50dans la situation dans laquelle on est, les retournements peuvent avoir lieu à tout moment.
00:55Mais bon, ce qui est sûr, c'est que la grande différence, c'est que le Premier Ministre n'est pas issu de Laurent.
01:01Michel Bernier, au moins, il avait le mérite d'être issu de Laurent, il les a menés.
01:04Là, en l'occurrence, ils vont être seulement force d'appoint, véritablement.
01:08Ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Ils n'étaient pas force d'appoint dans le gouvernement Bernier.
01:12Ils étaient leaders. Et là, en la matière, ça risque d'être un peu différent.
01:19Mais bon, après, ça va dépendre beaucoup de la position de Rotaillot.
01:22C'est Rotaillot qui a la clé.
01:25Si Bruno Rotaillot est au gouvernement, il y a des ministres issus des Républicains.
01:30S'il n'est pas au gouvernement, il n'y aura pas de ministres issus des Républicains.
01:34Et c'est vrai qu'on sort du gouvernement sans doute le plus à droite depuis Nicolas Sarkozy,
01:39et certains à droite disent même depuis 1993, parce qu'il y avait quand même une ouverture à gauche sous Sarkozy.
01:44Donc c'est vrai qu'on verrait mal des ministres issus des Républicains qui iraient,
01:49alors qu'on dit à Bruno Rotaillot, tu ne peux pas faire ta loi d'immigration.
01:52Sur la sécurité, on ne peut pas te suivre autant que Michel Barnier.
01:55Donc c'est là qu'on voit que les Républicains sont en pleine réflexion.
01:58Et d'ailleurs, les réponses de Florence Portelli résonnent avec ce que disent aujourd'hui Laurent Wauquiez,
02:04ce que disent Bruno Rotaillot.
02:06Et d'ailleurs, c'est intéressant de voir que ça fait quand même des années que la droite n'était pas sur la même longueur d'onde.
02:11D'ailleurs, on l'a dit il y a encore deux semaines, il y avait encore une guéguerre entre Bruno Rotaillot et Laurent Wauquiez.
02:15Là, ils sont sur la même longueur d'onde.
02:17C'est une participation au gouvernement avec une vraie feuille de route.
02:20La feuille de route qui est imposée par la droite.
02:22S'il n'y a pas cette feuille de route-là, ils n'iront pas au gouvernement.
02:25Et la question ensuite, c'est censure.
02:27Les auditeurs d'Europe, on va le savoir, moi aussi, franchement, on se prépare à un gouvernement d'ici Noël ou pas ?
02:33Est-ce que vous y croyez ?
02:35Je n'en ai absolument aucune idée.
02:36Mais ce qu'a dit François Bayrou, il a dit qu'il travaillait pour un gouvernement avant Noël.
02:40Heureusement qu'il dit ça, parce que très franchement, il est là pour ça aussi.
02:43Pour former un gouvernement le plus rapidement possible.
02:45Il est évident que plus il perd du temps, plus il fragilise sa position.
02:49Et puis il fragilise la position du Président de la République également.
02:51Parce que c'est vrai qu'on sait qu'il y a des désaccords entre le Président de la République et le Premier Ministre.
02:55C'est de l'autorité publique.
02:57Mais ils ont malgré tout associés rivaux dans cette affaire.
03:00Le temps passe, et le temps passant, sans gouvernement, c'est à la fois mauvais pour le Président de la République et pour le Premier Ministre.
03:06Est-ce qu'il y aura un gouvernement ?
03:08Le problème est de savoir.
03:10Moi, ce que je vois, c'est que pour l'instant, il n'est pas en mesure d'assurer ce que Michel Barnier et Aminima étaient capables d'assurer.
03:16C'est-à-dire un gouvernement allant des LR à ce qu'on appelle le bloc central.
03:20Là, pour l'instant, les LR n'ont pas dit oui.
03:22Pour l'instant, ils n'ont pas dit non non plus.
03:24Et je ne le vois pas, en tout cas manifestement, être en mesure de permettre à des élus de gauche,
03:31en tout cas venant du Parlement, c'est-à-dire des députés socialistes,
03:34de rentrer dans le gouvernement, puisque du côté de la gauche, aujourd'hui, c'est niait.
03:38Vous vous rendez compte, Jean-Luc Mélenchon qui dit ce soir, qui prédit la chute rapide de François Bayrou, de son gouvernement,
03:44ça ne passera pas l'hiver, il se prépare déjà une présidentielle anticipée.
03:48Il prédit même une date, c'est le 16 janvier, c'est deux jours après le discours de politique générale de François Bayrou.
03:55Il dit qu'il ne résistera pas à cette échéance.
03:59Jean-Luc Mélenchon, au moins, il est assez clair dans sa stratégie.
04:01On voit très bien qu'il veut pousser le président à la démission, qu'il veut pousser le futur gouvernement à la censure.
04:08C'est assez clair. Il le dit, ça fait deux semaines qu'il le dit.
