L’État ne les reconnaît ni comme mineurs, ni comme majeurs. L’occupation est leur mode d’action pour défendre leurs droits.
Depuis une dizaine de jours, entre 250 et 300 jeunes du collectif Belleville Mobilisation occupent la Gaîté Lyrique, un espace culturel appartenant à la ville de Paris. Ils réclament une solution d’hébergement rapide pour tous.tes, ainsi que la scolarisation, alors que des logements sont actuellement vacants dans la capitale. “
Nous ne prendrons pas la responsabilité d’expulser 250 jeunes dehors” affirme Juliette Donadieu, directrice de la Gaité Lyrique qui soutient le mouvement.
Depuis une dizaine de jours, entre 250 et 300 jeunes du collectif Belleville Mobilisation occupent la Gaîté Lyrique, un espace culturel appartenant à la ville de Paris. Ils réclament une solution d’hébergement rapide pour tous.tes, ainsi que la scolarisation, alors que des logements sont actuellement vacants dans la capitale. “
Nous ne prendrons pas la responsabilité d’expulser 250 jeunes dehors” affirme Juliette Donadieu, directrice de la Gaité Lyrique qui soutient le mouvement.
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00:00Nous ne prendrons pas la responsabilité d'expulser 250 jeunes.
00:03Nous voulons être scolarisés, nous voulons être instruits comme tous les enfants français.
00:08Être bien intégrés, c'est ça notre objectif.
00:11Les jeunes ont des droits sur le territoire français, mais leurs droits ne sont pas respectés.
00:18Depuis huit jours, la Gaie-Télérique est occupée par 250 jeunes du collectif des jeunes du parc de Belleville.
00:25La Gaie-Télérique, c'est un lieu culturel de la ville, c'est une grande salle de concert,
00:29de salle d'exposition, de conférences, de débats.
00:32Ça fait une semaine que je dors ici, on le fait tous les six.
00:35C'est très très compliqué la vie ici.
00:37Vous savez, quand on est dehors, on cherche toujours des solutions.
00:42On sait très bien qu'ici, ce n'est pas un lieu de vie.
00:43Il faut que l'État prenne ses responsabilités,
00:46de faire en sorte que les jeunes soient logés dans des bonnes conditions.
00:49Au moins ici, ils sont au chaud.
00:51Et on est ici parce que c'est un bâtiment qui appartient à la ville de Paris.
00:54On demande à la ville de Paris de faire preuve de solidarité
00:57et de faire preuve de volonté politique.
01:03C'est des mineurs qu'on accompagnait.
01:05Quand on arrive en France et qu'on est mineur,
01:07on se déclare mineur et on passe une évaluation de minorité
01:09dans un centre d'évaluation.
01:11Il y en a dans chaque département.
01:12Tous les jeunes présents ici ont passé une évaluation.
01:14C'est des évaluations avec des critères très subjectifs,
01:17à la fin desquelles les jeunes présents ont du coup été refusés.
01:21C'est-à-dire que les centres d'évaluation jugeaient qu'ils n'étaient pas mineurs,
01:24avec la possibilité de déposer un recours dans un tribunal pour le vent.
01:27Ce que les jeunes ont fait.
01:28Sauf que cette procédure, elle prend entre 6 mois et un an.
01:31Et entre-temps, n'étant pas considérés mineurs,
01:33ils ne sont pas pris en charge par l'aide sociale à l'enfance
01:34et n'étant pas considérés majeurs puisque se déclarant mineurs,
01:37ils ne peuvent pas avoir accès aux solutions d'hébergement type 115
01:40puisqu'on est officiellement prépare pour les personnes majeures.
01:47Donc toi, tu as déjà dormi dehors ?
01:49Exactement.
01:49Je suis à peu près un mois dehors.
01:52Il y a certains parmi nous qui sont malades.
01:54Beaucoup d'enfants qui sont partis à l'hôpital.
01:58Nous ne prendrons pas la responsabilité d'expulser 250 jeunes
02:02dans la rue, en plein hiver, sans solution de logement.
02:05Dans les prochaines heures, j'espère, ou dans les prochains jours,
02:08c'est qu'une solution soit proposée.
02:09Une solution de mise à l'abri de ces 250 jeunes
02:13puisqu'on approche des périodes de Noël.
02:14Je ne vous cache pas qu'on est extrêmement inquiets
02:16et on rappelle l'urgence de la situation.
02:19Il y a des gymnases à Paris, il y a des écoles désaffectées
02:21qui peuvent être utilisées comme des solutions d'hébergement d'urgence.
02:24La ville de Paris le fait déjà.
02:26Mais il y a aussi l'état de bâtiments vides
02:28que la préfecture a le pouvoir de réquisitionner.
02:30Seul l'État a le pouvoir de réquisitionner et ne le fait pas.
02:34Pourtant, pendant les Jeux olympiques,
02:35l'État a joui de son droit de réquisition,
02:37notamment sur des résidences cruise, sur d'autres bâtiments.
02:40Des millions d'euros ont été débloqués pour créer un village olympique
02:43et donc du logement.
02:44Pour autant, ici, l'État ne répond pas.
02:46La seule réponse de l'État a été
02:48si la guété lyrique veut réouvrir son lieu,
02:49elle n'a qu'à demander une intervention policière.
02:57Non seulement les jeunes n'ont pas la protection de l'État,
02:58mais c'est surtout que les jeunes sont mis en danger par l'État.
03:01Les jeunes sont harcelés tous les jours par la police sur des campements.
03:03Ils n'ont aucun statut administratif,
03:05ils sont dans un flou permanent qui leur garantit aucun droit.
03:08Les jeunes ont des droits sur le territoire français,
03:09mais leurs droits ne sont pas respectés.
03:11J'aimerais dire au gouvernement
03:13que nous ne sommes pas délinquants ni dévoyés.
03:16Je leur demanderais de venir nous aider,
03:19parce que là, c'est utile.
03:21Il nous faut au moins nous aider à nous intégrer,
03:23parce que tout ça, c'est une processus d'intégration.
03:26Un jeune, il est hébergé, là, il a la tête tranquille.
03:29Quand il a la tête tranquille, directement,
03:31tu le conduis vers où ?
03:32C'est vrai, les formations, les écoles.
03:34Nous sommes en lien avec la ville de Paris quotidiennement,
03:36mais en l'absence de propositions,
03:38nous appelons maintenant à la responsabilité morale,
03:41à l'exigence morale de la maire de Paris, Anne Hidalgo,
03:44qui est la seule aujourd'hui à pouvoir nous trouver une solution.
03:47Il y a des rassemblements tous les soirs ici,
03:49que la village, que madame Hidalgo viennent en écharpe,
03:51prendre la parole publiquement
03:53et dire que les revendications des journalistes sont les chitsums
03:55et qu'il y a un vrai combat à mener contre l'État
03:58si on veut obtenir des solutions.
03:59Mais ça, ça relève de courage politique, de choix politique.
04:02Et tant que la ville ne les fera pas,
04:03elle continuera de réquisitionner son propre patrimoine
04:06pour héberger les personnes qui en ont besoin.