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00:00Europe 1 soir, week-end. 19h21, Pascal Delatour-Dupin.
00:0419h19 sur Europe 1, on est en direct, évidemment, Florence Portelli, vice-présidente des Républicains est avec nous.
00:13Bonsoir, Florence Portelli. Bonsoir.
00:15Alors évidemment, avant de parler de ce nouveau gouvernement, avant de parler de la participation des Républicains dans ce nouveau gouvernement,
00:23je voudrais entendre, et les auditeurs d'Europe 1 également, voudrais entendre votre voix, votre commentaire peut-être,
00:28sur les dernières polémiques autour des propos d'Emmanuel Macron à Mayotte qui se justifie ce soir quand on insulte la France,
00:37le Président se fâche, j'avais des gens du RN face à moi qui insultaient la France.
00:41Je rappelle aux auditeurs qu'Emmanuel Macron avait déclaré que l'archipel serait, je cite,
00:4510 000 fois plus dans la merde après le passage du cyclone s'il n'était pas français.
00:49Est-ce que vous comprenez peut-être la colère des Mahorais ? Est-ce que vous trouvez, Florence Portelli,
00:55que les justifications d'Emmanuel Macron sont à la hauteur ?
00:58Non, je trouve qu'un Président ne devrait pas dire ça, il ne devrait pas dire ça et surtout il devrait faire preuve d'empathie
01:04quand des personnes vivent une situation si dramatique, sont dans un tel état de détresse et de dénuement
01:10et en aucun cas on ne peut constater des propos qui déjà montrent une certaine froideur, une dureté
01:17et puis également qui ne sont pas à la hauteur de son poste.
01:21Le Président de la République ne peut pas parler comme ça à ses compatriotes.
01:25Et un Président de la République, d'après des mots et des phrases rapportées par le journal Le Monde,
01:32grande tarlouze, le problème des urgences et que c'est rempli de mamadou, ça aussi, qu'en pensez-vous Florence Portelli ?
01:39Si c'était avéré, ce serait évidemment absolument honteux, scandaleux et d'ailleurs même susceptible
01:46de poursuite pénale ultérieurement à son mandat, je pense.
01:50L'Elysée dément bien heureusement d'ailleurs ses propos.
01:54Je ne sais pas si le journal Le Monde pourra corroborer ce qui a été dit.
01:58Si c'était dit, ce serait d'une gravité sans nom.
02:00Ça montrerait alors évidemment qu'il n'est pas digne de la fonction,
02:04mais surtout une conception très, comment dire, excusez-moi le terme,
02:08mais très phallocrate de la fonction et absolument scandaleuse
02:12et qui montrerait d'ailleurs un esprit totalement archaïque.
02:16Je serais absolument scandalisée si le journal Le Monde pouvait apporter la preuve que ses propos ont bien été tenus.
02:22Et vous avez raison de le souligner, évidemment l'Elysée a démenti, bien sûr,
02:26ses propos au Monde, effectivement d'en apporter la preuve.
02:31Un mot peut-être aussi de Jean-Luc Mélenchon, puisque ça, ça vient de sortir, colonne du Parisien.
02:37Attendez, c'est ce soir qu'il prédit la chute rapide du nouveau Premier ministre et de son gouvernement.
02:41Je cite, renversé par l'ensemble du Nouveau Front Populaire et qui se prépare déjà à une présidentielle anticipée.
02:49D'abord, est-ce qu'il va un peu vite, Florence Portelli ?
02:52Non, mais il en rêve tellement, je ne sais même pas comment il fait encore pour dormir.
02:56Il ne pense qu'à ça, il est obsédé par ça, il n'est évidemment pas obsédé par l'intérêt du pays.
03:00Il n'y aurait rien de plus dangereux que Jean-Luc Mélenchon à la tête de ce pays.
03:04Je ne soutiens absolument pas Emmanuel Macron, mais je peux vous dire que la perspective d'un Jean-Luc Mélenchon
03:10à la tête de ce pays serait pour moi le cauchemar le plus absolu pour les Français, pour notre nation.
03:14Et au lieu de s'agiter, d'espérer le chaos pour nos compatriotes, pour nous-mêmes, il ferait mieux franchement d'être un peu à la hauteur.
03:24Mais Jean-Luc Mélenchon est un extrémiste.
03:26Jean-Luc Mélenchon, je pense, est même un ennemi de nos valeurs républicaines.