04:12On ne découvre pas que Jean-Luc Mélenchon veut une présidentielle anticipée.
04:15Il voit très bien que les cartes sont quand même en train de se rebattre à gauche,
04:19même si le PS n'a pas le courage de sortir complètement du nœud frompulaire comme les écologistes et les communistes.
04:25Il y a des cartes qui sont en train de se rebattre et Jean-Luc Mélenchon, il veut profiter de la situation qui est la sienne,
04:30c'est-à-dire qu'il n'y a aucune incarnation aujourd'hui à gauche, qu'il est le seul leader.
04:34Deux ans en politique, c'est très long, il y a le temps de voir émerger des personnalités.
04:38Il y a Raphaël Glucksmann, moi je n'en vois pas à gauche, mais on sait qu'il y a des Raphaël Glucksmann,
04:42possiblement des retours de Bernard Cazeneuve.
04:44Jean-Luc Mélenchon, je ne dis pas qu'il craint ça, mais laisser du temps en politique,
04:48c'est laisser la chance à d'autres incarnations de pouvoir être des clés de voûte au sein de leur propre parti politique,
04:56au sein de leur propre formation, et ça pourrait laisser craindre pour Jean-Luc Mélenchon une absence d'hégémonie.
05:02Oui, puis je pense qu'il fait une analyse de la situation qui n'est pas totalement improbable,
05:07c'est qu'on est dans une situation tout à fait exceptionnelle, avec une instabilité qui peut s'installer,
05:11qui peut être chronique, et qui peut en effet fortement fragiliser le Président,
05:14et qui peut fortement fragiliser à la fois François Bayrou et bien évidemment le Président de la République.
05:22Vous savez, moi dans cette affaire, vous connaissez le crime de l'Orient Express,
05:27tout le monde a intérêt à porter le coup de couteau contre la victime.
05:33Vous savez, toute proportion égale par ailleurs, le Président de la République est un peu dans cette situation,
05:39parce qu'en effet, on voit bien qu'il y en a beaucoup qui veulent accélérer le calendrier électoral.
05:43A gauche, c'est évident du côté de Jean-Luc Mélenchon, il ne s'en cache pas.
05:47Du côté du Rassemblement National, on ne le dit pas, mais on le pense aussi.
05:52Dans le Bloc Central, dans ce qu'on appelle le Bloc Central aujourd'hui,
05:55aussi vous avez un certain nombre de personnalités.
05:58M. Philippe, par exemple, il a annoncé sa candidature, je rappelle, on l'a complètement oublié,
06:02mais au mois de septembre dernier, le Président d'Horizon a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.
06:07On sait aussi que du côté de M. Attal, les relations ne sont pas au bout fixe avec le Président de la République.
06:12Donc vous voyez que finalement, aujourd'hui, il y a des intérêts convergents qui peuvent exister,
06:18et qui peuvent fragiliser la position du Président de la République.
06:20Je ne dis pas que le Président de la République va partir, je ne dis pas qu'il va démissionner,
06:23mais il est quand même dans une situation qui est d'une rare complexité, et qu'on n'a jamais vue sous la Ve République.
06:29Bon, soit dit en passant, pardon, la première semaine de François Bayrou, pardon, c'est une catastrophe !
06:35Ce n'est pas la meilleure semaine qu'on ait connue !
06:37Non mais attendez !
06:38Ici, vendredi dernier, alors peut-être samedi dernier, il y a le cyclone, Bruno Retailleau lui passe devant,
06:45après il y a l'histoire du jet pour partir au frais de la République à Pau, pour un conseil municipal,
06:50où il se fait recevoir par l'opposition, qu'il y a François Bayrou.
06:52Dites donc, Monsieur Bayrou, rentrez à Paris, vous avez autre chose à faire !
06:55Non mais pardon, et ça a été ça, toute la semaine !
06:58Jules Torres, franchement !
07:00Ah mais c'est les débuts, je parle sur le contrôle d'Arnaud, c'est les débuts les plus poussifs d'un Premier Ministre qu'on ait connu.
07:06Vous êtes gentil dans poussif !
07:08Je suis très gentil, moi je réfléchis !
07:10Oui, on a vu ça !
07:11Je réfléchis, il y a eu une trentaine de poussifs !
07:15C'est catastrophique si vous voulez, moi ça ne me dérange pas, pour vous faire plaisir, je suis prêt à utiliser tous les mots que vous souhaitez.
07:20Mais la réalité, elle est la suivante, c'est que ça fait 32 ans qu'on n'a pas connu des débuts aussi catastrophiques pour un Premier Ministre à Matignon.
07:31Et par ailleurs, tout est de sa faute dans cette histoire.
07:34C'est-à-dire que Mayotte, il n'est pas capable d'aligner trois phrases...
07:38Mais pas d'empathie, on l'a suivi en direct, on était là, Arnaud Benedicti, chers auditeurs !
07:43Il cherche ses mots, et à côté de ça, il y a Bruno Retailleau, qui prend la main et qui fait un exposé de 15 minutes où tout est clair.
07:49On a l'impression que c'est lui le Premier Ministre, le Premier Ministre bisse.
07:52Ensuite, il y a cette polémique à Pau, où il s'y rend alors qu'il n'a pas besoin.
07:56La première chose que les Français ont entendue dans la bouche de François Bayrou...
07:59Mais comment peut-on commettre une faute pareille ?
08:01Il a donné des verbatims dimanche matin que personne n'a relayé.
08:05Mais la première des choses que les Français ont entendue de la bouche de François Bayrou, c'est sur le cumul des mandats.
08:11Et ça traduit une déconnexion qui est fracassante.
08:14Alors qu'il nous a dit qu'il avait 73 ans, qu'il avait de l'expérience, qu'il connaissait par cœur l'état du pays, qu'il avait les solutions pour régler tous les problèmes.
08:22Eh bien, il arrive et il nous dit le cumul des mandats.
08:24Je suis désolé, ce n'est pas du tout au niveau.
08:26Donc, c'est non seulement poussif, c'est catastrophique.
08:28Et en plus de cela, je ne vois pas très bien les capacités de rebond que François Bayrou a.
08:33Parce qu'appeler toutes les oppositions, proposer au Président...
08:36Surtout, il y a eu plein de choses cette semaine.
08:39On a Matignon qui nous dit qu'on va présenter au Président de la République cette après-midi une liste.
08:44Matignon qui dément ensuite à l'AFP.
08:46Le lendemain, François Bayrou a proposé à tous les présidents de partis d'être au gouvernement.
08:53Puis, Matignon dément en disant non, ce ne sont pas tous les présidents de partis.
08:56Donc, on voit très bien que c'est une cacophonie générale.
08:58Je ne sais pas très bien quel est l'entourage de François Bayrou.
09:00Mais à mon avis, il devrait aller plutôt sur LinkedIn pour voir s'il n'y a pas des conseillers en communication qui postent des offres.
09:05Et la vraie question à la fin, c'est que vous savez que c'est un admirateur d'Henri IV, François Bayrou.
09:10Et la question, c'est de savoir, pour Emmanuel Macron, est-ce que François Bayrou, ce sera Sully ou ce sera Ravaillac ?
09:17C'est-à-dire que Sully, c'est son grand ministre réformateur.
09:20C'est celui qui lui a permis de sauver le pays, de rétablir les finances.
09:25Et Ravaillac, c'est le régicide. C'est celui qui a tué Henri IV.
09:28Et la vraie question, c'est que Arnaud l'a très bien dit, ils ont des intérêts convergents, François Bayrou et Emmanuel Macron.
09:33Plus la situation du pays est celle qu'elle est actuellement, moins ils seront appréciés.
09:38Moi, je peux vous dire, dimanche, on va publier un baromètre JDD IFOP, c'est catastrophique pour les deux.
09:43C'est pas vrai, c'est pas vrai.
09:44C'est catastrophique pour les deux.
09:45On commentera ça en vidéo.
09:46On commentera ça dimanche soir.
09:47Non mais attendez, c'est quand même dingue.
09:49Vous avez un indicateur ?
09:50J'ai un indicateur. C'est, pour François Bayrou, le pire démarrage pour un Premier ministre sur le septennat d'Emmanuel Macron.
10:00C'est vrai, sans me faire l'avocat de François Bayrou, il faut reconnaître que sa communication est très discutable et très aliate.
10:07Non mais je suis d'accord, je suis d'accord, je suis d'accord.
10:10Non mais par contre, il y a quelque chose.
10:13De toute façon, la situation est épouvantable, quel que soit le Premier ministre,
10:18parce que tout simplement, il n'a pas les moyens de pouvoir constituer une base majoritaire à l'Assemblée nationale.
10:24Donc ça, c'est un problème de fond et je ne vois pas, en effet, et là, là-dessus, Mélenchon a raison,
10:28je ne vois pas comment ça peut durer très longtemps.
10:30Est-ce qu'à cela, Emmanuel Macron a-t-il besoin de déclencher des polémiques à Mayotte ?
10:34On va en parler dans un instant.
10:35Évidemment, sa sortie extrêmement commentée à Emmanuel Macron.
10:39Puis on parlera du journal Le Monde qui sort deux ou trois infos.
10:41On a peut-être deux ou trois choses à dire à ce sujet.
10:43Je crois.
10:44Le quoi ?
10:45Le, le, le journal.
10:46Le, le, Le Monde.
10:47Le, le, Le Monde.
10:48Gilles Thorez, c'est très enfant.
10:49Vous êtes très enfant.
10:50Non mais je suis désolé.
10:51Ce n'est pas bon, ce n'est pas bon.
10:52On attend la preuve.
10:53Non, non, mais Le Monde, il va falloir qu'il prouve effectivement que ses propos ont été tenus.
10:56Mais jamais.
10:57C'est des propos rapportés, on ne pourra jamais vérifier.
10:58Oui, oui.
10:59Allez, 19h44 sur Europe 1.