03:30Il l'a montré encore récemment.
03:32Il le montre aussi par des positions qui parfois frôlent l'antisémitisme.
03:36C'est quelqu'un pour qui je n'ai aucun respect et je pense qu'il ferait mieux de se taire.
03:40Et vous Florence Portelli, en tant que vice-présidente des Républicains, vous représentez les Républicains ce soir à l'antenne d'Europe.
03:47Est-ce que vous vous souciez de l'avenir du pays ?
03:50Est-ce que vous comptez aider François Bayrou en participant à son gouvernement ?
03:56Ou est-ce que vous n'êtes pas encore sûre de vouloir le rejoindre ?
04:02Ce qui montre qu'on est un parti de gouvernement, qu'on est quand même des gens responsables
04:06et qu'on ne fantasme pas sur un cas où à venir, c'est que justement notre position est extrêmement claire.
04:12Un, déjà, on s'engage à ne pas censurer le gouvernement Bayrou.
04:15On n'a pas envie que ce pays vive ce qu'a vécu d'ailleurs la France sous la 4ème République,
04:19des valses de gouvernement, l'instabilité institutionnelle,
04:22qui provoque d'ailleurs aussi une instabilité économique.
04:25Notre pays est en train de rentrer en récession, dans une crise absolument sans précédent
04:29et à l'heure où notre date explose lamentablement.
04:32Donc évidemment, on n'a absolument pas envie pour notre pays de participer à ce cirque-là
04:36qui serait absolument terrible et qui aurait des conséquences dramatiques.
04:39Ça, c'est le premier point.
04:40La deuxième chose, c'est que là aussi, on montre qu'on est responsable,
04:43c'est que contrairement à d'autres, on ne cherche pas des postes.
04:45Ce n'est pas un casting. On n'est pas en train de faire le sting d'un mauvais film.
04:49Ce qui compte pour nous, c'est que les valeurs les plus fondamentales soient respectées.
04:53Mais quelles sont vos lignes rouges, Florence Portelli ?
04:56Notre ligne rouge, par exemple, c'est de faire n'importe quoi sur l'immigration et la sécurité.
05:00On est dans un pays qui connaît une violence...
05:04Bruno Retailleau a été confirmé.
05:06En tout cas, François Bayrou a bien dit que Bruno Retailleau allait garder son poste de ministre de l'Intérieur.
05:10Le premier qui peut aussi confirmer la présence de Bruno Retailleau au sein de ce gouvernement,
05:14ce n'est pas que François Bayrou, c'est Bruno Retailleau lui-même.
05:16Et Bruno Retailleau est animé quand même par l'intérêt général.
05:20Justement, ce que cherche Bruno Retailleau, ce n'est pas de s'installer à Beauvau
05:23et de goûter aux heures de la République.
05:25Ce que cherche Bruno Retailleau, c'est de garantir une meilleure sécurité à nos frontières
05:29et d'essayer de mettre fin à une politique migratoire absolument dévastatrice pour ce pays.
05:34Donc, on ne rentrera pas dans un gouvernement qui n'apporte pas ces garanties-là
05:39et qui aurait d'ailleurs dans sa composition des gens qui seraient hostiles à une loi sur l'immigration.
05:45C'est clair et c'est net.
05:46Je vous dis, là où on est responsable, c'est que si on n'y est pas, on n'empêchera pas les gens de travailler.
05:50On apportera notre pierre à l'édifice par la voie parlementaire.
05:53Et comme en ce moment, on est dans un régime qui d'ailleurs pourrait être plus favorable au Parlement
05:57si les gens se comportaient dignement, on travaillera au sein du Parlement en faisant des propositions.
06:02Et puis, si François Bayrou accepte d'entendre les revendications des Républicains,
06:07notamment en matière de sécurité et d'immigration, mais pas seulement, mais surtout là-dessus,
06:11dans ce cas-là, on pourra envisager notre présence au sein du gouvernement.
06:15Pour l'instant, vous n'avez eu aucune garantie, Florence Portelli ?
06:17On n'a eu aucune garantie alors que je vous parle.
06:19Et puis sinon, qu'est-ce que diraient vos auditeurs ?
06:21Ils diraient que si on y allait à quoi qu'il arrive, quoi qu'il en coûte, comme dirait l'autre,
06:25il y aurait visiblement encore des gens qui vont à la soupe.
06:28Mais on ne va pas à la soupe, on va dans l'intérêt de la nation et on va servir des convictions.
06:32Et vous pensez, comme le souhaite François Bayrou, que nous aurons un gouvernement d'ici Noël ?
06:37Parce que ça commence à urger, pardon, passez-moi l'expression.
06:41C'est vrai que ça devient quand même, honnêtement, si les situations n'étaient pas dramatiques,
06:45il y a presque un côté un peu cocasse à dire, d'ici les fêtes de Noël, sous le sapin,
06:48on aura peut-être un gouvernement.
06:50Vous y croyez, Florence Portier ?
06:52J'y crois. Je ne crois plus au Père Noël, c'est sûr.
06:55Mais on peut avoir un gouvernement avant Noël.
06:58Vous vous rendez compte quand même le côté ubuesque et ridicule de la situation ?
07:01C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on en est à commenter des « est-ce qu'on aura un gouvernement avant Noël ? »
07:06sachant qu'on a déjà eu le renversement du gouvernement précédent.
07:09Et c'est vrai que j'ai un petit pincement au cœur, parce que je me dis franchement,
07:12avoir censuré le gouvernement Barnier, tout ça pour ça, je trouve ça vraiment navrant.
07:17Alors, Jules Tauré, c'est une petite question à vous poser, Florence Portier, vice-présidente des Républicains.
07:21Pour faire le prolongement de votre réponse, est-ce que vous trouvez François Bayrou,
07:24au niveau où il y en a certains dans votre famille politique qui regrettent quasiment Michel Barnier,
07:29est-ce que François Bayrou, avec les polémiques qu'il a connues lors de ses premiers jours à Matignon,
07:34est-ce que vous trouvez qu'il est à la hauteur de la situation ?
07:37Bonsoir, je ne veux pas rentrer dans des...
07:40Je ne suis rien pour me permettre d'avoir des jugements de valeur sur des êtres humains.
07:44Vous êtes une élue.
07:46Oui, je suis une élue, tout à fait, j'ai mon opinion, mais je ne veux pas participer à la critique de la vie politicienne
07:53en m'abaissant à dire est-ce que François Bayrou est à la hauteur ou pas.
07:56Je vous le dis de manière globale, déjà j'étais triste de la fin du gouvernement Barnier,
08:01parce que je pense en effet que Michel Barnier apportait de la dignité à la fonction,
08:04apportait une stature, et que ça tranchait avec le nouveau monde soi-disant,
08:09où j'avais eu l'impression plutôt d'entendre japper des roquets,
08:11et là ça faisait vraiment du bien d'avoir Michel Barnier à la tête du pays.
08:15J'ai mon opinion sur François Bayrou, je vous avoue que ce n'est pas vraiment la personne pour qui j'ai le plus d'appétence depuis un certain temps,
08:22mais ce que j'espère c'est qu'il réussisse à la tête de sa mission, parce qu'il en va de l'avenir du pays.
08:26Donc j'ai un énorme regret, parce que j'aime bien Michel Barnier, je trouvais que c'était quelqu'un de très bien,
08:32mais après je souhaite que François Bayrou se hisse à la hauteur de la fonction.
08:36Juste un mot, vous pensez que François Bayrou aurait dû renoncer à son mandat de maire en arrivant à Matignon ?
08:40Non, alors pas forcément.
08:42Parce qu'il va avoir du travail à Matignon.
08:44En revanche, il y a plein de choses auxquelles il peut renoncer,
08:46notamment le haut commissariat au plan qui a servi strictement à rien,
08:49et qui fait partie de ces politiques cosmétiques qui, hélas, plongent le pays dans la torpeur bureaucratique.
08:56Je pense qu'il y a quelques fonctions auxquelles il peut largement délaisser pour le bien du pays.
09:02En revanche, qu'il y ait des ministres maires, surtout dans une situation où les gouvernements hélas vont et viennent,
09:07je pense à mon collègue par exemple Nicolas Daragon,
09:10qui était un excellent ministre délégué à la sécurité du quotidien.
09:14Ça faisait du bien, parce que comme il était maire, comme moi,
09:17il savait exactement quelle était la réalité du terrain,
09:20la réalité que nous vivons tous dans nos villes, dans nos villages, dans nos campagnes et dans nos villes,
09:25et ça faisait vraiment du bien.
09:27Merci infiniment Florence Portelli, vice-présidente des Républicains,
09:30d'avoir été avec nous en direct sur Europe 1, il est 19h29.